Chapitre 14 - Sam

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Cet après-midi, je me suis occupé d'un baptême de plongée. Après avoir rangé le matériel, je suis allé à mon bungalow pour prendre une douche et me reposer un moment. En sortant de la douche, je croise Léa qui est en train de prendre des boissons dans le frigo. Elle me propose de me servir une bière, je note qu'elle n'est pas seule. Ce doit être Manon. J'avais compris, la veille, qu'elles devaient aller se baigner aujourd'hui. Je prends garde de ne pas la chercher du regard mais je sens un mouvement dans le fauteuil du salon. Cette fille m'intrigue et me perturbe.

Je pars m'habiller dans ma chambre et je vais les rejoindre. Manon a les traits tirés et son regard est voilé d'une profonde tristesse. Léa raconte quelques anecdotes sur les clients du bar, et moi sur la plongée du jour. Je ne peux pas m'empêcher d'observer Manon à la dérobée.

Après un moment, je prends la décision de la raccompagner chez mon oncle et d'en profiter pour en apprendre davantage sur elle. Cette fille a débarqué d'une façon si insolite. Ce n'est pas une touriste, non, elle semble avoir quelque chose à cacher. Sans doute en saurai-je plus ce soir. Elle ne parle jamais d'elle, de son histoire, de sa vie et change de sujet à chaque fois.

Ses yeux sont trop gris pour une personne qui se retrouve dans un cadre si dépaysant. Ce soir c'est pire encore, elle semble éteinte, sous le choc. Je me doute que, si mon oncle l'a pris chez lui, c'est qu'il a ressenti qu'elle avait besoin d'aide. Et je compte sur ma chère tante pour prendre soin d'elle. Madee est la femme la plus douce que je connaisse.

Manon a voulu protester à ma proposition de la reconduire, mais je ne lui laisse pas le choix. Je me dirige vers ma moto. C'est mon petit plaisir ici ; et c'est tellement plus pratique sur les routes accidentées.

J'adore sa réaction à la découverte de ma moto. Et j'éprouve une certaine fierté à lui faire découvrir une nouvelle expérience. Ça lui changera les idées. En plus, je ne vais pas bouder mon plaisir de la sentir collée à mon corps. Pour être honnête, j'en ai très envie depuis le premier jour où elle m'a serré la main et que j'ai ressenti cette décharge électrique entre nous.

Je lui passe un casque, l'aide à attacher la sangle de sécurité, et à nouveau cette décharge. Je l'invite à s'installer derrière moi ; lui explique de bien se tenir à moi. Je ressens son hésitation. Cela me plait, sa magnifique poitrine vient se presser contre mon dos, ses cuisses fines se collent à mes hanches et ces mains hésitantes se posent sur mon ventre. Je ne veux pas qu'elle puisse se raviser. Donc je mets le contact et je démarre.

Je fais attention. Je ne veux pas qu'elle puisse ressentir de la crainte avec moi. J'ai envie d'en savoir plus sur elle, pourquoi cette tristesse profonde dans ses yeux gris-bleu.

Le trajet est bien trop court à mon goût mais j'ai bien ressenti qu'elle s'est relâchée dans mon dos et a resserré ses bras autour de mon corps. J'ai déjà surpris quelques-uns de ses regards sur moi. Je ne suis pas dupe. Je suis un athlète et je sais que mon physique plait aux femmes. Mais ce n'est pas mon truc de profiter de ces avantages. Je n'aspire plus à des aventures d'un soir ou des arrivistes. Je recherche autre chose.

À notre arrivée chez Marc, je lui demande si elle a apprécié... Et je joue avec plaisir sur l'ambiguïté de ma demande. Je sais qu'elle a compris car je vois ses joues rougir. Nos regards se croisent et j'y lis son trouble. Cette fille m'attire, elle a quelque chose en plus.

Ma tante nous interrompt. Je l'invite à passer devant pour monter à la terrasse et je profite librement d'observer ses fesses chalouper dans son petit short.

Madee me prend dans ses bras, comme elle le fait toujours et elle m'invite à rester pour le dîner.

Tan, mon cousin, nous rejoint et me salue. Je note la réaction de Manon, elle semble s'interroger sur un truc. Je le vois à son regard qui se dirige vers le haut à gauche. Comme si elle fouillait dans ses souvenirs pour comprendre. Puis elle s'excuse pour aller prendre une douche et se changer pour le repas.

À son retour, Marc est rentré de son travail à l'hôtel où il seconde mon père dans l'intendance de l'établissement. Nous prenons un apéritif sur la terrasse et nous parlons de la prochaine compétition de boxe thaï de Tan. Celui-ci me demande mon aide pour son entraînement. Je pratique la boxe thaï depuis que mon père s'est installé ici, quand il a divorcé, à mes 6 ans. J'ai pris l'habitude de venir le rejoindre en Thaïlande à toutes les vacances scolaires. Et vu qu'il avait du travail, j'ai passé toutes ces années à pratiquer tous les sports avec les moniteurs du club ou avec les enfants du personnel.

Au repas, nous avons des crevettes marinées grillées servies avec des nouilles sautées et je m'amuse de voir que, au dessert, Manon découvre le tamarin. Elle le décrit comme une cacahuète à décortiquer, à la couleur et à la senteur d'une fève de cacao grillée. À l'intérieur, la texture et le goût sont entre le pruneau et la datte, relevée de cannelle. Je n'aurais pas dit mieux.

À la fin du repas, elle me demande si nous avons un lien de parenté. Nous sommes tous surpris de sa question. Mais oui, finalement, il est possible que personne ne le lui ait dit. En règle générale, nous restons discrets sur nos vies privées avec les clients, donc oui, Marc n'a pas dû lui expliquer. C'est finalement Marc qui lui dit qu'à la suite du divorce de mes parents, il est venu une saison pour rendre visite à son frère, mon père, le dépanner pour le lancement de l'hôtel. Puis qu'il était tombé sous le charme du lieu et surtout de celui de Madee. Et qu'il n'est plus jamais reparti.

Cette soirée passe trop vite à mon goût, mais je suis content et rassuré de voir que Manon semble bien se sentir auprès de ma famille, qui veille sur elle. Ils ont dû bien comprendre qu'elle avait besoin de temps pour trouver une solution à sa situation. La magie des lieux l'y aidera mais je voudrais passer plus de temps avec elle.

Je lui propose finalement, si elle n'a rien demain, de m'accompagner pour faire la découverte d'un site touristique local. Elle semble surprise et gênée. Elle me demande si je travaille. Je lui réponds que je n'ai rien de prévu, que je voulais aller faire une promenade et qu'à deux c'est plus agréable. Madee la presse d'en profiter. Finalement Manon se laisse facilement convaincre et accepte ma proposition. Je lui donne rendez-vous à 9 heures, puis je salue toute ma famille et je prends congé.

*****

Alors, nous apprenons pas mal de nouvelles choses sur Sam, son histoire, sa famille.

Mais surtout que lui aussi est intrigué par Manon.

Pour le prochain chapitre, un peu de tourisme pour découvrir ce beau pays et ses merveilles.

À très vite

Échappée vers la passion [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant