Échappée vers la passion [ Terminé ]

Chapitre 35 - Manon

Attention : + 18 ans - Ce chapitre contient des moments difficiles et violents avec agression et usage de stupéfiants sous contrainte.

Je me suis allongée, mais je veux rester aux aguets et être sûre de suivre ce que pourrait vouloir faire Cyril. Mais j'ai la tête qui commence à tourner et j'ai chaud. Je dois lutter pour rester éveillée. Je sais que je suis fatiguée de la nuit sur l'île et du vol, cumulés au décalage horaire. Mais là, je me sens sombrer.

Mon esprit divague, je cherche du réconfort pour rester forte et c'est Sam qui s'impose à moi. Naturellement, mon esprit va vers le souvenir de cette douce nuit dans ses bras. Après un moment, j'ai même la sensation de ressentir ses mains sur moi, ses caresses, de sentir la chaleur de son corps, son contact. Je gémis de plaisir. Un rêve érotique, enfin il prend possession de mon corps, me pénètre, je murmure "Sam". Mais là, une claque violente me ramène.

Horreur, ce n'est pas Sam qui est sur moi, mais Cyril. Je suis semi-consciente, comme si j'avais bu de l'alcool. Je flotte dans un brouillard cotonneux. Je n'ai pas d'énergie, malgré mon envie furieuse de m'éloigner de lui. Je vois son regard, sadique, me scruter.

- C'est qui ce "Sam" ? C'est le type du bateau ? Tu t'es tapé ce mec, un minable. Espèce de salope ! Après tout ce que j'ai fait pour toi, c'est comme ça que tu me remercies ?

Il me secoue, mais je suis incapable de réagir. Mon esprit est embrumé. Je suis totalement à sa merci.

« Tu crois vraiment que tu peux me faire ça, à moi ? Toi la pauvre fille minable que j'ai façonnée pour que tu sois enfin acceptable ? Je t'ai offert une vie agréable, tu ne manques de rien. Pourtant tu es partie en Thaïlande. Tu pensais vraiment que ce serait assez loin pour que je ne te retrouve pas. Mais tu es tellement stupide que je savais exactement où te retrouver, avec ton portable, un jeu d'enfant !

Évidemment, je suis allé te chercher, car il est hors de question que tu puisses croire que c'est toi qui décides de ta vie. Tu m'appartiens Manon, corps et âme !

Là-bas, tu as été portée disparue dans cette tempête, pendant une nuit, j'ai pu réfléchir à cette éventualité : que tu sois morte ! Et ce qui en découlait.
L'idée m'a beaucoup plu. Si tu n'es pas avec moi, alors tu ne seras avec personne. Je ne tolérerai jamais que tu puisses me quitter. Personne ne me quitte ! Donc l'explication de ton décès accidentel en mer était idéale.

Mais finalement, tu es revenue. J'ai donc appliqué l'un des plans que j'avais élaboré pour te ramener à la maison. Tu as été si facile à berner ! Ton cher "papounet" malade du coeur, trop simple ! Tu m'as suivi, comme une marionnette, j'ai trouvé même ça finalement trop simple. Oui, ma chère Manon, c'est tellement facile de te faire faire ce que je veux ! Où est le défi là-dedans ! »

Je l'entends parler, faire ses élucubrations, m'expliquer que je suis à lui. Je suis toujours incapable de réagir. Pourquoi je suis sans volonté, mon esprit embrumé ? Je n'ai pas bu d'alcool, mais les sensations sont les mêmes, en vingt fois pire. J'ai la tête qui tourne et la nausée.

Je sens un liquide dans ma gorge. Il me fait boire quelque chose, de l'eau, il me semble !

- Allez, bois !

Je voudrais refuser mais je suis totalement à sa merci et je ne peux que me soumettre.

La sensation de chaleur me reprend, les vertiges aussi. Je sombre sûrement dans l'inconscience. Il me secoue, me redresse. Il me force à ingurgiter un jus de pomme qui me brûle la gorge au passage, sûrement le feu de l'alcool. Mais il y a en plus ce goût amer désagréable.

« Oui, Manon, tu vas prendre tes médicaments que le gentil docteur t'as prescrits pour dormir, mais également ceux pour la dépression qui te restaient, suite à l'infarctus de ton papa ! Avec un peu d'alcool, pour faire bonne mesure. Ah oui, j'oubliais, avec une goutte de GHB. Oui, je m'étais fourni cette drogue pour te rendre docile au besoin pour ton retour. Si facile à faire passer dans une simple bouteille d'eau. Et tu sais que l'idéal dans tout ça, c'est que je vais me débarrasser de toi, définitivement.
Un suicide, ... C'est tragique !

Moi, je vais aller au travail, pour récupérer le temps que j'ai perdu en allant te chercher, une montagne de dossiers urgents, mais surtout mon alibi. Ce soir, à mon retour, je te trouverai morte. En mon absence, tu auras consommé des médicaments et de l'alcool, un mélange fatal !

Évidemment, c'était inévitable, tu es une fille si "fragile et instable", avec tes accès d'humeurs changeants, que plusieurs personnes ont pu observer ces derniers temps. Ton départ incompréhensible pour la Thaïlande. Même les membre de ta famille, si inquiets pour toi, se diront que tu étais trop perturbée et mal dans ta peau. »

Il me débite son monologue de jubilation alors que je suis plongée dans une inconscience torturée. Je perçois ses mots mais ils glissent sur moi pour se perdre dans l'oubli. Il sait qu'avec ce qu'il m'a fait prendre je n'en n'aurais aucun souvenir, car c'est la fin pour moi.
Alors il se délecte et se vante de son plan absolument infaillible qu'il a élaboré dans les moindres détails. Au final, je serai éternellement son seul et unique spectateur. La victime de cette tragédie dont il est l'auteur, le réalisateur et le producteur... pour une seule et unique représentation.

- Ah oui, tu te dis pour le GHB, il va y en avoir des traces dans ton corps, s'il y a une autopsie. Mais ce qui est parfait avec ce produit, c'est qu'il disparaît de l'organisme en moins de 12 heures, au cas où ! Tu as de la chance, finalement tu vas gentiment t'endormir, c'est une fin plutôt agréable ! J'aurais voulu te faire davantage souffrir.

Adieu, pauvre idiote !

*****

Finalement, Cyril fait preuve de compassion en donnant une mort douce à notre chère Manon...

...Ah non, je me trompe, vous êtes les ongles plantés dans un coussin, suspendus dans l'angoisse, à attendre la suite... 😰

Elle arrive très vite 😉