Au moment où j'arrive, l'agitation règne parmi les blocards. Ils sont en tous en train de remuer, l'air paniqué, et j'essaye tant bien que mal de m'avancer au milieu. Poêle-à-Frire est en train de bouger comme un poulet sans tête, les mains en l'air, criant :
« - Je sais pas ! Il a pris le pistolet comme ça ! »
A ses côtés, Winston est avachi sur le sol, en train de ramper, incapable de marcher. Thomas s'est agenouillé à ses côtés, mais il se dégage de sa poigne. D'horribles sons rauques sortent de sa gorge... des cris semblables à ceux des fondus. Ses lèvres sont devenues noires, et il se met à violemment tousser, en crachant de la salive de la même couleur que ses lèvres.
L'ancien maton s'écroule sur le dos, la respiration saccadée. Les autres blocards sont en face de lui, plus désemparés les uns que les autres.
Winston parvient à parler, et soulève son t-shirt en gémissant :
« - Ça... ça grossit. »
Ce que je voie me retourne l'estomac. Autour de la plaie que lui ont laissé les fondus, se dessinent des veines noires et vertes, laissant la peau grise tout autour. En deux jours, cette plaie s'est propagée en recouvrant l'intégralité de son estomac.
« - Je.. je vais pas m'en sortir... gémit Winston. Je vous en prie... je... je veux pas devenir l'un de ces machins... »
Un sentiment de tristesse et de pitié m'envahit. Devenir l'un de ces monstres... je le refuserais. Il n'y a rien de pire que de perdre son humanité, se transformer en une créature sans âme, et de ne plus avoir conscience de ce que l'on est.
Newt s'avance vers Poêle-à-Frire, et saisit le pistolet qu'il maintient fermement contre lui.
« - Attends, Newt... » proteste l'ancien cuisiner.
Newt marche vers Winston, et s'agenouille à ses côtés. Il prend sa main et y place le revolver, puis referme ses doigts sur l'arme.
« - Merci, Newt... murmure Winston. Merci. »
Même s'il est de dos, je sens la tristesse de Newt. Il est l'un des premiers à être arriver au bloc. Et il connaissait bien Winston, il le considérait comme un ami. Et après la mort d'Albu, l'un de ses meilleurs amis, il y a encore quelques jours, ce nouveau départ le bouleverse.
« - Au revoir, Winston », murmure t'il d'une voix brisée.
Mon petit-ami se relève, et traverse le groupe sans nous regarder. Il se saisit de son sac, nous faisant comprendre que nous devons partir.
Les blocards font tous leurs adieux à Winston, plus ou moins déchirant en fonction des personnes, et repartent prendre leurs affaires. Poêle-à-Frire est en larmes, car Winston était son meilleur ami, au bloc. Je reste, seule devant l'ancien maton, incapable de prononcer un mot, comme s'ils étaient coincé dans ma gorge.
Je n'ai jamais beaucoup parlé avec Winston. Je le voyais seulement de loin, au bloc. Lors du conseil que cet ancien abruti de Gally avait convoqué, il m'avait soutenu. Et même s'il avait été plus méfiant en apprenant que j'avais travaillé avec WICKED, il n'a jamais montré d'animosité à mon égard. Et je sens que sa perte me fait du mal. Il ne mérite pas ça. Personne ne le mérite. On n'est que des adolescents... Et j'en ai assez de voir des camarades mourir...
Au moment où je me retourne, je l'entends m'appeler.
« - Flavia... »
Mon regard se porte à nouveau sur lui,
« - Prends... prends soin d'eux... s'il te plaît... »
Une brusque envie de pleurer me saisit, et mes yeux se remplissent de larmes. Je n'ai pas pleuré depuis que nous sommes sortis du WICKED, et avec tous les différents événements qui se sont déroulés, je sens que cette pression ressurgit d'un coup, et me provoque cette soudaine envie de pleurer. Et son regard, rempli de tristesse, me fait énormément de peine. Je parviens finalement à prononcer quelques mots :
« - Je... je suis désolée... »
Je pars prendre mon sac, les larmes dévalant mes joues, et rejoint le groupe. Newt marche en tête, le regard porté vers l'horizon, et Thomas est à l'arrière. Lui aussi, est blessé intérieurement par ce qui se passe.
Puis une détonation retentit et résonne à travers la Terre Brûlée, nous faisant comprendre que Winston est mort.
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J'ai pas réussi à mettre beaucoup d'émotions... désolée. Alors que sa mort m'avait touchée, j'ai le sentiment que ce chapitre est inexpressif... j'espère quand même qu'il vous plait, même si ça n'a rien de drôle...
À plus !