Je suis le garçon dans les conduits d'aération. Je n'arrête pas de me cogner contre les parois, il fait sombre, c'est glissant... bref, une vraie calamité. Le jeune homme devant moi a l'air d'avoir fait ça toute sa vie. Après plusieurs minutes, il finit par s'arrêter et dévisse certains conduits. Je m'approche, et m'agrippe aux barres afin d'éviter de tomber.
« - Regarde bien... » me dit-l'inconnu en face de moi.
Je me penche doucement vers l'ouverture, guettant tout ce qui bouge. Après seulement quelques secondes, j'entends au fond d'un couloir des chuchotements et des bruits de roulettes. Puis, nous voyons passer quelques scientifiques, aux côtés de gardes transportant plusieurs lits d'hôpital, recouverts de draps blancs. Une des scientifiques ouvre une porte avec une carte spécialement conçue pour l'ouvrir, et laisse entrer ses collègues et ceux qu'ils transportent, avant d'entrer et de refermer la porte.
Je reste figée quelques instants. Je ne ressens que de l'incompréhension et de la confusion, de plus en plus de questions jaillissent dans ma tête. Mais qu'est ce qu'ils pouvaient transporter au milieu de la nuit ?
« - Chaque nuit, c'est le même procédé », intervient le jeune homme en m'interrompant dans mes pensées.
« - Depuis longtemps ? »
« - Cela fait environ une semaine que je m'en suis aperçu. Je sais qu'on ne se connaît pas et que c'est étrange de réveiller quelqu'un au milieu de la nuit, mais j'ai vu de loin ton attitude générale. Exactement comme la mienne depuis mon arrivée. Il y a quelque chose qui se trame ici, mais je n'arrive pas à savoir comment on peut faire pour le découvrir. »
« - Ce serait peut être bien de commencer par se dire nos prénoms ? » je lui demande.
« - Je m'appelle Aris, Flavia. J'ai entendu ton copain t'appeler comme ça tout à l'heure. J'ai besoin que tu m'aides, ils ont emmené ma meilleure amie, Teresa, mais elle n'est pas allée avec les autres. J'en ai assez de ne pas savoir ce qui se passe réellement ici. »
Après tout ce qui se passe depuis que nous sommes sortis du Labyrinthe, ma réponse ne se fait pas attendre.
« - C'est d'accord, Aris. »
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« - Des scientifiques ? En train d'emmener des lits recouverts de draps blancs ? »
J'ai expliqué aux autres ce que Aris m'a montré cette nuit. Mais ils semblent complètement ahuris d'entendre ça, comme si c'était impossible que quelque chose n'arrive.
« - Effectivement. Et dans le calme le plus possible, en pleine nuit. Les gars, cet endroit n'est pas normal. On nous cache trop de choses, on ne sait pas ce qui se passe dehors, qui sont ces personnes, et ce qu'elles comptent faire. J'en ai assez de ne rien savoir, je veux comprendre... »
« - Flavia, dit-Newt en m'interrompant, arrête de te faire autant de soucis. Ils ne peuvent pas nous vouloir du mal, bon sang ! On a été enfermés pendant deux ans par WICKED, et ils ont dit vouloir nous protégés d'eux ! Ils nous ont sauvés, recueillis, nourris, donné un lit ! Cela fait bien trop longtemps que nous n'avons pas eu ça ! »
« - Et alors, tu trouves naturel que... »
« - Et pour certains plus longtemps que d'autres. »
Cette dernière réplique me laisse de marbre. Thomas et Minho semblent eux-mêmes surpris. Je sens que Newt est agacé par mes soupçons, je le sens dans son regard et dans le son de sa voix. Je comprends qu'il veut se sentir en sécurité, à l'abri du WICKED, mais en même temps j'ai l'impression que nous ne le sommes pas ici. Mais si même Newt ne me croit pas, il va falloir que je me débrouille avec un garçon que je connais depuis seulement quelques heures.
Légèrement agacée par les paroles de Newt, je monte dans un lit, préférant réfléchir à une stratégie pour entrer dans cette salle où sont allés ces personnes.