Mes larmes coulent, les sentir descendre chaque millimètre de ma peau me donnait l'impression qu'elles la brûlaient comme de l'acide. Une boule dans ma gorge m'empêchait au fil des secondes de respirer correctement et la voix me manquait. Entendre Zack me dire ça était à la fois la plus horrible des tortures et les mots qu'il me fallait pour me faire réaliser que la vie ne s'arrêtait pas à ça, que la terre continuait de tourner et le temps d'avancer. La vie est courte, bien trop pour me morfondre, au contraire, il fallait que je me batte pour me relever et m'en tirer avec le moins de séquelles possibles. Je savais que ça ne serait pas tâche facile mais il fallait que le fasse, pour mon bien, pour celui de Zack, pour nous. Je releva les yeux vers lui, les larmes toujours présentes sur mes joues, les yeux rougis par la tristesse, la colère et l'appréhension de ce que nous aurons à subir dans les prochains jours, semaines, mois ou probablement années. Mais si comme Zack l'a dit nous demeurons main dans la main, nous le remporterons face à la vie et nous serons toujours prêts à la revaincre s'il le faut. Le garçon se rapprocha de moi et encadra mon visage de ses grandes mains soyeuses. Nous nous regardâmes ainsi durant plusieurs secondes, échangeant nos pensées et notre compréhension. D'un geste partagé, nous exterminâmes en même temps les derniers centimètres nous séparant l'un de l'autre et fusionnâmes nos lèvres, comme si cela était un besoin vital en ce moment présent. Nous échangeâmes un baiser qui en disait long sur nos émotions et nos sentiments, sans avoir besoin de mots ou quoi que ce soit. Je suis éperdument amoureux de ce garçon. Non, je suis incontestablement épris de lui. Lentement, j'enroula mes jambes autour de lui et il me porta jusqu'au lit. Il m'y posa avec délicatesse et nous pûmes à nouveau coller nos lèvres ensembles. Avec autant de douceur et d'amour que notre premier baiser. Nous nous couchâmes sur le matelas, plongeant dans un câlin réconfortant et remplis de tendresse.
Nous nous endormîmes dans cette position, moi étalé sur Zack et lui les bras autour de moi, tel un bouclier indestructible dont juste l'apparence donne froid dans le dos et bloque n'importe quelle pensée de détruire ce qu'il protège. Est-ce que cette histoire mènera quelque part un jour? Restera-t'elle comme elle est en ce moment pour l'éternité, pour toujours?.. Ce serait bien trop facile de le croire. C'est certain que la vie nous attends, confortablement assise dans son siège de velours, prête à se foutre de notre gueule pendant longtemps encore. Mais la pauvre, elle pense qu'elle a toutes les cartes du jeu, qu'elle maîtrise la situation. Malheureusement elle se trompe, car à nous deux, Zack et moi, on forme le meilleur duo de bluffeur imaginable au monde. On est prêt, je le sens, je le sais. Toutefois une question me gagne peu à peu et me fait douter. Est-ce la vie ou le destin qui nous guide dans ce chemin? Qui nous donne toutes ces épreuves horribles et horripilantes que nous franchissons? Plusieurs seraient portés à croire que le destin est une bien belle histoire à faire dormir debout et que c'est une façon de se sortir du trouble ou de l'embarra dans lequel nos décisions nous ont menés. Mais pour moi le destin est bien réel et agit comme le dicton le dit: Un mal pour un bien. Comme la karma. Oui, c'est ça, le karma. Mais si on relie tout ceci à mon sort, qu'ai-je fait de mal pour mériter un tel châtiment? Je me creusa la mémoire à la recherche du moindre détail pouvant justifier les événements survenus récemment. Je repensa à chaque mot de Johnson (En même temps comment les oublier?), repensa à tout ce que nous avons vécus lui et moi depuis le premier jour où il a posé son pied dans l'établissement et pourtant, pourtant ce détail m'échappait. Je savais qu'il manquait quelque chose à tout ça, un mot, une phrase ou bien un geste qui a poussé Mickaël à croire qu'il se passait de quoi entre nous deux mais rien, rien ne me venait. J'agissais avec lui comme avec un ami c'est normal, c'est ce qu'il était. C'est dommage car en général je croyais qu'il était gentil et avait sous cette apparence un coeur bon mais après ce qu'il vient de me faire, je ne compte pas lui reparler de sitôt. Non mais? M'entendez-vous penser? On pourrait presque croire que je le défend de son acte. Et je parle de moi comme d'une victime. Je ne suis pas une victime. Oui tu en est une.
Que tu le veuille ou non tu en resteras une pour toujours. C'est triste hein? Mais si t'avais su te débattre comme un homme tu n'en serais pas là.
Combien je donnerais pour que cette arrière pensée se la ferme et s'endorme à tout jamais? Et puis c'est lui la victime de ses monstres intérieurs. Il est pas bien dans sa tête, c'est sûr. Je.. Je vais bien. Enfin je crois..
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~Pleins de petits points dans ce chapitre,
Ça m'agresse~