Le Gouverneur vient de prendre place au volant de son pick-up, aux côtés de Milton et de Martinez. Riley, quant à elle, prend une moto que Martinez a retapé pour elle. La grange n'est qu'à trente minutes environ, Phillipe admirant cette femme qu'il avait réussi à avoir de son côté, partir à toute vitesse. Une fois sur place, le Gouverneur et Riley rentrent dans la grange où aura lieu l'entretien.
«-Je devrai cacher un flingue, lui avoue-t-il.
-Pourquoi ? Demande-t-elle, intriguée.
-On sait jamais, dit-il.
-Comme tu veux, rétorque la brune, quelque peu froide. »
Le gouverneur sourit et place un flingue en dessous de la table, qu'il attache avec du scotch.
«-J'irai les accueillir, réplique-t-elle en inspectant la pièce dans ses moindres recoins.
-Tu sais, ils arriveront discrètement, la prévient-il.
-C'est vrai. »
Riley sort finalement, alors que le gouverneur va se cacher dans l'ombre de la pièce. À peine dix minutes plus tard, Rick arrive par la porte arrière, arme en mains, examinant attentivement la pièce du regard, jusqu'à voir le Gouverneur s'extirper de l'ombre, un mauvais sourire au visage.
«- Nous avons à parler, tous les deux, finit par dire ce dernier. »
Rick ne répond pas tout de suite, le dévisageant, le visage remplit de haine. Après lui avoir lancé un regard assassin, il pointe son arme sur lui alors que le Gouverneur lève les mains en l'air. Au moment où Rick allait lui tirer une balle, Riley se plante devant lui, protégeant son père. Il ne peut retenir son visage de se décomposer de déception, de tristesse.
«- Vous n'êtes pas là pour vous tirer dessus. Donne moi cette arme, lui ordonne-t-elle, donne la moi. »
Rick obéit et lui donne son arme après avoir enclenché le cran de sûreté, Riley passe du coté de son père et récupère celui qu'il avait caché sous la table ainsi que celui se trouvant à sa ceinture. Elle les invite, d'un geste de main, à s'installer autour de la table et une fois la chose faite, va s'adosser contre l'un des piliers en bois soutenant le toit de la grange, gardant son regard rivé sur les deux hommes.
Daryl arrive sur sa moto au devant de la grange, Herschel et sa fille, ainsi que Rayan, dans la voiture, armes au point. Ils sortent tous, comme les hommes du Gouverneur, qui sont deux hommes à sortir de la voiture.
«- Je devrais peut-être aller voir, dit Herschel en s'adressant au chasseur.
- Le Gouverneur souhaite s'entretenir seul avec Rick, intervient l'homme à lunettes.
- T'es qui toi ? Demande Daryl, sauvagement.
- Je m'appelle Milton.
- Génial, ricane-t-il, t'es le majeur d'homme, c'est ça ??
- Organisation. Mordeurs. En fait, désolé, mais je n'ai aucune envie de raconter ma vie à des hommes de main.
- Fais gaffe à c'que tu dis, trésor, réplique le chasseur, à deux doigts de lui sauter à la gorge.
- Si on est partit pour se braquer nos flingues à la gueule toute la journée, intervient le deuxième homme, rend moi service, ferme la, termine-t-il alors que Daryl s'approche dangereusement de lui, posant une main sur son couteau.
- Pas d'ça les gars, réplique Hershel en plaçant sa canne entre les deux, si ils n'arrivent pas à trouver un arrangement, on se sautera à la gueule bien assez tôt.
- Où est Riley ? Finit par demander Beth.
- Avec son père, répond l'homme à la peau caramel, un sourire hypocrite au visage.
- Tu sais très bien que ce n'est pas lui, fit la blonde, rageusement, Dixon la retenant de s'approcher trop de l'homme, l'attirant près de lui.
- Tu joues au baby-sitter, c'est bien, se moque l'homme.
- T'es un petit rigolo toi, t'es le bouffon du roi, c'est bien, plaisante le chasseur à son tour. »
Ils commencent à tous se prendre la tête, s'envoyant à tour de rôle des pics. Quand Riley fait son apparition, tout le monde s'arrête en posant son regard sur elle.
«- Matinez, dit-elle en s'adressant à l'homme qui faisait face au chasseur, tu t'calmes. »
Le concerné se recule de quelques pas en levant les mains, hochant positivement la tête. Riley s'approche d'eux, son regard se pose sur Beth, elle ne bouge pas pendant plusieurs minutes avant d'enfin réagir.
«- On se connaît, non ? Lui demande la brune.
- Bien-sûr, sourit la blonde, Beth.
- Beth, déclare la brune en même temps qu'elle, d'où est-ce qu'on se connaît ?L'interroge-t-elle, intriguée.
- Avant ta chute, tu étais avec nous. Ils te mentent Riley. C'est le Gouverneur et ses hommes qui veulent ta mort, explique Beth tout en s'approchant d'elle, saisissant ses poignets, souviens toi, s'il te plaît, la supplie-t-elle, les larmes aux yeux, on s'était tellement rapprochées toutes les deux, et lui, dit-elle en désignant le blond, ton propre frère.
- Rayan... Murmure-t-elle, n'osant même pas le regarder.
- C'est bien moi, répond t-il, affreusement perturbé.
- Reviens avec nous, c'est nous ta famille, pas eux, l'implore presque Beth.
- Les écoute pas, intervient Martinez en passant un bras autour de ses épaules, ils feraient n'importe quoi pour t'avoir dans leurs rangs. »
Riley reste perplexe, ne sachant pas qui croire. Martinez l'a fait reculer, lui proposant une cigarette qu'elle prend sans hésiter. Puis, après le retour des deux chefs, chacun repart de son coté. Riley pose une dernière fois ses yeux sur la blonde, avant de baisser la tête et de chevaucher sa moto, partant directement en direction de Woodbury.
× × ×
«- On est blindé en lait pour bébé pour des mois, fit Glenn en souriant à sa femme.
- Oh, dieu soit loué, répond a-t-elle en l'embrassant.
- J'ai aussi trouvé des haricots, des saucisses cocktails et plein de moutarde. On peut direct rentrer à la prison et être à l'heure pour le dîner.
- C'est agréable ce calme quand-même, où qu'on soit à la prison, on les entend toujours derrière les grilles.
- Tiens, c'est le dernier, lui dit Glenn en souriant, et t'as raison, c'est vrai que c'est agréable.
- Wow, mais quelle surprise, nos petits amis de la prison, intervient une voix derrière eux, baissez vos armes, où c'est une balle dans chacune de vos têtes.
- Allez, on monte dans la voiture, Léo, tu conduis, poursuit son collègue, on a une belle surprise pour le Gouverneur.
- Ça va aller mon cœur, la rassure Glenn, ils viendront nous chercher.
- C'est beau de rêver, rigole l'homme, s'installant côté passager. »
Après ces paroles, l'homme démarre et ils partent en direction de Woodbury. Une fois dans la ville, Léo amène le couple à l'arrière de celle-ci et se rend directement aux appartements du gouverneur.
«- Gouverneur, l'appelle Léo en frappant à sa porte.
-Oui, entre, répond Philippe.
- On a trouvé deux personnes dans une des villes à l'Est, ils viennent de la prison, lui apprend-t-il.
- Riley, je reviens ma chérie, s'adresse-t-il à la brune avant de refermer la porte.
- Oui, répond t-elle, s'approchant directement après qu'il est fermé, collant son oreille contre le bois.
- Tu les as emmené où ?
- Là où nous avions enfermé Riley.
- Parfait. »
À la suite des paroles de son père, Riley reste littéralement sous le choc. Elle va se réinstaller à la table, totalement perdue. Alors c'était bel et bien lui qui avait voulu sa mort et non les personnes de la prison. Elle va finalement dans sa chambre, s'allongeant dans son lit sans même se déshabiller. Elle n'en revenait pas. Qu'elle avait été conne. Elle se devait de faire sortir ces deux personnes de là, et de prendre la fuite avec elles. La rage ne prenant tout de même pas le dessus sur sa fatigue, elle s'endort, poings et mâchoire serrés.