La vie d'un calice de kelokelo

By Bella54190

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Harry calice d'un Rogue vampire ? Vous n'y croyez pas ? Et pourtant ... Comme c'est marqué cette fanfiction n... More

Chapitre 1: La chute
Chapitre 2: Découverte
Chapitre 3: Revelatore Amore
Chapitre 4: Proposition inattendue
Chapitre 5: Calice
Chapitre 6: Intimité
Chapitre 7: Passion
Chapitre 8: Ombrage: Le retour
Chapitre 9: Ombrage: la sortie
Chapitre 10: 31 juillet
Chapitre 11: Shiskaa
Chapitre 12 : Sven et Mark
Chapitre 13 : Soumis ou combatif ?
Chapitre 14 : Les disours au Ministère
Chapitre 15 : Je pars ou je reste ?
Chapitre 16 : Accepter ses actes
Chapitre 17 : M. Frinugand et Shiskaa
Chapitre 18 : Réception au manoir
Chapitre 19 : Ah ? Il faut aussi y dormir ?
Chapitre 20 : Qui est dominant ?
Chapitre 21 : Première Dispute
Chapitre 22 : L'autre calice
Chapitre 23 : Nouvelle école
Chapitre 24 : Retenue
Chapitre 25 : Défense avancée
Chapitre 26 : Quidditch et animagus
Chapitre 27 : Soumission
Chapitre 28 : Pourquoi moi ?
Chapitre 29 : Angoisse
Chapitre 30 : Délivrance
Chapitre 31 : La face cachée d'Ombrage
Chapitre 33 : Où la passion dépasse la peur
Chapitre 34 : La fin de l'année scolaire
Chapitre 35 : Quel bel anniversaire
Chapitre 36 : Aurors
Ce n'est pas un chapitre
Chapitre 37 : La carrière commence
Chapitre 38 : Carolina
Chapitre 39 : Mariage
Chapitre 40 : Parrain Harry
Chapitre 41 :Magia videatur
Épilogue

Chapitre 32 : Déception

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By Bella54190

Les journalistes étaient là quand ils sortirent du ministère, Severus portant Harry évanouit dans ses bras. Certains prirent beaucoup de photos, jubilant à l'idée de montrer le sauveur dans cette posture là. D'autres déposèrent leur appareil, se refusant à s'abaisser à montrer un jeune homme de dix-huit ans, victime de tortures, une semaine seulement après son emprisonnement. Ceux-là purent continuer à utiliser ultérieurement leur appareil, les autres s'étranglèrent de frustration et de rage lorsqu'ils constatèrent que leur pellicule avait fondue, et pire, que les lentilles de leurs appareils étaient irrémédiablement noircies. Ils se souvinrent à cet instant du regard noir que le directeur de Poudlard leur avait lancé.

Severus sentait qu'Harry était faible, ce qui n'était guère étonnant puisqu'il s'agissait du premier jour où il se levait. Mais maintenant qu'il avait l'opportunité de lui faire quitter la présence un peu étouffante de Pomfresh, il serait bien sot de ne pas en profiter. Il transplana donc sans hésiter au Square Grimmaurd.

Dobby fut plus qu'heureux de les voir revenir chez eux, il fit tant de pirouettes que Severus se résigna à ne rien lui demander pendant au moins une heure. Il installa correctement Harry dans leur lit, vérifia simplement qu'il passait de l'évanouissement au sommeil et demanda à Dumbledore de prévenir Mme Pomfresh du nouvel endroit où elle pouvait visiter son patient. Il préférait tout de même ne pas annoncer la nouvelle lui-même à la tempétueuse infirmière.

Harry sourit légèrement à son réveil en voyant qu'il était enfin dans sa chambre, et non plus entre les murs blancs de l'infirmerie de Poudlard. Son sourire s'étira lorsqu'il vit, quelques secondes plus tard, Severus entrer rapidement dans la pièce.

- Tu crois que tu peux te lever ? Demanda-t-il aussitôt.

- Sev ! Protesta Harry. Je viens tout juste de me réveiller ! Et tu le sais en plus !

- Oui, mais ça fait une heure que Kingsley et Tonks font le pied de grue en bas, et on aimerait tous en terminer avec ta déposition le plus rapidement possible !

A ces paroles, Harry s'assombrit et marmonna :

- Et moi, si je pouvais me passer de la faire ...

- Je regrette Harry, mais tu sais que c'est impossible, rétorqua gentiment Severus. J'aurai, moi aussi , préféré que ton récit n'ait pas de témoins, mais il y a trop de choses en jeu pour pouvoir se le permettre ...

Severus transplana Harry dans le salon après l'avoir aidé à s'habiller, commençant par déclarer :

- Vous le laissez manger d'abord.

Pour autant que Tonks fut maladroite, elle n'était pas auror pour rien, elle savait user de psychologie avec les témoins. Elle se chargea donc de distraire Harry pendant le temps qu'il se restaurait avec la montagne de nourriture que Dobby avait préparé pour lui. Il sut que l'heure avait sonnée lorsque Severus finit par lui retirer le bol avec lequel il jouait depuis un moment et qu'il le prit fermement contre lui.

- Harry, dit doucement Tonks, on va procéder de la façon suivante : tu vas tenter de tout nous raconter depuis le moment où tu as attrapé le vif.

Harry prit une longue inspiration et se lança.

Fixant un motif du tapis, il raconta son atterrissage dans une ruelle de Pré-Au-Lard.

Son impossibilité d'effectuer un quelconque mouvement avant d'être immobilisé par un Petrificus Totalus.

Son horreur de constater qu'il était face à Lestrange et Pettigrew. Ces derniers l'avaient transporté rapidement dans la maison voisine d'où partait un tunnel souterrain. Sa voix contenait encore toute l'angoisse qu'il avait ressentie lorsqu'il avait compris qu'ils se trouvaient finalement dans l'un des anciens tunnels qui étaient bouchés au temps où Fred et George lui en avaient parlé. Et que ce tunnel était désormais dégagé et débouchait à deux pas des toilettes de Mimi Geignarde où attendait Nagini.

Kingsley le coupa à mi-voix ensuite :

- Nous pouvons imaginer la suite, Harry. Passe à Ombrage, tu veux ?

Harry préféra fermer les yeux alors qu'il revivait le moment douloureux où Ombrage était arrivée. Qu'elle avait informé les autres qu'il détenait un moyen de protection magique. Que Shiskaa, après deux heures de batailles acharnées contre les trois, et extrêmement douloureuses pour Harry, s'était résolu à abandonner son collier, et s'était donc réfugié dans le corps d'Harry à l'insu de leurs tortionnaires. Et qu'il avait donc pris les choses en main pour le protéger mentalement alors que les trois autres étaient persuadés qu'il était sans défense.

Il ne fit pas mystère du fait qu'ensuite, certains de ses souvenirs étaient assez flous car Shiskaa ayant pris en partie le contrôle de son esprit, il lui avait caché un certain nombre de choses. En revanche, il se souvenait parfaitement de toutes les paroles d'Ombrage qu'il put répéter aux deux aurors. Et celle-ci avait été prolixe concernant les détails : comme si elle voulait humilier un peu plus Harry, elle lui avait raconté par le menu toute la confiance que le Seigneur des Ténèbres avait placé en elle. Elle avait détaillé la façon dont le Lord avait caché sa marque pour qu'elle ne risque absolument rien auprès de Fudge, et ce, alors qu'elle enseignait encore à Poudlard. Sa haine absolue envers lui, Harry Potter, qui avait tué son maître, et celle, non moins élevée, envers celui qui l'avait trahi, Severus Rogue.

Elle avait détaillé la façon dont elle avait également torturé le bijoutier pour lui extorquer des renseignements sur Shiskaa. Elle avait également insinué que c'était lui, Harry, qui était finalement coupable de cette torture : s'il n'avait pas porté ce maudit serpent autour du cou, le bijoutier serait encore en vie ...

Elle avait ensuite énuméré, pour sa plus grande horreur, tous les effets des potions que Georges Kring, employé chez Slug et Jiggers, avait fabriqué sous ses ordres. Malheureusement pour elle, Shiskaa avait contré la majorité des effets dès l'arrivée des potions dans l'organisme, puisqu'elles étaient censées agir sur le comportement.

Elle avait tenté d'user également de l'imperium, mais, malgré l'ingestion d'une potion de confusion pour amoindrir ses défenses, elle n'avait obtenu qu'un regard haineux de sa part.

Elle l'avait fait également ingurgiter plusieurs potions test pour rompre le lien calice - vampire : Shiskaa s'était résolu à sa dernière ligne de défense à cet instant, il avait violemment fait vomir Harry pour ne pas risquer qu'un de ces essais soit le bon !

Harry donna suffisamment de détails pour que Tonks et Kingsley noircissent plusieurs dizaines de parchemins. Enfin, à treize heures, Severus prit la parole pour la première fois :

- Je crois que ça va suffire pour aujourd'hui, Kingsley. Il est temps pour Harry de se restaurer et de se reposer ...

Kingsley fit une légère grimace, mais hocha simplement la tête :

- Je comprends. Mais nous devons revenir demain, Severus, nous ne pouvons passer sous silence la façon dont Harry s'est échappé.

- Pourquoi ? Fudge tient donc à tout savoir ?

- Ce point, ce n'est pas Fudge, mais Scrimgeour et Owen, puisqu'Harry est un futur auror. Ils auraient même voulu de l'entendre de la bouche d'Harry, mais, heureusement, Dumbledore les en a dissuadé.

- Encore heureux !

Severus évita tous les sujets sensibles avec Harry pendant qu'il mangeait après le départ des aurors, et lui épargna toute fatigue en le transplanant dans leur chambre ensuite. Quand Harry s'allongea avec un soupir, il fut étonné de constater que Severus faisait de même.

- Je ne suis pas au mieux de ma forme, moi non plus, Harry.

- Tu ne m'as pas dit ce que tu avais fait pendant une semaine.

- J'étais cloîtré ici pour ne pas être dangereux pour les autres, et ils me donnaient des verres de sang immondes à boire ... Harry, je ne sais pas ce qui s'est passé juste avant que tu ne te transformes en serpent, mais surtout, demain, évite toute allusion au lynx.

- Pourquoi ?

- Pour toujours garder un atout dans notre manche. Tu as été obligé de révéler l'existence de Shiskaa, et d'un animagi, ça suffit comme ça !

- Le lynx s'était déjà mis en retrait, Sev. Il s'est contenté de me dire qu'il ne pourrait pas m'aider avec les blessures que j'avais, que ma seule chance était ma forme reptilienne.

- Mais tu pourras tout de même l'avoir ?

- Je pense, oui, dès que j'irai mieux, je pourrai tenter le coup.

- Parfait. Repose-toi, maintenant.

Severus avait terminé sa phrase en enlaçant étroitement Harry qui ne put s'empêcher de se raidir.

- Sev, je ...

- Je sais. Mais tu ne dois pas être contre un petit câlin, non ?

- Euh ... non ?

- Alors c'est parfait. Dors.

Harry mit plusieurs minutes à se détendre réellement. L'étreinte que lui procurait Severus était plus amoureuse que celles dont il l'avait gratifié à Poudlard. Enfin, il parvint à se décrisper en constatant que Severus ne bougeait pas. Lorsqu'il s'endormit, Severus soupira intérieurement. Le chemin allait être long, mais, sans parvenir à lui faire oublier, il arriverait à ramener son calice vers des relations plus intimes.

Le lendemain matin, en présence de Tonks et Kingsley, Harry commença directement :

- Shiskaa s'affaiblissait, il ne pouvait même plus tenir le compte des heures écoulées. Nous savions que Severus ne pouvait transplaner, et que même s'il le faisait, ouvrir l'entrée de la Chambre des Secrets se révélerait compliqué. Nous étions persuadés aussi qu'Ombrage avait su déjouer les protections de Poudlard, puisqu'elle semblait entrer et sortir à sa guise, donc Dumbledore ne nous cherchait pas là. Il fallait donc que nous tentions quelque chose par nous-même. C'est Shiskaa qui a prit l'initiative de contacter mon animagi lors d'un moment de répit. A peine étions-nous en contact, que je me suis transformé.

- En quoi ? Demanda doucement Kingsley.

- Vipère. Ni Lestrange, ni Pettigrew ne m'ont vu. Je suis allé à l'entrée le plus vite que je pouvais, même si j'étais lent car ... les blessures rendaient difficiles ma progression ... J'ai dû m'évanouir deux ou trois fois avant de l'atteindre, mais j'ai su que ma chance avait tourné lorsque la porte s'est ouverte juste devant moi. J'ai glissé entre deux jambes et j'ai usé mes dernières forces pour aller m'effondrer contre un mur.

- C'étaient les miennes, grommela Severus.

- Quoi ?

- Tu as glissé entre mes jambes.

- La suite, vous la connaissez, reprit Severus à l'attention des deux aurors.

- Parfait, soupira Kingsley. As-tu pensé à de nouvelles choses par rapport à hier ?

- Non, rien d'autre.

Harry était soulagé d'en avoir terminé si vite avec sa déclaration, mais il comprit qu'on lui avait épargné beaucoup de choses lorsque Kingsley demanda à Severus de la lire d'abord. Ce dernier dit simplement :

- Tous tes non dits ont été transcrits dans cette déclaration, Harry. Je ne veux pas que tu plonges à nouveau dans ces souvenirs. Si c'est juste, tu te contenteras de signer, vu ?

Harry hocha simplement la tête, heureux, à cet instant, d'avoir quelqu'un à qui s'en remettre entièrement.

A la fin de sa lecture, Severus était tout à la fois écoeuré et stupéfait : écoeuré par la liste des sorts employés sur Harry, car lire, noir sur blanc, l'ensemble des sévices subis par son calice était une épreuve éprouvante. Il était également stupéfait par la façon dont l'ensemble avait été écrit comme si Harry avait lui même tout dit. Il n'avait dit que le tiers de ce qui avait été écrit, mais bien malin qui pourrait le savoir ...

- Vous y avez passé la nuit pour écrire ça ? Finit-il par commenter.

- Oui, avoua simplement Kingsley, et je vous signale au passage que nous sommes partis d'ici hier à vingt-deux heures et revenus à huit heures ce matin ...

- Bien, dit Severus avec un petit sourire. Autre chose à savoir ?

- Rufus veut la tête de Lestrange, Ombrage et Pettigrew, bien sûr. Pour Pettigrew, c'est facile, le dossier Black est évidemment immédiatement ressorti et, rien que pour ça, il aura droit au baiser du détraqueur. Lestrange avait déjà été condamnée à Azkaban à vie pour ce qu'elle avait fait subir aux Londubat, cette fois, elle n'échappera pas à la même sentence !

- Mais, demanda Harry, Narcissa Malefoy ne va rien tenter pour elle ? Je veux dire, c'est sa sœur, non ?

- Narcissa sait qu'elle ne peut plus rien faire pour sa sœur. Sa seule chance de s'en sortir, socialement parlant, continua Severus, c'est de renier entièrement ses agissements. Ce qu'elle a commencé puisque mon avocat, et maintenant le tien, Maître Durstakat, est apparenté aux Malefoy. Par contre, il a toujours refusé de défendre Lucius, lequel lui en a toujours terriblement voulu, car il est très bon dans sa partie. C'est un avocat très respecté qui va redonner du poids aux Malefoy en les défendant. Le fait que Drago l'ait engagé pour moi, puis pour toi va peser dans le bon sens pour eux sur l'échiquier social.

- Drago s'arrange toujours pour tirer profit de ce qui arrive aux autres, commenta Harry, assez amer.

- Oui et non, Harry. Tu ne le sais pas, mais il a réduit de lui même les défenses du manoir à zéro, en présence d'aurors, pour que je sois sûr que tu n'étais pas là-bas, ce qui est un coup assez dur pour sa fierté. Il a tanné Dumbledore pour pouvoir me donner son sang également. Je ne sais même pas combien il a payé pour avoir le bain d'argent de Shiskaa, mais je pense qu'un chaudron de cette taille doit représenter un paquet de gallions ! Sans même parler du nouveau collier qu'il est en train de faire forger, toujours pour Shiskaa. Tout ceci, ou presque, il l'a fait avant d'engager Durstakat. Alors, ne lui en veux pas non plus de saisir une chance de plus pour se démarquer officiellement de son père ! Sa position n'est pas si facile que ça au Ministère. Entre ceux qui le méprisent car il ne fait pas comme son père, et ceux qui le dénigre parce qu'il est le fils de son père, il n'a pas une vie toute rose non plus !

Harry restait dubitatif, mais ne contesta pas plus. Kingsley et Tonks en profitèrent pour prendre congé, non sans que la jeune auror n'en profite pour glisser à l'oreille :

- Trouve un moment pour passer au Terrier. Ca fera plaisir à tout le monde de te voir sur pieds !

- Dis-leur plutôt de venir me voir quand ils veulent, répliqua Harry sérieusement. Vraiment, la porte est ouverte pour tout le monde, dès qu'ils en ont envie !

Severus grimaça, mais ne dit rien. L'idée de voir la maison envahie si tôt par les amis d'Harry ne l'enchantait guère, mais ceux-ci avaient tellement œuvrés pour eux deux qu'il ne pouvait guère leur claquer la porte au nez !

Les premiers à se présenter vers quatre heures furent, bien entendu, Ron et Hermione. Ceux-là, au moins, il pouvait leur esquisser un sourire sincère. Il savoura le plaisir d'Harry dans ces retrouvailles. Il ne lui avait pas caché que c'était Hermione qui avait eu l'idée de le chercher sur la carte des Maraudeurs, et Ron qui lui avait, sans contrainte, laissé l'accès à son esprit pour qu'il arrive à ouvrir le passage à la Chambre. Harry avait trop souffert pendant une semaine pour apprécier les brefs moments que ses deux amis étaient venus passer auprès lui à Poudlard. A présent que le plus gros de la souffrance était éliminé, Harry appréciait de pouvoir à nouveau discuter avec eux. Mais Severus était aussi content de continuer à glisser de la potion calmante incolore et inodore dans son jus de citrouille. Selon Mme Pomfresh, il valait mieux pour Harry rester quelques semaines sous calmant, le temps de digérer tout ce qu'il avait subi.

Harry, de son côté, n'était pas complètement dupe. Il avait totalement conscience de ce qu'il avait subi, et il n'était pas assez orgueilleux pour penser qu'il avait déjà tourné la page. Il finit par demander d'un ton de plaisanterie à Hermione :

- Severus t'a dit ce qu'il me donne en douce comme potion pour que je sois dans cet état ?

- Pardon ? Demanda Hermione, interloquée.

- Je ne suis pas complètement stupide, Hermione. Je ne fais aucun cauchemar sur ce qui s'est passé. Mises à part plusieurs cicatrices et ma perte de poids, j'ai un tel moral qu'on croirait presque que je reviens de vacances ! Il est évident que Severus me drogue d'une façon quelconque ! Alors je me demandais si vous, vous étiez au courant ?

Tandis que Ron et Hermione se regardaient, éberlués, Severus avait entendu la fin de la phrase, et il dit tranquillement :

- Non, ils ne savent pas. Seule Mme Pomfresh sait ce que je mets dans ton jus de citrouille.

- Et j'en ai pour combien de temps ?

- Jusqu'au vacances ...

- Tant que ça ? Protesta Harry.

- Harry, physiquement tu es dans un état pire qu'après le combat avec Voldemort, alors il n'est pas question que je te laisse t'engluer moralement non plus. Un calice en dépression, très peu pour moi ! D'autant que tu as une année scolaire à terminer et des cours à rattraper !

- Mais ... c'est juste déplacer le problème, dit lentement Hermione.

- Je sais, rétorqua Severus sèchement. Je déplace le problème aux grandes vacances, au moment où il aura le temps de s'occuper de lui, et moi aussi ! En attendant, je l'occulte ! Et dans l'intervalle, je vais tenter de lui refaire un physique !

- Reprendre dix kilos en trois mois ? Contra Hermione dubitative.

- Il a sa nature de calice pour lui. Et Dobby pour lui préparer les repas !

- Les cours de Von Lenhard ne vont pas être une partie de plaisir, grommela Ron à l'attention d'Harry.

- Ne m'en parle pas, grimaça ce dernier en retour. Rien qu'à l'idée de courir pendant cinq minutes, je n'ai déjà plus de jambes !

- On verra ça avec lui et M. Owen, décréta Severus. Il est évident qu'il est hors de question que tu gaspilles de l'énergie à acquérir de l'endurance actuellement ! Bon en attendant, vous savez qui sont les prochains qui vont frapper à la porte ?

- Euh ... je crois que c'est Remus et mes parents, répondit Ron avec un grand sourire.

Au cinquième coup de sonnette, Severus en avait un tout petit peu marre de ce défilé. S'étaient succédés dans l'ordre, après Ron et Hermione : Remus et les Weasley, McGonagall et Dumbledore, Mme Pomfresh et Hagrid, les jumeaux Weasley avec leur frère Bill. Et il n'aspirait qu'à une chose : de la solitude avec son calice pour pouvoir le cajoler en paix ! C'est la raison pour laquelle il ouvrit un peu brutalement la porte, ce qui lui valut la réflexion sarcastique de son filleul :

- Je dérange ?

- Non, Drago, soupira Severus.

- Vous avez eu beaucoup de visites ? Fit Drago avec un léger sourire en entrant.

- Trop à mon goût, mais Harry en est heureux, alors ...

- Tu supportes, railla doucement son filleul. Comment allez-vous ?

- Ca peut aller ... Et au Ministère ?

- C'est le grand chambardement, car les aurors ont été retourner le bureau et la maison d'Ombrage et ils ont fini par mettre au jour des tas de dossiers explosifs.

Harry était tranquillement allongé sur le canapé pour reprendre des forces quand Drago entra dans le salon. Il commençait à faire l'effort de se lever lorsque Severus dit sèchement :

- Ne gaspille pas tes forces. Fais-moi plutôt de la place.

Harry fut étonné de voir Severus prendre un coussin, le poser sur ses genoux, et lui mettre d'autorité la tête dessus. En effet, sauf en présence de Mark et Sven, ses marques d'affection restaient très limitées. Il vit Drago réprimer un sourire moqueur, mais il était trop fatigué pour engager une dispute ! Il s'apprêtait à fermer les yeux pour simplement écouter leur conversation, mais sa curiosité fut aussitôt titillée lorsque Drago prit la parole d'un ton mystérieux :

- Alors, Harry, tu n'es pas impatient de voir la nouvelle maison de ton cher compagnon ?

- La nouvelle ... maison ?

Il leva ses yeux vers Severus, mais ce dernier n'esquissa qu'un léger sourire avant de dire :

- Allez, sors-nous l'écrin, et fais-nous voir ...

Drago sorti de sa cape un écrin de velours noir carré, d'une vingtaine de centimètre de côté, qu'il tendit à Harry. Ce dernier s'empressa de se redresser pour s'emparer avidement de la boite. Il l'ouvrit lentement et resta muet devant la beauté du collier d'argent : les mailles étaient constituées de très fins serpents, long de deux centimètres environ, tressés ensemble, chacun mordant la queue de celui qui le précédait. L'œuvre était si détaillée qu'on pouvait voir les yeux et les écailles de chaque serpent. Dès l'instant où il posa sa main dessus, le collier émit une brève lueur bleutée et Drago reprit la parole :

- Tu seras désormais le seul, normalement, à pouvoir mettre ou ôter le collier. Il est pourvu de tous les sorts de protections connus par le bijoutier des Malefoy. La seule inconnue maintenant est de savoir si ton serpent va accepter cette nouvelle maison ...

Shiskaa choisit cet instant pour relever son museau et il dit d'un ton dédaigneux :

- Pas trop mal. Evidemment, il manque la moitié des sorts, mais je pourrais les mettre moi-même. L'argent n'est pas de trop mauvaise qualité. Il ne vaut pas celui des anciennes mines de Toscane, mais je pourrais m'y faire ... Mets-moi dessus Harry ...

Harry eut un léger sourire à cette demande : il avait senti l'excitation dans le fourchelangue de Shiskaa. Le collier était parfait pour lui, sinon, il aurait pointé tous ses défauts, à la place d'ergoter sur la qualité de l'argent. Il le prit donc délicatement dans sa main et le déposa dans l'écrin, à côté du collier.

Les trois hommes observèrent ensuite avec curiosité les différents flashs de lumière qui se produisirent, et qui à chaque fois enveloppaient Shiskaa et le collier. Enfin, le petit serpent finit par glisser le long du collier, et en quelques secondes, sembla se fondre en lui. Il était devenu invisible, ou presque, à toute personne qui ne se doutait pas de son existence.

- Maintenant, tu peux me mettre autour de ton cou, siffla Shiskaa.

- Alors, ta nouvelle maison te convient, siffla en retour Harry en attachant le nouveau collier.

- Une dernière chose : dis à Severus de mettre sa main sur le collier, ce sera désormais le seul à pouvoir le toucher sans se brûler !

Lorsqu'Harry traduisit cette phrase, Severus et Drago haussèrent chacun un sourcil avec un tel ensemble qu'Harry sourit légèrement. Et il réserva ensuite son premier vrai sourire heureux à Drago en disant simplement :

- Merci pour tout, Drago.

- Je n'avais pas envie de me passer de mon parrain si tôt que ça ! Rétorqua le blond en relevant le menton.

- Et comment va ta mère ? Demanda Severus.

- Elle sait que ma tante est condamnée, soupira Drago. Mais elle reste sa sœur, donc c'est douloureux pour elle. J'espère juste que le procès se tiendra vite, pour qu'elle soit condamnée et qu'on puisse tourner la page une fois pour toute !

- Elle va lui procurer un défenseur ?

- Certainement pas ! Assura Drago catégorique.

Pour la première fois, Harry réussit à discuter avec Drago sans qu'aucun ne lance de pique vers l'autre. Severus en était secrètement ravi, bien qu'il n'en laisse rien paraître.

Deux jours après, Harry était étonné de ne pas avoir reçu la visite de Mark et Sven. Et lorsqu'il posa la question à Severus, la réponse fusa :

- Ils attendent simplement que tu sois suffisamment en forme pour aller chez eux. ... Ils ont eu aussi une semaine difficile puisque Sven a passé la majorité de son temps libre à mes côtés ... Et, Sven travaille, les vacances scolaires ne commencent que demain vendredi.

- Tu as tout ce qu'il faut pour me soigner?

- Pourquoi ?

- Parce qu'on pourrait peut-être passer le week-end chez eux ? Je m'y sens aussi bien qu'ici ...

Lorsque Severus les transplana le lendemain après-midi en Irlande, Sven les accueillit avec un large sourire :

- Harry ! Je suis heureux de te voir sur pieds ! Même si j'imagine que Severus ne t'a pas laissé transplaner !

- Hors de question ! Grommela Severus. Il est encore faible comme un chaton !

- Et tu adores me couver, ajouta Harry taquin.

Sven le regarda étrangement, mais ne fit aucun commentaire.

Alors qu'il préparait le dîner avec Mark, comme ils en avaient pris l'habitude, ce dernier lui dit tout à coup :

- Tu sais que toute cette histoire m'a permis deux choses que je n'espérais plus ?

- Deux ? Et quoi ?

- Tout d'abord, pour se faire pardonner d'avoir été assez brutal, je dirai, pendant que tu étais détenu, Sven m'a enfin cédé pour la première fois !

- Cédé ? Reprit Harry qui n'était pas sûr de ce que Mark voulait dire.

- J'ai enfin réussi à lui faire accepter une fois d'inverser les rôles au lit. J'imagine que tu n'as pas besoin d'un dessin ?

- Non, non, répondit Harry légèrement gêné tout de même. Et il a ... apprécié ?

- Beaucoup, même si je suis tout à fait conscient qu'on ne sera jamais à égalité, au moins, de temps à autre, il admettra de se laisser faire !

A ces mots, Harry ne put retenir une ombre de passer sur son visage. Depuis qu'ils étaient rentrés chez eux, Severus multipliait les avances plus ou moins voilées. Il lui avait bien entendu dit franchement qu'il ne ferait rien tant qu'Harry ne serait pas entièrement remis physiquement et qu'il était prêt à patienter autant qu'il le faudrait, cela n'empêchait pas Harry de se tendre au moindre contact un peu appuyé.

- Harry, souffla Mark à son oreille après avoir passé un bras autour de ses épaules, laisse-toi du temps. Tu n'es sorti de cet enfer que depuis deux semaines à peine !

- Mais, Sev ...

- Severus te câline, j'imagine. Il doit tenter de te rappeler toute la complicité que vous partagez, tout le plaisir que tu prenais à ses caresses ! J'en ai parlé avec Mme Pomfresh pendant que tu étais là-bas, et elle est d'avis qu'il faudrait que tu consultes quelqu'un pour en parler ...

- Pas question, répondit Harry farouchement. C'est déjà suffisamment ...

Il ne continua pas car sa voix s'était cassée.

- C'est aussi ce que je pensais, et dans ce cas, elle me charge aussi de te dire qu'il faut malgré tout que tu en parles, et pas forcément seulement avec Severus ...

Harry baissa simplement la tête sans rien répondre.

Au salon, Severus était tendu. Il avait failli rejoindre Harry à la cuisine mais s'était fait intercepter par Sven qui lui avait ordonné de rester assis :

- Il faudra tôt ou tard qu'il en parle, Severus. Et comme je ne le vois pas aller voir un médicomage pour tout déballer, Mark s'est porté volontaire pour servir de réceptacle.

- Et moi, je ne sers à rien ? S'insurgea Severus.

- Ne fais pas l'idiot ! Le tança vertement Sven. Tu es, à notre avis unanime, le seul pour lequel il a fait tant d'efforts pour survivre d'abord, s'échapper ensuite ! Mais il y a certainement des choses qu'Harry n'arrivera jamais à t'avouer !

- Et pourquoi il le ferait plus facilement avec Mark ?

- Parce que Mark est un calice comme lui ! Parce qu'il arrivera bien mieux que quiconque à se mettre à sa place ! A comprendre ce qu'il ressent !

Severus rumina un moment l'information avant de se rasseoir à contrecœur.

Dans la cuisine, Harry avoua dans un murmure :

- Je n'arrive même pas à imaginer réussir à nouveau à ...

- Je suis certain, moi, que tu y arriveras. D'abord parce que tu es amoureux, et ensuite parce que tu es son calice.

- Quel rapport ? Dit Harry en relevant la tête.

- Ne me dis pas que vous n'avez jamais connu de moment où, tout à coup, tu as su qu'il fallait que tu te donnes à lui, là, tout de suite, parce que son côté vampire en avait besoin ?

- Si, mais ...

- C'est le lien, tout simplement, Harry. Il est nettement plus discret chez nous que chez eux, mais il existe ! Justement, cette dernière semaine, je me suis beaucoup plongé à nouveau dans un livre qui explique un peu plus ce lien, surtout parce qu'il est écrit par un calice pour une fois ! Ce n'est pas tout à fait un hasard apparemment si nous acceptons d'être dominés aussi facilement. Le lien pousse le vampire à la protection, mais il pousse aussi le calice à la soumission, quoique non, ce n'est pas vraiment le terme exact. Comment il disait déjà ? Ah oui, le lien pousse le calice au don de soi. Don de sang, bien sûr, mais aussi don de son corps. Je te donnerai le livre pour que tu le lises. Sincèrement, lorsque je l'ai lu, je me suis dit que dans ton malheur, tu avais l'immense chance d'être un calice. Tu seras incité à te donner, même avec un peu d'anxiété au ventre.

Harry restait dubitatif, mais Mark n'insista pas. Il était déjà très heureux d'avoir amorcé la discussion si tôt avec lui. Il passa donc sans remord au deuxième sujet dont il voulait absolument lui parler :

- Je te disait donc, tu m'as aussi permis une deuxième chose !

- Laquelle, finit par demander Harry, sa curiosité naturelle reprenant le dessus.

- Revoir ma sœur ! Non, pas l'une des pimbêches que tu as vue chez les Malefoy, mais Carolina !

Alors qu'Harry ouvrait de grands yeux, Mark poursuivit avec un grand sourire :

- J'ai multiplié les allers-retours pendant une semaine entre Poudlard et mon travail, et j'ai fini par croiser un groupe de filles de deuxième année Gryffondor ...

- Et alors ? Dit Harry en souriant légèrement. Elle t'a reconnu ?

- Elle, oui, facilement ! Pour moi, j'avoue avoir eu un instant d'hésitation lorsqu'elle m'a interpellé ! Merlin qu'elle a grandit !

- Et elle était heureuse de te voir ?

- Oh oui, soupira Mark. Le plus gros problème maintenant, ça va être de la convaincre de taire à mes parents nos retrouvailles !

A cet instant, la minuterie sorcière indiqua la fin de la cuisson de leur plat et ils rejoignirent Sven et Severus.

Harry ne put qu'esquisser un faible sourire à l'attention de Severus, ce qui poussa ce dernier à le prendre de façon autoritaire contre lui.

- Je te disais donc, Harry, reprit fermement Mark en lançant un regard d'avertissement à Severus, que j'ai pu discuter agréablement avec Carolina, mais qu'elle reste aussi têtue qu'avant !

- Et si tes parents l'apprennent ?

- J'imagine qu'ils tenteront de la changer d'école, à tout le moins ! Heureusement, pour l'instant, elle a accepté d'utiliser les hiboux de l'école pour m'envoyer du courrier !

- Pour l'instant, vous allez vous contenter de courrier alors ? Demanda Severus.

- Il le faudra bien ! Je ne vois même pas bien comment je vais réussir à lui faire parvenir du courrier pendant l'été sans qu'il soit intercepté par mon père !

- On a encore un trimestre pour trouver une solution, Mark, dit Sven d'un ton apaisant. Et sinon, après presque huit ans sans nouvelles l'un de l'autre, vous pourrez peut-être patienter pendant les deux mois de vacances, non ?

- Pas si je peux faire autrement ! Rétorqua Mark vivement. En tout cas, Severus, elle apprécie le changement de professeur de potions ! Elle se met à avoir la moyenne dans cette matière, même si ce n'est pas sa préférée !

- C'est sûr que ça doit changer toute la maison de ne plus être notés simplement entre T et A, renchérit Harry assez perfide.

Mark et lui ne se privèrent pas de taquiner copieusement Severus sur ses années d'enseignement, et ce dernier ne se défendait qu'assez mollement, jusqu'à ce qu'un énorme bâillement n'interrompe Harry au milieu d'une phrase. Immédiatement, Severus reprit un ton autoritaire pour l'engager à aller se coucher.

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