La vie d'un calice de kelokelo

By Bella54190

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Harry calice d'un Rogue vampire ? Vous n'y croyez pas ? Et pourtant ... Comme c'est marqué cette fanfiction n... More

Chapitre 1: La chute
Chapitre 2: Découverte
Chapitre 3: Revelatore Amore
Chapitre 4: Proposition inattendue
Chapitre 5: Calice
Chapitre 6: Intimité
Chapitre 7: Passion
Chapitre 8: Ombrage: Le retour
Chapitre 9: Ombrage: la sortie
Chapitre 10: 31 juillet
Chapitre 11: Shiskaa
Chapitre 12 : Sven et Mark
Chapitre 13 : Soumis ou combatif ?
Chapitre 14 : Les disours au Ministère
Chapitre 15 : Je pars ou je reste ?
Chapitre 16 : Accepter ses actes
Chapitre 17 : M. Frinugand et Shiskaa
Chapitre 19 : Ah ? Il faut aussi y dormir ?
Chapitre 20 : Qui est dominant ?
Chapitre 21 : Première Dispute
Chapitre 22 : L'autre calice
Chapitre 23 : Nouvelle école
Chapitre 24 : Retenue
Chapitre 25 : Défense avancée
Chapitre 26 : Quidditch et animagus
Chapitre 27 : Soumission
Chapitre 28 : Pourquoi moi ?
Chapitre 29 : Angoisse
Chapitre 30 : Délivrance
Chapitre 31 : La face cachée d'Ombrage
Chapitre 32 : Déception
Chapitre 33 : Où la passion dépasse la peur
Chapitre 34 : La fin de l'année scolaire
Chapitre 35 : Quel bel anniversaire
Chapitre 36 : Aurors
Ce n'est pas un chapitre
Chapitre 37 : La carrière commence
Chapitre 38 : Carolina
Chapitre 39 : Mariage
Chapitre 40 : Parrain Harry
Chapitre 41 :Magia videatur
Épilogue

Chapitre 18 : Réception au manoir

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By Bella54190

Harry sut de façon définitive qu'il ne pourrait échapper au dîner « familial » au manoir Malefoy lorsqu'il vit arriver le hibou grand-duc de Drago le lendemain matin. Le volatile tenait à sa patte un parchemin roulé, entouré d'un ruban argent et vert - forcément, pensa Harry.

La matinée avait pourtant bien commencée : un réveil en douceur dans son lit, un Severus qui était venu le voir deux minutes après son réveil, une agréable douche coquine à deux - non, ils n'étaient pas obsédés ni l'un, ni l'autre, ils aimaient simplement se prouver encore et toujours l'amour profond qui les unissaient, qu'on se le dise- , un bon petit déjeuner, que demander de plus ?

Surtout pas une invitation officielle en tout cas !

Et pas non plus une invitation des Malefoy !

Et les deux combinés ...

Il vit Severus jeter un œil distrait au contenu du parchemin, avant de dire simplement :

- Narcissa fait les choses en grand ...

- C'est à dire ? Questionna Harry légèrement inquiet.

- Invitation officielle pour une réception officielle avec du beau monde. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'en faisait plus pour moi ! Inutile de faire cette tête là, plaisanta-t-il, dans les grandes familles sorcières, même si l'invitation à dîner a été faite oralement, ils considèrent comme une faute de goût impardonnable de ne pas faire d'invitation officielle écrite ensuite ! Et bien sûr, lorsque tu reçois une telle invitation, tu es obligé d'y répondre, de façon tout aussi formelle ...

- Ah ? Et ?

- Et tu vas prendre une belle plume, un beau parchemin, et ...

- Une petite minute là, s'insurgea Harry. Tu es autant invité que moi, alors vu qu'il s'agit de TON filleul, de la mère de TON filleul, c'est toi qui réponds ! Ne t'inquiète pas, ajouta-t-il pour couper court à toute tentative de protestation de la part de Severus, je te promets que c'est moi qui répondrai à chaque invitation des Weasley ...

- Tricheur ! Jamais Molly n'écrira une telle invitation !

- Qu'est-ce que tu en sais ?

Severus lut sur le visage buté d'Harry qu'il ne pourrait rien faire. Il devait céder ce point.

Il avait appris, lui aussi, à laisser quelques victoires à Harry. Mais il ne pouvait pas non plus céder sans rien obtenir, c'est la raison pour laquelle il déclara :

- Alors je répondrai pendant que toi, tu feras un questionnaire par écrit sur toutes les potions curatives que tu as apprises ces dernières semaines.

Harry ne put que grimacer en retour. Quoi qu'il en dise, Severus restait professeur jusqu'au bout des ongles. Il serait intéressant de le découvrir en tant qu'étudiant d'ici quelques semaines ...

Il s'offrit le luxe de tirer la langue comme un gamin avant de courir vers leur salle d'étude en souriant à pleines dents.

Il réussit également à obtenir de Severus que le samedi après-midi soit réservé à la détente et uniquement à ça :

- Si tu me bourres le crâne de potions et autres sorts juste avant d'aller dîner, dit-il d'un ton enjôleur, je suis sûr que j'aurai nettement moins de self-control ...

- Parce que tu en as déjà eu un peu ? Railla Severus. Et qu'est-ce que tu veux faire ?

- Aller faire du Quidditch avec Ron, et peut-être Ginny ! Je vais chercher nos balais !

- Une petite minute ! Pourquoi nos balais ? Tu vas jouer, je travaille ici !

- Ah non ! Si jamais Ginny est là, on va être à deux contre un, ce n'est pas jouable ! Tu sais voler puisque tu as déjà arbitré des matchs à Poudlard !

- Que je sache voler est une chose, que j'aime jouer au Quidditch en est une autre ! Pour ce que m'ont rapporté les seuls matchs que j'ai fait ...

- Tu vois bien, insista Harry, que tu as fait des matchs ! Où ça ?

- A Poudlard, évidemment ! Contre ton père et Black, entre autres ! Et c'est à ton parrain que je dois mon nez cassé, entre autres ...

- Ah ... Mais tu sais aussi que ... Enfin, tu jouais quel poste ?

- Poursuiveur.

- Et ... mon père ? Mon parrain ?

- Attrapeur et batteur. D'où le coup de batte qui m'a coûté mon nez ...

- Mais ... Mme Pomfresh n'a rien pu faire ?

- D'abord Mme Pomfresh n'exerçait pas à cette époque, ensuite la potion Reparos n'était pas au point.

- Ah ... Mais, enfin, justement, si tu es poursuiveur, alors ...

- Etais, Harry, étais ...

- Et alors ? C'est comme ... je sais pas moi ... le vélo ... ou tiens, la bataille explosive, voler sur un balai ça ne s'oublie pas ! La preuve, tu as pu remplacer Mme Bibine !

- J'ai pu la remplacer, oui. Que j'ai aimé le faire, non. Franchement, arbitrer un match Gryffondor Pouffsouffle, il y a mieux !

- Voilà ! Il y a mieux ! C'est jouer au Quidditch et pas l'arbitrer ! Avec nous, cet après-midi ... Allez Sev !

C'est ainsi que Severus se retrouva, son balai en main, l'air légèrement renfrogné tout de même, devant le Terrier. Aussitôt, Molly Weasley sortit à leur rencontre avec un grand sourire :

- Harry ! Severus ! Comme je suis contente de vous voir ! Harry, mon chéri, tu vas mieux depuis cette soirée au ministère ? Tu n'avais pas l'air en forme quand vous êtes partis ...

- Il récupère, coupa Severus d'un ton tranchant. Maintenant ...

- Severus, coupa à son tour Mme Weasley, il faudra tout de même que vous vous habituiez à ce qu'on prenne de ses nouvelles lorsqu'on sait qu'il n'a pas été bien. Et que vous oubliiez de répondre à sa place !

- Je vais bien, Mme Weasley, dit à son tour Harry assez amusé par la situation.

Molly Weasley était courroucée à l'idée même que Severus l'empêche de le couver, et Severus supportait difficilement que quelqu'un d'autre que lui tente de couver son calice. C'était son privilège, et voulait le garder pour lui seul.

Mme Weasley finit par reprendre en s'adressant à Harry :

- Tu sais que tu pourrais peut-être parler avec Mme Pomfresh ? Elle a une solide formation en psychologie, mon chéri. Qu'est-ce que vous croyez, Severus ? Qu'on ne se doute pas de la raison pour laquelle Harry a failli exploser lors de la cérémonie ?

- Ce n'est pas une raison pour lui en reparler tout de suite, rétorque Severus d'un ton âpre. Je sais par quoi il passe, puisque j'y suis passé moi-même, ce qui, à moins que mes renseignements soient erronés, n'est pas votre cas.

Mme Weasley lui jeta un regard noir, mais ne sembla pas vouloir argumenter plus. D'autant qu'ils furent rejoints par un Ron aux anges :

- Harry ! Je n'espérais plus te revoir avant la rentrée à l'école des aurors !

- J'espérais pouvoir me détendre un peu avant ce soir en faisant du Quidditch avec Ginny et toi, répondit Harry avec un sourire malicieux.

- Si Mlle Weasley n'est pas d'humeur à monter sur un balai, grommela Severus, je ne m'en porterai pas plus mal ... Au contraire, même !

Le regard plein d'incompréhension de Ron passa du visage renfrogné de son ancien professeur de potions à celui, hilare, de son meilleur ami.

- Je l'ai ... convaincu de venir faire un peu de Quidditch avec moi, pour se détendre un peu avant notre merveilleux dîner ce soir ...

Il fut clair que Ron était totalement passé à côté du ton franchement ironique d'Harry car il répondit avec un grand sourire :

- Vous restez dîner ce soir ici ? C'est parfait, les jumeaux et Hermione seront là aussi ...

- Non, M. Weasley, nous ne dînons pas ici ce soir, rétorqua Severus railleur. Nous dînons chez mon filleul ...

- Je vois, dit Ron en se tournant vers Harry. Tu sais qu'il déteint sur toi, mon frère ?

- Hein ?

- Ton ironie. Il y a deux mois, tu aurais pesté, râlé, tempêté à l'idée de devoir manger avec la fouine, mais là tu ne fais que ...

- La fouine ? Coupa Severus d'un ton polaire.

- Ton précieux filleul, dit Harry rieur. Tu ne l'avais pas vu lorsque le faux Maugrey l'avait transformé en fouine pour lui apprendre le respect, l'obéissance ou quelque chose dans ce goût là ? Il était ... mignon sous cette forme ...

- Je vois ... Vous rappelez-vous, M. Weasley, que mon filleul a un nom ?

- Ne t'en fais pas, Sev ! J'imagine que la mémoire de Ron fonctionnera mieux le jour où tu te décideras à l'appeler par son prénom !

Le visage d'Harry était encore détendu, mais le ton avait fraîchi, nota Severus. Ses yeux verts le mettaient au défi de le contredire.

- Je crois que tu vas pouvoir aller faire du Quidditch avec ... Ron, Harry. Tu me retrouves à la maison à ...

- J'ai cru entendre parler d'une partie de Quidditch, interrompit Ginny d'une voix enjouée.

- Oui ! S'écria Harry. Cela nous fera deux poursuiveurs, tes frères sont là, Ron ?

- Pas les jumeaux, mais Bill et Charlie, oui, répliqua Ron avec un grand sourire avant de les appeler à tue-tête.

- Deux poursuiveurs ? Interrogea Ginny curieuse.

- Severus a été poursuiveur lorsqu'il était à Poudlard, alors, je pourrai prendre une batte comme Charlie, et nous aurons de quoi jouer ...

C'est ainsi que Severus se retrouva, un peu contre son gré, sur son balai en train de manier le souaffle comme vingt ans auparavant. Certes, ses débuts furent laborieux, et sa fierté rudement mise à l'épreuve par ces cinq satanés gamins de gryffondors, mais il finit par reprendre le rythme et il eut la satisfaction de commencer à faire transpirer Ron à son poste de gardien. D'autant que les cognards n'étaient guère dangereux, puisque ni Harry, ni Charlie n'excellaient à ce poste. Et qu'ils trouvèrent rapidement plus intéressant de chercher le vif qui avait été tout de même lancé dans les airs.

Hélas pour Harry, toute bonne chose ayant une fin, Severus finit par lui intimer le départ du Terrier. Une douche au Square Grimmaurd, et ils se retrouvèrent bien trop rapidement à son gré à la porte du Manoir Malefoy. Severus lui jeta un regard exaspéré alors qu'Harry soupirait une nouvelle fois :

- Tu vas cesser ces simagrées ?

- Tu n'étais pas plus heureux que moi lorsque nous sommes allés au Terrier pour mon anniversaire, grommela en retour ce dernier.

- Je t'y ai amené deux heures en avance sur l'horaire, je te rappelle !

- Uniquement pour échapper aux beuglantes et autres enveloppes à petites fleurs qui te rendaient jaloux !

- Je n'étais pas jaloux !

- Bien sûr que si, tu l'étais, mais ...

Harry fut coupé dans son élan par la porte qui s'ouvrit sur son désormais ancien meilleur ennemi :

- Je vous laisse encore vous disputer quelques minutes, ou vous vous décidez à entrer, dit Drago d'une voix traînante.

- N'en rajoute pas, Drago, rétorqua brutalement Severus. A toi l'honneur, Harry.

Ce dernier prit le temps de venir souffler à l'oreille de Severus :

- Tu étais jaloux.

Puis il s'engouffra dans le hall dont les proportions tenaient plutôt de la salle de danse avant que Severus ne puisse répliquer. Il comprit en voyant Severus, qu'il devait lui-aussi confier sa cape à l'elfe de maison qui se tenait devant lui, et il fut content d'avoir réduit et glissé la cape de son père dans la poche de son pantalon juste avant de partir du Square Grimmaurd. Et que le premier qui lui jette un regard ébahi n'oublie pas de se remémorer cela : il était celui qui avait tué le Mage Noir, et il était parti pour passer la soirée dans la maison de l'ancien bras droit dudit mage. Un peu de protection disponible supplémentaire ne serait peut-être pas superflu. Sans compter qu'elle pourrait éventuellement lui procurer un peu de tranquillité.

En entrant dans la salle de réception, il grimaça intérieurement mais se décida à arborer la même mine qu'au ministère : conquérante. Severus sentit le changement s'opérer en lui, et soupira en direction de Drago :

- Si ta mère voulait connaître Harry, elle va déchanter. Avec le monde qu'elle a invité, le Survivant Potter est présent dans toute sa splendeur !

- Pourquoi fait-il ça ? Chuchota Drago curieux envers son parrain.

- Pour la même raison que tu te montres froid et arrogant en public Drago.

- Et que tu es hautain et sarcastique en présence de ce même public ?

Severus lui fit un très léger sourire en coin que Drago avait appris à reconnaître : il avait raison, mais jamais son parrain ne le reconnaîtrait à voix haute.

Inconscient de cet échange, Harry fut immédiatement abordé par Narcissa Malefoy :

- Mon cher Harry, avec cet air, vous ressemblez de plus en plus à votre père.

- Il paraît, oui, rétorqua Harry en la fixant.

- Je pense que vous connaissez déjà un certain nombre de personnes ici présentes. Laissez-moi faire le tour avec vous.

Au secours, hurla Harry intérieurement. Elle me refait le coup du ministère avec ses présentations à la noix ! Et il vit à nouveau défiler une partie de la haute société sorcière. Sang purs, bien entendu. Les Parkinson avec une Pansy qui profita du moment où il était bien obligé de lui serrer la main pour lui susurrer :

- Je t'ai toujours apprécié à Poudlard, Harry.

- J'en ai tout autant à ton service, ma chère Pansy, répliqua-t-il d'un ton doucereux.

Il avait trouvé d'instinct le timbre de voix bas et métallique utilisé si souvent par Severus, qu'elle fit automatiquement un pas en arrière et qu'il vit Blaise Zabini sursauter violemment en se retournant vers lui. Il était bien entendu venu avec l'ensemble de sa famille également. De même que les Nott, mère et fils, qu'il vit avec déplaisir. Quelques autres familles qui le toisèrent de haut et il leur rendit leurs regards glacés. Il aurait presque soupiré de soulagement en voyant les Torvik, sauf que ceux-ci lui présentèrent leurs filles, Anna et Violine, comme étant leurs seuls enfants. Et il se demandait bien quand cette mascarade allait finir lorsqu'il vit Mme Owen se précipiter vers lui avec un grand sourire :

- Mon cher M. Potter ! Narcissa, ma chère, vous ne m'en voudrez pas si je vous enlève votre hôte pendant quelques minutes ? Cela vous permettra en outre de vous occuper de ce cher Severus ...

Elle l'entraîna sans attendre la réponse de Mme Malefoy. Et le dirigea de main de maître vers le buffet où trônait l'apéritif pour le plus grand soulagement d'Harry.

- Mon cher M. Potter, je vous propose de faire chacun ce que nous préférons faire : vous mangez, je parle. Cela vous dit ?

- Présenté de la sorte, je ne peux qu'être d'accord ! Répondit Harry en lui offrant son premier vrai sourire de la soirée.

C'est ainsi qu'elle le débarrassa efficacement de tout ceux qui voulaient l'approcher et qu'ils devisèrent gaiement de la nouveauté à la faculté de potions : les cours par correspondance.

Severus vint les rejoindre quelque temps après et dit simplement :

- Vous savez que Narcissa va finir par vous en vouloir, Mme Owen ?

- De monopoliser cet invité là en particulier ? Si elle voulait discuter avec lui, elle n'avait pas à inviter tout ce monde. Et surtout pas un certain nombre de personnes. Et vous savez parfaitement de qui je parle. J'espère au moins qu'elle n'aura pas fait trop de bourdes dans les placements à table !

En effet, les grandes portes menant à la salle à manger venaient d'être ouvertes. Harry fut dirigé au centre de la pièce, et il adressa un léger sourire à Severus lorsque celui-ci vint se placer immédiatement à sa gauche. Naturellement, il ne pouvait éviter d'avoir Drago en face de lui, sa mère à ses côtés. Et il décida, dès lors qu'il vit que sa voisine de droite était Mme Nott, et la voisine de Drago, Mme Avery, qu'il n'ouvrirait pas la bouche pendant le dîner.

Qu'il doive supporter la fouine, sa mère, pour faire plaisir à Severus était une chose. Qu'il doive discuter avec des mangemorts, ou femmes de mangemorts notoires, en était une autre. Il allait manger, point final !

Il réussit à tenir cette ligne de conduite, jusqu'à ce qu'il entende Mme Nott demander à Drago d'une voix onctueuse :

- Alors, mon cher Drago, avez-vous vu votre tante Bellatrix cette été ?

Qu'est-ce que cela voulait dire ? Elle n'était pas à Azkaban ou six pieds sous terre cette pourriture ?

Il sentit la main de Severus s'abattre discrètement mais fermement sur sa cuisse. Seulement, son côté curieux n'avait pas diminué d'un iota.

- Vas-y Drago, siffla-t-il alors qu'un silence étonné venait de tomber, réponds donc à Mme Nott. Et par là même, donne-moi donc des nouvelles de ta chère tante ! Elle n'avait pas osé aller à Poudlard en avril ? Ou elle a fuit une fois que son cher maître a succombé ?

Il vit avec satisfaction Drago jeter un regard paniqué à Severus. Et Narcissa Malefoy semblait même s'être encore raidie sur sa chaise, si c'était humainement possible. Alors que le silence s'éternisait et que certains sourires narquois fleurissaient, il finit par se retourner vers Severus pour demander froidement :

- Ou alors c'est à toi que je demande les réponses ?

- Les Lestrange étaient tous à Poudlard, Harry. Ils sont morts, sauf Bellatrix qui a réussit à s'échapper après la mort de l'autre. Et non, je ne l'ai pas revu depuis. Et on clôt ici le sujet. Non, reprit-il avec plus de force, le sujet est clôt. Pour tout le monde, ajouta-t-il en balayant la table d'un regard noir. Et vous, Mme Nott, sachez que je ne vous sortirai pas deux fois des griffes d'Harry. Tenez-le vous pour dit.

- Parce que je suis censée avoir peur, répliqua celle-ci dédaigneusement.

- Si vous le ne faites pas, c'est que vous êtes encore plus sotte que je ne le pensais.

Mme Nott parût tout autant offusquée que craintive. Et les sourires narquois changèrent de visages.

Cet incident refroidit largement l'atmosphère. Harry était furieux.

Contre Severus qui lui avait caché que la meurtrière de son parrain était en cavale.

Contre ces maudits mangemorts dont il n'arrivait pas à se débarrasser.

Contre l'ascendance que Severus semblait avoir sur cette même assemblée de mangemorts.

Il sentait Severus tendu à cause de sa propre colère, mais n'en avait cure. Il voulait rentrer chez lui, pour pouvoir hurler un bon coup après Severus à cause de ces nouvelles cachotteries.

Lorsque Drago donna le signal pour se lever de table, Harry bondit littéralement de sa chaise, bien déterminé à ne plus supporter une seconde de plus sa voisine de droite, ni même quiconque ici présent. Au moment de quitter la maison, il repensa brutalement à Severus. Certes, ce dernier lui devait des explications. Mais pour autant, il savait au fond de lui qu'il n'avait pas le droit de le priver de la présence de son filleul, tout Malefoy qu'il était. Et il n'avait aucune idée de ce qui se passerait s'il s'éloignait trop de Severus. Il s'étonna lui-même : pour une fois, il réfléchissait avant d'agir ! Ron avait raison : Severus déteignait sur lui. Et son amour pour lui l'obligeait à faire des concessions.

Il bifurqua donc dans le parc. Il savait qu'une promenade le calmerait. Pour plus de tranquillité, il s'emmitoufla dans la cape de son père.

Severus avait vu partir Harry avec un mélange d'exaspération et de soulagement. Exaspération de voir qu'une fois de plus son compagnon se laissait guider par ses passions, et soulagement de ne plus avoir à le surveiller au milieu de ce nid de vipères. Oh, il savait qu'il n'était pas loin, dans le parc sûrement, puisqu'il ne ressentait pas son éloignement. C'était malgré tout un signe de sa nouvelle maturité. Quelques mois auparavant, il aurait déjà été au Square Grimmaurd. Il planta son regard droit dans celui de Drago lorsque ce dernier lui dit, narquois :

- Tu ne cours pas le rattraper aujourd'hui ?

- Inutile.

Drago haussa un sourcil en insistant :

- Tu le laisses bouder chez toi ?

- D'abord, c'est autant chez lui que chez moi, et ensuite, il n'est pas rentré à la maison. Il doit être dans le parc actuellement.

- Mais il boude tout de même ...

- Il se retient de ne pas dire leurs quatre vérités à l'ensemble des mangemorts ou assimilés ici présents. Ta mère tente par tous les moyens de retrouver la place qui était la sienne avant l'arrestation de ton père. Mais elle trouvera Harry nettement moins manipulable qu'on ne lui a dit, je pense. Il a beaucoup plus changé que tu ne le crois ou que tu ne veux l'admettre, Drago. Il n'est plus le Potter qui explose dès que tu le titilles un peu ... Il lui faut maintenant quelques secondes ...

- Pourtant, tout à l'heure ...

- Il a demandé des explications, au lieu de les exiger en vociférant. N'a guère obtenu de réponse, et n'a pas insisté. Ce n'est plus le même.

- Grâce ou à cause de toi.

- Possible. Mais pas seulement, je pense.

- Voilà pourquoi tu disais qu'il était un bon compagnon pour toi.

- Je ne l'aurai pas supporté sinon.

- Tu n'es plus le même, Severus. Pot ... Harry te ramollit. Tu lui cherches toutes sortes d'excuses.

- Libre à toi de le penser, mais tu te trompes, Drago. Maintenant, il est juste que j'ai cessé de le voir comme une simple réplique de son père. Et commencé à découvrir qui il est vraiment.

Harry se promena une heure durant dans le parc avant de se sentir calmé. Maintenant, il pouvait retourner dans la grande salle de réception qu'il avait vue et rejoindre le reste des invités. La tête haute, comme s'il était normal qu'il se soit absenté une heure. Il savait aussi ce qu'il admettrait ou pas durant la suite de cette soirée.

A quelques pas des portes fenêtre, il rangea calmement sa cape dans sa poche, prit une profonde inspiration, s'efforça de prendre une expression neutre, et, entra à nouveau dans ce qu'il fallait bien appeler l'arène. Les conversations se turent à son entrée et plusieurs visages se tournèrent vers lui. Il esquissa un petit sourire ironique et dit assez fort :

- Que se passe-t-il ? J'ai raté la visite de la sœur de notre chère hôtesse ?

Severus était assez loin mais entendit distinctement les paroles d'Harry. Il savait qu'il s'était calmé, mais ne s'attendait tout de même pas à ce qu'il ait retrouvé autant de mordant. Il allait de surprise en surprise avec lui, et, pour être tout à fait honnête, adorait cela !

Enfin, lorsqu'il n'était pas dans une salle remplie pour une bonne moitié de sympathisants de feu son maître bien sûr.

Il se fraya rapidement un chemin vers lui, ou plutôt les gens s'écartèrent sur son passage avant de lui emboîter le pas. Ainsi, ils voulaient du spectacle ? Soit.

Il se planta devant Harry, les mains sur les hanches, formidable incarnation de l'autorité. Il vit sans surprise les coins des lèvres d'Harry se retrousser dans un sourire moqueur et son regard vert se planter dans le sien. Les rares murmures qui parcouraient encore la salle s'éteignirent.

- Explications ? Attaqua-t-il franchement.

- Mmm ... Alors ... Par quoi commencer ? Rétorqua Harry, narquois. Eh bien j'ai fait une promenade dans le parc pour me familiariser avec un lieu que je fréquenterai sûrement plus souvent que je ne l'aurai pensé et surtout voulu, et ensuite je me suis souvenu que tu m'avais fait une promesse, Sev ! Que je compte bien te faire tenir !

Severus haussa un sourcil interrogateur. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Il vit une lueur de pur défi dans les yeux de son compagnon qui reprit après quelques secondes sur un ton exagérément patient, en articulant comme s'il parlait à un enfant :

- Les danses, Sev ! Tu m'as promis que je pourrai enfin danser tout mon saoul avec toi. Et rien qu'avec toi ...

Severus lui jeta un œil exaspéré : non seulement ce gamin allait le traîner sur la piste de danse chez les Malefoy, ce qui serait une première, mais il voulait le faire plusieurs fois ! Et il jeta dans la foulée un œil exaspéré à Drago lorsqu'il entendit les premières notes de musique retentirent. Ce dernier le fixait narquois.

- Si je t'ai promis, alors, murmura-t-il doucement en lui tendant la main. Mais tu vas me le payer, Harry. J'avais toujours réussi à m'épargner les danses ici, justement pour éviter toutes les pimbêches.

Harry n'hésita pas à se pencher à l'oreille de son compagnon pour lui murmurer :

- Je n'allais tout de même pas m'aplatir devant eux ? Ni t'obliger à partir plus tôt à cause de Nott, non ? Et moi, ça me plairait bien de les choquer un peu ... En guise de remboursement pour toi ...

- Pas question ! Enfin, en public ! Car, crois-moi, l'addition sera ... fabuleusement corsée ...

- Tout ce que tu veux ... Et même plus ...

Severus vit les regards choqués qui les regardaient. Et il en comprit la raison en jetant un œil sur le visage d'Harry. Celui-ci semblait totalement lubrique, et prêt à se jeter sur lui. Et pas pour danser ...

Il finit par siffler :

- Garde au moins tes mains là où la décence l'impose !

- Pourquoi ? J'aimerai bien qu'un certain nombre de personnes ici présentes s'en aillent, juste parce qu'elles sont offusquées ...

- Harry ! Ecoute : je suis d'accord avec toi pour dire qu'un certain nombre de personnes n'auraient jamais dues être invitées ce soir. Maintenant, elles sont là, nous aussi, autant les supporter.

- Supporter pour toi, éviter pour moi. Sinon, tu sais très bien qu'il y aura du grabuge, Sev ! Et je te signale au passage que tu me dois un certain nombre d'explications.

- Dois ? Releva Severus.

- Oui, dois. Je ne pense pas que Dumbledore t'ait laissé dans l'ignorance des doux sentiments que m'inspire Lestrange !

- Tu n'es pas capable de lui faire face maintenant, Harry. Tu es trop faible en sortilèges divers.

- Possible. Mais ça n'empêche pas que je veuille la vérité !

- Tu l'auras. Mais pas ici, pas maintenant ...

Voilà les deux chapitres de la semaine ! Un vote et un petit commentaire s'ils vous ont plu !

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