INSOMNIA #1

By lea_nemezia

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𝐑𝐚𝐥𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐜𝐞𝐬 𝐲𝐞𝐮𝐱, 𝐒𝐭𝐚𝐧 Automne 2023, Université d'Oxford. Skyler fait sa rentrée dans l'un... More

𝐈 𝐍 𝐒 𝐎 𝐌 𝐍 𝐈 𝐀
PROLOGUE | Stan
CHAPITRE 1 | Sky
CHAPITRE 2 | Sky
CHAPITRE 3 | Stan
CHAPITRE 4 | Sky
CHAPITRE 5 | Sky
CHAPITRE 6 | Stan
CHAPITRE 7 | Sky
CHAPITRE 8 | Stan
CHAPITRE 9 | Sky
CHAPITRE 10 | Stan
CHAPITRE 11 | Stan
CHAPITRE 12 | Sky
CHAPITRE 13 | Sky
CHAPITRE 14 | Sky
CHAPITRE 15 | Stan
CHAPITRE 16 | Sky
CHAPITRE 17 | Sky
CHAPITRE 18 | Sky
CHAPITRE 19 | Stan
CHAPITRE 20 | Sky
CHAPITRE 21 | Sky
CHAPITRE 22 | Stan
CHAPITRE 23 | Sky
CHAPITRE 24 | Stan
CHAPITRE 25 | Sky
FLASHBACK | Sky
CHAPITRE 26 | Sky
CHAPITRE 27 | Stan
CHAPITRE 28 | Sky
CHAPITRE 29 | Sky
CHAPITRE 30 | Stan
CHAPITRE 31 | Sky
FLASHBACK II | Stan
CHAPITRE 32 | Stan
CHAPITRE 33 | Sky
CHAPITRE 34 | Sky
CHAPITRE 35 | Sky
CHAPITRE 36 | Stan
CHAPITRE 37 | Sky
CHAPITRE 38 | Partie I
CHAPITRE 38 | Partie II
ÉPILOGUE | Sky
𝐓𝐎 𝐁𝐄 𝐂𝐎𝐍𝐓𝐈𝐍𝐔𝐄𝐃...

FLASHBACK III | Stan

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By lea_nemezia



Octobre, Royaume Uni, 3 ans auparavant

-       C'est tout ce dont tu parles en ce moment ! s'énerve Anya. Tu ne prends plus de temps pour moi, j'en ai marre c'est tout. On est censé être en vacances et tu as le nez dans tes cahiers depuis le début de la semaine.

Je me recroqueville sur moi-même, pas franchement à l'aise alors qu'Anya et Edward se disputent à nouveau sous mes yeux.

-       Excuse-moi de me préoccuper de mes examens, Anya ! Il faut que j'entre à Oxford, je n'ai pas le choix, d'accord ? J'apprécierai que tu prennes mon avenir un peu plus au sérieux, réplique-t-il en lâchant son livre.

Anya secoue la tête de droite à gauche en soupirant.

-       Mais tu vas y entrer à Oxford, bordel. Tu es le meilleur de l'internat et avec ta famille, tu as un ticket d'entrée immédiat là-bas.

Edward ferme les yeux et soupire lentement tentant de se calmer. Je comprends ce besoin de travailler autant pour être le meilleur. Mais Edward se met une pression monstre, et ce depuis que je le connais. Pour autant, Anya a raison, dans notre internat réservé à la jeunesse de l'élite du pays, il suffit d'être dans les premiers du classement pour être sûre de pouvoir une université excellente. Que ce soit Cambridge ou Oxford, il y entrera sans problème. Il vient d'une famille puissante et il doué à l'école, c'est très largement suffisant. Même si à ce jour, je ne sais toujours pas ce que font ses parents, il n'en parle pas et lorsqu'on lui pose la question, il sait toujours comment changer de sujet de façon confortable.

-       Tu ne comprends pas, répond-il alors calmement.

Et ses ces mots, il sort de la pièce pour rejoindre le jardin. Nous sommes en pleines vacances d'automne et Anya a choisi d'inviter Edward afin qu'il passe la semaine chez elle. J'habite à quelques mètres seulement de sa maison, alors je viens passer la majorité de mes après-midis chez elle pour profiter du temps que j'ai en sa compagnie.

-       Stan, dis-moi que tu es d'accord avec moi ? Dis-moi que je n'exagère pas, s'il te plait ?

Je jette un coup d'œil vers elle et sa moue mécontente me fait un peu de peine. Je me lève alors du fauteuil situé dans le coin de sa chambre, à côté de la fenêtre, là où on a l'habitude de consommer de nombreuses substances illégales. Je lui fais un geste de la main pour qu'elle se décale et m'installe à ses côtés sur son lit à baldaquin que sa mère a choisi de décoré comme si sa fille était une vraie princesse.

-       Je comprends pourquoi ça t'énerves, mais Edward a toujours été comme ça et tu ne le changeras jamais. Tu savais ça très bien lorsque tu as décidé de te mettre avec lui... avoué-je.

Elle me lance un regard mauvais et ses grands yeux noirs paraissent particulièrement expressif derrière ses lunettes de repos. Je sais qu'elle s'attendait à ce que je la défende, je la défends toujours. C'est ma personne préférée après ma mère. Mais j'aimerai juste régler la tension qui s'est installée entre eux depuis le début de l'année.

-       Bien sûr que je le savais, mais son côté sérieux ne prenait pas autant de place l'année dernière. Il savait faire la part des choses. Je ne suis pas tombée amoureuse de lui parce que c'était le garçon parfait, bien élevé et premier de classe. Je suis tombée amoureuse de lui parce que tout ça n'était qu'une belle image, et en dessous... il était comme moi, avide de sensations et d'aventures. Sauf que maintenant, je ne vois plus ce côté de lui, Stan...

Je glisse le bras derrière son dos pour la rapprocher de moi. C'est vrai qu'Edward est particulièrement sous pression ces dernières semaines. C'est notre dernière année à l'internat avant de rejoindre l'université alors je comprends jusqu'à un certain point qu'il veuille réussir. Mais là, ça devient presque obsessionnel. Comme si... s'il ratait ne serait-ce qu'un examen, c'était la fin pour lui.

-       Oui je sais... Je ne sais pas ce qu'il lui arrive, peut-être que ses parents lui foutent la pression. Ils n'en parlent jamais mais le connaissant, il doit avoir l'équivalent de mon père et le tien, mais en pire. Le genre qui menace de te retirer ton héritage si tu n'es pas le meilleur tout le temps.

-       Oui, je suppose que ça doit être ça...

A ce jour, je n'ai toujours pas rencontré les parents d'Edward et je crois que je commence doucement à comprendre pourquoi...

Quelques jours sont passés et j'ai la sensation qu'Anya et Edward ont réussi à dépasser leur problème. Même si généralement, ils ne discutent pas, ils préfèrent se voiler la face et aller chercher un peu d'adrénaline n'importe où pour oublier. Je suis loin d'être un professionnel des relations mais je ne pense pas que ce soit une solution durable. Mais peu importe, ce n'est pas mon problème.

-       Stanislas, reviens ici, gronde mon père depuis son bureau.

Je me bloque dans le foyer et lève les yeux au ciel avant d'opérer un demi-tour vers son bureau. Je traine des pieds avant de passer la tête par l'entrebâillement de la porte.

-       Oui ? demandé-je de la voix la plus innocente possible.

Il détaille mon apparence et fait un signe du doigt pour que j'approche. Je soupire et finis par m'installer sur l'un des fauteuils en cuir devant sur énorme bureau en bois vernis. Toute une bibliothèque recouvre le mur derrière lui et des tonnes de paperasses jonchent sa surface de travail. Ses cheveux qui étaient d'origines aussi sombre que les miens prennent une teinte plus argentée avec les années. Mais il n'a jamais perdu de sa prestance ou de son autorité. C'est mon père, mais la plupart du temps, il agit comme mon putain de flic personnel. 

-       Tu vas où comme ça ? dit-il en m'adressant un regard avant de se concentrer à nouveau sur ses papiers.

-       Chez Anya, comme d'habitude.

Un silence s'installe et je me demande si je peux me lever. Mais je n'ose pas.

-       Tu passes beaucoup de temps avec elle, note mon père. Vous n'êtes plus des enfants maintenant, y'a-t-il quelque chose que je devrais savoir par rapport à vous deux ?

Je retiens le rire qui veut sortir de mes lèvres. Le plus grand rêve de ma mère serait que je me marie un jour à Anya. Mais ce serait également le plus gros cauchemar de mon père. Il n'aime pas particulièrement sa famille même si la mère d'Anya est la meilleure amie de ma mère.

Mon père et ma mère se sont connus jeunes, de ce fait, il connait la mère d'Anya aussi depuis bien longtemps et pourtant, quelque chose cloche. Je suis sûre qu'il s'est passé quelque chose dans leur jeunesse que je ne suis pas supposée savoir. Derrière les potes fermés, je suis loin d'être le petit garçon parfait. Je me doute que mes parents étaient un peu pareils dès lors que la lumière de notre société privilégiée n'était pas pointée sur eux.

-       On est toujours amis d'enfance, ça ne changera pas. Elle est en couple avec Edward en plus, le rassuré-je malgré moi.

J'ai une relation conflictuelle avec mon père. Je ne le déteste pas, loin de là, et je sais qu'il m'aime. Mais depuis que je suis gosse, il joue au jeu du père dur et strict sans réelle raison. Il est fou amoureux de ma mère mais est incapable de me montrer la moindre affection. Je m'efforce pour le rendre fier, mais il n'est pas facile à combler.

-       Edward Price ? Celui qui te fait de l'ombre à l'internat ? demande-t-il soudain curieux.

-       Ouais, lui... soufflé-je.

Mon père ricane dans sa barbe. Je ne comprends pas réellement pourquoi. Ses yeux noirs me regardent une dernière fois avant de retourner aux documents sur son bureau.

-       Embrasse ta mère avant de partir, dit-il pour terminer la conversation.

Je reste perplexe quelque seconde, assis sur le fauteuil en cuir marron. Mais je finis par secouer la tête et sors de son bureau en essayant de ne pas me faire remarquer une nouvelle fois.

Au lieu de prendre le chemin vers la porte d'entrée du manoir, je prends la route vers la véranda où ma mère aime passer ses vacances à siroter des limonades avec un bon livre entre les mains. Ses yeux bleus comme l'océan, une teinte plus foncée que les miens, se lève sur moi dès lors qu'elle m'entend arriver. Son sourire laisse apparaître des dents blanches et avec sa peau de porcelaine à peine affectée par les années, il est presque impossible de déterminer son réel âge. Ma mère est sans aucune hésitation la plus belle femme du monde, ça j'en suis persuadé.

-       Qu'est-ce que tu lis ? demandé-je en m'approchant de son fauteuil.

Elle referme son carnet et je reconnais immédiatement la couverture. Je plisse les lèvres dans un petit sourire gêné.

-       Tes poèmes, tu as toujours été si doué... susurre-t-elle.

J'ai commencé à aimer la poésie très jeune. Je lui écrivais tout un tas de chose dès que j'avais une seconde. Je le fais de moins en moins maintenant.

-       Je pensais que papa les aurait mis au feu de la cheminé depuis le temps.

Ma mère laisse échapper un petit rire chantant.

-       Ton père ne sait pas apprécier les belles choses. Bien heureusement, tu n'as pas hérité de lui mais de moi. A quoi bon vivre si c'est pour vivre sans art.

Je souris en coin. Elle a toujours les mots pour me faire sentir bien. C'est la seule personne sur terre qu'il me serait insupportable de décevoir. Absolument insupportable.

-       Il sait apprécier les belles choses, rectifié-je. La preuve, il est tombé amoureux de toi.

Ma mère papillonne des cils en riant.

-       Ah mon chéri, un jour tu rendras une fille très heureuse...

Elle me lance un regard complice. Non maman, cette fille ne sera pas Anya.

-       Je sors ce soir, ne m'attendez pas pour le dîner, terminé-je en m'abaissant vers ma mère.

Je dépose un baiser sur sa joue et laisse son regard rassurant me détendre quelques instants avant de me soustraire à notre étreinte.

Ce regard, si seulement j'avais su que c'était la dernière fois qu'elle me l'offrirait, je m'y serais noyé à n'en plus respirer.

Nous sommes en fin d'après-midi lorsque je pénètre sur le domaine des parents d'Anya. Comme à mon habitude, je fais comme chez moi. Sans prendre la peine de sonner, je pousse la porte en bois de l'entrée qui m'emmène tout droit vers le vestibule. Je hausse les sourcils en tombant nez à nez avec la mère d'Anya.

-       Fais comme chez toi, hein Stanislas, ricane-t-elle en venant pincer ma joue.

-       Je – Ouais, je venais juste voir Anya.

Elle sourit. C'est le portrait craché de sa fille, sans les cheveux rouges, bien évidemment.

-       Elle est à l'étage. Mais je l'ai entendu se disputer avec Edward, alors bon courage à toi. Moi je vais voir ta mère. A plus tard mon grand.

Elle me fait un petit signe de main et s'en va avant même que je n'ai eu le temps de répondre. Je passe la main dans mes cheveux en soupirant. Ils se disputent ? Encore ?

En rejoignant étage de la maison, je suis le son de la musique jusqu'à me retrouver juste devant la chambre d'Anya. Les basses pulsent si fort que le sol en tremble presque. Son père ne doit pas être à la maison sinon il aurait déjà fait une scène.

Lorsque j'abaisse la poignée de la porte, je me tends. Edward est assis sur le lit, la tête entre ses mains alors qu'Anya est debout en face de lui, un doigt pointé dans sa direction. Pour autant, lorsqu'elle m'aperçoit, elle se coupe dans son discours ce qui attire le regard de son copain.

-       Qu'est-ce qu'il se passe ? demandé-je calmement en entrant dans la pièce.

Anya prend une longue inspiration puis finit par sourire.

-       Rien. Mais maintenant que tu es là, la soirée peut commencer, dit-elle en faisant demi-tour dans sa chambre.

Elle est vêtue d'un jean dont les trous sont si grands qu'on peut voir quasiment toutes ses jambes ainsi qu'une partie de ses fesses. C'est plutôt amusant de la voir s'habiller comme ça alors qu'Edward est toujours tiré à quatre épingles à côté.

-       Attrape, dit-elle avant de me lancer un petit sachet de poudre blanche.

Je jette un coup d'œil à Edward et tente de déterminer si tout va bien. Mais il refuse de rencontrer mon regard. Alors je me tourne à nouveau vers Anya qui est en train de descendre une bouteille de téquila comme si c'était de l'eau.

J'hésite quelques secondes : agir comme un adulte et tenter de régler ce qu'il se trame entre eux ? ou hausser les épaules et ne pas m'en soucier ce soir ?

Je suis tiraillée quelques secondes... mais seulement quelques secondes, puis je finis par hausser les épaules.

-       Et puis merde... soufflé-je en ouvrant le petit sachet plastique dans ma main.

J'y glisse l'auriculaire pour récupérer un peu de poudre et vient l'apporter jusqu'à mon nez avant d'inspirer la substance d'un coup. Mon cerveau si fige un instant puis je commence à tout ressentir bien plus fort.

Une euphorie complétement irréelle vient prendre possession de moi. Je vois tout, j'entends tout, et je sens mes pupilles se dilater sous mon alerte à mon environnement.

J'envoie le petit sachet à Edward sans même vérifier s'il l'attrape correctement. Puis j'attrape la main d'Anya et l'a fait tourbillonner. Elle rit et balance la bouteille d'alcool sur son lit avant de passer ses bras sur mes épaules.

-       Ah Stan, j'ai hâte qu'on soit à l'université ensemble et qu'on puisse faire ça tous les jours, crie-t-elle alors que je la porte pour nous faire tourner encore plus vite.

Mes poils s'hérissent sur le son de la musique qui pulse dans les basses de sa chambre.

-       J'ai hâte aussi, toute l'année tu me manques !! crié-je à mon tour avant de l'enlacer plus fort.

Ses mains sur ma nuque me chatouillent, ma peau frissonne et son odeur familière perturbe mes narines. Soudain, je me rappelle qu'Edward est dans la pièce. Alors je me retourne et lui attrape les bras pour qu'il se relève. Sa petite moue boudeuse me fait rire.

-       Tu ne seras jamais aussi heureux que maintenant, profite un peu !!

Sans le savoir, j'avais prédit la plus sombre des prophéties.

Pour autant, sur le moment, ça a fait son effet. Edward a secoué la tête et s'est mis à décompresser. Ça a duré des heures, c'était toujours comme ça avec nous. Le temps avait une façon de nous filer entre les doigts lorsque nous étions tous les trois. J'ai toujours été un garçon qui fonctionnait au stimuli, j'ai besoin qu'on secoue mes neurones pour passer un bon moment. Edward et Anya sont exactement pareil, alors dès que l'on passe un moment ensemble le temps est la définition d'éphémère.

Je n'ai pas bu, je me suis contentée de prendre des substances. Les effets étant très rapides, il m'a suffi d'arrêter une heure pour ne plus rien ressentir. Je me demande alors si Anya et Edward se disputent depuis le début et je n'avais pas remarqué, ou s'ils viennent à peine de recommencer.

-       Ah tu fais chier, Anya ! Puis arrête de boire, bordel, tu tiens à peine debout. Stan, fais quelque chose putain, s'emporte Edward en me lançant un regard assassin.

J'attrape la bouteille d'alcool des mains d'Anya et viens avaler les dernières gorgées pour régler le problème. Edward lève les yeux au ciel en jurant.

-       Ouais, continue de jurer Edward. Honnêtement, je préfère cent fois t'entendre t'énerver plutôt que tu te casses comme tu le fais à chaque fois qu'on se dispute. Assume un peu, et fais-moi face, rétorque Anya.

Je suis définitivement de nouveau de trop. Mais l'alcool brouille mes sens habituels et je me retrouve à trouver leur dispute plutôt intéressante. Edward cache quelque chose, ça j'en suis sûr. Mais il nous est impossible de savoir quoi lorsqu'il est dans son état normal. Il est de nature méfiante et fait attention à ses mots. En revanche, il se peut qu'il laisse échapper quelques informations sous le coup de la colère. Alors au lieu d'essayer de les séparer, je les laisse s'entretuer lentement juste pour voir... juste pour l'expérience.

-       C'est ça que tu veux, Anya ? Me voir en colère, hein ? gronde-t-il en expirant bruyamment.

Il s'énerve rarement, je m'en rends compte à présent. Il se renferme, il se tait ou il fuit, mais il ne s'énerve pas. Pourtant, c'est que recherche Anya tout de suite : le conflit.

-       Je préfère que tu me cris dessus plutôt que tu me sois indifférent, avoue-t-elle.

Je serre les mâchoires, je n'ai vraiment rien à faire ici. Mais ils se trouvent entre moi et la sortie, je ne vais pas pouvoir partir sans attirer l'attention, alors je ne bouge.

-       Tu veux que je te cris dessus ? Ok, alors je vais le faire. Tu es immature Anya, une petite gamine noyée dans son privilège qui se teint les cheveux et boit en cachette pour se donner un semblant d'importance. Tu es tout simplement ce qu'on appelle une pute à attention, et c'est ridicule. Putain, je t'aime, mais dès fois tu me rends barge. T'es une petite fille à papa, les gens t'adorent et t'as l'impression d'être le centre du monde. Mais bordel, est-ce que tu peux prendre du recul trente secondes ou même ça tu en es incapable ? Je ne te reprocherai jamais la personne que tu es, mais tu es comme ça et c'est un fait. Alors laisse-moi être comme je suis.

Bon sang.

Un silence s'installe par-dessus la musique. Les mots d'Edward sont rarement vulgaires, mais il a le don pour viser là où ça fait mal. Et le pire, je ne peux rien dire, tout ce qu'il lui a jeté au visage, c'est la vérité et elle le sait. Mais l'entendre des lèvres de la personne qu'on aime n'est jamais agréable.

-       C'est vrai, je suis comme ça, rétorque Anya d'une voix mauvaise. Et ça ne te dérangerait pas autant si tu étais pareil, mais tu ne l'es pas, pas vrai ? Un petit fils à papa perdu dans son privilège, ce n'est pas toi, hein Edward ? Alors tu sais quoi, je préfère cent fois être tout ce dont tu m'accuses plutôt qu'un menteur. Je ne suis pas aveugle.

Je fronce les sourcils, trop perturbé par la situation pour comprendre là où elle veut en venir. Edward lâche un juron et tourne la tête vers moi.

-       Je vais faire un tour.

Anya laisse échapper un rire sans joie.

-       Bien sûr, fuis. T'es bon qu'à ça de toute façon !

Je plisse les lèvres, n'aimant réellement pas la tournure que prend les événements. Mais je n'ai pas le temps de réagir qu'Edward a déjà quitté la chambre. Les mains dans les cheveux, je soupire pour faire descendre la tension alors qu'Anya appuie sur l'interrupteur de son enceinte pour faire taire la musique.

-       Tout ça juste parce qu'il passe trop de temps à bosser ? demandé-je perplexe.

-       C'est bien plus que ça, Stan. Edward est un menteur, et il n'y a rien de plus douloureux que de se rendre compte qu'on est tombé amoureux d'un mensonge.

Elle serre les mâchoires de frustration, mais la seconde qui suit, ses yeux s'humidifient et les larmes ne tardent pas à couler. J'ai un pincement au cœur. Je déteste la voir comme ça. En vitesse, je me lève et la prend dans mes bras pour la serrer fort contre moi.

-       Tout ce qu'il a dit, je sais que c'est vrai Stan. Mais bon sang que ça pique quand ça sort de sa bouche...

Elle niche son visage contre mon torse et j'en profite pour caresser son cuir chevelu afin de calmer ses sanglots. Je me demande ce qu'elle entend lorsqu'elle traite Edward de menteur. Mais je sais que ce n'est pas le moment pour en discuter.

-       J'ai besoin de me changer les idées. J'ai besoin d'adrénaline là, Stan.

Elle recule doucement son visage et son regard rencontre le mien. Un frisson me parcourt l'épiderme lorsque j'y vois une détermination sans faille. C'est comme ça qu'on relâche la pression avec Anya, et ce depuis notre plus jeune âge. Peut-être que c'est à cause de notre privilège qu'on a besoin de ce genre de sensation pour se sentir exister, ou peut-être qu'on est juste né comme ça elle et moi. Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas juste un désir, c'est une nécessité.

-       Ton père a toujours sa moto dans le garage ? demande-t-elle avec un regard malicieux.

Un demi sourire vient déformer mes lèvres. Je jette un coup d'œil à ma montre et l'heure m'assure que mon père ne sortira plus à partir de maintenant. Il n'utilise plus sa moto depuis des années, seulement lorsqu'il veut prétendre qu'il a encore vingt ans ou qu'il veut faire plaisir à ma mère qui adore monter derrière lui.

-       Ouais, mais je conduis, t'as beaucoup trop bu pour assurer le volant de son petit bijou.

Anya sourit et toute trace de tristesse a quitté son regard parce qu'elle ne se concentre sur qu'une seule chose à la fois et tout de suite, c'est la promesse d'une bonne dose d'adrénaline sur les routes vides de campagnes environnantes.

-       Oui Stanou, allez viens ! dit-elle en m'attrapant le bras pour que je la suive au rez de chaussé.

Nous ne croisons pas Edward sur le chemin, je n'ai pas la moindre idée de là ou peut se trouver, mais le connaissant il est surement dans le jardin pour prendre un bol d'air frais.

Il ne nous faut qu'une petite dizaine de minute pour rejoindre ma demeure, et encore dix minutes supplémentaires pour pénétrer dans le garage sans alerter la maison. Mes parents nous tueraient s'ils apprenaient que l'on s'amuse souvent à faire des virées à moto sans permis. Mais bon sang que c'est euphorisant.

-       Attrape les casques, chuchoté-je à l'intention d'Anya alors que je fais lever la porte automatique du garage.

L'avantage d'avoir une énorme baraque telle que la mienne, c'est que de la salle à manger ou de la chambre à coucher, il est impossible pour mes parents de nous entendre. Nous sommes tout de même prudents au cas où l'un d'eux passe par l'aile gauche du manoir où se trouve la buanderie et le garage.

-       J'ai ! dit-elle avant de me rejoindre.

Je retire le drap qui couvre la moto de mon père et sa carrosserie noire brille sous les minces lumières de la pièce. Elle est sublime. Dès que j'ai dix-huit ans, je passe mon permis moto, c'est une évidence.

J'attrape le guidon des deux mains, baisse la béquille et pousse l'engin par la sortie du garage. Une fois que nous sommes dehors, j'actionne le mécanisme pour que le garage se ferme.

-       C'est parti !

Anya me lance un casque que j'enfile dans la seconde tout en secouant la tête pour vérifier que je ne suis plus sous l'effet des substances. J'ai sniffé ma dernière ligne il y a plus d'une heure et je n'ai bu que quelques gorgés d'alcool. Je me sens bien.

Je serre mes gants de conduite et baisse la visière de mon casque avant de tendre mon poing fermé à Anya pour qu'elle écrase le sien dessus. Je ris. Puis j'enjambe la moto et elle fait de même. Une fois qu'elle a serré ses bras autour de ma ceinture abdominale, j'actionne le moteur et enclenche l'accélérateur d'un coup de poignet.

Je roule d'abord lentement dans les rues du voisinage. Notre quartier résidentiel ultra sécurisé est d'un calme olympien la nuit, alors j'attends d'en être sortie pour commettre notre bordel habituel. Une fois que nous entrons sur les routes environnantes, pratiquement toujours vide la nuit tombée, je donne un petit coup sur la cuisse d'Anya pour m'assurer qu'elle est prête. Elle serre mon torse pour me répondre.

Puis c'est parti. Le bolide de mon père est si puissant qu'il monte en vitesse en un temps record. J'abaisse rapidement mon corps pour contrebalancer la puissante de l'air que l'on fouette alors que l'on avale le kilomètres de plus en plus vite.

-       Plus vite, Stan ! hurle Anya derrière moi.

Je l'entends à peine par-dessus le bruit de la moto, mais voyant la route dégagée devant nous, j'obéis.

La vitesse hérisse mes poils. Pour autant, mon cœur ralentit ses battements. C'est toujours comme ça lorsque je conduis, ça me détend. J'ai cette sensation que mon corps ne fait qu'un avec l'engin entre mes cuisses. La présence rassurante de ma meilleure amie derrière moi rend l'expérience encore plus exhilarante. Je la sens décoller sa tête de mon dos pour la jeter en arrière et elle se met à hurler si fort que ça m'encourage à faire pareil.

J'ai conscience que d'un point de vue extérieur, on a l'air de deux tarés. Deux lycéens sans permis qui conduisent une moto puissante et hors de prix bien au-delà des limites de vitesse en pleine nuit, c'est surement pas notre meilleure idée, mais c'est celle qui nous fait sentir le mieux. Et Anya et moi, nous sommes des êtres de émotions. La règle est la suivante : si ça fait du bien, alors c'est surement bon.

Les rues sont dégagées dans la rocade environnante alors j'en profite pour rester dans les environs tout en opérant un trajet circulaire autour de notre quartier résidentiel.

-       Putain, juré-je alors qu'un éclair traverse le ciel en face de nous.

Je me tends sur la moto alors je ralentis légèrement. Le tonnerre gronde et dans la minute qui suit, le ciel pleure sur nos épaules.

Anya hurle à nouveaux, heureuse que les nuages aient décidé de s'accorder à son état d'esprit actuel. Je m'amuse trop pour m'arrêter moi aussi, alors je re baisse la tête et accélère à nouveau. Le paysage nocturne défile sous mes yeux alors que la pluie trempe mes habits. J'ai la veste qui me colle à la peau et la vision qui s'amoindri. Mais ce n'est pas grave, il n'y a personne.

-       Edward ? crie Anya alors qu'une silhouette apparait sur le bord de la route quelques mètres devant nous.

Nous allons trop vite pour que je fasse la mise au point pour vérifier si c'est bien lui. Mais dès que je l'ai dépassé, je tourne la tête légèrement derrière moi pour voir. Anya tire sur les pants de ma veste inconsciemment pour faire de même. Je crois que c'est lui, c'est Edward. Il a dû partir courir dans la nuit pour se défouler.

Rapidement, je retourne la tête vers la route mais nous avons complétement dévié sans que je ne m'en rende compte.

-       Ah merde, grondé-je en tournant le guidon à la dernière minute avant que nous dérivions vers les champs.

Mais je n'ai pas pris en compte le manque d'adhérence à cause de la pluie. J'ai un haut le cœur lorsque je sens la moto déraper sous mon corps. Lors d'une courte seconde, j'ai le temps de réfléchir comme si la vie m'accordait une pause. Je réalise que j'ai commis une erreur. Peut-être la pire de ma vie. Mais cette courte seconde est loin d'être infini. Parce que celle d'après, le choc est tellement brutal que j'ai l'impression de mourir sans pourtant perdre connaissance.

J'ai commis la pire erreur de ma vie. Une seconde d'inattention, c'est tout ce qu'il a fallu pour tout changer à jamais.

Lorsque je réouvre les yeux, je ne comprends rien. Il fait noir et je suis incapable de bouger. La douleur est intenable. Je veux crier mais je n'y arrive pas. Je m'étouffe. Ma gorge est emplie de sang. Je crois que c'est la fin.

Je puise dans mes dernières forces pour me tourner sur le côté me permettant de recracher la substance rouge tapissant ma bouche. Enfin, je respire à nouveau.

C'est là que je remarque que je ne suis pas seul. Enfin, je cris. Je hurle.

-       Anya !

Son corps git à quelques mètres du miens, lacérés par le choc brutal avec le goudron. Je ne vois rien d'autre que du sang.

-       Anya !!

Cette voix, ce n'est pas moi qui hurle. La voix vient de derrière. C'est Edward. Putain, qu'est-ce que j'ai fait ?

-       Putain, Stan, qu'est-ce que tu as fait ? hurle-t-il en accourant vers le corps inerte de sa copine.

Je hurle. J'ai si mal mais je ne peux pas bouger. C'est impossible, tout ça ne peut pas se produire. Elle et moi, c'était pour la vie. Du berceau au cercueil.

Je ne peux pas. Il faut que je meure. Mais les cris de détresse d'Edward me maintiennent éveillé. Si je meurs, que va-t-il devenir ? Je ne peux pas. Il faut qu'il la sauve. Sauvez-là.

Sauvez-là.

_

Mes paupières sont lourdes. Il m'est presque impossible d'ouvrir les yeux. J'ai l'impression d'être sur un nuage. Je pense, mais je ne parviens pas à agir. Rien ne fait sens et mes terminaisons nerveuses paraissent éteintes. Je contemple l'idée de rester comme ça, ce n'est pas désagréable ici. Mais j'ai la sensation qu'on m'attend de l'autre côté. Alors je puise dans mes dernières forces et gémis tout en parvenant à ouvrir progressivement les yeux.

-       Il ouvre les yeux ! Il est en train de se réveiller, appelle le médecin !

Je reconnais cette voix. Maman ?

Je gémis à nouveau, les lumières sont trop vives et ma rétine me brule.

-       Stan ? Stan ? Tu m'entends mon chéri ?

C'est ma mère. Oh maman... Je suis si content qu'elle soit là, je ne comprends pas ce qu'il se passe.

Il y a du bruit autour de moi.

-       Il s'est réveillé plutôt que prévu, la morphine fait toujours effet. Je vais diminuer les doses pour qu'il regagne conscience mais il va avoir très mal.

J'entends mais je n'assimile pas.

-       Il survivra, réveillez-le.

C'est la voix de mon père. Bon sang, que se passe-t-il ?

Un silence s'installe et les minutes s'étalent. Je ne comprends pas ce que j'attends. Jusqu'à ce que je le ressente. Là, partout dans mon corps, la douleur implose dans chacune de mes cellules corporelles et j'ai l'impression d'être déchiqueté jusqu'à la moelle.

-       La police attend dans le couloir pour prendre sa déposition, informe le docteur.

J'entends à peine mon père soupirer tellement ma souffrance est puissante.

-       Je vais m'occuper d'eux, dit-il en posant une main sur l'épaule de ma mère.

Je commence à voir correctement autour de moi. La chambre d'hôpital, le médecin, mon père en costume et ma mère en pleur.

Mon père ne me parle pas, il sort immédiatement et le médecin est sur ses talons. Il ne reste plus que ma mère et moi, alors pourquoi est-ce que je me sens si mal ?

Je gémis à nouveau. Cette fois, parce que le pic de douleur qui vient de m'assaillir est presque insoutenable. Je ferme les yeux pour tenter de le contenir. Mais je n'aurais pas dû. Parce que je ne peux plus me cacher sous les effets de la morphine qu'on m'a injecté. Toute la vérité est là, au chaud au centre de mon esprit.

-       Oh mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-ce que j'ai fait, maman ? Ils l'ont sauvé, dis-moi qu'ils ont réussi, dis-moi qu'ils l'ont sauvé, supplié-je.

Ma mère me regarde avec des yeux absents durant quelques secondes. Puis elle éclate en sanglot.

Non, je ne peux pas.

Je ne l'ai jamais vu pleurer et ça termine de briser mon cœur qui ne tenait plus que par un fil.

-       Stan... qu'est-ce que tu as fait ? demande-t-elle, répétant mes mots.

Je l'ai tué, maman.

J'ai tué ma meilleure amie, la sœur que je n'ai jamais eue, la fille de la meilleure amie de ma mère, celle qu'elle considérait comme sa propre fille. J'ai tué un bout de mon cœur, j'ai tué un bout de moi.

-       Elle n'a pas survécu à l'accident, chuchote-t-elle si bas.

Mais je n'ai pas besoin d'elle le dise plus fort pour le savoir. Je l'ai deviné. Je ne ressens plus sa présence parmi nous. Elle n'est plus là. Et c'est ma faute.

-       Pourquoi est-ce que je suis toujours là ? gémis-je. J'aurais dû partir avec elle. Je – Je ne peux pas vivre avec ça. Je veux partir, crié-je. 

Je secoue la tête alors que la souffrance de mes membres me paralyse presque le corps. Je ne parviens pas à stopper mes pleurs. J'ai si mal, partout, au corps, au cœur, à l'esprit.

-       Non, gronde ma mère. Tu as survécu, c'est déjà un miracle. Tu vas accuser le coup. On va tous l'accuser, parce qu'on n'a pas le choix. On doit le faire... pour Anya.

Ses larmes maculent ses joues. Elle ne me pardonnera jamais cette erreur. Comment le pourrait-elle ?

La mère d'Anya, le père d'Anya, ma mère, mon père, et Edward, ils ne me pardonneront jamais cette erreur. Et ils ne devraient pas le faire. Je suis impardonnable.

-       Ahhhh, hurlé-je si fort que ma mère sursaute de peur.

Le médecin ouvre la porte en fracas pour venir vers moi. Paniqué, il inspecte mon état attendant que je m'explique. Je remarque les policiers devant la porte qui discute avec mon père. Mon corps convulse de douleur mais je la fais passer en second plan. Alors je cris :

-        Tout est ma faute. Je l'ai tué, je l'ai tué !

Mon père se tourne brusquement pour me faire face. Il s'excuse et entre dans ma chambre d'hôpital avant de fermer la porte derrière lui.

-       Stanislas ?! Tu te rends compte de ce que tu fais. Tu conduisais un véhicule qui ne t'appartient pas, sans permis, en ayant abusé de substance. C'est un homicide involontaire non de Dieu et tu as presque dix-huit ans. Alors s'il te plait, ne dis rien. Ne dis absolument rien. Je refuse que tu passes les dix prochaines années de ta vie derrière les barreaux.

Je me fige, les yeux écarquillés. Je le sais, tout ça je le sais. Mais je crois simplement que l'entendre à voix haute me fait le réaliser encore plus.

Je mérite pire que la prison, je mérite la mort.

-       Laissez-moi entrer ! hurle une voix derrière la porte.

Mon cœur se met à bombarder dans ma poitrine. Je ne peux pas, non, non, non.

La porte s'ouvre d'un coup et vient frapper contre le mur. Edward tente de s'avancer dans la pièce mais il est retenu par les deux policiers qui stationnent dans le couloir.

-       Laissez-le entrer, gronde mon père.

Je le dévisage. Il va me tuer. Mais je ne mérite que ça.

-       Je vais te tuer, hurle-t-il en s'avançant vers moi.

Je ne mérite que ça.

Mon père l'attrape juste avant qu'il ne parvienne à m'atteindre. Edward tente de se débattre mais mon père est trop fort. Ma mère pleure au désespoir à côté de moi. Lors d'une courte seconde, elle lève ses yeux si similaires aux miens. J'y vois une chose : la déception.

Je ferme les miens et tout au fond de moi je la sens, cette petite flamme, cette lueur de vie qui animait mes iris... elle disparait.

🌙

Perdre une meilleure amie d'enfance, c'est comme perdre une partie de son cœur. Sauf que Stan est responsable de cette perte. Deuil et culpabilité vont très mal ensemble...

J'espère que ce flashback vous aura aidé à comprendre le mal être de notre Stan, sa relation avec Edward et même avec ses parents. Le prochain chapitre continuera d'ajouter des informations supplémentaires sur cet incident mais on sera dans le présent et Stan se livrera enfin à Skyler (proud of him) ♡︎

Une assez grosse annonce arrivera dans les prochains jours sur mon insta (sûrement dimanche soir), je pense qu'elle fera plaisir à certains.
See you soon 👩🏻‍💻

insta: lea_nemezia

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