La vie d'un calice de kelokelo

By Bella54190

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Harry calice d'un Rogue vampire ? Vous n'y croyez pas ? Et pourtant ... Comme c'est marqué cette fanfiction n... More

Chapitre 1: La chute
Chapitre 2: Découverte
Chapitre 3: Revelatore Amore
Chapitre 4: Proposition inattendue
Chapitre 5: Calice
Chapitre 6: Intimité
Chapitre 7: Passion
Chapitre 8: Ombrage: Le retour
Chapitre 9: Ombrage: la sortie
Chapitre 10: 31 juillet
Chapitre 11: Shiskaa
Chapitre 12 : Sven et Mark
Chapitre 13 : Soumis ou combatif ?
Chapitre 14 : Les disours au Ministère
Chapitre 16 : Accepter ses actes
Chapitre 17 : M. Frinugand et Shiskaa
Chapitre 18 : Réception au manoir
Chapitre 19 : Ah ? Il faut aussi y dormir ?
Chapitre 20 : Qui est dominant ?
Chapitre 21 : Première Dispute
Chapitre 22 : L'autre calice
Chapitre 23 : Nouvelle école
Chapitre 24 : Retenue
Chapitre 25 : Défense avancée
Chapitre 26 : Quidditch et animagus
Chapitre 27 : Soumission
Chapitre 28 : Pourquoi moi ?
Chapitre 29 : Angoisse
Chapitre 30 : Délivrance
Chapitre 31 : La face cachée d'Ombrage
Chapitre 32 : Déception
Chapitre 33 : Où la passion dépasse la peur
Chapitre 34 : La fin de l'année scolaire
Chapitre 35 : Quel bel anniversaire
Chapitre 36 : Aurors
Ce n'est pas un chapitre
Chapitre 37 : La carrière commence
Chapitre 38 : Carolina
Chapitre 39 : Mariage
Chapitre 40 : Parrain Harry
Chapitre 41 :Magia videatur
Épilogue

Chapitre 15 : Je pars ou je reste ?

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By Bella54190

Fudge avait été obligé de se joindre aux applaudissements, mais le sourire était crispé. Harry n'avait qu'une envie : que tout cela cesse et qu'on l'oublie pour au moins une dizaine d'années. Une vingtaine ? Une centaine ?

Il fut donc extrêmement soulagé lorsque Dumbledore résuma son discours aux seules phrases :

- Après ce que Monsieur le Ministre et Harry viennent de dire, je ne vois plus qu'une chose à ajouter : nous sommes débarrassés d'une menace pesante, grâce aux divers sacrifice d'Harry, il ne tient qu'à nous, maintenant, par nos actes, à ce qu'aucune autre ne voit le jour.

Bon, ça y était ? Maintenant, il pouvait se carapater gentiment dans un coin sombre et attendre que l'heure tourne ? Oui, oui, ce ne serait pas très courageux, mais il avait tellement besoin de réfléchir enfin à ce qu'il avait fait.

Au fait qu'il était un meurtrier, ni plus ni moins.

Oui, celui qu'il avait tué était une ordure, oui le monde des sorciers ne s'en porterait que mieux, oui, oui, oui !

Mais il avait sciemment lancé le sortilège de mort sur lui. Sans compter les autres !

Pour se venger, pensait-il à ce moment là. Pas de belles pensées pour le monde sorcier, juste la pensée égoïste d'un adolescent qui croyait que son amour venait de périr sous ses yeux ...

Malheureusement, Fudge décida que non.

Il y eut d'abord une interminable séance de photographies pour les journalistes accrédités par le ministère.

Ensuite un défilé, plus interminable encore, de personnes hautes placées qui tenaient absolument à le féliciter en personne. Malgré sa peine, il fit ce qu'on attendait de lui : sourire, sourire, sourire encore, remercier, accepter les félicitations.

Il mystifia presque tout le monde par son apparente bonne humeur.

Sauf un groupe composé de Severus, Sven, Mark et Remus. Et un autre groupe composé des Weasley et d'Hermione.

Dans la litanie des patronymes, un nom retint son attention :

- Monsieur et Madame Torvik.

Tiens donc. Les parents de Mark.

Vêtus luxueusement, arborant un air conquérant pour monsieur, ils lui rappelaient furieusement les Malefoy quand il les avait vus à la coupe du monde de Quidditch. Il eut un petit sourire lorsqu'il s'aperçut que leurs regards ne pouvaient s'empêcher de dévier vers sa jugulaire. C'est la raison pour laquelle il ne put s'empêcher de dire ironiquement :

- Ne vous inquiétez pas pour moi. Je ne sens jamais les plaies que j'ai dans le cou ...

- Ne me parlez pas de cela, siffla en retour M. Torvik. Vous ne savez pas de quoi vous parlez !

- Je crois que si, répliqua fermement Harry. Puisque j'ai passé un week-end absolument délicieux chez Mark voici à peine quinze jours ...

- Je ne connais pas de Mark !

- C'est dommage pour vous ! C'est un hôte remarquable qui sait parfaitement prendre en compte toutes les, comment dire, petites particularités de ses invités ?

- Allons-nous en, je t'en prie, murmura Mme Torvik à son mari.

Harry remarqua alors qu'elle semblait au bord des larmes. Il les regarda partir, pensif. Une question lui vint alors à l'esprit : Mark avait été rejeté par toute sa famille, ou simplement par son père ? Qui avait dans ce cas imposé ce rejet au reste de la famille ?

Le défilé continua. Harry commençait sérieusement à s'agacer lorsque le signal du dîner fut donné. Il laissa Fudge le conduire à la table d'honneur, mais fit un bref tour d'horizon avant de s'asseoir.

Il constata d'abord que ces remerciements idiots lui avaient fait manquer l'apéritif, sur lequel il avait compté pour commencer à manger. Ensuite à sa table ne figuraient que des personnes du ministère, dont Ombrage par exemple, ou des grandes familles de sang-pur, dont les Malefoy, mère et fils, ou les Torvik. Et surtout, Severus n'était nulle part en vue. Il se tourna brutalement vers Fudge et demanda d'une voix sourde :

- Où est Severus Rogue ?

- A sa place, siffla en retour le ministre. Avec toutes les créatures préférées de Dumbledore ! Le loup-garou, le géant, l'autre vampire ...

- Suffit, siffla Harry qui sentait la colère monter en lui. Ainsi donc, vous ne supportez pas ces sorciers, monsieur le ministre ?

- Ce ne sont pas des sorciers ! Ce sont des créatures !

- Et comment faites-vous la différence entre un véritable sorcier, selon vos dires, et les autres ?

- Ils sont différents ! Soit ils se transforment de façon incontrôlable et dangereuse, ou encore ne s'alimentent pas normalement ! Toujours est-il, mon cher Harry, que tu n'as rien à faire avec ces gens. Ne t'inquiète pas, les meilleurs médicomages travaillent pour toi pour que tu puisses rompre cette union contre nature et ...

- Jamais ! Explosa Harry. Jamais je n'accepterai de me séparer de mon compagnon, martela-t-il. Et puisque vous ne supportez pas les créatures, comme vous dites, je vais vous faire le plaisir de me retirer de votre table ! Car je pense qu'en temps que calice, puisque j'adore me faire mordre par un vampire, je mérite autant qu'eux ce dénigrement !

- Mais enfin, Harry, tu n'as rien à voir avec eux ! Je te l'interdis, tu entends ?

- J'entends parfaitement, grinça Harry. Dans ce cas, monsieur le ministre, vous voudrez bien m'excuser de ne pas rester plus longtemps à cette cérémonie. Les séquelles du combat, vous comprenez ?

- Je te l'interdis ! Vociféra Fudge. Ta place est ici, et non la leur !

- Ah oui ? Eh bien c'est ce qu'on va voir !

Harry partit d'un pas rageur vers la sortie.

Non, non et non, il ne se laisserait pas plus manipuler ! Le monde sorcier devrait s'y faire ! Leur Sauveur était un heureux calice.

Il entendit du remue-ménage derrière lui, mais ne prit pas la peine de se retourner. Et l'expression de son visage dissuadait quiconque de se mettre en travers de son chemin.

Severus attendait l'explosion d'Harry depuis qu'il avait pris connaissance de la répartition des tables. S'il n'avait pas été aussi en colère en réponse à la rage d'Harry, il aurait pu presque rire de l'expression de son filleul qui avait assisté à tout l'échange. Harry avait fait fort par cette déclaration toute amoureuse. Drago était sans voix, bouche légèrement entrouverte, l'air de ne pas croire ce qu'il venait d'entendre.

Toujours était il que Fudge avait poussé le bouchon un peu loin. Mais peut-être était-ce voulu ? Pour qu'Harry craque ? Un signe de Dumbledore fit comprendre à Severus qu'il devait absolument le rattraper. Et lorsqu'il vit un masque de dureté tomber sur le visage de son mentor, il se permit un léger sourire sarcastique. Fudge allait passer un sale quart d'heure ! Il allongea le pas pour rattraper Harry juste avant qu'il ne sorte de la salle et posa sa main sur son épaule en ordonnant immédiatement :

- Harry, reste-là.

- Pas question, Sev ! Rétorqua Harry en se retournant vers lui. Ses yeux verts s'étaient assombris sous l'effet de la colère et lui rappelaient les jours sombres où il faisait preuve d'une légère partialité à son encontre ...

- Si, insista-t-il plus froidement. Dumbledore va ramener Fudge à la raison. Et il s'arrangera pour qu'on ne soit pas loin l'un de l'autre pendant le dîner.

- Et après ? Quelle humiliation a-t-il encore en réserve ? Combien de temps il va falloir que je dise oui à tout ce qu'il dit ? Combien de temps va-t-il tirer les lauriers de la défaite de Voldemort ? Alors qu'il n'a rien fait ! Combien de temps il va falloir que je me laisse humilier ?

- Tu es injuste là. Le ministère a toujours agit dès qu'ils avaient les renseignements !

- Parlons-en ! Dès qu'ils avaient les renseignements, tu as dit ! Mais ils étaient tellement incapables de les chercher eux-mêmes, qu'ils attendaient que Dumbledore et toi leur fournissiez ! Je suis certain de cela, Severus ! C'était tellement plus confortable pour lui de laisser le sale boulot aux autres ! Et accessoirement de me pourrir la vie encore un peu plus comme avec l'autre crapaud !

- Harry, tu ne changeras pas Fudge maintenant. Couard il était, couard il reste ! Maintenant, montre-toi un peu plus courageux que lui et affronte dignement cette fin de soirée ! S'il te plait, finit-il par ajouter.

- Pourquoi ? Quelle est la raison profonde qui fait que je dois le faire, Sev ?

Severus soupira longuement avant de répondre. Il s'était promis de ne jamais tenter de se dérober devant les questions d'Harry. De ne pas finasser ou de s'en tirer par une pirouette. Il dit donc d'une voix un peu lasse :

- Parce que de sa place, il est encore capable de te nuire, Harry. Il reste encore un an avant la prochaine élection. Il peut vraiment te mettre les bâtons dans les roues pour l'école des aurors.

- Et s'il est réélu ?

- Pas question ! Crois-moi, Dumbledore fera tout pour que cela n'arrive pas ! Et toi aussi !

- Moi ?

- Evidemment ! Ta parole sera très écoutée. Mais elle le sera d'autant plus si tu agis comme un adulte mature, et pas avec les sautes d'humeur d'un adolescent ! Harry, je n'y peux rien. Tu sais très bien que le monde sorcier réagira ainsi.

- Cette cérémonie est ... ridicule Severus. Non, pas ridicule. Grotesque. Affligeante. Ecœurante. Et je ...

- Je sais très bien qu'elle est en train de te faire seulement prendre conscience de certaines choses, coupa Severus en se rapprochant de lui, et on en discutera dès qu'on sera tous les deux. Mais il faut encore tenir quelques heures. Sinon, crois-moi, Fudge ne serait que trop heureux de t'obliger à passer un contrôle médical pour soi-disant s'assurer que tu es stable psychologiquement. Et il s'arrangerait pour que tes nerfs lâchent et ainsi te refuser la carrière que tu veux. Il veut t'évincer à tout prix, Harry. Maintenant que tu as sauvé le monde sorcier, tu es devenu plus qu'encombrant pour lui, même s'il est obligé de sauvegarder les apparences en faisant mine de te choyer. Maintenant, tu as deux solutions : ou tu fuis, tu lui laisses le champ libre et on repart à zéro dans un autre pays, mais pas en Europe, les ministres des autres pays suivent trop son avis. Ou tu décides de lui pourrir la vie, et là, il faut commencer par rester ce soir.

- Pourquoi il m'en veut tellement ?

- Parce que tu es un modèle pour le monde sorcier, Harry. Que tu le veuilles ou non ! Tu lui fais bien trop d'ombre à son goût !

- Et toi ?

- Quoi, moi ?

- Qu'est-ce que tu as envie de faire ? Rester ? Partir ?

- Tu sais très bien que je ne raffole pas plus que toi de cette cérémonie, mais ...

- Non, ce n'est pas de cela dont je parle, le coupa Harry. Qu'est-ce que tu veux ? Rester en Angleterre pour avoir à se battre contre Fudge ? Ou repartir de zéro ailleurs ?

- Harry, ce n'est pas le moment de discuter de cela ...

- Si justement, Sev, c'est le moment apparemment ! Puisque selon toi, soit je dois rester supporter Fudge dès maintenant et tenter de faire ma carrière d'auror, soit je dois choisir l'exil avant qu'il ne me l'impose de gré ou de force ! Ou qu'il tente de me séparer de toi, soit dit en passant ...

- Mais de quoi tu parles ? Murmura Severus un ton plus bas alors qu'un éclair de rage passait dans ses yeux.

- De ce que Fudge manigance tout simplement ! Il a eut le culot de me dire que des médicomages travaillaient pour moi pour que, selon ses termes, je puisse rompre cette union contre nature !

Severus prit une profonde inspiration et déclara entre ses dents serrées :

- Alors je vais te donner ma réponse : je préfère l'Angleterre, car je vais faire payer très cher à Fudge l'idée même qu'il veuille tenter de nous séparer ! Mais pour que tu aies au moins une fois le choix dans ta vie, je te laisse décider : ou tu pars et je te suis, ou tu retournes là-bas et Fudge peut commencer à trembler, crois-moi !

Harry pesa de longues secondes le pour et le contre.

Pour une fois, effectivement, il avait entièrement le choix dans sa vie.

Severus le traitait comme un adulte et le laissait maître de son choix, sachant qu'il devrait obligatoirement le suivre, ne serait-ce que pour survivre.

Il décida brusquement qu'il ne laisserait personne se mettre en travers de son rêve : devenir auror.

Un sourire malicieux commença à étirer ses lèvres.

- J'ai hâte de te voir vraiment enquiquiner quelqu'un, Sev ! Car j'imagine que ce que j'ai subi n'était que des amusements de bas étage pour toi ?

- C'était trop facile avec toi. Tu réagissais toujours de la même façon et trop rapidement ... Je reconnais qu'avec Fudge, cela va être une autre paire de manches, car de surcroît c'est lui qui est en position de force par sa fonction. Mais le jeu n'en sera que plus plaisant, ajouta Severus avec un sourire vicieux.

- Alors, ce n'est pas de tout ça, mais j'ai faim, moi ! Il me semble que j'ai quelqu'un à nourrir ce soir ...

C'est ainsi qu'ils revinrent l'air déterminé sous l'œil curieux de la totalité de l'assemblée. Celle-ci avait compris que le Survivant avait failli partir, profondément en colère, avant de discuter de façon véhémente avec son compagnon, puis sembler se mettre d'accord avec lui et revenir avec un air ...

Qui fit gémir Hermione intérieurement lorsqu'elle les vit. Lorsqu'Harry avait cet air là sur le visage, cela sentait les ennuis à plein nez ... Mais elle n'aurait jamais imaginé voir le même genre d'expression sur le visage de son ancien professeur !

Dumbledore, de son côté, faillit en perdre son flegme légendaire. Que mijotait donc Severus ? Certes, il avait ramené Harry à de meilleurs sentiments, mais cette expression ... qui lui rappelait tellement Sirius dans ses plus grands exploits ... Y aurait-il un maraudeur caché chez l'ancien directeur des Serpentards ? Et il ne put se retenir de pouffer lorsque Severus lui glissa discrètement « Je vais me payer Fudge ». Là, le ministre était sur une pente dangereuse ! Qu'il allait s'empresser de savonner pour mieux les aider encore. Ils méritaient de vivre heureux ensemble. Tout simplement. Et sans qu'un vulgaire ministre ne vienne leur chercher des noises ! Ceci dit, Fudge ministre, face à Severus qui n'avait plus beaucoup de droits ... Le match était un peu plus équilibré ... Mais Fudge face au couple ... Dumbledore se frotta les mains intérieurement : Fudge allait se faire laminer sans avoir le temps de comprendre comment.

Harry ne put s'empêcher un léger sourire de triomphe lorsqu'il vit qu'une place avait été faite à côté de lui à la table d'honneur. Lequel sourire ne fut nullement terni par la remarque à peine murmurée de Severus qui se tenait juste derrière lui :

- Ne pousse pas le bouchon trop loin et va t'asseoir. Mange et laisse-moi parler.

Loin de s'offusquer de s'entendre donner des ordres, Harry se détendit. Le match Fudge - Severus allait commencer sous son nez, et il allait pouvoir jouer les arbitres. Et apprendre la technique de Severus pour ensuite pouvoir s'y mettre à son tour.

Franchement, il n'y a rien d'humiliant à reconnaître qu'un serpentard de près de quarante ans manie mieux les mots qu'un gryffondor de dix-huit, non ? Harry tenait à sa carrière d'auror, tandis que Fudge ferait tout son possible pour s'éviter cela. D'autant plus que Severus avait rempli son dossier d'inscription à la même école et avait été accepté sans aucune difficulté ...

Il avait donc désormais Severus à sa gauche, une certaine Madame Owen à sa droite, et le ministre en face de lui, qui était encadré par Narcissa Malefoy et Mme Torvik. Bon, donc s'il en doutait encore, les Torvik avaient vraiment leurs entrées au ministère. Il remarqua également que si le filleul de Severus, qu'il n'arrivait décidément pas à appeler Drago, était à côté de sa mère, le mari de Mme Torvik était légèrement plus loin, face à Dumbledore. Les assiettes se remplirent quelques secondes plus tard, mais il ne put s'empêcher de grimacer en voyant la quantité dans son assiette : c'était encore les amuses-gueule de l'apéritif ou quoi ? Il esquissa malgré tout un sourire lorsque Mme Owen engagea la conversation sur un ton léger :

- D'après ce que j'ai lu sur les calices, j'espère que vous avez mangé avant de partir, car je crains que vous ne soyez pas vraiment gâté ce soir pour la nourriture.

Dans un grand effort de politesse, Harry répondit tout de même :

- Mais cette entrée est succulente !

- Et la quantité, M. Potter ?

Il croisa son regard pétillant d'amusement et ne put s'empêcher de lui adresser une grimace en retour.

Mme Owen se révéla très rapidement une convive très au goût d'Harry. Elle parlait beaucoup plus qu'elle ne mangeait, ce qui lui laissait largement le temps de se restaurer. Il fut bien interloqué à un moment lorsqu'elle pouffa en lui désignant son assiette alors qu'il était en train de lui expliquer que, non, les cours de Binns ne s'étaient pas améliorés depuis le temps qu'elle était allée à Poudlard. Mais il en comprit la raison en s'apercevant que son assiette était à nouveau presque entièrement remplie alors qu'il était sûr qu'il avait tout fini. En se tournant vers Severus, il croisa son regard rieur et sut d'où venait la nourriture. D'autant que Fudge était de plus en plus renfrogné. Et pour cause, car, non seulement Severus ne faisait pas mystère du fait qu'il nourrissait son calice, mais Harry ne daignait même pas lui adresser la parole et se concentrait exclusivement sur sa discussion avec Mme Owen.

Harry vit aussi du coin de l'œil que Severus discutait uniquement avec les Malefoy. Il ne restait donc au ministre que Mme Torvik avec qui converser. Laquelle semblait bien plus intéressée par tout ce que disait Harry que par le ministre lui-même.

- Pourquoi ai-je l'impression que vous avez un compagnon très attentionné à vos côtés, M. Potter ? Ce qui me semble toujours surréaliste au regard de ce que me raconte mon fils qui a eu M. Rogue comme professeur de potions pendant cinq ans, soit dit en passant.

- Votre fils a sûrement raison sur tout, et même plus concernant son attitude d'enseignant. Mais c'est vrai que l'attitude du compagnon n'a rien à voir avec celle du professeur. Donc j'en profite.

- Dans un autre registre, M. Potter, pensez-vous vraiment que vous allez apprendre beaucoup de choses à l'école des aurors ? Car après votre victoire sur Vous-Savez-Qui, on pourrait penser qu'on vous aurait donné votre diplôme d'auror directement, qu'en pensez-vous ?

- Avoir un diplôme pour avoir su lancer le sort de mort ? Lança Harry désabusé. Ce serait grotesque à mon avis au contraire. Je n'ai que mes aspics, et j'ai autant à apprendre que tous ceux qui vont intégrer l'école. Hormis Severus pour les potions, puisqu'il a déjà, malgré tout, toutes les connaissances requises dans cette matière, et ceci, pas une seule circulaire ne pourra lui enlever.

Il vit une lueur de satisfaction passer dans le regard de son interlocutrice, sans vraiment en connaître la raison.

Arrivé à la fin du dessert, et malgré tout ce qu'avait pu lui rajouter Severus sans aucune discrétion sous le regard torve de Fudge, Harry sentait qu'il n'avait pas suffisamment mangé. Malheureusement, il faudrait qu'il fasse avec !

Fudge le regarda alors droit dans les yeux et dit d'une voix grinçante :

- Cela va être à vous, Potter, d'ouvrir le bal. Il va sans dire que vous n'aurez pas le cœur d'offusquer le monde sorcier, n'est-ce pas ?

Ah ? Et qu'est-ce qu'il voulait dire par là ?

- Harry, dit Severus d'un ton doucereux, ce que le ministre veut te dire, ou plutôt ce qu'il veut t'interdire, c'est d'ouvrir le bal avec moi. Chéri.

Harry manque de pouffer de rire en voyant l'expression de Fudge : scandalisée par l'expression employée, tout autant que renfrognée d'avoir été percé à jour. Le ministre grinça rapidement cependant :

- Rogue, je me contente de rappeler à Potter les bases de la politesse sorcière. Un homme se doit d'ouvrir le bal avec une femme !

Harry se tourna délibérément vers Severus avec un petit sourire charmeur et dit malicieusement :

- Je n'attendais pas autant d'explications de ta part. Mon amour. Je m'en vais donc chercher ma cavalière.

Il croisa le regard rieur de Dumbledore, qui avait entendu tout l'échange, ainsi que le regard légèrement dégoûté et agacé de Drago Malefoy. Il ne put résister à la tentation et lança :

- Ne t'inquiètes pas, Drago. Je te promets de faire tous mes efforts pour que Severus ne tombe pas dans un romantisme exacerbé ! Mais tu sais aussi sûrement combien il peut être plus têtu que moi !

Severus jeta un coup d'œil significatif à Drago : Harry avait marqué un point, et de façon tout à fait serpentarde.

Puisqu'il ne pouvait danser avec Severus, il ne lui restait qu'une solution logique. Il se dirigea donc vers la table où se trouvaient réunis ses anciens camarades, ainsi que la famille Weasley. Il arriva derrière Hermione avec un large sourire, se pencha vers elle et lui chuchota à l'oreille :

- Tu m'aides à mettre Fudge un peu plus en colère ?

- Harry ! Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

- Je te demande si tu veux bien ouvrir le bal avec moi pour faire enrager Fudge et une partie des dames de sang plus pur que pur qui sont à ma table et qui espéraient bien être celle qui ouvrirait le bal avec le Sauveur du monde sorcier !

- Mais ... et Severus ? Ce n'est pas plutôt avec lui que ...

- Interdiction de Fudge. Pour ne pas choquer la bonne société sorcière, je me dois d'ouvrir le bal avec une femme !

- Je serai donc ton second choix ? Le taquina Hermione en prenant sa main avec un sourire.

- Tu es mon premier choix féminin, rétorqua Harry avec bonne humeur en se dirigeant vers la piste de dans qui était apparue.

- Tu as appris à danser depuis le tournoi des Trois Sorciers ?

- Oui, Mark m'a appris lorsque nous sommes allés chez eux.

- Mark ? Interrogea Hermione alors que les premières notes d'une valse retentissaient ce qui provoqua une grimace d'Harry. Mark lui avait bien apprit à valser, mais il s'était révélé sans aucune contestation possible bien plus doué pour suivre que pour conduire. Il restait raide en conduisant, tandis qu'il était totalement détendu en suivant.

Après quelques pas cependant, il parvint à se détendre suffisamment pour expliquer enfin à Hermione plus précisément qui était Mark. Et à la fin de la valse, il refusa catégoriquement de lâcher sa cavalière pour en changer :

- Allez, Hermione ! Tu ne peux pas me refuser cela ! Elles sont toutes prêtes à se jeter sur ma main dès que je vais te lâcher !

- Où est passé le Harry téméraire que je connais ?

- Pas loin, puisque je suis encore là, grommela Harry en réponse. J'étais vraiment à deux doigts de partir.

- Pourquoi ?

- Parce que Fudge avait une fois de plus traité Sev de créature. Et qu'il nous avait au départ séparé pour le dîner. Mais maintenant, je ne m'en fais pas, Sev va lui faire largement regretter cela, et plus qu'une fois, crois-moi !

- Lui ? S'impliquer juste pour ça ?

- Il s'est décidé lorsque je lui ai dit que Fudge et ses médicomages travaillaient pour nous séparer.

- Non ? Il oserait essayer ? Mais ce serait criminel ! Le vampire ne peut pas se passer de son calice une fois le lien fait !

- Je crois que Fudge se ficherait totalement de ce qui pourrait arriver à Severus. Il ne peut pas supporter que je sois lié à un vampire, mais d'un autre côté, dès qu'il peut me rabaisser, il le fait ! Je n'y comprends rien Hermione !

- C'est pourtant simple Harry ! Fudge ne peut pas te dénigrer officiellement, il y perdrait son poste de ministre, mais il a peur de l'ascendant que tu as sur la société sorcière !

- Et dire que je croyais que je pourrais avoir une petite vie tranquille après avoir tué l'autre fou ...

- Tu as une certaine chance, répondit Hermione doucement, d'ici une centaine d'années tu auras la paix ...

- Oui, mais sans vous, Hermione ...

- C'est sûrement pour cela que Severus tient à ce que tu deviennes ami avec un autre calice. Au moins, vous resterez deux ...

Néanmoins à la fin de la troisième danse, il dû lâcher à regret Hermione, et un nouveau calvaire commença pour lui : toute la gente féminine invitée tenait à être vue en train de danser avec lui. A une heure du matin, après avoir dansé sans discontinuer pendant deux heures, il était éreinté lorsqu'il se retrouva à danser avec Narcissa Malefoy. Après quelques secondes de danse en silence, ce dont Harry la remercia silencieusement car il était saoulé de paroles, elle finit par dire :

- Quand donc finirez-vous par venir nous voir au manoir, M. Potter ? Drago a besoin de son parrain, d'autant plus depuis que son père est en prison.

- Je ... euh ... Mais ...

- Lucius est en prison et il le mérite, ajouta-t-elle tranquillement. Je vous dois des remerciements au passage : vous m'en avez débarrassé d'abord, avant de me débarrasser de l'asservissement auquel il m'avait contraint. Surpris ?

- Je ... Oui, bafouilla lamentablement Harry.

- Je ne suis pas ma sœur, M. Potter. Bellatrix est très ... extrémiste. Je ne le suis pas. Ma plus grande erreur est de ne pas avoir eu le courage de mon cousin à mon entrée à Poudlard.

- Votre ... cousin ?

- Sirius Black. Dont vous soutenez avec raison l'innocence d'ailleurs ! Que se passe-t-il, M. Potter, aurai-je réussi à vous réduire au silence ?

- Je crois qu'il n'y a plus qu'une personne ici capable de vraiment me réduire au silence, répondit lentement Harry. Mais je peux dire honnêtement que vos paroles me donnent à réfléchir ...

- Tous les Malefoy ne sont pas identiques, M. Potter ...

- Jusqu'à présent, je n'avais pas vraiment remarqué de différence, répliqua Harry assez froidement.

- C'est pour la voir que je serai heureuse que vous veniez dîner avec Severus samedi prochain ...

Dîner au Manoir Malefoy ? Quel cauchemar pensa immédiatement Harry. Il se força néanmoins à répondre :

- Il faudra que je demande à Severus si nous n'avons rien de prévu ...

- C'est déjà fait, M. Potter, et Severus m'a indiqué qu'il verrait cela avec vous ...

- Alors ... euh ... j'imagine que nous vous enverrons notre réponse par hibou ?

Narcissa Malefoy acquiesça d'un sourire assez condescendant selon les critères d'Harry alors que la danse se terminait.

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