La vie d'un calice de kelokelo

By Bella54190

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Harry calice d'un Rogue vampire ? Vous n'y croyez pas ? Et pourtant ... Comme c'est marqué cette fanfiction n... More

Chapitre 1: La chute
Chapitre 2: Découverte
Chapitre 3: Revelatore Amore
Chapitre 4: Proposition inattendue
Chapitre 5: Calice
Chapitre 6: Intimité
Chapitre 7: Passion
Chapitre 8: Ombrage: Le retour
Chapitre 9: Ombrage: la sortie
Chapitre 10: 31 juillet
Chapitre 11: Shiskaa
Chapitre 12 : Sven et Mark
Chapitre 13 : Soumis ou combatif ?
Chapitre 15 : Je pars ou je reste ?
Chapitre 16 : Accepter ses actes
Chapitre 17 : M. Frinugand et Shiskaa
Chapitre 18 : Réception au manoir
Chapitre 19 : Ah ? Il faut aussi y dormir ?
Chapitre 20 : Qui est dominant ?
Chapitre 21 : Première Dispute
Chapitre 22 : L'autre calice
Chapitre 23 : Nouvelle école
Chapitre 24 : Retenue
Chapitre 25 : Défense avancée
Chapitre 26 : Quidditch et animagus
Chapitre 27 : Soumission
Chapitre 28 : Pourquoi moi ?
Chapitre 29 : Angoisse
Chapitre 30 : Délivrance
Chapitre 31 : La face cachée d'Ombrage
Chapitre 32 : Déception
Chapitre 33 : Où la passion dépasse la peur
Chapitre 34 : La fin de l'année scolaire
Chapitre 35 : Quel bel anniversaire
Chapitre 36 : Aurors
Ce n'est pas un chapitre
Chapitre 37 : La carrière commence
Chapitre 38 : Carolina
Chapitre 39 : Mariage
Chapitre 40 : Parrain Harry
Chapitre 41 :Magia videatur
Épilogue

Chapitre 14 : Les disours au Ministère

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By Bella54190

Lorsqu'il vit les flashs des appareils photos sorcier crépiter, le sourire d'Harry s'effaça. Il avait déjà envie de transplaner dans le sens inverse. Les journalistes avaient crié son nom, de sorte qu'il vit Kingsley Shacklebolt se frayer rapidement un chemin vers eux. Parvenu à leur hauteur, il dit simplement :

- Venez avec moi. Je vais vous indiquer vos places.

Severus fit signe à Harry de passer devant lui, juste derrière Kingsley. Et il soupira intérieurement de soulagement lorsque les journalistes furent forcés de rester à l'entrée tandis que Kinglsey avançait rapidement dans les couloirs.

- Shacklebolt, demanda Severus, vous pouvez nous en dire plus sur ce que Fudge a mijoté ?

- Je sais juste qu'il va tout faire pour que vous soyez séparés le plus possible l'un de l'autre. Il veut un maximum de photos avec uniquement Harry et lui. Et franchement, s'il avait pu se dispenser de vous inviter, Rogue, il ne s'en serait pas privé selon Scrimgeour !

- Qu'est-ce qui l'a fait changer d'avis ?

- Il a dû accepter que l'ensemble de l'Ordre du Phénix soit là. Mais pour autant, la soirée ne sera pas une partie de plaisir pour vous.

A la grande surprise de l'auror, ce fut Harry qui répondit d'une voix acide :

- Qu'il fasse cela, et moi c'est la sienne de soirée que je vais ruiner !

- Harry ...

- Non, Sev ! Je sais très bien que vous ne m'avez jamais dit grand chose pour mon bien selon vous, mais n'oublie pas une chose : Voldemort n'a pas cessé de me bombarder de toutes ses ... distractions. Dont tu as fait parfois partie. Et donc je suis parfaitement en mesure d'imaginer ce que tu as subi pour maintenir ta couverture d'espion.

Harry repassa volontairement dans sa tête certaines images précises. Qui, au regard de sa nouvelle relation avec Severus, lui firent beaucoup de peine.

- C'est un coup bas ça, Harry, grinça Severus en se rapprochant instinctivement de lui.

- C'est la vérité. Et je ne laisserai personne minimiser ton rôle dans notre victoire. Dumbledore connaissait la date de l'attaque grâce à toi. Et il a pu préparer Poudlard à cette attaque. Et je sais pertinemment que les seuls élèves qui n'étaient pas bouclés dans leur dortoir ce soir là, étaient Ron, Hermione et moi. Et Mark m'a fait part de ma protection rapprochée ce soir là. Je continue ?

- Inutile de ressasser cela !

- Je ne le ressasserai pas. Tant que Fudge ne poussera pas le bouchon trop loin te concernant !

Kingsley les regardait d'un air amusé. Il finit par dire :

- Derrière la prochaine porte, c'est la fosse aux lions. Ou aux serpents, selon votre préférence ! Ou votre dégoût !

- Alors, allons-y, décréta Harry d'un ton décidé. Plus vite cette horreur commencera, plus tôt elle terminera.

Le bruissement des conversations lui parvint dès que Kingsley ouvrit la porte. Harry décida de fixer un point sur la nuque de l'auror. Il n'allait pas regarder ses chaussures comme un gamin de douze ans, mais ne voulait non plus croiser aucun regard. Après quelques mètres à sa suite, il entendit que les conversations s'amenuisaient et sentit les regards posés sur lui.

Ils remontaient à grands pas la salle qui lui parût interminable.

A un moment Kingsley s'arrêta et Harry vit clairement une lueur d'excuse dans son regard, tandis qu'il faisait un signe à Severus qui était derrière lui.

Parfait.

Evidemment, Fudge les séparait dès le départ. Il jeta un bref coup d'œil à Severus. Un peu paniqué le coup d'œil ? Bon, oui, peut-être. Il fut surpris de le voir se pencher et siffler à son oreille :

- Quelques heures tout au plus Harry. Ensuite, il y aura juste nous deux Square Grimmaurd. Promis.

Harry hocha simplement la tête. En jetant un œil autour de lui, il croisa le regard moqueur de Drago Malefoy qui était assis à côté de la future chaise de Severus. Il ne put s'empêcher de dire à voix haute :

- Je vois que je te laisse en de bonnes mains Severus ! Viens me retrouver quand je pourrai ...

Le ton était devenu condescendant sur la fin, et il planta là un Severus sidéré. Ses paroles et son expression étaient en totale contradiction avec ses sentiments profonds. Harry détestait chaque seconde qu'il vivait depuis qu'il était entré dans le ministère, cependant personne à part lui ne pouvait désormais s'en douter.

Le Survivant était là. Harry n'était plus accessible, excepté pour lui à travers leur lien.

Arrivé près de l'estrade, sur laquelle se trouvait uniquement deux chaises et un pupitre, Harry prit le temps de regarder qui était au premier rang, après avoir remarqué que Kingsley l'enjoignait de monter les quelques marches. Il sourit chaleureusement en croisant le regard pétillant de Dumbledore qu'il s'empressa d'aller saluer :

- Alors, Harry, tu t'habitues à la vie au Square Grimmaurd avec Severus ?

- Oh oui ! Surtout depuis que Severus nous a débarrassé de Mme Black !

- Ah oui ? Il a enfin réussi ? Il a du y mettre une bonne dose de magie noire, j'imagine ?

- Je ne sais pas, pouffa Harry, mais il a eu en même temps le tableau et le mur !

- Parfait, Harry, parfait ! Mais je crois que notre ami Kingsley t'attend. Une fois que tu seras là-haut, notre ministre pourra faire son entrée !

Ah oui ? Pensa Harry en croisant le regard pétillant de son ancien directeur. Fudge attendait donc qu'il soit installé pour faire son entrée triomphale ? Il entendit un « sale gosse » bien senti résonner dans sa tête qu'il imaginait bien prononcé par Severus, alors qu'il laissait dériver son regard vers la suite du premier rang.

Tout d'abord, il salua l'ensemble des professeurs de Poudlard : c'est être respectueux, ça, non ?

Ensuite, les membres de l'ordre un à un : après tout, ils l'avaient bien souvent protégé, non ? Parmi ceux qu'il connaissait se trouvaient, entre autres, Remus, Tonks, Bill et Charlie Weasley. Lorsqu'il croisa le regard questionneur de Mark, il ne put s'empêcher de lui souffler rapidement :

- Il paraît que Fudge attend pour entrer que je sois perché là-haut sur la chaise ...

- Mmm, j'espère que tu as encore beaucoup de monde à saluer alors ...

- Misère, soupira Sven qui avait compris. Severus a raison, heureusement que vous n'étiez pas ensemble à Poudlard pour faire vos études, je crois que Rusard aurait donné sa démission !

Harry avait un sourire jusqu'aux oreilles lorsqu'il arriva auprès de ses anciens camarades de classe.

- Harry, qu'est-ce que tu es encore en train de faire ?

- Je dis bonjour à tout le monde, Hermione, protesta Harry avec un léger rire perceptible dans la voix. C'est poli, non ?

- Très poli, Harry. Sauf que tu es en train de faire attendre le ministre là ?

- Ah ? Et ... tu crois que je fais cela volontairement ?

- Mais Harry, Ron t'a envoyé le programme, non ?

- Le programme ? Ah non, il m'a juste dit qu'il y avait des discours, et que je devrai en faire un ...

- Ron !

- Quoi ? J'ai oublié, c'est tout, bougonna Ron.

- Et de toute façon, décréta Harry, c'était au ministre de me l'envoyer ! Il ne m'a rien envoyé, je ne sais rien, maintenant, il patiente, c'est tout !

Lorsqu'il parvint à la hauteur de Seamus, Dean et Neville, ceux-ci le regardèrent d'un drôle d'air :

- Là, tu as des explications à nous fournir, Harry, grommela Seamus. Parce qu'aux dernières nouvelles, tu détestais Rogue autant que nous, voire même plus !

- Je n'ai rien dit cette année, rectifia Harry. Mais je peux te dire qu'au moment où j'ai finalement réussi à m'avouer la vérité, et cela m'a pris un certain nombre de mois, j'étais encore plus mal qu'avant !

- C'était pour ça ta grosse déprime après la mort de Tu-Sais-Qui ? Demanda Neville timidement.

- Oui, Neville. C'était pour ça. Je n'imaginais pas qu'il pourrait poser ses yeux de cette façon là sur moi ...

- Et après ?

Harry prit le temps d'expliquer à ses camarades ce qui s'était passé. Et ce malgré les murmures qui enflaient dans la salle. Malgré Kingsley qui vint plusieurs fois le tirer par la manche. De plus en plus amusé d'ailleurs ...

Severus, de son côté, attendait patiemment sans parler. Au bout de longues minutes, il entendit, amusé, Drago siffler à son côté :

- Toujours pareil, Potter. Il se croit toujours le centre du monde. Il croit vraiment qu'on a que ça à faire ?

- Harry.

- Quoi ?

- Appelles-le Harry en ma présence Drago.

- Mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête Severus pour le choisir, lui entre tous ?

Severus eut un léger sourire en coin que Drago lui avait très rarement vu.

- C'est un compagnon parfait pour moi. Sur tous les plans. Ne l'oublie jamais !

- Et qu'est-ce qu'il fiche ton maudit calice actuellement ? Il sait qu'on n'attend plus qu'il monte sur l'estrade pour que cette cérémonie commence !

- Non, il ne le sait pas. Du moins pas officiellement. Fudge ne lui a strictement rien dit sur cette soirée, Drago, et Harry va se venger à sa façon. Je pense que ça va lui coûter très cher nerveusement.

- A qui ? Au ministre ?

- Bien sûr, à Fudge ! Harry s'amuse comme un petit fou actuellement !

- Tu veux rire, là ?

- Pas du tout.

Enfin, une demi-heure après avoir quitté Severus, Harry consentit finalement à aller s'asseoir sur la chaise désignée par Kinglsey, avec un petit sourire goguenard accroché aux lèvres.

- Tu t'es bien amusé ? souffla Kingsley.

- Assez, oui. Si tu as des tuyaux pour moi, n'hésites pas. Je vais le faire tourner bourrique ce soir ...

- Il a prévu que tu parles juste après t'avoir remis ta médaille. Si cela peut te donner des idées ... Mais ne pousse pas le bouchon trop loin non plus si tu veux mon avis ...

Le sourire d'Harry s'élargit encore un peu plus.

Severus était partagé entre exaspération et rire, contaminé par l'amusement ouvert qu'il sentait chez Harry.

Mark avait un sourire qui lui barrait le visage. Et Sven, l'air résigné de quelqu'un qui s'attend à tout, mais surtout au pire.

Enfin, la porte s'ouvrit sur le côté de l'estrade laissant passer le ministre de la magie.

Très rouge, le ministre, pensa immédiatement Harry. Colère ? Fureur plutôt !

Il se leva respectueusement comme l'ensemble de l'assemblée. Et sa petite voix serpentarde lui suggéra quelque chose qui étira encore son sourire. Il se dirigea prestement vers le ministre qui le foudroyait du regard et lui dit chaleureusement d'une voix assez forte pour être entendu par une partie de l'assemblée :

- Monsieur le ministre ! Comme c'est aimable à vous de m'avoir laissé le temps de saluer tous mes amis ! Je vous en remercie beaucoup ! Mais maintenant, je vous en prie, n'hésitez pas à commencer cette merveilleuse cérémonie, dont je suis sûr que vous avez réglé personnellement tous les moindres détails !

Severus était assez près pour entendre la tirade. Il vit du coin de l'œil son filleul bouche bée. Enfin, pour autant qu'un Malefoy se laisse aller à être bouche bée en public.

Lui-même était assez surpris de cette attitude. Y aurait-il un côté serpentard caché chez Harry ? Il faudrait absolument qu'il creuse cela ...

Harry, de son côté, était au comble de l'amusement. Ses paroles avaient pris Fudge totalement au dépourvu et devant le public, il ne pouvait se permettre la moindre erreur. Il finit par reprendre contenance et déclara assez pompeusement :

- Mais c'est bien normal mon garçon, c'est bien normal !

Harry s'assit donc après avoir jeté un regard vers Severus qui le contemplait d'un air amusé. Son regard glissa sur Ron et Hermione : autant le premier avait un large sourire, autant la seconde paraissait tendue. Comme si elle savait qu'Harry allait se livrer à d'autres pitreries.

Fudge se mit devant le pupitre, s'éclaircit la gorge avant de lancer un :

- Sonorus ! Mes chers amis, j'ai l'immense plaisir de vous voir tous réunis aujourd'hui pour célébrer notre victoire sur le Mal.

Ah ah ? Pensa Harry. Et que met-il vraiment sous le "nous" ?

- Après un long combat mené par les aurors ainsi que l'Ordre du Phénix, Harry Potter a finalement tué le Mage Noir.

Tiens ! Sa voix s'était légèrement assourdie lorsqu'il avait prononcé le nom de l'Ordre, non ? C'était un effet de son imagination ?

- Loin de vouloir minimiser le rôle d'Harry dans ce combat, je voudrai tout de même rappeler toutes les actions, menées dans le plus grand secret, du Ministère qui ont permis ce magnifique résultat.

C'était parti ! Fudge tirait la gloire à lui !

A partir de cet instant, Harry décrocha à moitié du discours. A quoi bon écouter toutes les inepties concernant l'habileté des services du ministère à prévoir les attaques de Voldemort ? Fudge avait dû être prévenu très souvent par Dumbledore, qui tenait lui-même ses informations de Severus ! Il devint à nouveau attentif lorsque Fudge finit par reprendre en se tournant vers lui :

- C'est la raison pour laquelle, mon cher Harry, je suis heureux de pouvoir te remettre ce soir l'Ordre de Merlin Première Classe !

Et ? Qu'est-ce qu'il était censé faire ? Il entendit quelques murmures dans la salle et vit soudain Hermione qui lui faisait des signes désespérés.

Ah ? Se lever peut-être ? Il finit par le faire lentement.

Franchement ! Recevoir une médaille pour avoir tué ! Ce fut seulement à cet instant qu'il prit réellement conscience de la mort tangible de Voldemort. Et de ce qu'il avait fait avant.

Auparavant, il avait été trop pris par son désespoir, ses aspics, puis son union avec Severus pour y réfléchir.

Maintenant, tout revenait tel un boomerang moldu.

Il avait tué, et on le félicitait pour cela. Il allait recevoir la plus haute distinction du monde sorcier pour avoir commis un meurtre.

Plusieurs même. Car il se souvenait maintenant de la salve d'avada qui étaient partis de sa baguette au moment où il avait vu Severus tomber.

Il n'eut même pas conscience que Fudge lui épinglait sa médaille sur le revers de sa cape.

Il voulait Severus. Ses bras. Sa chaleur. Sa compréhension. Lui savait forcément ce que l'on ressent lorsqu'on réalise qu'on a donné la mort.

Et en même temps, il ne voulait pas l'embarrasser en lui demandant une étreinte devant l'ensemble du ministère ...

Severus était crispé sur sa chaise.

Harry avait besoin de lui. Il était animé par deux sentiments contradictoires qui répondaient aux besoins exprimés par Harry : aller le réconforter sans se soucier de l'assemblée, et rester assis, en attendant que la crise passe.

Il n'avait pas la moindre idée des pensées qui venaient de traverser son calice, mais savait qu'il exigerait des éclaircissements dès qu'ils seraient seuls.

Finalement, les traits du visage d'Harry se durcirent brusquement tandis que Fudge épinglait sa médaille. Severus pouvait rester assis et contempler l'arrogance du Survivant qui refusait tout net de prononcer le moindre mot alors que Fudge s'entêtait à le lui demander.

Harry tentait de reléguer au fond de lui ces pensées noires. Tout d'abord, il ne tenait pas à passer pour un pleurnichard, surtout devant le ministre et certainement devant ceux qui allaient le former à son métier d'auror. Ensuite, il tenait à ce que Severus ne soit pas obligé de venir le voir maintenant. Ce dernier n'avait déjà pas voulu lui offrir un simple bijou en public, alors le réconforter dans cette grande salle ! Cela se révèlerait sûrement un calvaire pour lui ! Il faudrait qu'il tienne jusqu'à son retour au Square Grimmaurd !

Il refusait cependant de commencer un quelconque discours dans l'état où il était, quelles que soient les insistances de Fudge ! Il fut soulagé lorsqu'il aperçut la robe de Dumbledore dans son champ de vision.

- Monsieur le ministre, dit-il sur un ton grave. Notre jeune Harry n'est visiblement pas en état de faire maintenant son discours, donc, peut-être pourriez-vous continuer la cérémonie ? Et sans doute qu'Harry pourra, plus tard dans la soirée, dire quelques mots à l'assemblée ?

- Mais enfin Dumbledore, les gens sont venus pour l'entendre !

- Les gens sont venus pour célébrer la victoire, Fudge ! Ils vont le faire ! Qu'Harry fasse un discours ou non ! Ils peuvent le voir, je suis sûr qu'il pourra ensuite discuter avec un certain nombre d'entre eux, ne vous inquiétez pas, ils seront satisfaits ! Maintenant, je ne peux pas imaginer que vous ne soyez pas conscient que si vous le poussez trop dans ses retranchements, ce n'est pas à lui que vous aurez à faire, mais à son compagnon ?

- Jamais je ne me laisserai menacer par une créature comme celle-ci ! Déclara Fudge méprisant.

Cette phrase manqua de faire exploser Harry, bien qu'elle eut le mérite de reléguer ses idées noires à l'arrière-plan.. Il se leva brusquement et fixa Fudge droit dans les yeux, en crachant entre ses dents :

- Cette créature comme vous dites, siffla-t-il, m'a sauvé la vie à plusieurs reprises, Fudge ! Ce qui est loin d'être votre cas ! Sans lui, jamais le professeur Dumbledore n'aurait pu préparer le soir de la bataille ! Tout le monde aurait été pris au dépourvu ! Il y aurait eu des dizaines de morts et de blessés parmi les élèves ! Vous croyez que les parents qui sont ici vous auraient remercié pour cela ? Maintenant, si vous insistez tant pour que je fasse un discours, d'accord ! Je vais vous en faire un ! Et maintenant ! Vous pouvez aller vous asseoir pour l'écouter !

- Non, non, commença Fudge, qui était devenu rouge de colère autant que d'inquiétude, avant d'être violemment coupé par Harry.

- Ne vous inquiétez pas, je vais le suivre à la lettre le déroulement de votre cérémonie ! Donc maintenant, si c'est l'heure de mon discours, vous vous asseyez et vous m'écoutez !

Il se dirigea d'un pas rageur vers le pupitre, et Severus dut retenir un gémissement. Oui, lui, terreur des élèves de Poudlard et des cachots, était à deux doigts de gémir à l'idée d'un Harry allant faire un discours dans cet état là. Sans compter qu'il fallait qu'il s'accroche à deux mains à son siège pour ne pas bondir sur ce maudit ministre qui l'avait mis dans cette colère !

- En colère ton cher et tendre, parrain, non ?

- Drago. Ferme-la.

Son filleul lui jeta un regard légèrement inquiet. C'était la première fois qu'il utilisait ce ton si coupant et glacial envers lui. Sans même parler du langage employé. Même deux ans auparavant, lorsqu'il lui avait clairement signifié, après l'emprisonnement de son père à Azkaban, ce qu'il appelait encore « son idiotie de brigade d'Ombrage », il ne l'avait pas utilisé.

Harry prit le temps de chercher Severus du regard dans la salle alors qu'on aurait pu entendre une mouche voler. Cela permit à sa colère de redescendre lentement. Ce n'est qu'une fois qu'il le trouva et qu'il se noya quelques secondes dans ses yeux noirs qu'il commença lentement :

- Lorsque j'ai réfléchi à ce que je pourrai vous dire ce soir, j'ai d'abord pensé à vous rappeler les absents. Ceux qui ne sont pas là ce soir avec nous parce qu'ils ont péri sous la baguette de Voldemort. Vous êtes sûrement nombreux à regretter amèrement la présence d'un parent, d'un ami. Parmi ceux là, je pense avoir quelque part la chance de n'en avoir connu que deux. Cedric Diggory et Sirius Black. Et avant que quiconque ici ne s'insurge de me voir honorer la mort de Sirius Black, je voudrai simplement vous informer que je l'ai connu voilà quatre ans. Il s'est échappé d'Azkaban non pas pour me tuer, mais pour me protéger. Ce qu'il a fait au maximum de ses capacités pendant les deux ans qui ont suivi. Et c'est en voulant me protéger qu'il est mort. Et mon opinion sur lui ne changera pas. C'était mon parrain, et il le restera.

Après quelques secondes de pause, Harry reprit lentement :

- Cedric est mort alors qu'il pensait avoir fait le plus dur : gagner la coupe du Tournoi des Trois Sorciers. Nous avions décidé de la saisir ensemble, car nous nous étions aidés dans le labyrinthe. Il est mort sans avoir l'ombre d'une chance de se défendre, assassiné par Peter Pettigrew. Oui, j'ai bien dit Peter Pettigrew.

Les murmures avaient commencé à enfler dans la salle.

- Celui-là même qui a conduit Voldemort à la maison de mes parents un certain soir d'octobre voilà bientôt dix-sept ans. J'espère que l'innocence de Sirius Black sera très bientôt reconnue et sa mémoire réhabilitée. Cela ne remplacera pas ses douze ans passés à Azkaban, ni le fait qu'il n'ait pas pu m'élever. Cela s'appellera simplement la justice. Quelque chose dont vont êtes particulièrement friand il me semble monsieur le ministre ? Je sais donc que je peux remettre en toute confiance ce dossier entre vos mains ...

Là, c'est osé, pensa Severus. Mais habilement joué : Fudge allait être en mauvaise posture ! Il allait devoir s'emparer vraiment du dossier, et cela faisait longtemps que Severus avait rapporté les preuves de la vie de Pettigrew à Dumbledore ... Il n'aimait pas plus Black pour autant, mais devait bien reconnaître qu'il n'était pas le traître qui avait livré les parents d'Harry au Seigneur des Ténèbres.

- Après ces souvenirs, reprit Harry, je veux bien sûr m'associer à monsieur le ministre dans ses remerciements aux efforts fournis par le ministère et l'Ordre du Phénix. Sans eux, je n'aurai pas pu me trouver devant Voldemort pour le combattre. Surtout sans la garde rapprochée que l'on m'avait fournie au soir de la bataille. J'ai cependant quelques personnes à remercier en particulier. Tout d'abord, professeur Dumbledore, merci de m'avoir permis une scolarité aussi normale que possible à Poudlard, et surtout merci pour votre soutien inconditionnel pendant toutes ces années. Ensuite, Ron et Hermione. Malgré tous les obstacles sur notre route, nous avons toujours réussi à maintenir notre amitié, et elle s'est révélée précieuse en bien des circonstances. Vous avez risqué votre vie depuis la première année pour moi, parfois en vous sacrifiant pour que je puisse aller plus loin. Vous avez toujours été dans l'ombre, et ce n'était pas une position facile. Vous ne m'en avez cependant jamais tenu rigueur, m'aidant de votre mieux. Merci pour votre soutien sans faille.

Il prit ensuite une longue inspiration avant de reprendre :

- Pour finir, et bien que je sache que cela ne va pas te plaire Severus, c'est à toi que je veux m'adresser.

Maudit soit-il ! Pesta Severus en son for intérieur. Ne pouvait-il se contenter de s'arrêter après Ron et Hermione ?

- C'est un secret de Polichinelle de dire que les sept ans que j'ai passé à tenter d'apprendre les potions avec toi furent un vrai cauchemar pour moi. Mais au delà de cela, tu fus aussi de ceux qui m'ont sauvé la vie toutes les années ou presque. Tout en me traitant comme un simple adolescent et non comme le Survivant. Et cela, aujourd'hui, je peux te dire que je t'en remercie. Maintenant, tu sais comme moi que beaucoup se posent la question, malgré tout, sur la raison qui a fait que j'ai accepté d'être ton calice. Cette raison, je n'ai pas honte de la dire à haute voix : je le suis devenu par amour pour toi. Ce même amour qui m'a permis de puiser les ressources nécessaires pour défaire Voldemort. C'est cela, et uniquement cela, qui nous permet à tous d'être ici ce soir. Pour terminer, je n'ajouterai que deux choses : tout d'abord je trouve dommage que notre monde en soit réduit à décorer ses citoyens parce qu'ils ont commis un meurtre. Ensuite, nous avons tous combattu avec force les idéaux de Voldemort qui voulait faire une différence entre les sorciers de Sang-pur et les autres, je pense que le temps de la réflexion est de mise avant d'envisager toute mesure qui vise à rejeter une partie de la population sorcière, sous peine de voir émerger un nouveau mage noir ...

Harry tourna les talons sans rien ajouter pour aller s'asseoir. Le silence était palpable, comme si l'assemblée se repassait ses phrases dans sa tête. Enfin, Dumbledore fut le premier à se lever et à commencer à applaudir.

Alors que l'ensemble, ou presque, de la salle se levait pour applaudir également, Severus grimaçait intérieurement. L'une des dernières phrases lui avait donné la clef du mal-être précédent d'Harry. Il n'avait tout simplement pas encore digéré le fait d'avoir tué. Et il pouvait parfaitement imaginer dans quelle détresse il se trouvait. Etre meurtrier à dix-huit ans n'est pas chose facile à gérer.

Quant à sa pique envers les créatures dangereuses et donc envers le décret du ministère ... Là, Severus était une fois de plus sidéré : Harry ne lui avait pas donné l'habitude de manier les mots de la sorte. Il hurlait plutôt le fond de sa pensée, plutôt que de se contenter d'allusions voilées. Décidément, il avait beaucoup évolué en ... un an, il dirait ...

- Tu lui as fait boire une potion pour qu'il soit capable de raisonnement ? Persifla Drago à ses côtés.

- Tu me connais mieux que cela, Drago, répondit lentement Severus. Mais peut-être que cela va t'aider à comprendre pourquoi je vis avec lui ?

- Tu ne dis plus que tu es amoureux ?

- Drago, soupira Severus. Je ne te le dirai pas cent fois. Oui, j'éprouve énormément de choses pour lui, y compris de l'amour. Maintenant, je n'éprouve pas le besoin de le répéter toutes les cinq minutes ! Et puisque tu le prends comme cela, oui, je me fiche totalement de ton opinion sur le sujet. Soit tu tolères sa présence, et quand je dis tolérer, cela implique d'arrêter vos gamineries, lorsque nous nous verrons, soit nous nous verrons sans lui. Mais alors très nettement moins souvent, Drago. Très, très nettement.

- Comme cet été ? Tu n'as pas brillé par ta présence au manoir !

- Je sais. Mais tu peux aussi comprendre que nous avions besoin de passer du temps ensemble avec Harry. Si cela peut te soulager, hormis le jour de son anniversaire, Harry n'a vu ni Weasley, ni Granger, ni qui que ce soit d'autre. Nous sommes vraiment restés seuls. Mais je passerai te voir avant la rentrée si tu as envie de discuter avec moi.

- Tu sais bien que j'ai toujours adoré cela, rétorqua Drago d'un ton de reproche.

- Alors il faudra que tu t'habitues à Harry.

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