La vie d'un calice de kelokelo

By Bella54190

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Harry calice d'un Rogue vampire ? Vous n'y croyez pas ? Et pourtant ... Comme c'est marqué cette fanfiction n... More

Chapitre 1: La chute
Chapitre 2: Découverte
Chapitre 3: Revelatore Amore
Chapitre 4: Proposition inattendue
Chapitre 5: Calice
Chapitre 6: Intimité
Chapitre 7: Passion
Chapitre 8: Ombrage: Le retour
Chapitre 9: Ombrage: la sortie
Chapitre 10: 31 juillet
Chapitre 12 : Sven et Mark
Chapitre 13 : Soumis ou combatif ?
Chapitre 14 : Les disours au Ministère
Chapitre 15 : Je pars ou je reste ?
Chapitre 16 : Accepter ses actes
Chapitre 17 : M. Frinugand et Shiskaa
Chapitre 18 : Réception au manoir
Chapitre 19 : Ah ? Il faut aussi y dormir ?
Chapitre 20 : Qui est dominant ?
Chapitre 21 : Première Dispute
Chapitre 22 : L'autre calice
Chapitre 23 : Nouvelle école
Chapitre 24 : Retenue
Chapitre 25 : Défense avancée
Chapitre 26 : Quidditch et animagus
Chapitre 27 : Soumission
Chapitre 28 : Pourquoi moi ?
Chapitre 29 : Angoisse
Chapitre 30 : Délivrance
Chapitre 31 : La face cachée d'Ombrage
Chapitre 32 : Déception
Chapitre 33 : Où la passion dépasse la peur
Chapitre 34 : La fin de l'année scolaire
Chapitre 35 : Quel bel anniversaire
Chapitre 36 : Aurors
Ce n'est pas un chapitre
Chapitre 37 : La carrière commence
Chapitre 38 : Carolina
Chapitre 39 : Mariage
Chapitre 40 : Parrain Harry
Chapitre 41 :Magia videatur
Épilogue

Chapitre 11: Shiskaa

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By Bella54190

De retour à Poudlard, Harry était fatigué. Il avait fait beaucoup plus d'activité physique dans l'après-midi qu'au cours de l'ensemble du mois de juillet. Il grimaça en sentant certains de ses muscles protester.

- Déshabilles-toi, ordonna Severus. Entièrement. Je reviens.

Avant qu'Harry ait pu dire quoi que ce soit, il avait déjà disparu vers son laboratoire. C'était bien la première fois où il le traitait de façon si cavalière ! S'il avait envie de faire l'amour, il pourrait au moins y mettre les formes, non ?

Harry se contenta de s'allonger en soupirant de satisfaction.

Lorsque Severus revint dans la chambre un flacon à la main, il fronça immédiatement les sourcils en grognant :

- Tu m'as entendu ?

- Oui, répliqua simplement Harry.

Les deux regards s'affrontèrent sans que l'un ne veuille céder avant l'autre. Severus finit par serrer les dents et montra le flacon qu'il tenait dans sa main en disant d'une voix polaire :

- Ceci est un décontractant. Pas un lubrifiant Harry.

Harry se sentit aussitôt assez coupable d'avoir soupçonné le pire. Alors que cela faisait tout de même un mois qu'il vivait avec lui ... Mais enfin il aurait pu être plus explicite tout de même ! Il se leva en grimaçant pour se déshabiller en grommelant :

- Ce serait tellement plus simple si tu t'expliquais un peu mieux !

- Et ce serait tellement plus simple si tu me faisais confiance !

Le massage ne fut pas un modèle de douceur, mais Harry admit à la fin que ses muscles bougeaient un peu plus facilement à la fin du traitement. Lorsqu'il se retourna sur le dos, il fixa Severus en disant :

- C'est encore un de tes talents cachés, le massage !

- Garde la flatterie pour quelqu'un d'autre que moi !

Bon.

Severus n'avait toujours pas digéré l'épisode précédent.

- Severus. Si tu veux entendre ces mots, les voici : je suis désolé d'avoir mal interprété ta demande. Et je me sens bien mieux après ton massage. Maintenant, tu viens boire correctement ou tu vas bouder toute la nuit le ventre vide ?

Severus le fixa lentement avant de commencer à se détendre. Au bout de longues secondes, il finit par lui dire :

- Ne bouge pas, je reviens. J'ai un cadeau pour toi, tu te souviens ?

Il avait ajouté cette phrase sur le pas de la porte sans se retourner.

Harry soupira de soulagement. Encore un écueil de négocié ...

Il attendit donc patiemment son retour quelques instants plus tard. Il portait un objet plat emballé dans sa main. Il finit par le lui donner après l'avoir confortablement pris dans ses bras.

- Maintenant, tu peux ouvrir.

Harry s'empressa de déchirer le papier. Il fut très surpris de ne pas découvrir un livre, mais de dévoiler un écrin de velours noir. Et il resta muet en découvrant le magnifique collier en argent qu'il contenait.

Argent ? Mais ...

- Je crains l'argent s'il entre dans mon corps, dit simplement Severus, par exemple si je suis blessé par un couteau en argent. Mais je ne crains pas son contact tant que je ne suis pas blessé. Donc la majeure partie du temps, tu pourras le porter sans me blesser. Nous nous méfierons simplement si je dois être blessé un jour. Il te plait ?

- Bien sûr, répondit Harry soufflé par la beauté de ce présent.

Il approcha le collier de ses yeux, pour s'apercevoir qu'il était composé de serpents entrelacés. A l'opposé de la fermeture, il lui sembla que l'un des serpents le fixait. Quelle que soit la façon dont il tenait le collier, il avait l'impression que ses deux yeux le suivaient. Intrigué par ce manège, Severus finit par demander :

- Tu fais quoi ?

- J'ai l'impression que ce serpent ne me quitte pas des yeux. C'est idiot, non ?

- Peut-être pas tant que cela, dit lentement Severus qui avait remarqué un imperceptible mouvement. Recommence un peu ...

A nouveau, Harry promena le collier devant lui avec la même impression d'être scruté. Severus finit par dire :

- Parle-lui.

- Hein ?

- Fais ce que je te dis !

- Euh ... Bonjour, toi ...

- Dis, tu es fourchelangue, Harry, non ? Alors tu ne crois pas qu'il te comprendrait mieux si tu lui parlais sa langue ?

- Mais ... Tu en parles comme s'il était vivant !

- C'est ce que je me demande. Surtout vu ce que le vendeur m'a dit en fait. Mais bon, tu te décides à lui parler convenablement ?

Harry prit une profonde inspiration. Quoi que les autres disent, il ne lui était pas naturel du tout de parler fourchelangue ! Il se concentra un moment avant de reprendre :

- Bonjour, toi ...

Ne se faisant pas réprimander une fois de plus par Severus, il sut qu'il avait bien prononcé cela en fourchelangue. Il sentit le collier vibrer légèrement dans sa main, et le petit serpent qui le fixait sembla tout à coup commencer à s'étirer.

- Qui es-tu donc humain pour parler ainsi notre langue, entendit-il.

- Euh ... Harry ...

Le serpent faisait maintenant cinq centimètres de long, étiré au dessus du collier. Il dardait ses yeux vers Harry, et ce dernier monta ses mains pour que le serpent soit à la hauteur de son visage. Il finit par reprendre :

- Et toi ? Qui es-tu ?

- Je me nomme Shiskaa. Pourquoi est-ce que je sens l'odeur de mort autour de toi. Lui ! C'est lui ! Il n'est pas vivant !

Ces dernières phrases avaient été crachées en direction de Severus. Lequel recula instinctivement de quelques centimètres. Un serpent en argent qui semblait en colère contre lui n'était pas quelque chose de fréquentable à son goût. Maudit collier qui lui avait tapé dans l'œil chez le marchand quelques jours plus tôt !

- Non, c'est vrai, reprit Harry apaisant. C'est un vampire. Mais c'est plus que cela. C'est mon compagnon et je suis son calice.

- Je hais ces créatures, siffla Shiskaa.

- Ce ne sont pas des créatures ! Protesta Harry. Il est autant capable de sentiments que toi et moi !

- Ah oui ? Prouve-le !

- En attendant, tu te calmes !

- Soit ! Je te laisse cinq minutes avant de le mordre !

Harry déglutit péniblement. Il reprit de façon intelligible pour Severus :

- C'est Shiskaa. Il hait les vampires et m'a donné cinq minutes pour lui prouver que tu étais capable de sentiments, sinon il va te mordre ! Il est vraiment en argent ?

- Il est hors de question que ses crocs s'approchent de moi pour vérifier ! Protesta Severus. Quant à sa question, pourquoi ne lui as-tu pas déjà répondu ?

Harry eut à cet instant son plus bel air ahuri depuis bien longtemps. Qui lui attira immanquablement un regard moqueur de la part de Severus.

Quoi ? De quoi il parlait ? Qu'est-ce qu'il pouvait lui dire ?

- Tu te souviens tout de même que nous sommes liés, Harry ?

- Bien sûr ! Mais je ne vois pas en quoi le fait d'être ton calice peut prouver tes sentiments pour moi ! Tu aurais aussi bien pu m'obliger à le devenir !

- Je ne te parle pas de ce lien là ...

Pas de ce lien ? Mais alors ...

Harry vira rouge tomate de gêne lorsqu'il réalisa enfin.

L'union sorcière.

Qui prouvait de façon indubitable l'amour de Severus à son encontre.

Et qu'il avait oublié.

Pas très gentil, ça, pour Severus.

- Désolé, murmura-t-il.

- De quoi ? De n'avoir pas suffisamment réfléchi encore une fois ?

- D'oublier sans cesse l'union sorcière ...

- Oublie cela. Enfin, dès que tu en auras fait part à ton serpent, bien sûr !

Harry l'avait presque oublié celui-là ! Il se concentra un instant avant de dire dans sa direction :

- Severus et moi formons une union sorcière, Shiskaa. Ce qui prouve que Severus est capable de sentiments.

- Union sorcière ? Intéressant ... Très intéressant même ...

- Euh ... Oui, mais ...

- Alors j'accepte de rester avec toi. Mais je te préviens, j'ai besoin de chaleur alors tu me porteras à même la peau !

- Mais ... pourquoi ?

- Parce que j'aime la chaleur ! Parce que ton compagnon m'a choisi pour toi, non ? Et qu'il a réussi à briser les sortilèges de protection que j'avais placé sur mon collier par sa simple présence. Ce n'était pas arrivé depuis deux cent ans. J'ai hâte de revivre cette sensation d'être porté. Je te protégerai en échange. Je vais me remettre dans le collier et tu vas l'accrocher autour de ton cou. Je veux qu'il y reste tout le temps pour avoir chaud.

- A une condition, dit soudain Harry prit d'une inspiration soudaine. Je te tiendrai chaud nuit et jour mais tu ne touches pas à mon compagnon ! Tu n'essayes pas de le blesser !

- Je ne vais certainement pas me salir les crocs ni m'empoisonner avec son sang de mort-vivant ! Mais il n'a pas intérêt à me toucher !

- J'aime ses caresses, protesta Harry. Alors tu devras les tolérer toi aussi ! C'est à prendre ou à laisser !

Il avait terminé sur un ton hargneux. Ca suffisait maintenant ! Il était à peine libéré de la menace de Voldemort qu'un serpent voulait lui dicter sa conduite ? Ah non alors !

Les yeux du serpent lancèrent des éclairs, mais il finit par siffler en retour :

- Soit pour les caresses si elles te sont destinées. Mais gare à lui si ses crocs s'approchent de trop près !

Alors qu'Harry s'apprêtait à mettre le collier, Severus lui retint brutalement la main :

- De quoi avez-vous discuté ?

- De son besoin de chaleur. Il a besoin d'être tout le temps contre moi pour avoir chaud et m'a promis de ne pas te blesser en retour. Et tu es le premier en deux cent ans à avoir brisé les sortilèges de protection qu'il avait mis sur lui. Ce qui le rend curieux, je crois.

- Des sortilèges ? Placés par un serpent ? Ce qui explique la remarque étrange du vendeur ...

- Quelle remarque ?

- Il avait hérité de ce collier en même temps que son fond de commerce. Et il n'avait jamais pu vendre le collier. Bien des gens avaient été intéressés au premier abord, mais rapidement après l'avoir eu en main, ils se détournaient, dégoûtés. Tandis que plus je le regardais, plus il me paraissait fait pour toi ... Je l'ai pourtant testé pour savoir s'il n'était pas ensorcelé, mais je n'ai rien trouvé de probant ... Mais maintenant qu'il se révèle autre chose qu'un simple collier, je préférerai faire quelques tests supplémentaires ... Dès demain, à Square Grimmaud.

Harry caressait doucement le serpent du pouce, et celui-ci avait fermé les yeux. Il soupira longuement, mais finit par se ranger à l'avis de Severus. Après tout, ce n'était que quelques heures à passer, non ? Ensuite il pourrait profiter de son cadeau !

Mais alors qu'il le reposait dans son écrin, Shiskaa redressa brusquement sa tête en sifflant :

- Pourquoi tu ne me mets pas autour de ton cou ?

- Parce que Severus veut être sûr que tu ne me nuiras pas !

- Il te croit si supérieur aux autres qu'il imagine qu'on puisse chercher à te nuire, toi un morveux qui a à peine de la barbe au menton ? Ou c'est un couard ?

Harry hésita entre s'emporter pour la première réflexion ou pouffer pour la dernière. Il dit simplement :

- Severus est assez méfiant de nature ... Allez, ce n'est que quelques heures ... Et je vais chauffer un peu l'écrin si tu veux !

Shiskaa siffla sa contrariété, mais n'intervint plus. Il siffla de contentement lorsqu'Harry eut monté la température de l'écrin mais ajouta :

- Ne le ferme pas. Et dépêche-toi de me mettre autour de ton cou pour que je puisse te protéger !

Harry grommela à l'attention de Severus :

- Vous vous ressemblez bien tous les deux finalement !

Severus se contenta de hausser un sourcil interrogateur.

- Vous êtes aussi sarcastiques et protecteurs l'un que l'autre. Shiskaa veut absolument me protéger lui aussi !

- Quand on songe à ces sept dernières années et à tous les ennuis dans lesquels tu t'es fourré, c'est plutôt logique !

- Oui, bon, en attendant, j'ai sommeil moi, et toi tu n'as toujours pas bu !

Il avait terminé sa phrase en s'allongeant sur le dos et en tendant ses bras. Et il avait désormais suffisamment de forces pour remercier Severus de la façon la plus intime pour ce cadeau en plus de le nourrir correctement.

Alors qu'il reposait, alangui dans les bras de Severus, attendant que le sommeil l'emporte, Harry finit par se rappeler de quelque chose qui lui fit demander :

- Pourquoi tu ne m'as pas offert le collier au Terrier ?

- Et ressembler à un Poufsouffle dégoulinant de bons sentiments ? Certainement pas ! Les marques de tendresse comme celles-ci c'est en privé. Exclusivement !

Harry pouffa sans retenue. La fierté de Severus !

Il finit par dire en hoquetant :

- Et tu as réussi à ravaler suffisamment ta fierté pour aller dans une bijouterie ?

- Il y a une différence entre simplement aller choisir et l'acheter, et l'offrir devant tout le monde, grommela Severus les sourcils froncés.

- Tu tiens tellement à garder ta réputation de vieux ronchon ?

- Je tiens à une certaine tenue, répliqua Severus avec raideur. Tu sais très bien que tu auras tous les câlins que tu veux quand nous sommes tous les deux, mais il n'est pas question de débordement intempestifs à l'extérieur !

- Donc tes bras autour de moi pour souffler mes bougies ?

- Exceptionnel. Et puis tu es tout de même trop grand pour souffler des bougies Harry !

- Peut-être, marmonna Harry. Mais c'était la première fois que je pouvais les souffler !

- Pardon ? Mais chez ton oncle et ta tante ?

- Rien. Le seul gâteau que j'avais, c'était Errol qui le transportait de la part des Weasley ! Je n'allais pas mettre des bougies pour les souffler tout seul ! Sans compter que pour mettre des bougies, encore aurait-il fallu que j'en aie !

Severus était soufflé par les implications des explications d'Harry. Qu'est-ce que c'était que cette famille qui ne fêtait même pas l'anniversaire de leur neveu orphelin ? Il décida d'en avoir le cœur net :

- Et tu avais quoi comme cadeau en général ?

- Des choses utiles d'Hermione, des gâteaux immangeables de la part d'Hagrid, donc le gâteau de Mme Weasley, de la part de Ron ...

- Non, coupa Severus. Ta famille. Ton oncle, ta tante, ton cousin.

- Tu ne crois tout de même pas qu'ils allaient dépenser un penny pour m'acheter un cadeau ?

- C'est leur religion qui leur interdit ou quoi ?

Severus en connaissait suffisamment sur le monde moldu pour savoir que la religion faisait parfois faire aux moldus des choses qu'il trouvait particulièrement en dehors des limites de l'entendement possible.

- Mets ça sur le compte de leur religion anti-sorcier. Je ne sais plus bien quel est le record de cadeau de mon cousin ... Au-delà de trente il me semble ...

- Mais ... je croyais que ta tante était ta seule famille directe ...

- C'est le cas.

- Mais alors, les trente cadeaux, ils venaient de qui ?

- Uniquement mon oncle et ma tante.

- Hein ? Tu te fiches de moi là ?

- Tu sais très bien que non, grogna Harry. Pour t'en faire une idée bien claire, tu peux prendre toutes les idées de Voldemort et les retourner à l'encontre des sorciers. Tu auras une bonne idée de leur étroitesse d'esprit ! Imagine simplement la tête de Voldemort s'il avait hérité d'un neveu cracmol !

Après un long moment, Severus finit par dire :

- Au moins tu es vivant, ce qui n'aurait pas été le cas d'un neveu cracmol du Seigneur des Ténèbres.

- Pourquoi tu ne l'appelles pas par son nom maintenant Severus ? Tu ne risques plus de te tromper ?

- Parce que cela fait plus de vingt ans que je l'appelle comme cela. Des habitudes comme celles-là sont longues à changer, même si parfois j'arrive à l'appeler Voldemort.

- Tu avais quel âge ?

- Dix-sept ans, murmura Severus après un moment.

Harry se contenta de se serrer un peu plus contre lui. Il faudrait plus de semaines de vie commune pour aller plus loin dans les explications.

Dès son arrivée le lendemain matin au Square Grimmaurd, après une longue nuit de labeur en solitaire, Severus se planta devant le tableau de Mme Black en disant :

- C'est la première chose à faire ici, se débarrasser de cette vieille chose ...

- Comment osez-vous ? Suffoqua le tableau. Traître ! Honte à toi qui a trahi le maître ! MEUTRIER ! BATARD ! ASSASSIN !

S'en suivirent un certain nombre de qualificatifs qui laissèrent Severus de marbre, tandis qu'Harry grimaçait en commençant le rangement.

- On prend quelle chambre, Severus ?

- C'est chez toi, ici, non ? Peu m'importe vu le peu de temps que j'y passe !

- Pas trop de lumière ?

- Cela m'est égal, répliqua Severus en haussant les épaules. Je la supporte de mieux en mieux maintenant.

Harry finit par choisir la pièce dans laquelle il avait l'habitude de dormir avec Ron. Il enleva les deux lits jumeaux pour les remplacer par le grand lit de Severus et passa une heure baguette en main à la rendre propre et habitable. Pour la décoration, il verrait après avec Severus. Ce faisant, il sentait le regard de Shiskaa peser sur lui, mais ce dernier avait coupé court à toute tentative de discussion avec Harry en indiquant qu'il ne discuterait avec lui qu'une fois qu'il serait au chaud autour de son cou.

Il avait juste terminé la chambre lorsque Dobby apparut dans un plop caractéristique et fit aussitôt un grand sourire à Harry :

- Dobby est là, maître Harry. Que peut faire Dobby pour aider le maître ? Mais qu'est-ce que c'est que cela ?

Il regardait fixement l'écrin de Shiskaa avec un œil humide de peur. Harry soupira avant de répondre :

- C'est Shiskaa. Mon cadeau d'anniversaire. Dès qu'ils se seront expliqués avec Severus, je le porterai à mon cou. Quant à toi, Shiskaa, continua-t-il à l'attention du serpent, voici Dobby, notre elfe de maison.

- Tu crois que je ne sais pas reconnaître un elfe de maison ? Siffla Shiskaa en retour. Mais de toute façon, je ne m'intéresse pas aux esclaves.

- Ce n'est pas un esclave, protesta Harry. C'est un elfe libre depuis cinq ans.

- Un elfe libre ? Qu'est-ce que c'est que ces idioties ? Depuis quand peut-on libérer les elfes de maison ?

- Je n'en sais rien, et ça m'est égal, trancha Harry. Il est aussi libre que toi alors devenez amis ou ignorez-vous cela m'est égal, mais ne vous battez pas, vu ?

- Moi ? M'abaisser à mordre cette ... chose ?

- Toi ? Franchement, je commence à comprendre pourquoi Severus a été attiré par toi ! Vous avez le même fichu caractère !

- Ne me compare pas à un vampire ! C'est ... indécent !

Harry souffla bruyamment. La vie allait se révéler sûrement pleine de surprise entre Severus, Shiskaa et Dobby.

Il entendit tout à coup un hurlement de Mme Black plus prononcé que les autres, ainsi qu'un grand bruit suivi par une série de jurons forts inhabituels dans la bouche de Severus. Il se précipita donc en bas de l'escalier et resta figé devant le spectacle. Le tableau était décroché du mur. Ca c'était la bonne nouvelle. La mauvaise était que le décrochage du tableau avait emporté avec lui le mur. Et donc Harry avait une pleine vision sur la salle à manger. Sans compter la poussière qui recouvrait Severus de la tête aux pieds. Ni les gravats répartis dans le hall et la salle à manger. Harry se détendit lorsqu'il comprit que Severus n'était pas blessé. Un sourire naquit lentement sur ses lèvres. C'était bien la première fois qu'il voyait Severus en légère difficulté. Enfin ... légère ... Façon de parler ...

Ce qu'il avait entreprit n'avait pas été totalement couronné de succès. Et lorsqu'il le vit se tourner lentement vers lui, le regard plus noir que jamais, son sourire continua à s'étirer.

Furieux, ça, il l'était ! En rage d'avoir été pris en flagrant délit d'échec partiel !

Mais plus il le foudroyait du regard, plus il sentait le rire monter en lui.

A la fin il n'y tint plus, il pouffa.

Sans retenue.

- Harry !

Le ton était polaire à souhait, mais Harry n'en avait cure. Il n'avait rien fait. Il était juste en train de se moquer gentiment de son compagnon ... La réaction classique de quelqu'un qui a eu peur et qui se détend en voyant qu'au moins il n'y a pas de blessé. Mais évidemment, réaction très vexante pour celui qui a provoqué la catastrophe ...

Et dans ces cas là, plus la personne est vexée, plus la personne qui rit a du mal à s'arrêter ...

Et la présence de Dobby dont le regard inquiet passait alternativement de l'un à l'autre n'aidait pas Harry à se calmer, bien au contraire.

Il finit par s'asseoir sur la dernière marche de l'escalier en se tenant le ventre tellement il riait. Et il riait d'autant plus qu'à chaque fois qu'il relevait le nez, il voyait Severus le foudroyer du regard, sa main crispée sur sa baguette.

Il tenta de désamorcer l'explosion probable de colère en voulant lancer un Recurvite mais il n'arrivait pas à se calmer suffisamment pour lancer correctement le sort. Ce qui lui attira un regard encore plus exaspéré et plus noir.

Il finit par se calmer au son des Recurvite et Reparo alternés de Severus.

- Maintenant que tu as fini tes gamineries, utilise un peu ta baguette pour m'aider ! Et toi Dobby, prépare donc le déjeuner ! Et n'oublie pas qu'Harry mange beaucoup !

L'elfe disparut immédiatement, l'air soulagé d'avoir quelque chose à faire plutôt que de rester dans la même pièce qu'un vampire en colère.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Finit par demander Harry un grand sourire aux lèvres.

- J'ai tenté plusieurs sorts et clairement, ils ont fragilisé le mur avant que le tableau ne consente à céder ! Mais maintenant, on va pouvoir mettre cette horreur à la poubelle.

Harry rumina quelques minutes cette idée tout en réparant le mur et nettoyant avec Severus. Sa première idée n'avait pas été la poubelle ... Mais comment Severus prendrait-il cette suggestion ? Mais d'un autre côté, ce serait si drôle ... De son point de vue ...

- Qu'est-ce que tu as encore en tête ? Gronda Severus.

- Et bien ... C'est un portrait de famille non ?

- Oui, et alors ?

- Alors, il fallait bien le décrocher d'ici parce que nous ne sommes pas vraiment de la famille, mais ... ce serait bien qu'il aille dans la famille plutôt qu'à la poubelle ? Non ?

Il vit Severus être interloqué quelques secondes, avant de fermer les yeux et de secouer la tête. Il tenta de plaquer sur son visage une expression aussi innocente que possible.

- Harry ... Qu'est-ce que tu as exactement en tête ?

- Je pensais juste que la mère de Drago serait heureuse de récupérer un portrait de sa tante, plutôt que d'apprendre que tu tentais de le concasser par tous les moyens possibles, y compris une bonne dose de magie noire, j'imagine ?

- Tu penses vraiment que tu vas me faire avaler cette salamandre ?

- Euh ... M'accorder le bénéfice du doute ?

- Ca, il faudra attendre une bonne cinquantaine d'années, pas moins ! Mais après tout, fais-en ce que tu veux du tableau maintenant qu'il est décroché ! L'essentiel c'est qu'il ne hurle plus après moi finalement !

- Parce que s'il n'y avait eu que moi d'insulté, tu ne l'aurais pas décroché ? S'offusqua Harry.

- Disons que j'aurai sûrement demandé à être persuadé ...

Harry vit parfaitement naître la lueur de désir qu'il avait appris à reconnaître dans les yeux de Severus. Son visage se détendait. Ses lèvres se retroussaient légèrement. Son souffle s'accélérait imperceptiblement. Harry se sentait toujours flatté par l'intense désir de Severus et parfois un peu effrayé. Saurait-il toujours se montrer à la hauteur ?

En attendant, il décida de jouer un peu, mais juste un peu, avec les nerfs de son compagnon. Il savait ce que Severus voulait, il était entièrement d'accord pour le lui accorder mais cria tout de même :

- D'abord, il faudra m'attraper ! Et transplanage interdit !

Puis il s'engouffra dans l'escalier comme s'il avait le diable à ses trousses. Ce qui n'était pas totalement faux. Il ne prit même pas le temps de se retourner en haut de l'escalier et fonça directement vers l'escalier du deuxième étage qu'il commença à grimper allègrement. Il était heureux d'être arrivé en haut lorsqu'il heurta de plein fouet Severus et l'entraîna avec lui dans sa chute ...

Severus ?

Mais ... il avait triché là !

- Tricheur ! C'était transplanage interdit !

- Je n'ai pas triché, protesta Severus en le faisant habilement passer sous lui.

Leurs deux corps étaient parfaitement alignés et Harry avait instinctivement déjà légèrement écarté les jambes pour permettre à son compagnon de s'y glisser.

- Ce n'est pas possible ! Comment as-tu pu arriver là-haut avant moi sans transplaner ?

- Réfléchis un peu ! Gronda Severus en commençant à butiner son cou.

Harry perdait déjà pied sous cet assaut de douceur. Comment cet homme pouvait-il être à la fois si dur et si doux ?

- Alors ? Questionna Severus après un long moment.

- Sev ! Tu crois que tu m'aides à réfléchir là ?

- Tu devrais déjà avoir compris Harry !

- Dis-moi, reprit Harry boudeur.

- A condition que tu oublies le tableau définitivement ...

- C'est du chantage, çà !

- C'est toi qui veux savoir.

Harry n'eut pas l'occasion de répondre immédiatement car leurs lèvres s'étaient jointes, avides de caresses. Il finit par gémir et arracha presque la chemise qui lui empêchait l'accès à cette peau si blanche et si douce. Il finit par sentir la légère désorientation due au transplanage et se retrouva enfoncé avec plaisir dans le matelas de leur nouvelle chambre. Quoi qu'il en dise, Severus aimait son petit confort !

- Alors ? Reprit à nouveau Severus tout en le débarrassant de ses vêtements.

- Ca va, bougonna Harry. Tu pourras le mettre à la poubelle !

Il fusilla du regard le sourire goguenard de Severus qui ne fit que s'élargir un peu plus avant de reprendre tranquillement :

- Je te mets sur la voie : animagus.

Harry gémit tout haut. Autant à cause des caresses dont il était l'objet que sous l'effet de la compréhension. Severus l'avait simplement dépassé en volant sous sa forme de chauve-souris. Et lui avait fait trop de bruit pour l'entendre passer sûrement juste au dessus de lui.

Simple, mais efficace. Il se vengerait néanmoins. Il y arriverait !

Mais plus tard. Beaucoup plus tard.

Pour l'instant, toute son attention était accaparée par les sensations sans cesse renouvelées qu'il ressentait sous les caresses de Severus.

Au moment ultime, un question passa tout de même en un éclair dans sa tête : pourquoi était-ce toujours lui qui était pris ? Pourquoi il ne prenait jamais Severus ? Rien que l'idée de le faire lui fit voir encore plus d'étoiles que d'habitude !

En reprenant lentement son souffle dans le cercle protecteur des bras de Severus, Harry l'entendit murmurer doucement :

- Si tu me disais quelle idée t'est passée par la tête au dernier moment pour te faire jouir de cette façon ?

- Tu l'as senti ?

- Est-ce que je te poserai la question sinon ? Alors ?

- Je ... enfin ...

A ce stade Harry n'était pas du tout sûr de la façon dont Severus allait prendre cette idée ... Il se jeta tout de même à l'eau :

- J'imaginais que c'était moi qui te prenais pour une fois ...

Le nez dans les cheveux d'Harry, Severus ferma douloureusement les yeux.

Forcément.

Forcément, il allait falloir régler ce problème un jour ou l'autre. Et compte tenu de la vague de jouissance qui avait traversé Harry à cette idée, cela n'allait pas être simple. Et c'était un euphémisme.

Il finit par prendre lentement la parole d'une voix rauque mais ferme :

- Un vampire ne se laisse pas dominer Harry.

Harry fronça les sourcils mais s'obligea à caresser lentement les flancs qui se trouvaient sous ses paumes. Que le vampire soit dominant de façon générale, certes, mais ... Lui aussi voulait connaître le plaisir de prendre Severus. En fait c'était plus que cela. Il voulait simplement lui faire l'amour. Mais en changeant juste les positions. Ce qu'il finit par dire doucement :

- Je ne cherche pas à te dominer Severus. J'ai juste envie de faire l'amour avec toi d'une autre façon ...

Severus ne pouvait douter de la sincérité de son compagnon à l'instant présent, simplement sa partie vampire ne l'entendait pas du tout de cette oreille et se révoltait par avance, rien qu'en imaginant l'acte.

A la voix de Dobby qui annonçait que le déjeuner était prêt, ils se séparèrent lentement. Harry cherchait vainement le regard de Severus. Au moment d'ouvrir la porte, Severus lui dit à voix basse :

- Ne te berce pas d'illusions sur ce plan là Harry.

- Cela prendra le temps qu'il faudra. Je commencerai par de simples caresses, Sev.

- Gryffon têtu ! Grommela Severus.

Il ne voulait pas non plus rembarrer trop brutalement Harry. Ce dernier se rendrait bien compte au fur et à mesure de l'impossibilité de le faire ...

De son côté, Harry était bien déterminé à arriver tôt ou tard à ses fins. Bon, peut-être plus tard que tôt, mais après tout, il avait le temps, non ? Il serait le seul et l'unique à combler Severus dans ce sens là ... Et donc d'abord, il devrait s'assurer que Severus fasse à nouveau du lubrifiant maison pour l'utiliser abondamment lorsque viendrait son tour ...

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Après avoir vaincu Voldemort, Harry Potter vit sa vie tranquillement jusqu'au jour où Hermione lui demande de l'aider dans la réalisation d'une potio...
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« Personne ne sait ni quand, ni comment l'amour ou la foudre vont tomber, mais tout ce qu'on sait, c'est que ça ne tombe jamais deux fois. » Charles...
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