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By Naraddiction

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โ๐•ท'๐–†๐–“๐–™๐–Ž-๐–รฉ๐–—๐–”รฏ๐–“๐–Š ๐––๐–š๐–Ž ๐–›๐–Ž๐–™ ๐–Š๐–“๐–‹๐–Ž๐–“ ๐–˜๐–”๐–“ ๐–๐–Ž๐–˜๐–™๐–”๐–Ž๐–—๐–Š.โž Ashley, plus connue comme Barbie... More

๐Ÿ’‹NOUVELLE VERSION ๐Ÿ’‹
Partie I
0_Prologue
1_I'm out of my mind
2_Tout ira bien, une belle vie. C'est ce qu'a dit mon psy.
3_Tu devrais รชtre plus douce, ils disent.
4_Don't show up, don't come out
5_Te haรฏr, puis t'aimer quand tu berces mon corps, tard le soir.
6_You can get whatever you want from me, whenever you want it, baby
7_Am i falling in love with the one that could break my hearth ?
8_Do you ever feel like a misfit ? Everything inside you is dark and twisted ?
9_Les anges me disent de courir, les monstres appellent รงa l'amour
10_Et si je trรฉbuchais ? Et si je tombais ? Suis-je le monstre ?
11_ Hate me. Hate me. Still tryna replace me.
12_Dis-moi pourquoi tu rends les choses si compliquรฉs ?
13_J'aime quand c'est toxique, quand รงa sort du lot.
14_Quand tout devient sombre, dans ces instants lร  je me fais peur.
15_Don't wanna be lonely, just wanna be yours.
16_Tell me who gon's save me from this hell ? Without you, i'm all alone.
17_The way you testing me and look me in the eyes
18_Every time the sun goes down, i let you take control
19_All voices in my head get loud
20_Don't blame me, love made me crazy.
21_You know, without i'm so lonely...
22_Cause once upon a time, you were my everything
23_ I was never there
24_You can take your time to left the rush
26_I just need you
27_It's never easy to let her go
28_ I never trust a playboy but they love me
29_I let them think they saved me
30_Let's make some bad decisions
31_I'm so sick of myself
32_Make you cry like a baby
33_I used to say I will never fall in love.
34_Please, don't be in love with someone else
35_Tell me why does my heart burn when i see your face ?
36_You're my angel. Angel baby, angel.
37_Get the fuck off of me, i'm anxious
ร‰pilogue
Partie II

25_Sometimes all things is about you

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By Naraddiction

7 ans auparavant.

Ma main jaillit toute seule et je claque brusquement la tête de la pétasse en face de moi contre le bureau. Un craquement se fait entendre et quand elle relève la tête, je vois que j'ai seulement pété son arcade sourcilière. Oh, elle est encore vivante, je suis déçue, je pensais l'avoir tuée...

— Sale connasse ! Hurle la connasse en question avec l'intention de se jeter sur moi.

Mais c'est sans compter sur mes acolytes de toujours. Ashton attrape la fille par l'arrière et la jette loin de moi. Deux mains se posent sur mes épaules et je frissonne.

Corazon, qu'est que t'as encore fait ?

Je me retourne vers mon meilleur ami, enfin ce n'est pas ce que je voudrai qu'il soit, moi.

— Moi ?! Absolument rien.

Nino est mon meilleur ami. Il est l'égal de mon frère jumeau, Ashton dans mon cœur. Sauf que quand il pose ses mains sur moi, quand il me regarde, quand il me sourit, je voudrais qu'il soit autre chose. Quelqu'un à qui je pourrais dire « je t'aime » mais pas fraternellement.

Je sens sa main me faire lever.

— Faut qu'on bouge, murmure-t-il tout contre moi.

Je me fige à son contact et quand je vois les profs accourir vers la folle évanouie, je me dis aussi qu'il faut qu'on s'enfuie avant de nous faire chopper.

— Ashton, cours !

Je me mets à courir, tenant toujours la main du métisse dans la mienne et je vérifie que mon jumeau ai obéi.

— Elle t'a fait quoi ? Questionne Nino.

— Elle a fait tomber mon stylo par terre. Tu sais c'était mon stylo Bic préféré.

Il éclate de rire et je ris avec lui.

— Dire que c'est bientôt la fin de l'année, souffle-t-il alors qu'on sort enfin de notre lycée sans qu'on nous attrape.

— C'est bientôt les examens, tu veux dire, siffle Ashton en posant son bras sur mes épaules.

Je remarque qu'ils ne font pas essoufflés pour un sou alors que je sue comme un bœuf.

— On fait une pause, dis-je en me jetant dans une ruelle au hasard.

Ils me suivent sans rechigner. Comme toujours, je suis le chef dans notre trio. Évidemment, qui ça aurait pu être d'autre ?

— On a aucune chance d'être pris au sérieux à la fac, entendis-je Ashton alors que je me pose contre le mur.  Avec nos dossiers et toutes les conneries qu'on a faites, sans parler de nos casiers judiciaires.

Il dit « nos dossiers » alors que le sien est vierge, mais il le dit car nous ne faisons qu'un. Si j'ai un sale dossier scolaire, il dira que le sien est sale aussi. Il dit « nos conneries » mais c'est toujours moi qui l'entraîne dedans. C'est ça d'être mon frère jumeau.

— Frérot, on a de l'argent, papa est riche, c'est suffisant pour entrer partout.

— Oui, justement je le sais ça. Mais les gens qu'on trouvera l'année prochaine auront mérités leur place, eux. Ils auront le niveau pour être là où on voudra aller, pas nous Ash.

Je souffle en posant mes mains sur ses épaules.

— Tu travailles dure, toi aussi. Tu as des notes incroyables malgré les absences que je te fais faire, tu es dans l'équipe de baseball et dans notre classe tu allais être délégué si je ne t'avais pas dit de ne pas te faire t'élire. Tout le monde t'aime !

— Tout ça ne compte pas si tu n'as pas les mêmes choses que moi. Tout ce que je possède ne sert à rien sans toi !

Je le pousse en soupirant.

— Sois pas si sérieux, cabron, tu sais à quel point je déteste ça.

— Je crois que je vais arrêter là, tout ça n'est pas fait pour moi.

Mon jumeau et moi on se retourne vers le métisse au regard sombre et qui parle étrangement peu.

— De quoi tu parles encore ? T'es pas en plein trip, rassure-moi ? Ne me dis pas que tu as testé les champignons hallucinogènes sans moi...

Je claque mes poings contre mes hanches, ces champignons sont la dernière mode et j'avais prévue une soirée...

— Non, Ashley, je parle de la fac, de ma scolarité, de toutes ces conneries d'avenir et de boulot propre. Je suis pas comme ça, j'suis dans ce lycée juste pour traîner avec vous, et juste parce que vous m'avez fait entrer, je n'ai aucune intention de passer le bac et d'aller à la Fac.

Il est en train de dire que c'est nous qui l'avons trainé dans un lycée huppé et que sans nous il ne serait pas ici. C'est vrai mais...

— Non, tu peux pas faire ça...

Corazon, tu le sais mieux que moi. Tu me connais, si je suis encore ici c'est pour toi. L'année prochaine tu iras dans une bonne fac et moi je retournerai à mon monde ou...

Je le regarde estomaquée. La journée avait bien commencé pourtant. Je m'étais réveillée sans hurlements à la maison. Maman et papa se sont assis à la même table sans se disputer et Ashton m'a laissé tranquille au sujet des choix de la Fac. Et maintenant Nino veut repartir travailler dans des affaires louches.

— Pourquoi ? Demande Ashton.

Je respire profondément avec la sensation d'être à l'aube d'une nouvelle époque pour moi. La vie sans Nino ? Ça n'a pas de goût.

— Je vais au Mexique.

Je masse mes tempes d'un coup en colère et lasse.

— Pourquoi faire ? Tu vas y aller et après ? Tu vas découvrir l'identité de tes parents et tu reviendras heureux ? Tu crois qu'on est dans un Disney ou quoi ? Il n'y a jamais de Happy Ending dans la vraie vie !

Nino est né au Mexique, orphelin il a été recueillis par un centre à Brooklyn après que quelqu'un l'ai ramené de sa ville natale. Ce sont les seuls infos qu'il sait.

Mais je sais qu'à la place de vivre heureux avec nous à New York City, il veut seulement retrouver ses vrais parents et découvrir pourquoi ils l'ont abandonnés et qui l'a amené aux USA ? Se passant, il veut me laisser seule...

Mierda, je le sais ça Ashley, je le sais ! Un ami à moi m'a trouvé un boulot, à Juarez, il sait que je deale depuis l'enfance, il a dit que ça sera facile pour moi.

Je ne compte pas sur Ashton pour dissuader Nino de partir. Autant je les aime les deux, autant Ashton et Nino ont des différends et le départ de l'un arrange l'autre.

Ashton ne supporte pas le fait que Nino m'entraîne dans ses magouilles de drogue et le métisse déteste quand Ashton m'empêche de céder à la débauche et de suivre Nino dans ses conneries.

Mais malgré ça, ils se supportent et se retrouvent dans leur amour pour les voitures, les filles et la play. Et dans leur amour pour moi, évidemment.

— Tu vas me laisser seule ? Quand pars-tu et pour combien de temps ? Tu finis cette année au moins et tu as où dormir là-bas à Juarez et... 

— Je ne sais encore rien. Corazon, ne pose pas de questions auxquels je ne peux pas encore répondre.

Je lève les yeux aux ciels.

— Tu sais comme je hais quand tu dis quelque chose de peu fiable, maintenant je vais rester tracassé jusqu'à que tu m'en dises plus.

Je me ronge déjà un ongle. Je ne veux pas qu'il parte et je ne me gêne pas pour lui dire.

— Je vais me sentir seule sans toi. Je n'aime pas ça, je ne pense pas que ce soit une bonne idée...

— A-t-on déjà eu une bonne idée dans ce trio ?! Réplique-t'il.

Nous rions de concert.

— Non, j'avoue mais...

— Je sais que ça je te plaît pas, mais accepte que pour une fois je ne me plie pas en quatre pour te satisfaire.

C'est vrai. Ils font tout pour moi, j'ai toujours été leur priorité parce qu'on se connaît depuis nos dix ans, qu'on a grandis ensemble, dormis et s'est battus ensemble, ils m'ont tout appris et je ne leur ai jamais rien donner en retour. Je suis leur priorité et je ne comprendrai jamais pourquoi ils me supportent encore. 

— Si tu y vas vraiment, tu feras attention à toi, d'accord ? Ne te mêle pas aux histoires de cartel, s'il te plaît.

Les yeux du mexicain plonge dans les miens, surpris.

— Je crois que j'ai mal entendu, tu as dit quoi à la fin ?

J'ai dit « s'il te plaît », je ne le dis jamais habituellement. Bien sûr que ce n'est pas un jour habituel, Nino m'annonce qu'il va partir merde !

— J'ai dit que si je découvre que tu t'es mêlé à des histoires d'armes et de morts, je débarque en jet privée et je te kidnappe.

Je connais le penchant de Nino pour tout ce qui est sombre et sanglant, je me retrouve en lui sur ce point.

— C'est trop tôt pour dire tout ça, reprends mon frère.

— Je le dis maintenant mais je le répèterai pas après. Il n'écoute jamais de toute façon.

Un téléphone sonne et je regarde mon frère qui décroche.

— Oui ?

Étrangement, un sourire heureux prends place sur son visage et il s'éloigne pour parler.

— Je rêve, il vient juste de s'éloigner pour qu'on l'entende pas ?!

Je tape du pieds, totalement possessive.

— Laisse-le un peu vivre, peut-être qu'il a une copine...

— Non, hurle-je hystérique. Il ne peut pas avoir de copine, il doit m'aimer moi ! Et seulement moi pour l'éternité !

Nino enroule ses mains dans mes cheveux et colle son nez au mien, sa respiration se mêle à la mienne.

— Moi je t'aimerais pour l'éternité, c'est suffisant non ?

Je perds mon souffle et mes joues rougissent mais avant d'avoir pu répliquer les pas d'Ashton reviennent et je m'éloigne brusquement du métisse comme si de rien n'était.

— Je dois y aller, les gars.

Il s'avance vers Nino et pose une main sur son épaule.

— Mec, je sais qu'on est pas toujours d'accord. Et je sais aussi que quoi que je te dise, tu feras comme tu voudras. Mais je vais te dire une phrase qu'il m'a fallu des années à comprendre et qui m'a beaucoup servi.

Je fronce les sourcils. Je n'aime pas qu'il y ai des secrets entre Ashton et moi. Il ne m'a même pas dit où il partait et je n'aime pas ça du tout ! C'est mon frère, juste le mien. Et de quel phrase il parle encore ?

— Laquelle ? Demande Nino.

— Méfie-toi des serpents qui dansent.

Et il s'en va juste après m'avoir embrasser le front.

— Mais... dis-je avec l'intention de le suivre mais Nino m'attrape le poignet.

— Faut qu'on parle, corazon.

Je lève les yeux aux ciels, quoi encore un sujet sérieux ?

— J'en peux plus de parler, je veux boire ou fumer d'abord ! Pourquoi vous êtes tous si ennuyants aujourd'hui ?!

— À tes ordres, ricane le mexicain en me tirant vers sa moto.

Il m'attire et tout ce qu'il fait semble être fait pour moi aussi. J'aime l'adrénaline que provoque en moi sa présence. J'aime monter sur sa moto, sentir le vent dans mes cheveux et mes pieds qui rasent le sol. J'aime quand on s'enfuie après avoir commis un délit, et quand on doit se cacher de la police aussi. J'aime tout ce que je fais avec lui, parce que c'est effrayant, dangereux, et jamais ennuyant. J'aime Nino, merde !

Il semblerait que sa présence rende ma vie euphorique et je n'ai pas honte de me l'avouer : la vie sans lui n'aurait pas de goût, je ne sais pas comment je vais faire quand il partira... s'il partira. Je suis pessimiste à propos de ça.

Il n'enfile pas de casque et moi non plus. On se contente de monter sur l'engin et de rouler là où le vent nous guidera. Jusqu'à la muerte, c'est ce qu'on s'est promis.

On arrive dans mon endroit préféré, un vieux bar au style vintage et néon, géré par des gangsters retraités dans un lieu assez reculé et sombre de NYC, coincé entre un bordel et un bar de pervers. J'adore l'ambiance qui y règne, parfois une grosse baston éclate et on se gêne pas pour empirer les choses. Ce bar se nomme « Ève », oui, comme l'épisode biblique.

Je trottine heureuse vers ma banquette préférée, celle dans le coin du bar, d'où je peux tout voir et tout entendre. Je m'y assois et soupire, la serveuse s'approche de nous et j'ai même pas besoin de lire le menu pour commander.

— Ash, ça roule ma poule ? Entendis-je et je relève la tête pour croiser le regard de Cindy, Chewing-gum.

— Sale folle tu me dois encore mes six-cent dollars avec lesquelles tu as acheté ton Botox pour cheveux ! Ris-je alors qu'elle s'assoit sur mes genoux.

Chewing-gum, appelée ainsi parce qu'elle s'est un jour collé un chewing-gum dans les cheveux ce qui a causé la colère de sa mère, qui lui a rasé la tête, il y a des années. Elle est serveuse dans ce bar.

— Je voudrai avoir tes longs cheveux lisses et si brillants, je n'aurais pas eu besoin de t'emprunter de l'argent alors ! siffle-t-elle en mâchant bruyamment un chewing-gum, à croire qu'elle n'est pas traumatisée.

— Tout le monde veut mes cheveux, ils sont trop beaux c'est vrai. Mais tu sais pas à quel point c'est dure de les friser ou de les démêler, j'y passe des heures !

— Ma pauvre, je te comprends...

Elle s'interrompt quand Nino s'assoit a côté de moi.

— Qu'est qui t'as pris si longtemps ?

— J'ai trouvé des connaissances à l'entrée.

— Qui ça ?

— Tu les connais pas, corazon. T'as commandé ?

Je souffle en regardant Cindy.

— Ramène-moi comme d'habitude et Nino, un vodka et un martini.

Elle hoche la tête, silencieuse et va chercher nos commandes. Je suis sûr qu'elle a un crush sur mon Nino. Et si elle tente quoi que ce soit... je ne dirai rien, comme d'habitude.

Vous allez trouver ça con, mais je connais le métisse depuis sept ans et oui, putain, j'ai peur de le perdre si je lui avoue qu'il n'est pas un simple ami pour moi. Je n'ai jamais pensé à lui avouer, ça serait du suicide.

— Tu n'es pas curieuse à propos de ce que je veux te dire ? Habituellement un m'aurais bombardée de questions.

— Non.

— Je vais te dire alors...

Il s'arrête le temps que Cindy pose nos verres, elle ne demandera sûrement pas si on est majeure.

Je prends précipitamment le mien, mon Jack's Daniels et le vide d'un traite. Sauf que Chewing-gum me connaît, elle a apporté une bouteille entière, elle est pas conne.

— Écoute-moi Ashley !

Je relève la tête. Ça doit être doublement sérieux si Nino m'appelle par mon prénom.

— Je t'écoute, de quoi tu veux parler ?

— Je vais partir au Mexique, je vais vraiment partir.

Je fronce les sourcils illico.

— Tu as dit que ce n'était pas sûre ! Pourquoi tu délires ?

— J'ai menti.

— Tu m'as menti ?! À moi ?

Cette histoire de Mexique et l'idée de retrouver ses vrais parents doit le rendre fou, je ne vois pourquoi sinon il serait si étrange.

— J'ai menti parce qu'il y avait Ashton, reprends Nino. Je ne voulais pas le dire devant lui, je veux d'abord en parler avec toi.

— D'accord, je suis là, parle-moi, souffle-je.

— Viens avec moi, à Juarez, viens vivre avec moi.

Je n'ai pas besoin de réfléchir avant de répondre.

— Je ne peux pas.

— Ashley, Ashley, imagine, imagine une vie de liberté sans contrainte parentale, sans ton père. Tu te plains toujours de lui ! Imagine, je sais que tu as des doutes mais ça sera incroyable..,

— Ça ne veut rien dire ! Ce sont quand même mes parents, putain ! Et Ashton, tu as pensé à lui ?! Je ne peux pas tout plaquer et m'enfuir avec toi !

— Mais c'est ce que tu fais tout le temps ! Quand tu es en colère, triste, après une dispute avec ton père ! Tu viens à moi et je t'emmène toujours loin sans prévenir personne !

— Ce n'est pas la même chose ! Tu me traînes seulement jusqu'à la ville voisine et ça ne dure que quelques heures. Là, on parle de vivre ensemble, dans un pays qui n'est pas le nôtre !

— Ce n'est pas le tien, mais c'est le mien ! C'est mon putain de pays, tu comprends ?!

Je me masse le nez, ça ne rime à rien de parler avec lui quand il est en colère, il n'écoute jamais.

— C'est non, Nino, un non définitif !

— À cause d'Ashton ! C'est toujours à cause de lui que tu t'éloignes de moi !

Il se lève enragé et fais tomber sa chaise par terre, se faisant il cogne celle d'un autre client. Le gars qu'il a cogné, se lève en pointant le métisse du doigts.

— Eh, toi, le petit qui se la joue avec sa blondasse. Excuse-toi !

Je fais craquer ma nuque et un sourire prends place sur mon visage. Je sais ce qui va se passer ensuite.

— T'as dit quoi sur ma meuf ? Répète ?! Dit le métisse en attrapant l'homme bourré qui s'est exprimé.

— J'ai dit, excuse-toi ou je vais demander à ta salo...

Il ne finit pas sa phrase qu'un coup de poing s'écrase contre son nez. Je vous ai dit qu'on déteriore toujours la situation, n'est-ce pas ? C'est toujours nous qui déclenchons tout, aussi. Mais pour rien au monde, je ne cédèrai ma vie à quiconque. Tout cela me va très bien. 

— Cindy ! Cindy ! Hurle-je par dessus le brouhaha ambiant.

En attendant que Cindy arrive, j'observe mon métisse se battre, il est rapide et svelte, mais ses bras contiennent une force qu'il a gagné en se battant quotidiennement dans la rue. Je vois du coin de l'œil, un homme qui veut plonger dans la baston, sûrement pour défendre son ami qui se fait défoncer. Même pas en rêve, frapper mon Nino par derrière, quel taré. 

Je n'hésite pas et lui jette une chaise dans la figure. Je saute sur lui et envoie un coup de pieds dans ses parties. Il hurle alors que Cindy se ramène avec les membres du gang venus me défendre. Quand je vous dis que je suis aimée de tous, j'insiste !

Quelques temps plus tard, on nous a tous jetés dehors. J'ai le lèvre en sang et un égratignure au bras. Nino, sur qui ont sautés trois hommes, a un œil au beurre noir et un bleu énorme sur la pommette qui enfle. On est assis sur le trottoir entouré de gens dangereux et malheureux, de prostituées à qui je fais coucou de la main et d'hommes qui portent des poings américains, que Nino a salué tantôt. Nous sommes parfaitement à notre place, ici, au milieu de nos semblables, malgré ma dégaine de blanc bec, je me sens dans mon monde, à ma place. 

Les hommes avec qui Nino et moi venons de nous battre, s'approchent de nous et tapent dans le dos de mon métisse. Nino se lève et leur serre la main, s'excusant. C'est toujours comme ça avec les mecs, ils peuvent s'arracher les cheveux et un instant plus tard, boire les uns à la santé des autres. Avec les filles, c'est bien plus compliquée, il suffit qu'une femme lance un regard de travers à une autre pour que se déclenche entre eux une guerre sans merci... 

Je lui dis une phrase qui va changer ma vie :

— Un jour, peut-être quand tu te seras établis au Mexique, quand tu auras de l'argent et une vie stable, je t'y rejoindrai.

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