Je lis le dossier que Shade m'a donné avec toute l'attention que j'arrive à concentrer.
Le bruit du moteur et les vibrations permanentes me donnent une sensation d'étourdissement et me rendent nauséeuses. Je ne suis jamais arrivée à lire quelque chose en voiture, d'autant plus que Hunter n'arrive pas à fixer la route du regard, me dévisageant de temps en temps, comme pour vérifier que je suis toujours en vie.
Pourquoi ?
Je me le demande.
Nous ne sommes rien. Moi et lui, c'est quelque chose que je n'arrive pas à décrire. Je sais qu'il m'attire irrémédiablement, qu'il me plait comme toutes les saveurs du chocolat et que je me verrais mal avec quelqu'un d'autre que lui. Mais que sommes-nous ?
Le doute et la confusion sur ce qu'est notre 'Relation ', planent dans mon esprit depuis un moment.
Est-ce que nous sortons ensemble ? Est-ce qu'il y'a un « Nous » tout d'abord ?
Je n'en sais rien.
Je soupire et essaie de me reconcentrer sur les fichiers dans mes mains.
Je ne peux m'empêcher de penser aux victimes, jeunes, toutes des moins de vingt-et-un ans. Elles n'avaient pas de traits en communs, mais elles étaient mortes de la plus ignoble des manières. Violée, sauvagement à en croire l'analyse des corps et puis, leurs gorges étaient tranchées en une ligne parfaite écarlate et dégoulinante de sang.
Les photos me donnent la nausée parce que leurs postures sont celle de quelqu'un qui a essayé de batailler, de quelqu'un qui a combattu avec tout ce qu'on a. Leur expression était restée figée entre la peur, l'horreur et le désarroi.
Je dépose le dossier sur mes genoux et me masse les tempes, sentant une migraine naissante planter ses racines dans ma têtes et faire son effet.
- Combien encore pour arriver ? Je demande en regardant par la fenêtre où les paysages désertiques et les arbres chétifs et frêles défilaient à une allure phénoménale.
Le Kansas est assez loin. La famille de la première victime se trouve dans une petite résidence là-bas. Je dois aller les interroger et collecter les informations nécessaires parce que ce dossier ne contient rien d'assez proche d'un indice. Inraiha m'a donné la stratégie que je dois adopter.
Premièrement, Interroger la famille des victimes.
Puis, Collecter les informations nécessaires. Et enfin, Trouver le point commun qui lie les victimes, parce qu'un tueur en série de ne fait jamais rien par hasard. Et qu'un psychopathe choisi ses victimes avec précaution et pour une raison précise.
- Encore dix minutes. Dit Evangeline d'une voix morne en jouant avec le bout de ses cheveux. Elle avait l'air complètement perdue dans ses pensées qui prenaient une tournure dramatique.
Je hoche la tête et reporte le regard sur le fichier.
La première victime s'appelait Hanna Bridge, elle avait vingt ans. On l'avait retrouvé à prés de huit kilomètre de son territoire, avec pour seuls habits un bracelet qui avait laissé une marque sur son poignet.
La voiture s'arrête sur le côté et je vois une rue constellée de maisons de taille moyenne. Je sors de la voiture et je me dirige vers une porte noire, où je sentais la magie en vagues s'étendre dans la demeure, signe de colère chez les metamophes.
Je sonne une fois. Les secondes passent lentement et je ne sens aucune présence se rapprocher de la porte. Je soupire et sonne une deuxième fois. Cette fois-ci, j'entends un distinctif « ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE ! » de l'autre côté de la porte.
Charmant.
Hunter ne me regarde pas. Il pense à une stratégie pour rentrer.
Une stratégie ? La civilisation, c'est pour ceux qui ne me dérangent pas e ne me font pas perdre mon temps.
Je laisse mon pouvoir jaillir de toutes les parcelles de mon corps et j'approche de la porte en murmurant une incantation de premiers degrés.
Deliria explo
La porte vole en mille éclats et il ne reste entre moi et ce que je cherche, qu'une parcelle d'air remplie de rage et de magie.
Je crois que je les ai mis en colère.
J'entends Eva dire quelque chose comme ' On ne peut pas entrer par la porte comme tout le monde, c'est toujours trop compliqué' et je souris. Le fait est que si nous étions comme tous le monde, nous n'en serions pas là. Nous serions surement au lycée entrain de réviser ces satanés cours de maths et de biochimie qui s'apparentent à l'hébreu pour moi. Autant dire que j'ai toujours eu un esprit artistique plus qu'autre chose et mes notes catastrophiques en tout ce qui n'est pas littéraire le prouvent avec conviction.
- Monsieur Bridge ? Je demande tout haut, espérant qu'il me répondrait. Je fais quelques pas dans la maison même si je sais que c'est très impoli est totalement suicidaire de vagabonder dans une maison qui n'est pas la mienne.
C'est une belle maison, les murs y sont blancs et des dizaines de tableaux y sont accrochés. Tous représentent une sorte de spirale mais quand on y voit de plus prés, on y trouve des formes, humaines et animales. Chaque tableau était symbolique et portait un message particulier.Dans l'air flotte l'odeur de la perte, et aussi une sorte de tristesse. Je fronce les sourcils, incapable d'investigue d'avantages dans tout cela. Je n'ai pas envie de ressentir ce qu'un parent ressens lorsqu'il pert son enfant.
Hunter lui aussi regarde les tableaux d'un air distrait et reporte son regard sur moi. Nos yeux se croisent et je crois voir une lueur de quelque chose briller dans ses yeux, mais je ne sais pas ce que c'est exactement.
Blaze et Eva quand à eux sont restés figés sur le seuil de la porte, une expression neutre et impassible sur le visage. Mais je pouvais voir dans leur trait une sorte de colère et de haine à peine contenue.
- Qui êtes-vous ? Sortez tout de suite de ma maison ! Dit une femme en descendant les escaliers.
Ses yeux étaient entourés de cernes qui démontraient la fatigue et le manque de sommeil. Ses yeux rougis étaient l'évidence même qu'elle avait pleuré où n'avait pas cessé de le faire.
- Nous sommes ici pour vous demander quelques informations à propos de votre fille. Dit Hunter d'une voix calme et maitrisée.
Les traits de la femme précédemment peint de colère virent au chagrin et au désarroi.
- Qui êtes-vous ? Demande-t-elle d'une voix faible et impuissante. Elle se tenait à la rambarde de l'escalier et descendait les marches avec lenteur, comme si elle ressentait un poids sur ses épaules et qu'elle ne pouvait pas l'alléger où l'enlever, un poids qui resterait là toute sa vie.
- Nous sommes ici pour retrouver le tueur de votre fille.
Elle hoche la tête doucement, et descend la dernière marche. Elle me jette un coup d'œil et écarquille légèrement les yeux avant de demander.
- Vous êtes l'assassin de la mort, n'est-ce pas ?
Je hoche la tête, sans rien rajouter.
- Très bien, allons nous assoir s'il vous plait, je n'ai pas dormi et je peine à rester debout. Dit-elle en se dirigeant vers une pièce adjacente qui était en fait un salon. Mais il était plus où moins dévasté par des coups de griffes et on sentait dans cette pièce une sorte de présence passée malfaisante et inquiétante.
Je prends une profonde inspiration et regarde la femme devant nous qui s'assoit sur une petite chaise qui avait été épargnée.
- Qu'est-ce qui s'est passé ici ? Demanda Blaze d'une voix où traine un accent de confusion.
- Le meurtrier est revenu, le soir où elle a été enlevée. Il à demandé à mon maris de la lui donner. De lui donner notre fille pour qu'il en fasse sa femme. Mon maris à refusé, et...
Elle s'interrompt et éclate en sanglot. Hunter s'approche d'elle tandis qu'Eva regarde la scène comme si elle lui était étrangère. Elle avait toujours eut du mal avec les sentiments.
Hunter utilise des sorts d'apaisement sur la femme et elle se détend peu-à-peu.
- Il l'a tuée. Il l'a tuée à cause de nous. Si seulement nous avions accepté, elle serait peut-être encore...
- Non. Lui dit Blaze. Ce n'est pas de votre faute. Vous n'auriez pas voulu que votre fille vive avec un homme qui a perdu toute raison, qui ne l'utilisera comme bon lui semble, et ce avec votre autorisation. Votre fille n'aurait pas voulu être l'objet d'un meurtrier. Vous l'avez peut-être perdue, mais au moins, vous avez fait ce que tout parent ferait pour sa fille.
La femme hoche la tête, plus où moins hypnotisée par les paroles de Blaze. Eva elle aussi écoute ses paroles mais détourne la tête au moment où il la regarde.
Bon dieu, qu'est-ce qui se passez avec ces deux là ?
- Quand est la dernière fois que vous l'avez vue ?
- Son anniversaire, elle le fêtait ici, tous les ans.
- Avait-elle une amie ? Quelqu'un de proche avec qui elle parlait ?
- Je crois l'avoir entendu mentionner un membre de sa meute, Allen. C'est son ami le plus proche.
- Avait-elle un petit-ami ?
- Pas que je sache non. Mais nous ne parlions pas vraiment de ça.
- Savez-vous à quoi il ressemble ? Je la questionne, sans mentionner le fait que je parle du meutrier.
Elle secoue la tête négativement.
-Il portait un masque. Mais il y'a une chose dont je suis sure...Son pouvoir, sa puissance, je n'en ai jamais vu de telles. C'est noir, obscur, et incroyablement puissant. C'est malsain et sombre et je peux vous assurer que ce n'est pas un euphémisme.
Nous hochons la tête à l'unisson. La pratique de la magie noire est interdite, parce que pour l'utiliser, il faut sacrifier une partie de son âme.
Je devrais être exécutée, parce que la moitié de ce que je suis est constituée de magie noire. Et l'autre est une magie blanche qui peut guérir. Les deux, forment ma magie actuelle, la magie électrique, mais quand la situation dégénère, c'est le côté sombre, celui de la déesse de la mort qui ressors et cherche à détruire tout ce qui se trouve dans son passage. Je ne suis jamais arrivée à utiliser ma magie blanche uniquement. C'est comme si une barrière m'en empêchait encore et encore.
- Où est votre mari ?
La femme soupire et regarde au loin.
- Il est à l'étage. Il ne peut pas vous parler pour l'instant. Dit-elle en se levant.
- Pouvons-nous voir la chambre d'Hanna ? Demande Eva, pour la première fois.
La mère grimace de chagrin à l'entente du nom de sa fille. Eva ne savait vraiment pas comment gérer les sentiments des gens, encore moins les ménager.
- Elle ne restait pas longtemps ici, seulement le week-end. Vous aurez plus de chance de trouver quelque chose dans la chambre de sa meute. Quoiqu'il en soit, c'est au fond du couloir, à droite. Maintenant, excusez-moi, mais je dois aller me reposer. Dit-elle en se dirigeant vers les escaliers qu'elle grimpe à la même vitesse que sa descente.
- Allons-y.
Nous entrons dans la chambre d'Hanna et sans surprise, c'est une chambre très féminine où les murs sont habillés de rose et de bleu. Des couleurs pastel qui rappellent les bébés. Au milieu, trône un lit avec une couverture blanche où sont étalée des dizaines de peluches. Une grande armoire de bois était posée dans un coin et devait contenir ses habits. Et sur sa commode, je vis des photos d'elle, encore petite, puis plus grande, jusqu'à ses dix-huit ans.
Elle était belle. Vraiment, et son sourire charmant ne faisait que rendre justice à ses yeux pétillants de malice. Elle rayonnait de vie. Sur une photo, on pouvait la voir de prés, une expression de joie sur le visage et une main sur son épaule.
La main attira mon attention. C'était indubitablement un homme, parce que sa main était grande et il portait une bague où était incrustée une énorme pierre noire.
J'aurais pu ne pas reconnaitre la pierre, si je n'en avais pas une du même acabit que je ne portais jamais.
Une pierre d'obscurité qui permet de contrôler la part obscure en chaque personne. Seul problème, plus on met à l'obscurité de limites, plus elle cherche à se déchainer. Et quand elle e déchaine, l'anneau ne sert plus à rien. A partir de la première année, il faut changer l'anneau, avant que la pierre ne devienne grise.
La pierre était noire et l'obscurité avait déjà pris possession de l'homme sans qu'il s'en rende compte.
Il n'était plus lui-même, mais esclave de la magie noire qui avait besoin de sacrifices. Des sacrifices pour quelque chose de grand qui causera la destruction.
Je ne connaissais qu'un seul sort qui nécessitait plus de Huit sacrifices.
Je pâlis brusquement, sentant toute trace de sang quitter mon système.
Le sort d'Afkha, scellé depuis une centaine d'années.
Un sort qui peut ouvrir une porte vers le monde des morts et ramener à la vie tous ceux qui sont voués aux enfers et dévorés par les ténèbres.
Plus précisément, le sort qui ramène à la vie quelqu'un d'assez puissant pour finir l'existence de la race fantastique :
Gabe, le roi des démons.
Hunter me regarde perdre mes couleurs toutes entières et me demande si je vais bien.
Je prends une autre profonde inspiration qui n'atténue en rien la peur naissante qui commence à se propager dans mon corps, envoyant des signaux d'alarme dans mon cerveau.
- Il faut qu'on parle.
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HELLO MES MONSTRES.comment vous trouvez ce chapitre ?
Je sais que je suis en retard, en quelques sortes. Je me sens en retard alors que je ne le suis pas.Bizarre non ?
Enfin, bref ! Enfin de l'action dans l'histoire qui prend un tournant dramatique.
le sort Afkha, le rois des démons Gabe, les sacrifices.
Aryanna arrivera-t-elle à trouver le meurtrier à temps ?
Pourra-t-elle déjouer ses plans ?
Sa relation avec Hunter deviendra-t-elle plus claire, où restera-t-elle dans l'ombre ?
Tout ça, dans les prochains chapitres.
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LOVE YAAAAA!
Drina xx