Sigma [En Pause]

Chapitre 7 : Hot&cold

" Tu es ma drogue. Je devrais surement aller me faire soigner mais je suis bien trop accro pour penser à une solution" 

Je me lève et je sais que c’est enfin le deuxième jour. C’est pas trop tôt.

J’écrase le réveille avec ces « bip ! bip ! bip ! » Incessants et me lève en grognant.

Eva entre dans la chambre, une brosse à dent dans la bouche. Elle s’arrête net quand elle voit que je suis réveillée. Morte-vivante et complètement dans les vapes, mais réveillée quand même. Elle porte encore son pyjama rose à motifs de nœuds papillons noirs dispersés un peu partout. Son teint est un peu livide, et ses petits yeux sont presque cachés par une touffe de longs cheveux devenus d’un brun touchant à l’auburn. On aurait dit un enfant qui sortait du lit quand on voyait le résultat complet.

- Tu te lèves tôt aujourd’hui. C’est rare. Fait-elle en continuant à se brosser les dents fronçant les sourcils.

- Humpf. Je lui réponds. Oui, je parle comme ces fichus zombies qui ont perdu leur langage mais pour ma défense, je jure que même si je faisais l’incommensurable effort (Oui, j’ai l’impression que ma mâchoire pèse une tonne) d’ouvrir ma bouche, aucun mot n’en sortirait, alors pourquoi faire ?

- Pas très bavarde le matin. Dit-elle à haute voix comme si je n’étais même pas dans la pièce.

Je me mets sur mes deux pieds et me traine jusqu’à la salle de bain. Si je ne me lave pas le visage, je ne vais jamais me réveiller.

Dans le couloir, j’entends des bruits de gémissements et je sais ce que c’est, je n’ai absolument pas envie d’assister à la scène de mon arrivée, alors je presse le pas, me fichant éperdument de faire du bruit où pas.

J’entre dans la salle de bain commune qui contient environs huit douches à rideaux qui se ferment. J’ai vraiment besoin de me laver. Je n’ai pas touché l’eau depuis bientôt trois jours et ma propre odeur comment à m’agacer. Si seulement je pouvais avoir un odorat humain, ça m’aurait évité de devoir me laver tous les jours, mais j’y suis obligée et je n’ai malheureusement pas le choix.

D’autant plus qu’aujourd’hui, j’ai mon premier cours d’initiation au combat et je ne vais surement pas rester dans mon état crade et mes cheveux qui commencent à devenir gras. Beurk.

Sous les six lavabos, de petits placards contiennent des serviettes de douches à disposition.

J’en prends une qui me semble assez grande pour couvrir mon corps et avant même de fermer le placard, elle est remplacée par une autre de la même couleur et de ma même longueur. Sacré magie de régénération.

Je me glisse dans une cabine de douche et laisse l’eau faire son travail.

J’ai du mal à croire que je vais devoir me tenir encore plus sur mes gardes qu’avant. Je ne sais plus qui me veut du bien et qui me veut du mal. Pour moi, tout le monde est mon ennemi.

Les mots de ma mère viennent me rappeler à quel point ce que je viens de dire est faux.

 «  On ne peut aller nulle part tout seul. Seul, nous sommes faibles »

« Cherches des alliés, des alliés sur qui tu peux compter quoi qu’il arrive et fais confiance à ton instinct »

Je prends un peu de shampoing magique qui, je le sens, s’adapte au poil de mes cheveux pour les soigner et les laver de la meilleure façon qui soit. Tout est magique ici, je crois que je ne peux même plus m’en passer. Ça facilite la vie d’une manière incroyable.