Chapitre 20 : Lien de sang

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"Je voudrais pouvoir t'oublier, mais seule la mort offre l'oubli, la vie n'a pas cette indulgence."


*    *     *     *     *

                     Le silence régnait en maître dans l'espace tandis que mes yeux s'accoutumaient difficilement à la lumière tamisée ambiante faite pour accommoder les yeux des prédateurs. Mes mains tremblaient misérablement et j'avais du mal à garder les pieds fermement plaqués au sol.

Je pris une inspiration ressemblant à s'y méprendre à un sanglot en attendant le moment de ma propre mort.


   Je me réveillai en un geste brusque agitée par tremblements fébriles et incontrôlables. Je passai ma main sur mes cheveux et mon front couvert d'une sueur anormalement abondante, La respiration sifflante, j'essayais de retrouver mes esprits.

Je n'avais jamais fait ce rêve. Et je savais au fond de moi que, tout comme le précédent ce n'était pas un simple rêve mais quelque chose de bien plus réel. C'était une vision. Un don que ma mère avait hérité et qui se manifestait chez moi de temps en temps mais qui devenait de plus en plus accru.

Je me souviens du rêve qui hantait mes nuits et où je courais comme une dingue avec cette impression que mon cœur allait sortir de ma poitrine. Alors qu'un sentiment de justice, de devoir et de compréhension envahissaient inexplicablement mon corps, j'arrivais devant une porte rouge où était inscrit le numéro 'Un' en noir. C'était généralement là que le rêve s'arrêtait. Sans que je ne sache comment ça se terminait. Comme si j'avais acheté le ticket de la moitié d'une match de foot. Tout simplement sadique.

Mais le rêve qui m'avait réveillé désormais m'avait troublé par la sensation d'urgence et de réalité qui l'entourait. Je pouvais assumer que le rêve répétitif était dans un futur plus lointain que cette vision dont l'image est vivide m'avait frappé comme un tourniquet.


Le soleil s'étai levé et s'infiltrait par quelques embrasures de la fenêtre de l'hôtel. Je jetai un coup d'œil à côté de moi et constatai qu'Hunter n'était pas là. Une pointe de déception et d'agacement vint titiller ma conscience sans que je ne sache pourquoi exactement. J'écarquillais les yeux en constatant que le sol s'étai légèrement fissuré et que dans l'air je pouvais sentir la légère odeur de brûlé que mon pouvoir générait. Si la vision avait duré une minute de plus, l'hôtel aurait sauté comme dans le films de science fiction.

Je me levai  sur la pointe des pieds en tendant l'oreille instinctivement. J'entendais la respiration calme de deux personnes, probablement Eva et Blaze,  dans la chambre d'à côté. 

J'avais un peu du mal à marcher et une douleur bizarrement étrangère ne me permettait pas de marcher comme je le souhaiterais. La nuit que j'avais passé avec Hunter me revint en mémoire en moments que je ne pouvais pas oublier.

 Je ne pouvais pas rêver de mieux pour une première fois. Il avait été tout ce que je voulait que mon âme sœur soit. Et bien que je déteste que le destin s'acharne à me rendre la vie difficile et invivable, à me lancer des visions à l'improviste et à me déclarer complice de la mort, je remerciai le ciel me m'avoir trouvé quelqu'un qui me comprenait, me réconfortait et m'aimait sans autre raison que mon existence.

Le réveil affichait quinze heure trente. 

J'ouvris les rideaux pour laisser la lumière imbiber la chambre qui me paraissais désormais vide sans Hunter à mes côté. 

J'ai entendu quelqu'un me dire :"Une seule personne vous manque et le monde est dépeuplé." Mais solitaire endurcie comme je l'étais, je n'y avais pas cru. 

Sigma [En Pause]Where stories live. Discover now