Chapitre 5 : Première journée partie 1

7.4K 601 35
                                    

Je me réveille grâce à cet instrument de torture qu’on appelle réveil. Je l’ai menacé tellement de fois, jeté contre les murs le jour où j’étais trop fatiguée. Et pourtant, il marche toujours. N’est-ce pas un signe que le réveil est contre nature ?

Vous croyez surement qu’en étant une héroïne, je devrais me lever de ma propre volonté, être indépendante et savoir quand le soleil se lèvera exactement. Mais non. Non absolument pas. Je suis une héroïne qui dors comme un ours et qui tue tous ce qui la réveille au mauvais moment. Je devrais être plus énergétique mais je suis une paresseuse hors pair.

Les résidus de mon rêve de la nuit dernière viennent me hanter pour me rappeler que je n'aurais sûrement jamais une nuit de paix.

Je grogne trois ou quatre fois avant d’abattre ma main sur le réveil. Je mets mon pied au sol et la froideur vient remonter le long de mon échine pour me rappeler que l’été est encore loin. Avec précaution, je fais sortir mon autre jambe de la couverture. Dieu du ciel, il fait un froid de glacier.

Je passe ma main dans me cheveux qui ressemble à un nid d’oiseau particulièrement désordonné. J’ouvre enfin les yeux et constate que je ne suis pas chez moi. Ça m’avait échappé, ce petit détail qui changeait la donne de bien des façons. Je n’avais pas de droit de baisser ma défense.

En alerte immédiate, je me lève et met des vêtements quelconques avant de marcher vers la salle de bain commune. Je me lave longuement le visage en me prenant mes joues entre mes doigts et en me disant «  Tout va bien se passer ». Comme une litanie où une prière.

Approximativement réveillée, je me redirige vers la chambre. Ma nouvelle chambre de dortoir.

J’entre et commence à chercher quelque chose à mettre. Ma mère m’a acheté tellement de vêtements, c’est incroyable. Elle n’aime pas beaucoup le shopping mais elle a fait un effort monstre pour moi et je la remercierais surement si elle était là. Un pincement au cœur me rappelle que je ne vais pas revoir ni ma mère, ni mon frère ni toute ma famille pendant un bout de temps.

J’opte pour une chemise à carreaux rouge et noire, un jean noir et des converses blanches. Je ne trouve rien de mieux et j’aime cette tenue parce qu’elle est pratique et confortable.

Un «  Toc Toc » Me fait sursauter et j’ai du mal à contrôler ma voix lorsque je dis :

- Qui est-ce ?

- Nous avons votre uniforme de combat.

Je prends une grande inspiration. Mon uniforme, celui que je dois mettre pour faire ce que les autres savent déjà et que j’ignore complètement. Comment diable puis-je faire un coup de pied circulaire si je n’arrive même pas à garder mon équilibre sur une seule jambe ? C’est de la folie.

- Vous pouvez le poser sur le lit. Dis-je en ouvrant la porte.

Une femme d’une quarantaine d’année aux yeux marron agréables acquiesça et mit ma tenue sur le lit voisin. Le mien n’était pas encore fait et jonché de tenues que je n’allais pas mettre de sitôt.

La femme ferme la porte derrière elle et me souhaite une bonne journée.

Je prends mon emploi du temps et le parcoure du regard. Oh dieu, qu’est-ce que c’est que ça ?

Il n’ya pas huit heures, comme au lycée. Je dois travailler douze heures. Douze longues heures. Je scrute les matières mais aucune ne me semble familière. J’ai déjà acheté toutes les fournitures prévues pour mon année, mais je ne savais pas que la journée serait aussi intensive. Pourtant ma coloc' m'avait prévenue, mais je n'écoute jamais personne. Si seulement je n'étais pas aussi bornée et que j'écoutais au lieu de crier mon mécontentement. Je serais une bien meilleure personne.

Sigma [En Pause]Where stories live. Discover now