Même si tu ne m'aimes pas [Te...

By AgathaRiva

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An 2124, depuis maintenant plus d'un siècle, dans un monde où les êtres surnaturels gouvernent et vivent libr... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Tome 2

Chapitre 22

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By AgathaRiva

Allongée sur le vieux matelas de ce qui est ma chambre, je me repose fatiguée. Ces quelques jours ici m'avaient épuisée, me pompant totalement mon énergie. Je n'arrivais même plus à réfléchir.

Un jour j'ai lu que, parfois, il suffit d'un rien pour tout chambouler. Malheureusement pour moi, ces "rien" se succèdent sans que je ne puisse rien y faire. J'avais l'impression de me retrouver au centre d'un tourbillon de choses auxquelles je ne pouvais ni échapper, ni contrôler et il m'était de plus en plus difficile de garder la tête hors de l'eau.

Mon échange avec Calister m'avait intriguée. Sous ses airs de gentilhomme et son sourire de cinglé, il était dangereux. Je devais en savoir plus à son sujet, car il était clair qu'il n'allait pas me lâcher la grappe.

Depuis maintenant plusieurs heures, tante Krisha n'était pas revenue de son entretien avec lui. Les filles qui se trouvaient toutes dans la cuisine étaient totalement paniquées, ne sachant pas quoi faire. Elles étaient d'ailleurs étonnées de me voir si tôt. Olivia était passée plusieurs fois me demander si ça allait et si je voulais quelque chose. Malgré le fait que je n'ai rien demandé de sa part, elle avait déposé une petite couette qu'elle avait dû prendre des heures à trouver.

Je me saisis de celle-ci et m'enroule à l'intérieur, comme pour me couper du monde extérieur. Je tente de m'endormir, mais je n'y arrive pas. Mon esprit était trop occupé à penser à une personne, une seule.

Giovanni...

Il obnubilait toujours mon esprit et ne disparaissait jamais de mes pensées. S'accrochant à moi comme une sangsue. Il était mon tout premier "rien". Le point d'origine de cet ouragan présent en moi. Son créateur.

Si seulement on ne s'était pas arrêté à cet endroit avec les autres membres de la Rébellion, si seulement il ne m'avait pas traqué dans cette forêt, si seulement nos regards ne s'étaient pas rencontrés...

Il y avait tellement de si seulement mais pas assez de heureusement. Et c'était là que résidait le plus gros du problème.

Parfois, je regardais le ciel, imaginant une autre vie. Une famille, des amis, un village. Espérant tout simplement être une autre personne. Tout recommencer de A à Z.

Perdue dans mes pensées, j'entends tardivement les légers coups portés à la porte.

Olivia, je t'ai dit que je voulais être seule quelque temps, lâche-je en m'enroulant davantage dans la couette.

Silence. Je fronce les sourcils en me demandant si elle est partie, mais des bruits de pas contournant mon corps me proviennent. D'un coup brusque, le tissu qui se trouvait au-dessus de moi se retrouve à l'autre bout de la pièce. Me frottant les bras à cause de la froideur de la pièce, je m'apprête à assassiner la personne qui a fait ça. Shirel.

Tu es sérieuse ? dis-je en tendant la main comme un bébé pour récupérer la couette. Rend moi ça.

- Non, ce n'est pas l'heure de faire dodo, réplique-t-elle en essayant de me soulever. Allez, bouge toi. Cet endroit est vraiment abject, je ne compte pas y rester plus longtemps.

Totalement lassée et sans émotions, je fais l'effort de m'asseoir. Voyant que je ne ferais pas davantage, elle fait de même. Elle avait regroupé ses cheveux en un chignon strict, même si quelques mèches folles en sortaient.

Je les préfère détachées, murmurai-je en empoignant un d'entre eux. Tu fais trop autoritaire comme ça.

Elle grimace et me tend un sandwich, que je ne refuse pas d'ailleurs. Mon ventre gargouillait depuis plusieurs heures, je ne regarde même pas son contenu et en mord une grande bouchée. J'avais trop faim.

Tu vas bien ? demande-t-elle, en posant une main sur mon genoux.

Fixant ses magnifiques yeux émeraudes, je secoue négativement la tête. Je ne voulais pas perdre de temps à lui mentir, je n'en n'avais clairement pas la force.

C'est Giovanni, n'est-ce pas ?

- Tu es toujours dans ma tête ?

Elle rigole doucement, me faisant sourire par la même occasion.

Non, ne t'inquiète pas. Ça se voit juste à ta tête.

Je prends une autre bouchée, et remarque un goût que je n'apprécie pas du tout : de la mayonnaise. Pourtant, je décide de ne faire aucune remarque, elle avait fait l'effort. C'est ce qui compte.

Je ne sais pas quoi faire, explique-je sans émotion distincte. A propos de lui.

- Tu ne voudrais pas lui laisser une chance ? Essayez d'être amis ? suggère-t-elle tout en ordonnant de terminer mon casse-croûte. Je sais que votre relation n'est pas "normale", c'est la première fois que je vois ça, je ne vais pas te mentir. Mais à un problème exceptionnel, il faut des solutions exceptionnelles, non ?

Fixant mes pieds, je tente de m'imaginer cette possibilité, mais mon esprit ne fonctionne plus. Il est comme bloqué par quelque chose d'encore plus grand, plus gros, plus intense.

Sans m'en rendre compte, mes yeux s'humidifient et une larme tombe sur ma jupe sale.

Pause, murmure-je en essuyant mes joues. J'ai besoin d'une pause. Tout se passe trop vite. Je n'arrive plus à réfléchir.

Shirel me prend dans ses bras et j'éclate en sanglots, car au fond de moi, je le savais. Je n'aurais pas cet instant de repos, cette trêve. Le monde ne se mettrait pas en suspens pour me laisser quelques secondes de répit, le temps de me ressaisir. J'aurais aimé un moment hors de tout contrôle et du temps en particulier. D'un instant coupé, gelé, bloqué, suspendu.

Hey, arrête ça tout de suite ou je vais aussi me mettre à pleurer, jure-t-elle en me secouant pour essayer de me faire rire, ce qui marche.

Elle se saisit de la couette et nous entoure tous les deux à l'intérieur. Tête contre tête, on regarde dans le vide. Je termine de manger le sandwich en silence, pendant qu'elle se perd dans ses pensées.

Je peux te demander un service ?

- Toujours, répond-t-elle en sortant de ses pensées. Qu'est-ce que tu veux ?

- Je ne suis pas sûre, mais je crois avoir vu un gamin utiliser la magie. Un petit garçon métisse, dis-je en réfléchissant aux autres détails que je pourrais donner. Sûrement un nouvel orphelin, il vient de perdre sa mère suite au Capitol.

Je n'avais pas besoin de préciser ce qui s'était déroulé là-bas, pour qu'elle comprenne. Je l'avais totalement oublié, jusqu'à ce que je le revois dans le couloir, quand je revenais de la bibliothèque. Il était seul, à fixer dans le vide, perdu. La fois où il avait propulsé un vase contre un mur, par la seule force de sa colère m'était revenu aussitôt. Je le soupçonnais d'être un mi-loup mi-sorcier. Elle se lève précipitamment et commence à faire les cent pas.  

Tu es sûre de ce que tu dis ? Car c'est vrai que les demi-loups existent, mais c'est très très rare.

J'avais appris au fur et à mesure de mon arrivée ici, qu'il existait plusieurs catégories chez les loups : les alphas sont les chefs de meute, ils prennent toutes les décisions et ont la réputation d'être le plus puissant et dangereux de son espèce. Il y a ensuite les bêtas qui sont présents pour aider les alphas à faire régner les lois de la meute et les protéger de nombreux dangers loups-garous, puis les omégas, qui sont des loups-garous normaux. 

Dans ces trois cas, les deux parents doivent obligatoirement être des lycanthropes, si tel n'est pas le cas et que seul un des deux parents l'est, l'individu est alors soit un delta, une sorte d'humain avec des capacités surnaturelles, soit dans de très rares cas, un demi-loup qui est un hybride pouvant se transformer et utiliser les facultés de l'autre espèces. 

- Mais pas impossible, insiste-je, certaine de ce que j'avais vu.

Si c'est le cas, il est très dangereux.

- Il le saura, tant qu'il ne sera pas mis sous surveillance. Il faut qu'il apprenne à se maîtriser, sinon il deviendra un danger pour nous, certes, mais surtout pour lui-même.

Elle hoche la tête, et m'explique qu'elle se mettra à sa recherche dès ce soir. Avant de partir, elle m'annonce que Prexton était arrivé et qu'il se reposait dans la chambre de Giovanni. Quand je lui ai demandé si c'était une blague et si c'était fait exprès, la seule réponse qu'elle m'a donné a été "A-t-on avis?".

Je roule des yeux, il ne voulait vraiment pas lâcher l'affaire. Peut-être que si on arrivait à trouver un arrangement comme l'a dit Shirel, en étant amis par exemple, ça pourrait au moins régler ce sentiment de mal-être à cause de ce foutu lien, qui était en train de me détruire intellectuellement, moralement et physiquement.

Je me lève et sort de la pièce, les filles qui se trouvaient en bas ne savaient toujours pas quoi faire, suite à l'absence de tante Krisha. C'était littéralement la panique.

Pourquoi elle n'est toujours pas revenue ? chuchote Olivia en silence, avant de se tourner vers moi. Tu sais quelque chose ?

Je hausse les épaules et commence à prendre les ustensiles pour préparer les plats, sous leur regard étonné.

Vous comptez vraiment rester là à attendre ? demande-je. Vous savez mieux que moi les repas à préparer, et il faut bien faire un truc.

Après quelques instants d'hésitation, elles me rejoignent une par une. On échange fréquemment ce qu'on était entrain de faire, les étapes, pour nous permettre d'être synchronisé. Les blagues fusaient pour la première fois, on se moquait gentiment les unes des autres.

Olivia était chargée de faire les aller-retour avec Nuage, pendant que nous, les plus âgés on se chargeait de la mise en forme et de la cuisson. Je prépare en secret une assiette, en plus pour Prexton, j'ai essayé de refaire son plat préféré.

Prise d'une envie de danser, je commence à faire des petits par-ci par-là et de me déhancher. Je suis rapidement suivi des autres et la cuisine se transforme littéralement en piste de danse, la macarena d'un côté, les moonwalks de l'autre.

Suite à nos éclats de rire, on ne remarque pas la venue de tante Krisha, qui est très énervée. Elle avait d'énormes traces rouges sur le cou, et je n'avais pas de mal à comprendre ce que Calister lui avait fait. Elle frappe violemment sur le comptoir, ramenant un silence de mort dans la pièce.

Alors, comme ça vous vous amusez ? s'égosille-t-elle rouge de colère. Et qui vous en à donner l'autorisation ?

Je vois les filles baisser leur tête, et au moment où elle s'apprête à frapper une des femmes âgées, je m'interpose en recevant la gifle à sa place. Elle tente de recommencer une nouvelle fois, mais je me saisis de son poignet.

Je ne pense pas que vous voulez faire ça, suggère-je doucement.

A ma vue, elle s'énerve davantage et tente de se dégager. Elle lève son autre main pour m'attaquer mais je la saisis aussi, sous ses insultes.

Tututu, ce n'est pas bien tout ça, chuchote-je pour me moquer d'elle. Avez-vous déjà oublié la petite visite que vous venez de faire ?

Elle jette un coup d'œil derrière moi, et autour d'elle. Je suppose qu'elle ne voulait pas que les autres le sachent. Après tout, se faire sermonner et sûrement être punie par l'alpha suprême ne devaient pas être quelque chose dont on se vente.

Tais toi ! bredouille-t-elle, en essayant de se canaliser.

Alors écoute moi bien, si tu nous laisses pas tranquille, je te promets que la prochaine fois que je le revois, je n'hésiterai pas à mentir en disant que tu es encore plus horrible qu'avant.

Devenant livide, elle secoue la tête négativement sous le choc. Elle ne s'attendait sûrement pas à une telle menace. L'idée m'était venue sur le coup, j'y avais pas vraiment réfléchi, un coup de bluff parmi tant d'autres.

Tu ne ferais pas ça, n'est ce pas ? balbutie-t-elle toute tremblante.

Si je ne la connaissais pas et que je ne savais pas comment elle nous traitait, j'aurais même un peu de peine à son égard.

Bien-sûr que si, regardez ce qu'il vous a fait, poursuive-je dans ce chantage inventé de toute pièce. Vous pensez qu'il croira qui en premier, vous ou moi ?

Aussi blanche que peut l'être une personne, elle s'éloigne de moi, totalement terrorisée face à mon sourire narquois, avant de partir aussi rapidement que quand elle était venue. Face à l'interrogation des autres, je leur dis tout simplement qu'il n'y a plus rien à craindre de sa part, et on se remet au travail. Je n'indique pas en aucun cas le nom de Calister, car ça me mettrait dans une mauvaise posture face aux filles, je deviendrais celle qui s'allie à l'ennemi, un déshonneur total.

Je prends l'initiative d'amener le dernier service qui était destiné à la chambre de Giovanni, pendant qu'Olivia, Nuage et les autres filles mangent non les restes mais un repas qu'elles avaient fait de leur propre main. Maintenant que j'avais tante Krisha sous mon contrôle, je comptais bien faire changer certaine chose, à commencer par ça.

Les couloirs étaient vides, apparemment presque tout le monde était de sortie dans le centre ville. Au moins, ça nous arrangeait, cela voulait dire moins d'assiette à nettoyer.

Je prends l'ascenseur et monte jusqu'au dernier étage, à l'ouverture des portes, se trouve Gabriel et Casimir en train de jouer aux cartes.

Hey, comment ça va ma pote ? s'écrie le blond en me tendant la main, attendant que je le check.

Je le dévisage deux ou trois secondes dans un petit instant de malaise, avant de me tourner vers le plus discret.

Il est toujours comme ça ? demande-je en pointant le concerné du doigt.

Malheureusement..., répond le noir en haussant les épaules.

Hey, je vous rappelle que je suis toujours là !

On tourne la tête en même temps, pour le regarder de haut en bas. J'indique au plus sensé des deux que je ramène le service et au moment où il m'indique d'aller tout droit, des cris proviennent de la chambre.

Inquiète, je m'élance la première suivie de Casimir et entre dans la pièce comme un éclair. Tout se passe tellement vite que je ne comprends pas. Prexton, dont le visage était quasiment inreconnaissable dû aux bleus présents près que ces globes oculaires, de sa mâchoire et de ses lèvres, jette en direction de Marcellus et de Giovanni tout ce qui lui passe par la main, avant de projeter une lampe dans notre direction.

Je n'ai pas le temps de comprendre, que je suis déjà au sol, poussé par Casimir qui dans notre chute, passe à quelques centimètres de l'objet volant. Je cherche un endroit où s'abritait quand je remarque les appels de Shirel et d'une autre femme, cachées derrière un canapé. On rampe dans leur direction pendant que Prexton continue de nous menacer et de projeter des objets. Il était littéralement en trans.

Je ne dirais rien d'accord, vous ne soutirerez aucunes informations de moi, hurle-t-il comme un hystérique. Je ne vendrais pas les miens. Plutôt mourir.

Il n'était clairement pas conscient, perdu entre réalité et hallucination. Shirel était en train de dire quelque chose, mais mon attention était tourné à Giovanni qui venait de sortir ses griffes. Je me lève en sursaut, par peur qu'il lui fasse du mal.

Giovanni ne fais pas ça, il ne sait pas ce qu'il fait, crie-je pour me faire entendre malgré le bruit des débris, alors que mon amie me tire du bras, pour rester planquée.

Nos regards se croisent durant un court instant, jusqu'à ce qu'on entende le bruit de l'enclenchement d'un chien. On se retourne tous vers Prexton qui tenait un pistolet dans les mains.

Qui est l'imbécile qui a laissé ça à côté de lui ? vocifère Marcellus, énervé, alors que l'alpha se pose devant moi dans l'initiative de me protéger.

Quand je vois que tout le monde fixe Casimir, qui lui fixe la porte, on n'a pas de mal à imaginer que c'est Gabriel.

Il va vraiment rester sous ma main celui-là, chuchote le prince dont la mâchoire est contractée par la colère, avant de tourner sa tête vers moi. Elizabeth, baisse toi.

- Non, dis-je sous ses yeux furieux par mon refus, avant de le contourner et de me mettre entre lui et Prexton.

Il ne me reconnaissait clairement pas, et pointa l'arme dans ma direction, sous les cris de Shirel et des autres. Giovanni tente de me positionner derrière lui, mais je m'éloigne de lui et m'avance vers mon ami. Ce que je faisais était dangereux, surtout que je savais qu'il ne savait pas visé. Il pouvait blesser n'importe qui, à commencer par lui.

T'approche pas ou je tire, hurle-t-il en bougeant l'arme dans tous les sens, avant de répéter toujours en train de délirer. Vous ne m'aurez pas. Je ne dirais rien.

Il pensait sûrement qu'on était des soldats du FMP. Je me stoppe, cherchant un moyen de le ramener à la réalité. Cependant aucune idée ne me vient. Je ne savais presque rien de lui, j'aurais dû être plus attentive à ce qu'il disait quand on est parti de chez Cassandre. A part la Rébellion, on n'avait rien en commun.

Mais oui, bien-sûr...

(Si vous voulez actionner la musique en haut, vous pouvez, mes il n'y a pas toutes les paroles) 

I'm checking my vital signs, drawing my battle lines, going to war again, feeling the rhythm inside of my chest, chante-je en espérant que Dwayne le lui est appris.

Je m'arrête deux secondes, pour voir si ça marchait et contre toute attente, ses yeux se dilatent petit à petit, signe qu'il commence à reprendre ses esprits.

I believe, I believe, we can write our story, I believe, I believe, we can be an army.

- We are the warriors, who learned to love the pain, we come from different places but have the same name, 'cause we were born for this, marmonne-t-il en baissant son arme, avant de me fixer à nouveau. Elizabeth ?

Tout le monde, moi y compris, lâche un soupir de soulagement. Je m'approche de lui et lui récupère l'arme des mains, avant de le prendre dans mes bras, alors qu'il est dans les vapes, comme sonné.

Elizabeth, c'est toi ? répète-t-il avant d'éclater en sanglots et de s'accrocher comme à une bouée de sauvetage.

C'est bon, je te tiens, chuchote-je alors qu'il s'écroule devant moi, à bout de force. Tu ne crains plus rien.

On reste comme ça, jusqu'à ce qu'il se calme. Aidé de Marcellus, je le ramène sur le lit ou il se repose sans vraiment être présent non plus. Je passe une main dans ses cheveux et les mélange pour essayer d'avoir une réaction, mais rien.

On décide de le laisser seul, un court instant, avant de s'approcher vers le canapé ou se trouvait les autres. Je fais la connaissance de l'inconnu, que j'avais déjà croisé ce matin, qui était l'âme-soeur de Marcel.

Tu penses qu'il lui restera des traces ? lui demandai-je.

Je ne sais pas, je lui ai déjà prodigué les premiers soins les plus importants. Faut que j'attende de voir les résultats.

- Le pauvre, souffle Odette, les larmes aux yeux. Je n'arrive pas à imaginer ce qu'ils lui ont fait.

Casimir et Shirel qui désapprouvaient aussi, secouent négativement la tête, énervés. Il l'avait ramené au bon moment, s'il était resté un peu plus, il aurait complètement perdu la tête.

C'était quoi ce que vous avez chanté ? m'interroge mon amie, curieuse comme à son habitude.

Une sorte d'hymne, un chant que tout le monde connaît si on est membre de la Rébellion, explique-je en souriant légèrement, me remémorant l'époque où Dwayne me courrait derrière pour me forcer à l'apprendre. C'est une vieille chanson que les anciens ont trouvé, je crois que c'est "Born for this" le titre, j'en suis pas sûre...

- Tu en connais d'autres comme ça ?

- Plein, dis-je, avant qu'on éclate toutes les deux de rire. Je te les noterais.

Une fois le calme revenu, et qu'on constate qu'il ne risque pas de s'emporter à nouveau, tout le monde commence à partir un par un, ne laissant plus que Giovanni et moi dans la pièce avec Prexton qui regarde toujours dans le vide. Décidant de briser la glace, je m'approche de lui, qui se tient debout près de la fenêtre.

Merci, marmonne-je sous ses yeux surpris, ne s'attendant pas à ce que je lui parle. Pour m'avoir laissé gérer le truc.

- Je ne crois pas avoir eu le choix, réplique-t-il cinglant. C'était irresponsable de ta part.

Je lève les yeux au ciel, m'insultant d'avoir pu croire que je pourrais essayer d'arranger les choses. Il ne comptait pas changer. Au moment où je m'éloigne, il me saisit par l'avant-bras. J'effectue une petite grimace de douleur, qu'il ne voit pas, avant de pivoter vers lui.

Je ne voulais pas être si brusque, c'est juste que je ne voulais pas que tu te blesses, bredouille-t-il cherchant ses mots devant mes bras croisés, montrant clairement mon énervement. Je suis désolé.

Je reste sans voix pendant un instant, choquée et ne sachant pas vraiment comment agir. Je ne m'attendais à tout mais pas à ça.

Désolé pour ça... Mais aussi désolé de ce que j'ai fait, de comment j'ai pu agir envers toi, dit-il, plus sûr de lui qu'avant. Je ne devais pas te dire ça, tu es tout sauf une humaine insignifiante et dire qu'un canard est plus captivant que toi, en disant que tu es une chose, était vraiment stupide. Je me suis comporté comme un con et je comprendrais que tu ne veuilles pas me pardonner.

Je le fixe, sachant pertinemment grâce au lien qu'il était sincère. Il n'avait pas fait un grand discours, ni même cherché à m'expliquer ses raisons. Je le sens devenir plus léger, plus serein, comme si ne pas pouvoir me dire tout cela avait formé un énorme poids sur ses épaules dont il n'arrivait pas à s'en débarrasser.

Euh, dis-je indécise sur ce que j'allais dire. Je ne vais pas te mentir, tu m'as prise au dépourvue. Laisse-moi trente secondes, le temps de remettre mes idées en place.

Je regarde longuement Prexton, qui s'était finalement endormi sous l'effet de la fatigue, puis dehors. La lumière des maisons et des lampadaires renvoie à un magnifique paysage vu d'ici. A croire que la ville était le reflet du ciel, qui cette nuit était curieusement à découvert, et scintillant de mille feux. 

Quand j'y pense Giovanni a fait beaucoup de choses pour moi, même si c'était parfois par contrainte, comme quand il m'a sauvé de la prison du Capitol mais aussi du vampire, ou encore pour Prexton. Je l'avais, certes, menacé pour le dernier cas, mais en soit, il aurait pu ne pas le faire, car il se mettait lui aussi en danger.

Et il fait tout ça pour moi...

J'ai tendance à dire que le pardon, n'est pas qu'une histoire de parole et que ça se mérite, commence-je, avant de voir son visage devenir sombre et triste. Mais moi aussi j'ai fait des fautes.

Il me regarde avec une telle intensité que ma respiration se coupe. C'était comme s'il rentrait en moi par la simple force de ses yeux bleus qui brillaient. Pas de tristesse, ou d'énervement comme j'en avais l'habitude. Non, ils brillaient d'espoir.

J'ai eu peur de ce truc entre nous, et le seul moyen que j'ai trouvé pour me protéger a été de te blesser. Je n'aurais pas dû te dire que personne ne t'aimait et t'insulter comme je l'ai fait à l'auberge, continue-je en détournant de temps en temps ma tête, quand je repensais aux horribles choses que j'avais dites. Alors, je suppose qu'on est quitte.

- On l'est, lâche-il dans la seconde, nous faisant rire tous les deux.

Un certain silence s'impose entre nous, alors qu'il ne me lâche pas du regard. C'était différent d'un malaise, plus proche de ce moment quand tu rencontres quelqu'un pour la première fois et que tu ne sais pas quoi dire. Même si, on ne l'avait pas affirmé de vive voix, on venait clairement de recommencer à nouveau. Nouveau départ, nouvelle relation, nouvelle histoire.

Quoi ? bafouille-je ne pouvant m'empêcher de rire, tout en fixant l'extérieur. Ne me regarde pas comme ça.

- Pourquoi ? demande-t-il en s'approchant de moi. Ça te gêne ?

- Oui beaucoup, objecte-je avant de pointer du doigt le ciel. Regarde les étoiles, par exemple. C'est la première fois que je les vois si brillantes.

Il s'approche davantage jusqu'à être à quelques centimètres de ma tête, continuant à me fixer avec une intensité de plus en plus grande.

Pourquoi je les regarderais alors que quand tu souris, tu brilles plus que n'importe laquelle d'entre elle ?

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire et de rougir, il allait bien aimer Prexton. Il était lui aussi un très beau parleur. J'inspire profondément, dans le même état de légèreté que lui. Mon cerveau fonctionnait à nouveau correctement, comme par magie, libéré de cette pression psychique qui me bouffait de l'intérieur. 

On n'allait pas devenir les meilleurs amis du monde et il restait toujours un inconnu à mes yeux . Le chemin sera long avant qu'on se fasse pleinement confiance, on le savait. Comme tout chemin, il y aura des pentes dont la montée sera périlleuse et difficile, des embûches parfois plus grandes que les autres mais aussi des zones plates, où on pourra enfin se reposer, pour au final, atteindre la destination. 

Alors qu'il reprend son sérieux, il se permet de replacer délicatement une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, ça me fait bizarre mais je ne dis rien. 

Et maintenant ?

On se fixe, pendant que sa question s'impose dans mon esprit.  Je ne sais pas si on réussira à maintenir cette ambiance, ce sentiment de bien-être, mais ce dont je suis sûre, c'est qu'on ne pouvait plus rester dans cette situation qu'était la nôtre, à essayer de toutes nos forces de blesser l'autre.

Je m'avance, contemplant l'extérieur.

Maintenant ? répète-je. Je suppose qu'on essaye de vivre.

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Coucou, comment allez-vous ? 

Que pensez-vous du revirement de situation avec tante Krisha ? 

Et le nouveau départ de la relation entre Giovanni et Elizabeth ? (d'ailleurs faudrait trouver un nom à leur relation, des idées ?)

En tout cas, mon bébé (Prexton) est de retour dans l'histoire, donc je suis contente. 

En vous souhaitant une bonne soirée

Agatha

P.S : J'ai remarqué que mes premiers chapitres étaient souvent courts et maintenant, je fais des chapitres autour de 4000 mots. Vous trouvez ça trop long ou vous aimez ça ainsi ?  

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