IMAGINE DRAGONS - Natural
“ Les étoiles s'aligneront-elles ?
Le ciel interviendra-t-il ? Nous sauvera-t-il de notre péché ? Le fera-t-il ? ”
| DEUX SEMAINES PLUS TARD, JEUDI, JOUR |
Encore une nouvelle journée aussi chiante et répétitive que les autres, avec pour seule et unique désir, celui de retrouver ma magnifique North quand celle-ci touchera à sa fin.
Je récupère mon téléphone et n'hésite pas une seule seconde à envoyer mon premier message de la journée à West :
[ Garde ta
fenêtre ouverte
cette nuit. ]
[ Si ma grand-mère
te chope,
tu es mort.]
[ J'en tremble
de peur. ]
[ Tu rigolera moins
quand elle t'aura
couper les couilles. ]
[ J'aime les défis. ]
[ Bonne chance :) ]
Je comptais bien m'infiltrer par sa fenêtre en début de soirée, et que sa grand-mère soit là où non, je n'en avais rien à foutre. Deux semaines s'étaient écoulés après notre échange rude et enflammé à la salle de sport, et je n'avais jamais été aussi épanouie. Plus le temps passé, plus mon attachement à elle ne cessait de s'agrandir. Nous apprenions à nous connaître, doucement mais sûrement. Je n'avais jamais vraiment éprouver de réel sentiment pour quelqu'un. North était sans aucun doute la première – si on ne compte pas les amourettes du collège et du lycée – conclusion qui me retournait totalement et me tordait les boyaux.
Ouais, j'avais peur.
Ouais, j'avais envie de flancher comme une petite merde incapable de tenir sur ses deux jambes.
Et ouais, je devenais faible, mais North n'en valait-elle pas pleinement la peine ?
Cette fille pouvait rendre fou n'importe quel garçon, le pire c'est que la jolie brune ne s'en rendait même pas compte. Mais à force de traîner avec elle dans les couloirs de l'université, j'avais pu remarquer les nombreux regards lubriques que la moitié des étudiants lui lançaient – aussi bien fille que garçon. J'avais horreur de ça, un sentiment désagréable m'étraignait la gorge à chaque fois que je tombais sur un regard trop insistant redirigé tout droit vers elle. Si j'écoutais mon fort intérieur, j'aurais déjà crever les yeux à la moitié de l'université.
En déambulant dans les couloirs du bâtiment C, je ne peux m'empêcher de rire à gorge déployée au moment où j'aperçois par surprise Heather entrain de s'énerver contre une machine à café. Elle hurle et donne de nombreux coups d'une violence sans précédent. Ça fait bien longtemps que je ne l'avais pas vu dans un état pareil. Je n'attends pas une seconde plus, je m'approche d'elle à grande enjambée.
– La nuit a été rude ? Balancé-je en remarquant ses cheveux à moitié coiffés et ses vêtements non-coordonnées.
J'entends un petit couinement lorsqu'elle tourne les yeux vers moi, ses yeux complètement explosés roule vers le ciel et elle se jette dans mes bras.
– Oh Mon Dieu, je n'ai jamais été aussi contente de te voir !
Dans un geste théâtrale, elle se recule et place sa main sur son front comme si elle allait s'évanouir d'une seconde à l'autre.
– J'ai passé la pire soirée de toute mon existence, soupire-t-elle.
Je ne réponds pas et l'invite à m'en dire plus, un rictus aux lèvres. Je ne savais pas dans quelle merde elle s'était foutu hier soir, mais ça promettait d'être drôle.
– Tu vois ce mec là-bas ?
Elle me le montre en pointant le doigt discrètement dans sa direction. J'observe l'endroit en question où un petit blond boutonneux et à lunette d'environ un mètre soixante se tient accoudé contre le mur. Il ne la lâche pas du regard et la matte un sourire carnassier aux lèvres, en ajoutant à sa prestation un clin d'oeil minable.
– Ne le regarde pas comme ça, il va comprendre que je parle de lui, roule-t-elle des yeux en me donnant un coup de coude dans les côtes. Après il ne va plus me lâcher.
Cette dernière lève les sourcils en me voyant me retourner vers elle, un regard amusé et visiblement ça ne lui plaît pas car elle croise les bras sur sa poitrine en tapant du pied.
– T'as passé la nuit avec lui ?
La rousse me regarde, un air faussement outrée plaqué sur le visage. Mais elle comme moi savons très bien que la réponse à ma question est positive.
– Bordel, c'est ça ton nouveau type de mec ? Intello, boutonneux et à lunette ?
La lueur dévastatrice qui s'exprime dans ses pupilles vertes me prouve que si je n'étais pas son meilleur ami, je serais surement déjà six pieds sous terre.
– J'espère qu'il avait une grosse queue au moins, lui balancé-je sans aucun tact sur le ton de l'humour.
– Ne me parle pas de sa queue ! Hurle-t-elle un peu trop fort, provoquant quelques regards choqués des étudiants autour de nous.
Heather à bout de nerfs lance des regards assassins à droite et à gauche, faisant déguerpir le peu de personne curieuse qui s'était arrêtés à la suite de son hurlement en leur grognant « d'aller se faire foutre » dans sa barbe. Cette fille est complètement ravagée.
– Explique-toi maintenant, grogné-je d'impatience.
– Oui, j'ai baisé avec hier soir. Et putain je le regrette Xander, ce plan d'un soir est la plus grosse erreur de ma vie, ronchonne-t-elle. Sa bite est tellement petite que je n'ai rien senti, et le plus dégueulasse c'est ce truc bizarre qu'il fait avec sa langue, mime-t-elle en tirant la langue et en la bougeant.
Je relève un sourcil, déconcerté. Les détails ce n'est pas mon truc, très franchement je n'ai pas vraiment envie de savoir ce que ce mec fait ou non avec sa langue. Mais la dérision avec laquelle Heather mime le geste me fait rire un bon coup.
– Et tu veux savoir c'est quoi le plus atroce dans cette histoire ? C'est qu'en me réveillant ce matin, ce dégueulasse a décidé que je serais sa nouvelle copine. Malgré toute mon argumentation pour le faire fuir et mon refus solennel d'être avec lui, il ne me lâche pas le cul depuis ce matin. Je lui ai même dis que j'avais des MST Xander, DES MST ! Ça me dégoûte, conclut-elle.
Vous savez ce qui est le plus drôle dans cette histoire ? C'est que c'est toujours Heather qui s'attire les problèmes les plus débiles. En soit, ce n'est rien de très grave. Tant qu'il n'a pas été violent, je n'ai aucune raison d'aller lui refaire le portrait, enfin je crois..
– J'ai besoin de ton aide, soupire-t-elle avec des yeux de chaton, joignant ses deux mains devant elle.
Prévisible. Dès qu'Heather rencontrait un mur, elle n'hésitait pas à venir me voir pour obtenir de l'aide. Pour une fois, j'avais envie de la faire chier comme il le fallait, je ne m'empêche donc pas de secouer ma tête pour lui faire croire à un faux refus.
– Mais pourquoi ? Grogne-t-elle. C'est ton job de meilleur ami de repousser les mecs comme lui qui tourne autour de moi, lâche-t-elle en pointant l'intello du doigt, puis elle ensuite.
Je peux remarquer une larme perlait au bout de sa paupière, bon, il faut avouer qu'elle sait jouer la comédie. À tel point que mon manège s'arrête à la minute même où elle me regarde les yeux embués d'eau.
– Arrête ton cinéma. C'était une blague, je vais aller le voir.
La seconde qui suit ma révélation, elle tape dans ses mains en sautillant. Un sourire victorieux désormais tracé sur ses lèvres.
Je ne reste pas plus longtemps a côté d'elle et me retourne vers le mec qui n'a pas bougé depuis la dernière fois que je l'ai regardé. Il est vrai que ça ne doit pas être un cadeau pour Heather d'avoir coucher avec lui. Son sourire ressemble plus à une grimace qu'autre chose. Heather était décidément un incroyable personnage, elle savait se débrouiller comme une grande mis à part quand les choses se corser.
L'expression du mec changea du tout au tout quand mon corps s'intima à proximité de lui. Mon visage était passé de la joie à la méchanceté.
Hors de question que je rigole même si sa tête me donnait l'impression qu'il allait se pisser dessus, et c'était foutrement hilarant.
– La rousse que tu vois là-bas, tu ne l'approche plus, tu ne la regarde plus, tu l'évite, sifflé-je entre mes dents.
– C'est ma copine, mec, rétorque-t-il en réajustant ses lunettes sur son nez d'un geste provocateur.
– Crois-moi, ça ne risque pas d'être ta copine. Soit déjà fier de l'avoir eu dans ton lit et casse-toi, tonné-je.
Il tente de se ressaisir, me défit du regard et tente de me pousser. Ce mec n'avait pas l'air de vouloir abandonner sa proie. Au moment où il se décale sur la gauche et hurle à Heather :
– Viens-là petite salope, dis-lui que je suis ton mec !
Je vois rouge. Mon poing entre en collision avec le mur derrière lui, juste à droite de son visage. Le geste intempetueux le fait sursauter.
– Répète ! Lui soufflé-je droit dans les yeux.
Un besoin indescriptible de lui encastrer la tête dans le mur s'insinua à travers mes veines. Depuis que j'étais à temps plein avec North, je n'avais plus vraiment eu l'envie ou l'occasion de sortir la nuit pour faire mes petites affaires. Le manque de violence se fit ressentir à l'instant précis où cet abruti avait décidé d'insulter ma petite tornade rousse de meilleure amie.
Je pense que le mec en face de moi était incapable de faire face à la réalité, il ne se rendait pas compte de la personne qui se trouvait en face de lui. Il le compris seulement à l'instant où il décida de chuchoter le mot « salope » et que dans un excès de rage, ma main agripa sa tête pour la claquer contre le vieux mur en pierre blanche. Il glisse le long du mur, sonné, laissant derrière lui la trace de la collision entre son crâne et le mur. De nombreux corps sont plantés devant le spectacle qui s'offre à leurs yeux, pendant que Heather débarque en courant près de moi :
– Xander, je ne t'ai jamais dis de le frapper, me sermone-t-elle en regardant l'idiot affalée par terre déblaterant des paroles incohérentes.
Je m'immobilise, seul mon silence lui répond. Il avait été trop loin, et elle s'en doutait. Je ne frappais jamais personne sans véritable raison.
– Ça fait combien de temps, Xander ? Marmone-t-elle en me tirant vers l'arrière de la foule avant qu'un responsable n'arrive pour voir l'étendue des dégâts. Ça fait combien de temps que tu n'es pas sorti le soir, Xander ?
Mon estomac se retourne intérieurement, la petite rousse savait tout sur tout me concernant. Elle lisait en moi comme dans un livre ouvert. Si j'avais frappé ce mec, c'était pour elle, mais aussi bien pour moi.
Mon action était révélatrice d'une chose : j'étais instable.
J'étais en manque, le sevrage était difficile et sans m'en rendre réellement compte, mon attitude en était affecté pendant des moments comme celui-ci.
– Quelques semaines..
– Tu ne peux pas arrêter d'un coup sec, Xander. La violence c'est comme une drogue pour toi, impossible à arrêter en une seule fois. Tu ne peux pas te permettre de casser la gueule au premier venu, en plus en pleine journée.
Pas de réponse.
– Je sais que tu veux changer pour North. Je sais que tu te déteste d'être ce que tu es. Mais tu ne peux pas changer aussi rapidement, tu sais très bien comment ça va finir.
North West. Cette nana m'avait fait changé bien plus vite que je ne l'avais prévu, même ma meilleure amie n'avait pas réussi cet exploit. J'avais foi en ma faculté de changement, mais ne m'étais-je pas trop précipité ?
– Tu vas imploser, Xander.
Du coin de l'oeil, je peux apercevoir une des personnes que je ne souhaitais pas croiser à cet instant-là. Une personne dont le regard ne me disait rien de bon : Vince, le frère de North. J'étais quasiment sûre que la première chose qu'il comptait faire c'était de tout balancer à sa soeur.
Merde.
•••••
Voilà un nouveau chapitre !! J'espère qu'il vous a plu, j'annonce qu'il ne restera plus que deux ou trois chapitres avant la fin mais un deuxième tome est en préparation et je peux d'hors et déjà vous annoncer que Xander changera du tout au tout dedans.
Avez-vous des idées pour ce deuxième tome ?
Le chapitre vous a plu ?
Que va-t-il se passer ensuite ?
Des musiques à proposer ??