Chapitre 79 (Partie 4)

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– Diana ! C'était un cadavre qui s'était relevé d'entre les morts et elle n'est pas la seule. Un escadron français et tout un village ont subi le même sort.

– Mais, il respire, répéta l'infirmière incrédule.

– Je ne prétendrai pas comprendre comment ça marche. Mais si j'étais un Strygoï et que je voulais introduire un cheval de Troie dans un campement militaire, un hôpital ou un dispensaire, ces "revenants" seraient une bonne solution encore faudrait-il qu'on ne les mette pas en terre trop vite en les pensant morts pour de bon.

Cerberus se glissa entre les jeunes mariés et posa la gueule sur le lit. Il se mit à grogner tout en dévoilant les crocs, Spider se tortillait dans le manteau d'Arcas en claquant des dents.

Le sergent se mit à remuer dans ses draps, comme s'il avait senti la menace qui planait sur lui. Le baron repoussa lentement sa femme derrière lui. Le mort-vivant se redressa, rapide comme un diable jaillissant de sa boîte et tendit les bras en avant pour saisir Harispe qui frappa. Il l'attrapa par les cheveux, planta sa dague dans son cou et le fit tourner avec une telle force qu'il sectionna la colonne vertébrale avec un bruit écœurant, Diana eut un hoquet de dégoût. Le corps s'affala mollement, et des flots de sang noirâtre et nauséabond se répandirent sur le lit.

– J'adore ce couteau, un cadeau de mon père, je crois qu'il l'avait trouvé en Espagne. Tu disais ? Demanda d'Arlon à son épouse en tournant la tête tranchée vers elle.

– Je suppose que tu n'avais pas de méthode moins salissante, dit-elle en luttant contre un haut-le-cœur.

Elle s'écarta pour ne pas marcher dans la flaque de sang visqueuse et puante qui maculait déjà le parquet.

***

– Il va falloir l'enterrer, murmura Diana en tirant sur le paravent pour que les autres patients s'ils se réveillaient ne soient pas témoin de la scène de carnage.

– Il fait froid et la terre est gelée.

– Et ? Tu comptes le laisser continuer de pourrir ici ? Lui demanda-t-elle.

– Tu es cruelle, femme !

Il posa la tête tranchée entre les jambes du mort, tira les draps et en fit un suaire de fortune, puis il jucha le cadavre sur son épaule.

– Mon uniforme va puer la charogne.

– Tu es en vie, arrêtes de te plaindre.

Le baron fit la moue et après avoir vérifié que tout le monde dormait, quitta le dispensaire en boudant. Diana le suivit en éclairant le chemin avec sa petite lampe à huile.

– Tu ferais mieux de vérifier qu'aucun de tes malades n'aient de marques suspectes.

– De quel genre ?

– Aucune idée. C'est toi la spécialiste.

– Je vais faire ce que je peux, mais je devrais demander conseil à Ludmilla. Je lui enverrai une lettre dès que j'aurais un instant. Mais tu crois qu'il pourrait transmettre cet état ? Lui, a visiblement été attaqué par un Stygoï.

Arcas se tourna vers elle en haussant un sourcil, qu'est-ce qu'il en savait.

– Il est vrai que depuis qu'il est là, les autres patients souffrent de fièvres, de terreurs nocturnes admit-elle.

– Si les choses s'améliorent à partir de maintenant, nous aurons une preuve qu'il était le responsable.

Il jeta un coup d'œil à Jimmy en passant près de lui. Il était recroquevillé sur une chaise à côté du petit lit de camps de Toula et il dormait déjà du sommeil du juste, les remontrances du baron n'avaient pas suffi à chasser la fatigue. La petite par contre ouvrit de grands yeux en voyant passer ses parents adoptifs. Diana posa un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence. Arcas sortit Spider de son manteau et la posa près d'elle. Elle la serra contre elle et ferma fort les paupières pour ne pas voir le spectacle macabre des draps tâchés de sang.

***

Salut les petits loups 😉 !
Aux anciens comme aux nouveaux abonnés. 
J'ai été surprise de voir que ces dernières semaines, malgré des publications de chapitres  disons... erratiques pour être gentille avec moi-même, quelques courageux ont osé se joindre à la "meute". Comment ont-ils pu trouver leur chemin dans les méandres de wattpad pour se frayer un chemin vers notre club secret... encore un mystère insondable. Mais une fois passées les épreuves, tout le monde est le bienvenu. Je tente de reprendre le rythme d'une partie par semaine. Un temps maussade et froid, l'approche de Halloween, espérons que cela m'aidera à me plonger dans l'ambiance de l'hiver 1855 et à écrire les malheurs d'Arcas, Diana et les autres en Crimée. Dans tout les cas j'espère que ce petit chapitre vous plaira et croisons les doigts : à la semaine prochaine 😉.

Quand les loups se mangent entre euxWhere stories live. Discover now