VII. I - Un réveil

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J'ouvris les yeux et découvris des pins se levant, immenses, vers le ciel d'un bleu profond. J'étais couchée par terre sur de l'herbe verdoyante, en combinaison noire, katanas dans le dos, fourreau vide à la ceinture et poignard ensanglanté à la main. Au niveau de mon cœur il y avait une cicatrice de quelques centimètres. Je m'assis et regardai autour de moi. Des oiseaux étaient par terre, comme morts. Mais très rapidement ils ouvrirent les yeux et partirent en s'envolant et en gazouillant. Heureux de vivre. Un dinosaure rugit au loin. Je me levai et admirai le lac sur ma droite.

« C'est ici que l'on s'est rencontré pour la première fois » me dit une voix

En me retournant, je vis un garçon brun aux yeux bleus, plus grand que moi, musclé, avec une mâchoire finement ciselée.

« Tu t'en rappelles ? me demanda-t-il

- Comment oublier la fois où j'ai failli me faire dévorer par un dinosaure ? » répondis-je en riant

J'avançai vers lui et il me prit dans ses bras.

« Je t'avais dit que je reviendrai, Eva.

- Oui, Gabriel. Mais tu voulais m'enterrer.

- Comment as-tu fait pour survivre ?

- Je suis une et je suis toute, je suis morte en tant qu'Arly. Mais pas en tant qu'Eva.

- Comment s'est possible ?

- Je ne sais pas. Mais tu en as encore beaucoup des questions ?

- Non, je ne crois pas, répondit-il en riant

- On est en quelle année en fait ?

- Je ne sais pas. Les mondes étaient endormis. Comme nous. Il marqua une pause avant de continuer , je me demande si tu n'es pas immortelle.

- Pourquoi ?

- Avec mon père, on avait vu que tu allais avoir une belle mort. Mais tu n'es pas morte.

- J'écris mon propre destin.

- Mouais. Laisse-moi en douter. Si tu veux on peut aller à Terra pour voir en quelle année nous sommes ?

- Bonne idée. »

Nous prîmes nos pierres et allâmes vers Terra. Nous atterrîmes en plain milieu d'un cimetière.

J'eus un rire nerveux.

« Ce n'était pas là en 2020, ça ! m'exclamais-je

- Oh non.

- Quoi ?

- Tu te rappelles ce que je t'avais dit ? Que les mondes réapparaissaient seulement quand toutes les personnes qui les avaient connus étaient mortes ?

- Oui, je m'en rappelle. Je marquai un temps d'arrêt, attends ! Pourquoi tu me dis ça ?

- Regarde l'inscription sur le panneau. »

A quelques mètres de nous se trouver un panneau en pierre noire. Je m'approchai et lu l'inscription.

« Non ce n'est pas possible ! » m'exclamais-je

Sur le panneau, il y avait marqué :

« Ici, fut retrouvé des ossements vieux 930 ans. Selon les inscriptions sur les cercueils, il s'agissait des corps de Robin et Pauline Black. »

« 900 ans ?

- Terra aura eu un long moment de paix.

- Hé vous ! Là-bas l'homme et la femme ! retournez-vous lentement et mettez les mains en l'air ! » cria une voix masculine

Gabriel et moi échangeâmes en regard, puis nous nous exécutâmes.

C'était un homme d'une trentaine d'années qui braquait un fusil sur nous.

« C'est quoi cette tenue ? demanda-t-il

- C'est un déguise... commença Gabriel

- Pas toi brave citoyen. La greluche à côté de toi ! »

La greluche ?

« C'est un déguisement.

- Ha ha, c'est ça ! Et je suis le maître absolu ! Je crois que je vais t'embarquer ma jolie !

- Ok, on ne va pas s'entendre nous deux, je crois ... mon coco, répondis-je en souriant

- Oh, elle se rebelle. J'ai toujours eu un faible pour les rebelles. Mais elles ne le restent pas longtemps avec moi. »

Je regardai Gabriel et haussai les sourcils. Il sourit et hocha la tête.

« Premièrement, je ne suis pas une greluche. Deuxièmement, cette insulte même ma grand-mère la disait. Troisièmement, tu ne vas pas m'embarquer. Quatrièmement, je ne suis pas ta jolie. Cinquièmement, moi, quand je me rebelle, personne ne me calme. Sixièmement, jamais au grand jamais tu ne me toucheras pour faire ce que tu imagines. Voilà, tu peux parler.

- Je vais te tuer !

- Et bah je t'attends ! »

Il se précipita comme un fou vers moi, les bras tendus en avant. Je lui attrapai le poignet droit de la main gauche, tirai dessus, lui mis un coup de poing entre les omoplates et lui donnai un coup de pied à l'arrière des genoux. Il s'effondra par terre.

« Et bah, mon coco, si c'est comme ça que tu tues les gens. Il y en a un paquet qui doivent rester vivants ! »

Je le lâchai et avec Gabriel, nous repartîmes vers Ombroise.

« On doit aller les voir ! m'exclamai-je

- Pourquoi ? me demanda Gabriel

- Pour savoir ce qu'il s'est passé !

- Et tu veux faire comment ? Aller sur Hella serait une idée mortelle !

- Non. Oui. Mais non. Je soupirai, en allant sur Greca, on demande à aller aux Enfers. En plus peut-être qu'Arès et Mania seront reformés.

- Bon d'accord » dit-il après un instant d'hésitation

Nous prîmes nos pierres et nous lassâmes dans notre troisième voyage interstellaire en une heure.

A un battement de cœurWhere stories live. Discover now