IV. XV - Lettre d'amour

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Par où commencer ...

C'est horrible. J'ai besoin de lui. Ne serait-ce qu'une seule minute. J'ai besoin de lui. J'en ai besoin parce que quand il est là je pense pas à tout ça. A la peur et l'angoisse qui me ronge. A mon monde qui s'effondre. A mon esprit qui devient de plus en plus confus. Il était ma putain de drogue et du jour au lendemain il a disparu.

Ne serait-ce qu'une seule minute. Parce que quand je lui parle tout disparaît. Mes blessures se referment et pendant quelques secondes ou quelques minutes, je vais mieux. Et la seconde d'après je replonge. J'attends le moment où je me rendrai compte que je vais plonger et ne plus me relever. Je le sens arriver. Comme l'orage.

Et je m'en veux. Je m'en veux de pas m'en être rendue compte. M'être rendue compte que c'était lui. C'était lui qui me rendait heureuse. C'est grâce à lui si je respirai sans m'étouffer. Je le remercierai probablement jamais de m'avoir donné plus d'une année de sursis. Mais maintenant il a disparu. Et moi je suffoque.

Je ne pensais jamais être amoureuse. Je me suis toujours considérée comme une fille qui n'aimerait jamais. J'ai toujours cru que j'avais un cœur de pierre. Ne pas aimer m'empêchais de souffrir. Parce qu'aimer c'est forcément se mettre en danger. Et je ne voulais plus souffrir. Pas après tout ça. Mais la chute a été brutale. Quand d'une seconde à une autre, je me suis rendue à l'évidence. J'étais tombée. J'avais baissé les armes. J'étais à genoux. J'étais irrémédiablement et incontestablement amoureuse de lui. Ce que je pensais impossible c'était produit. J'étais amoureuse. J'allai souffrir. Ça allait de pair.

J'allais mourir bien avant d'être heureuse.

Je t'aimerai jusqu'aux enfers.

Cette lettre je ne me rappelai plus quand je l'avais écrite. La première fois que je l'avais vu, ou bien le jour où je me suis rendu compte de mon amour ?

A un battement de cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant