A un battement de cœur

VI. IV - Règlement de comptes |Eva|

La phrase de Leslie tournait en boucle dans ma tête. Toutes ses piques et toutes ses erreurs qu'elle me reprochaient.

Sans hésiter une seule seconde, je me levai, posai mes armes par terre, m'avançai vers Leslie d'un pas lent et assuré.

A Pouvoir, je m'étais entraînée pendant des heures avec Rick à combattre que ce soit avec des épées, avec des poignards, avec une lance ou à mains nues. Jamais il ne m'avait ménagé.

J'observai la posture de Leslie. Genoux légèrement pliés, pied fermé, menton relevé, garde haute au niveau de la tête. C'étaient les points positifs de sa posture. Pour n'importe quelle personne s'étant entraîné à Terra où dans les six autres mondes de la galaxie, sa posture était parfaite. Mais pour une personne s'étant entraînée dans d'autres mondes, sa posture n'était pas parfaite. Elle n'était pas assez ramassée, sa garde trop haute de couvrez pas ses côtes, ses pieds étaient trop collés, et elle n'avait pas de bons appuis sur le sol. Un sourire fit son apparition sur mon visage. J'allai gagner un combat de plus aujourd'hui. Je me mis en garde ramassée, pieds écartés, genoux fléchis. Elle attaqua en premier, voulu me donner un coup de poing dans la figure, mais elle me rata entraîner par la vitesse et la force de son coup de poing elle partit vers l'avant. Après une béquille, elle était par terre.

« Je crois qu'on va réviser les techniques de combat, dis-je

- Eva ! » m'appela Leslie

Par réflexe, je me retournai et je me pris un vase chinois dans la tête. La force de l'impact me fit tomber ... pile sur le coin du bureau. A moitié assommer par le double impact, je sentis du sang coulait sur mon visage et à l'arrière de ma tête.

« Bien puisqu'il faut tuer le chef pour que l'on soit écouté...

- Non mais ça va pas ? T'es folle ou comment ça se passe ? demanda Robin en se levant

- Luna. »

Celle-ci paralysa Robin qui ne pouvait plus bouger.

« Bien maintenant vous allez m'écouter, les élus qui viennent de je ne sais où, vous allez retourner chez vous, du vent on veut plus vous voir ! Les autres ceux de cette galaxie, vous restez ici. On va vivre normalement comme avant. »

J'avais la bouche en sang, donc parler m'étais devenu impossible. Mais je n'en pensais pas moins.

« Tu vas la laisser faire ? Me demanda la voix de Vanessa dans ma tête

- J'ai le visage en sang à cause d'un vase chinois que Leslie m'a lancé à la déloyale. Tu as une idée de ce que je peux faire ? Dis-je d'un ton sarcastique

- Je peux la faire sortir et toi tu nous rejoins dehors sur la terrasse ?

- Bonne idée. Bonne chance. Et surtout, ne lui parle pas de Gabriel...

- T'inquiète, je gère.

- On y croit ... »

« Leslie, il faudrait que tu ailles dire à tout le monde ce qu'il s'est passé, suggéra Vanessa à voix haute

- Oui, tu as raison. Venez tous avec moi, on y va. »

Quelques secondes plus tard tout le monde était sorti. Même Robin, quoique toujours paralysé.

Je me relevai, enlevai les éclats de verre de mon visage et interrompis le travail de mon pouvoir pour laisser le sang coulait sur mon visage.

Je sortis du bureau et alla jusqu'à la terrasse. Avant de sortir, je décidai d'écouter ce que Leslie disait.

« Eva et moi, nous sommes battues. Comme vous pouvez le deviner, j'ai gagné. A l'heure qu'il est, elle est en train de se vider de son sang, sans aide. Comme elle l'a fait pour Gabriel. Elle l'a laissé mourir. »

Des cris d'horreur et de rage éclatèrent

« Les élus des autres mondes se plieront à nos ordres... »

Je ne la laissai pas finir.

« Tout comme pendant l'époque nazie. Non, je suis plus difficile à tuer que tu ne le crois, Leslie. Ce n'est un vase chinois balancé à la déloyale qui va m'achever. »

Un éberlué de je-ne-sais-quel-monde me lança son poignard. Poignard qui atterrit dans mon ventre. Rouvrant une partie de mon ancienne cicatrice.

« Difficile à tuer. Eh bien on pourra te torturer jusqu'à ce que tu en meures, me dit Leslie

- Ou jusqu'à ce que la Menace arrive et nous tue tous. Autrement dit, tu ne risques pas de me maltraiter longtemps » répondis-je

Je me trouvais toujours debout, appuyée contre une table. J'enlevai d'un coup sec le poignard ce qui m'arracha une grimace de douleur. Elle s'approcha de moi et me dis :

« Ta menace ne viendra pas. Elle ne fait pas le poids. Il n'y aura pas de bataille.

- Tu fais quoi de la prophétie ?

- De quelle prophétie ? me demanda-t-elle un éclair de panique dans les yeux

- Pour la vie de tout le monde et pour la vie de personne. Je suis une et je suis toute. Je suis moi et je suis personne. Je suis seule et je suis trois. J'aime et je déteste. Je suis là et je suis perdue. Le combat vient de commencer. La vie débute sur une mort. A la mort du héros, la Guerre commence. Et prend fin sur le début de la vie d'un autre. Cette prophétie-là. La prophétie d'un mort.

- Tu ... tu mens ! Elle bluffe !

- Alors tu as raison Leslie, ce n'est pas une bataille. C'est une guerre. »