A un battement de cœur

VI. I - Le retour animé |EVA|

On se tenait devant les doubles portes en bois massifs de la bibliothèque tu palais. Une fois que j'aurai passé cette porte, je reverrai tout le monde. Je reverrais Leslie. Je reverrai Ellena. Je reverrai Emma. Je reverrai Ariel. Je reverrai Will. Je reverrai Robin. Robin. J'inspirai à fond puis poussa les doubles portes pour découvrir ... une salle vide.

« Euh... ils sont où ? demanda Rick

- Parce que tu crois que je le sais ? répliquais-je d'une voix sèche

- Je vais mettre la dureté de ta réponse sur le compte du stress. »

Je ne relevai pas sa réponse et courut dans un dédale de couloirs pour arriver au bureau de Gabriel : personne. On alla ensuite dans les chambres, au restaurant, à la salle de réception : personne. Soudain j'entendis des voix qui venaient du jardin.

Le jardin était immense avec ses arbres et ses haies bien taillées ainsi que la fontaine en plein milieu.

Leslie, Ellena, Emma et Ariel étaient en train de boire une limonade devant la fontaine. Will et Robin parlaient en regardant une carte. Amanda, Marina, Cécile et Amélie jouaient dans la piscine. Oui, il y avait aussi une piscine. Kévin parlait avec des garçons que je n'avais jamais vus. Tout le monde était tellement occupé que personne ne nous vit sur la terrasse.

« Restez-là. Je descends. Et si on vous demande, vous dîtes que vous êtes venus avec moi. »

Je n'attendis pas de réponse et descendis les marches en granit rose de l'escalier. J'avais conscience du regard de mes amis sur moi, mais c'était bien les seuls à me remarquer. Pourtant j'étais armée. Je m'approchai dans le dos de Robin et Will et vit la carte qu'ils regardaient.

« C'est quoi le nom de celle-là ? demanda l'homme que j'avais aimé avant de disparaître

- Elle s'appelle « Död », répondit Will

- Ça veut dire quoi ?

- La mort en suédois » répondis-je avant Will

Les deux se retournèrent d'un coup et me fixèrent comme si j'étais un fantôme. Will courut chercher Ellena qui était à l'autre bout de jardin. Des larmes montèrent aux yeux de Robin et coulèrent le long de ses joues. Il me prit dans ses bras. Ni l'un ni l'autre ne pouvait prononcer un seul mot.

« Tu es revenue. Tu es vivante.

- Je suis revenue. Je suis vivante. »

C'est à ce moment-là que je me rendis compte que je devrais annoncer à toutes les personnes présentes que Gabriel était mort.

« Désolée de te déranger maintenant mais on a un problème ! Résonna la voix de Vanessa

- Quel genre de problème ?

- Le genre de problème qui nous pousse à nous battre avec une face de rat ! »

Je me dégageai des bras de Robin et me retournai. Arès se tenait devant mes nouveaux amis une épée à la main, Aphrodite à côté de lui tenait un poignard.

Je partis en courant vers eux pour empêcher un combat où même Rick perdrait. Je traversai le jardin en courant attirant les regards de tout le monde. J'enlevai mon épée dans son fourreau, montai les marches quatre à quatre et arrivai devant Arès.

« VOUS L'AVEZ TUE ET VOUS OSEZ VENIR ICI »

Sa voix résonna dans tout le jardin. Toutes les voix aux alentour se turent et regardèrent Arès.

« JE NE SUIS PAS MORTE ! Père, je suis vivante.

- Eva... Ariel en était sûre...

- Mais ce n'est pas ton genre de croire une mortelle ?

- Bien sûr que non, quelle idée débile ! s'exclama Aphrodite

- C'est sûr que ce n'est pas ton genre ! Tu ne sais même pas faire la différence entre un poignard et une dague, et pourtant tu sors avec le dieu de la guerre !

- Eva, calme-toi, me dit Rick, on n'est pas de poids face à un ennemis pareil !

- N'en soit pas si sûr, dit Vanessa

- C'est vrai vous ne faites pas le poids ! Individuellement, vous ne pourrez jamais me battre ! se vanta Aphrodite

- J'ai battu Arès, tu te rappelles ? Alors veux-tu vraiment voir si tu peux me battre ?

- Je te battrai !

- Hum... Aphrodite, s'il te plaît ...

- Non chéri ! Je laverai ton honneur »

Ce fut plus fort que moi : j'éclatais de rire. Elle était en robe et talons hauts, j'étais en baskets et tenue de combat. Mais elle avait l'avantage du poignard. Si elle savait s'en servir.

Elle s'avança vers moi, menton relevé mais hésitante dans sa démarche. Je ne bougeai pas. Sa première et dernière tentative fut de viser mon ventre. Je la désarmais en tapant son poignet avec le plat de ma lame. Son poignard tomba par terre, je rangeai mon épée dans son fourreau. Le corps-à-corps. Ma partie préférée. Je lui attrapai une épaule et avec l'autre main, lui donnai un coup de poings dans les côtes, lui fit un croche-pied et elle s'affala par terre.

« Se battre avec toi est tellement pitoyable que s'en est une insulte. »

Je la lâchai, regardai Arès avec défit, puis me retournai vers les élus qui regardaient depuis le jardin.

« Ellena, Emma, Leslie, Will, Ariel et Robin. Venez avec moi dans le bureau de Gabriel. »

Je jetai un dernier regard vers Aphrodite toujours par terre qui attendait sûrement qu'Arès l'aide à se relever, mais celui-ci partit de la terrasse pour aller voir Athéna.