𝓒𝓱𝓪𝓽 𝓢𝓪𝓾𝓿𝓪𝓰𝒆 //𝓟𝓪𝓻𝓴 𝓙𝓲𝓶𝓲𝓷 [TERMINÉE]

Chapitre 23

Ethan s'approcha de moi à tel point que nos torses se touchaient presque. Il baissa les yeux pour me regarder, me dépassant d'une dizaine de centimètres.

- Un conseil, me dit-il d'un ton froid. Ne joue pas avec moi, tu perdras.

Je penchai doucement la tête sur le côté, ne le lâchant pas des yeux et refusant de reculer.

- Je ne joue pas mec, me prends pas pour quelqu'un que je ne suis pas.

Il lâcha un rire froid avant de pencher davantage son visage vers moi. Je posais une main sur son épaule pour le forcer à s'éloigner de moi, mais il la retira d'un geste brusque, ses yeux s'enflammant.

- Les gars, arrêtez. Ethan, barre toi. Je me répéterai pas

Quelques secondes passèrent sans que ni lui, ni moi ne bougeâmes d'un centimètre. Il finit par reculer d'un pas avant de se diriger vers la sortie. Mais avant de la claquer derrière lui, il lâcha :

- Ne viens pas pleurer dans mes bras comme avec Collins.

Ses dernières paroles firent blêmir June. Elle tituba en arrière avant de s'asseoir lourdement dans le premier siège venu. Inquiet, je m'approchais d'elle.

- Tout va bien June?

Elle détourna le regard.

- Ouais. Il se fait tard, je me sens pas de te ramener à ton hôtel et hors de question que tu sortes, j'ai pas envie que tu finisses égorgé quelque part dans Paris. Y'a une chambre d'ami au fond du couloir à droite du salon. Je vais nous faire vite fait quelque chose à manger.

Et sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit, elle se leva pour se rendre dans la cuisine. Je restais quelques secondes immobile, ne sachant pas trop comment agir. Devais-je insister sur Collons et sa relation avec Ethan à l'université? Ou devais-je faire comme si rien de tout cela ne s'était passé?

Je soupirai en me passant une main sur le visage. Je ne la connaissais que depuis quelques jours, je ne pouvais pas la questionner comme ça. C'était sa vie. Et même si j'étais son ami, je ne pouvais pas m'immiscer partout.

Je la rejoignis rapidement dans la cuisine. Alors qu'elle nous faisait des œufs et du riz, je mis rapidement la table sur la table basse du salon. Vu l'ambiance entre nous, il valait mieux combler le silence qui nous entourait avec la télé. June arriva bien vite avec le repas, nous servit avant de se mettre à manger.

L'ambiance était plus que tendu et je n'osais pas faire la moindre remarque. Dans un soupir je posais mon assiette avant de lui dire :

- Tu sais June, si je te dérange je peux retourner à l'hôtel, je peux très bien demander à un gars de venir me chercher. Je ne veux surtout pas imposer ma présence.

Elle soupira en posant à son tour son assiette, se passant une main dans les cheveux.

- C'est pas toi le problème Jimin. C'est juste que... Je suis inquiète, finit-elle par m'avouer. Je ne le reconnais plus. Plus le temps passe, moins je retrouve en lui l'homme que j'admirais pour ses valeurs. Mais je me refuse à penser qu'il est vraiment disparu.

Je la vis baisser la tête d'accablement. Je ne pus m'empêcher de demander :

- Tu l'aimes?

- Bien sûr que je l'aime. Il a beaucoup fait pour moi, et s'il n'avait pas été là au bon moment, je ne serai surement pas en face de toi aujourd'hui.

Je ne dis rien quelques instants avant de la relancer :

- Parce que à l'époque tu n'étais "que la petite intello" et que personne ne croyait en toi?

Elle redressa brusquement la tête. Dans ses yeux je pouvais lire une diversité incroyable d'émotions. Regret, peur, nostalgie, tristesse, colère se mélangeaient. Elle esquissa un petit sourire avant de dire.

- Ça Jimin, tu n'en sauras jamais rien. Et je te demande ça comme un réel service. Ne cherche pas. Tu ne ferais que remuer des souvenirs et ça n'en vaut pas la peine crois moi.

June se mit à regarder dans le vide. Elle avait totalement raison. Et de toute manière, même si j'étais son ami, j'avais pas à fouiller sa vie de cette manière.

- D'accord.

Elle me regarda, l'air sincèrement soulagée.

- Merci Jimin.

- Je préfère quand tu m'appelles "Petit copain de shooting" la taquinais-je.

- Ecoute, on a pas toujours ce qu'on veut dans la vie, me dit-elle avec son rictus habituel.

- Sale gosse, renchéris-je avec un petit sourire.

- Sale nain.

...

"Okay t'es morte."