𝓒𝓱𝓪𝓽 𝓢𝓪𝓾𝓿𝓪𝓰𝒆 //𝓟𝓪𝓻𝓴 𝓙𝓲𝓶𝓲𝓷 [TERMINÉE]

Chapitre 13

Je me réveillai doucement en sentant le soleil caresser mon visage. Dans un grognement, j'ouvris difficilement les paupières, cherchant à me repérer. En voyant la chambre dans laquelle je me trouvais, je fronçai les sourcils. Qu'est-ce que je faisais ici?

Mes derniers souvenirs de la nuit étaient que je regardais la télé avec June suite à notre petite discussion. Elle m'avait porté pour me coucher? En tout cas, vu la lumière qui émanait de l'extérieur, j'avais fait une sacrée grasse mat'.

A tâtons, je cherchai mon téléphone qui se trouvait sur la table de nuit pour voir l'heure. Et quand je vis les chiffres digitaux s'afficher sur l'écran, je bloquai un instant.

14h26.

C'est pas une grasse mat' que j'ai fait en fait, mais une hibernation!

Je me levai pour descendre rejoindre June. Celle-ci était attablée et se trouvait encore une fois devant son pc. Mais cette fois-ci elle n'eut pas l'air de m'avoir entendu arriver. Je m'approchai d'elle avant de demander :

- Qu'est-ce qui te prend autant de temps.

June sursauta violemment en m'entendant. Dans un mouvement brusque elle se retourna et je me moquai gentiment d'elle :

- Et bien alors mademoiselle? On devient sourde?

- Et bien alors monsieur, on a décidé de sortir de sa grotte après son hibernation, me rétorqua-t-elle avec son petit rictus.

Je fis une grimace.

"Je l'ai pas volé celle-ci".

June rit doucement devant mon visage avant de me montrer le frigo du doigt.

- T'as des restes d'hier, des pâtes, mais si tu veux tu peux prendre un petit dej' à la place du déjeuner. Des fruits sont sur le comptoir et des gâteaux sont dans le placard.

Je levai les yeux aux ciels. Encore une fois elle avait détourné la conversation. C'était vraiment une habitude chez elle. Ce qui m'amusait un peu, c'était qu'elle refusait qu'on lui mente, mais qu'avec sa capacité d'analyse, elle parvenait à te faire sortir les vers du nez dès que tu commençais à parler. Alors qu'elle, elle arrivait juste à détourner la discussion en un claquement de doigt. C'était un peu sa façon de dire :"Non, je veux pas en parler."

Je pris quelques fruits avant de m'attabler en face d'elle. Contrairement à ce que je pensais, elle ne poursuivit pas son activité de Je-pianote-plus-vite-que-mon-ombre. Elle écrivit seulement quelques instants avant de refermer son ordinateur et le décala.

- Bien dormi alors?

J'haussai les épaules.

- Et bien, plutôt oui. Par contre tu m'expliques comment t'as réussi à me porter dans ma chambre sans me réveiller?

- Je suis peut-être une mannequin, mais n'ai pas l'image clichée de la femme fragile. Ce serait faire une grave erreur très cher, me dit-elle en me faisant un clin d'œil. Plus sérieusement, tu dormais tellement profondément que tu t'es écroulé sur moi, donc j'ai dû te bouger. Et comme tu t'es pas réveillé, je me suis dit que je ne perdais rien à essayer de te porter jusque dans ta chambre. Avoue que ça aurait été idiot que tu finisses avec un torticolis.

- T'as pas tord, approuvais-je en croquant dans ma pomme.

Elle vérifia l'heure sur son téléphone.

- Je te propose que dès que t'as fini de manger et de te doucher, on prenne la route. On a une heure pour rejoindre ton hôtel s'il est effectivement à l'autre bout de Paris par rapport à la place où nous étions. Il faudra aussi que tu me donnes son nom.

- Pas de problème je me prépare vite fait et j'arrive.

Je me redressai avant de m'étirer.

- J'ai hâte de changer de vêtements, avouais-je avec une petite moue qui la fit rire.

- Mon pauvre, Jimin se sent sale, me taquina-t-elle. Allez petit être, va te doucher!

- Je suis pas petit, bougonnais-je.

- Mais oui bien sûr, répondit-elle avec son rictus.

C'est en riant que je partis me préparer.

<Ellipse>

J'attendais June devant sa moto alors qu'elle verrouillait sa résidence. Elle me tendit un casque que j'enfilai avant qu'elle ne mette le sien. D'un mouvement de jambe, elle enfourcha la moto avant que je la rejoigne, croisant mes bras sur son ventre.

- On peut y aller? T'es prêt, me demanda-t-elle.

-Oui!

Elle démarra dans un vrombissement sonore avant de quitter la petite cour. Je tournai ma tête pour regarder le bâtiment disparaitre à travers la végétation avec un pincement au coeur. June avait raison. C'était un véritable coin de paradis et je n'avais pu y rester qu'une journée.

Je me détournai de cette contemplation, regardant la route qui défilait à toute allure sous mes yeux, me laissant bercer par le ronronnement du moteur.

Mais une fois que nous arrivâmes dans Paris, ce ronronnement fut rapidement couvert par les autres véhicules. Le trajet ne me parut pas aussi long que ce à quoi je m'attendais, si bien que c'est un peu déçu que je descendis de sa moto lorsque nous arrivâmes devant mon hôtel.

Je retirai mon casque avant de le tendre à June.

- Merci beaucoup de m'avoir accueilli chez toi, lui dis-je en m'inclinant légèrement.

- On refait ça quand tu veux Jimin, me répondit-elle avec un petit sourire. Vraiment, ça m'a fait plaisir.

Je lui adressai un petit sourire avant que j'entende des bruits de course dans mon dos. J'eus tout juste le temps de me retourner pour me prendre Taehyung dans les bras. Je le réceptionnai plus ou moins bien alors qu'il plongeait son visage dans mon cou.

- Jimin!

- Oui c'est mon prénom, le taquinais-je.

- Park Jimin! cria Jin en avançant vers moi à grand pas.

J'entendis June pouffer de rire à côté de moi.

- Toi tu vas prendre cher.

- Sans blague, me lamentais-je.

J'eus tout juste le temps d'achever ma phrase que Jin fit décaler Taehyung pour me secouer comme un prunier.

- A quoi est-ce que tu pensais en partant comme ça de ta chambre d'hôtel?! Est-ce que tu te rends compte le sang d'encre qu'on s'est fait! Tu ne nous as rien dit! On est restés jusqu'à 17h sans nouvelle de toi espèce de petit ingrat!

Je le vis pincer ses lèvres avant de me serrer contre lui.

- Je suis désolé pour ce qu'on t'a dit Jimin! On rigolait juste on ne voulait pas te faire de mal.

Je levai les yeux et vis les membres me regarder avec un petit sourire contrit.

- Je sais, t'en fais pas, je ne vous en veux pas, le rassurais-je en répondant à son étreinte.