𝓒𝓱𝓪𝓽 𝓢𝓪𝓾𝓿𝓪𝓰𝒆 //𝓟𝓪𝓻𝓴 𝓙𝓲𝓶𝓲𝓷 [TERMINÉE]

Chapitre 9

Je marchais dans les rues de Paris, mon masque sur le visage avec des lunettes de soleil et ma capuche. Cela faisait depuis 7h ce matin que je me promenais dans les rues de la capitale française. Et cela faisait autant de temps que ma "discussion" avec les autres membres du groupe tournait en boucle dans mon esprit.

Je ne comprenais pas pourquoi leurs remarques me touchaient autant. Ce n'était pas la première fois qu'ils me taquinaient avec ce genre de chose. Je soupirai lourdement, levant la tête vers le ciel. Le soleil de début d'après-midi me réchauffait doucement le visage. Je m'accordai quelques instants, les yeux fermés, avant de reprendre ma marche, réajustant mon sac sur mon épaule.

Je ne devrais pas accorder autant d'importance à des petites remarques de ce genre. J'étais vraiment parti au quart de tour.

Mais alors que je ne venais de faire que quelques pas, je me figeai en écarquillant les yeux.

- Qu'est ce que tu fais là? s'étonna June en avançant vers moi.

En quelques enjambées supplémentaires, elle se trouva à mon niveau. Tout comme moi, elle dissimulait son visage avec des lunettes et une capuche. Mon regard fut attiré vers son casque mais je reportai bien vite mon attention sur son visage. Elle regarda rapidement autour de nous avant de demander, curieuse :

- Où sont les autres?

Aussitôt je me renfrognai. En voyant mes sourcils se froncer, elle changea aussitôt de sujet, comprenant qu'il ne valait mieux pas insister sur la question.

- Ça te dit qu'on face un tour en ville ensemble? A moins que tu n'aies quelque chose de prévu bien sûr!

Je clignai plusieurs fois des yeux devant sa brusque demande avant d'hausser les épaules.

- Oui, pourquoi pas. Je n'ai rien de prévu et au moins ça aura le mérite de me changer les idées.

June me sourit avant de reprendre sa marche à mes côtés. Nous avançâmes de cette manière sans que le silence qui nous entoure nous gêne, mais je m'interrogeai.

- Pourquoi tu as un casque avec toi?

- J'aime bien la moto, se contenta-t-elle de répondre en haussant les épaules. Et puis, prendre le métro c'est synonyme de suicide vu que ma tête est placardée partout.

Je ris doucement.

- Oui, je compatis.

Je la vis sourire.

- C'est tout de suite mieux, dit-elle.

Je fronçai les sourcils sans comprendre.

- Ton visage est beaucoup trop sérieux quand t'es de mauvais humeur, poursuivit-elle d'un ton égal. Je préfère te voir rire, enfin, si on peut dire ça vu que seulement dix pourcents de ton visage est à l'air libre.

Je levai les yeux aux ciels, aussi touché qu'amusé par sa remarque.

- C'est parfois compliqué d'être toujours de bonne humeur.

Elle grimaça.

- Je le sais bien, c'était juste une remarque qui est sortie toute seule.

- Pas de problème, répondis-je avec un petit sourire en coin.

Le silence se réinstalla entre nous deux. Et je fus à nouveau celui qui le brisa.

- Comment tu fais?

- Comment je fais quoi, me demanda-t-elle perdue, tournant le visage dans ma direction.

- Pour toujours avoir le sourire, poursuivis-je en continuant de regarder en face de moi.