DAWN 「 BxB 」

Chapitre XLIV

Le sportif s'accrocha de plus belle à l'édredon, lorsqu'il comprit qu'il s'agissait de celui de son invité. Morgan reconnu l'odeur de Noah, qui l'avait marqué à son insu au fil du temps. S'abreuvant de cette sensation de bien être, Morgan attrapa l'oreiller qu'il serra d'avantage contre son thorax, recroquevillé de telle sorte à ce que sa tête soit plongée dans la housse et son corps dissimulé sous les draps chauds.

Le bruit à l'extérieur était assez faible, ce qui lui permit de se rendormir rapidement.

Morgan se réveilla plusieurs heures plus tard, cette fois bien reposé. Il se surprit de constater que son second sommeil avait été bien agité, puisque la couette avait été rabattue à ses pieds et que l'édredon qu'il serrait se retrouvé bien plus haut que sa tête.

Le noiraud se redressa, heureux de constater que ses maux de têtes avaient disparu. Revint ensuite la douleur des paroles blessantes de son père. Morgan s'était habitué à considérer cet homme plus comme un membre de sa famille éloignée plutôt que comme un père présent pour son fils.

Et pourtant, il avait ressenti une peine incroyable en constatant que son père lui était tellement indifférent, qu'il s'était désintéressé des ambitions de son fils. Son père était resté à ses jeunes années de lycée, à l'époque où Morgan filait du mauvais coton. Il n'avait eu aucun scrupule à le dénigrer en face d'un ami -Noah qui plus est- et à le rabaisser en employant des mots forts qui pouvaient l'affecter.

La réaction de son père l'avait tellement blessé, qu'il n'avait pu s'empêcher de se rappeler ces journées terriblement longues, passées seul chez lui avec Emma. La nuit, sa jeune soeur avait peur. Elle venait se réfugier dans les bras de son grand frère. Et pour la rassurer et l'aider à s'endormir, le noiraud lui racontait les aventures de ses parents, qui exploraient le monde. Bien entendu, il inventait. Il aurait pourtant bien aimé savoir, où ses parents allaient et s'ils vivaient des aventures incroyables. Une fois Emma endormie, Morgan s'écroulait. Il ne cessait de se demander : que pouvait-il y avoir de si attrayant dans leur travail, pour qu'ils le préfèrent à leurs enfants ?

Morgan s'était alors effondré en larmes, avant de ressentir un énorme vide. Un vide que même Noah ne pouvait remplacer : il n'était pas ses parents. À la place de quoi, le tacheté avait crée une bulle dorée qui entourait son coeur et lui permettait de relâcher la pression. Il en avait conscience, Noah ne pouvait combler ce vide. Il pouvait cependant occuper une place à part, qui lui serrait propre.

Un sourire étira finement ses lèvres lorsqu'il se rappela de ses doigts qui effleuraient son dos. Ce fut à ce moment là que ses yeux se posèrent sur un morceau de papier, plié en deux, glissé sous la porte.

-Qu'est-ce que c'est ? Fit-il à voix haute en se hissant à l'extérieur du lit moelleux.

Il attrapa le mot, qu'il déplia en restant debout.

"Je veux bien te supporter ."

Son coeur rata un battement lorsqu'il comprit la signification de ces cinq mots écrits noir sur blanc, entre ses mains.

S'il acceptait Noah et que Noah l'acceptait... Cela voulait dire qu'ils étaient en couple ? Morgan sortait avec Noah ?

-Je suis avec lui... répéta-t-il comme si le dire à vive voix ferrait graver la chose dans le temps.

Le noiraud s'ébouriffa les cheveux et alla s'assoir sur son lit, complètement hébété. Comme par réflexe, Morgan voulu attraper son téléphone et contacter Adam. Mais deux réalités le rattrapèrent au même instant.

Déjà, il n'était pas dans sa chambre, donc il n'avait pas son téléphone.

Ensuite, Adam n'était au courant de rien. Que ce soit du pari ou de son affection pour le peintre amateur.