Chapitre 34.

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L'infirmier nous informe que mon père biologique se trouve actuellement dans la salle commune

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L'infirmier nous informe que mon père biologique se trouve actuellement dans la salle commune. Il m'avoue qu'ils préfèrent que nous restions à la vue de tous pendant la visite. J'imagine que mon géniteur est toujours aussi impulsif qu'il y a dix-sept ans. Ils ont l'air de vouloir se méfier et je pense qu'ils ont raison. Même après tant d'années, on ne peut pas changer radicalement.

- Le sue condizioni sono piuttosto instabili. Cambiamo regolarmente il suo trattamento, quindi fai attenzione ad ogni reazione,* il nous explique alors que le stresse monte de plus en plus. Son état est assez instable. Nous changeons régulièrement son traitement donc il faut se méfier de chaques réactions.*

J'explique à Loma la situation et je la sens encore moins sereine. Nous nous dirigeons donc de nouveau vers la salle commune et j'aperçois un homme assis à une table, tout au fond. Je pourrais le reconnaitre entre mille. Des yeux vicieux, vide d'émotions, des traits tirés par les excès d'alcool et de drogue. Et à ce moment-là, je suis heureux de ne pas lui ressembler physiquement. J'ai au moins eu la chance d'hériter en grande partie des gênes de ma génitrice.

Nous avançons vers lui et une fois que nous sommes devant lui, il lève la tête. Il n'affiche aucune expression en nous voyant et reste impassible.

- Signor Milazzi ? Il tour di un giorno è appena arrivato.* Monsieur Milazzi ? Votre visite de la journée vient d'arriver.*

Il nous invite à nous asseoir sur les chaises installées juste devant nous et il nous prévient qu'il reste à proximité pour surveiller. Nous le remercions et prenons place sur les chaises. Je souffle longuement, histoire de me donner du courage. Loma pose une main sur ma cuisse pour m'encourager. Et alors que j'allais engager la conversation, la voix rocailleuse et abîmée par la fumée de mon géniteur, s'élève en face de nous :

- Hai gli occhi di tua madre.* Tu as les yeux de ta mère.*

Je ne peux m'empêcher de sursauter. Ré-entendre sa voix qui m'a hantée pendant des années, me glace le sang. J'essaie de reprendre une certaine contenance, puis réponds :

- Sono contento di sentirlo. Almeno i miei occhi non sono così vuoti come li tengono,* Je crache d'un ton sec. Heureux de l'apprendre. Au moins je n'ai pas les yeux aussi vides que les tient.*

- Vedo che hai preso l'arbitro.* Je vois que tu as pris du répondant.*

- Non pensavi nemmeno che avrei chiuso la bocca indefinitamente ?* Je commence à m'emporter face à son ton moqueur. Tu ne pensais quand même pas que j'allais fermer ma gueule indéfiniment ?*

Mon sang se met à bouillir dans mes veines et je sens une certaine rage grimpée en flèche. Mais Loma pose sa main sur mon avant-bras et en murmurant, me conseille de me calmer et de me montrer plus intelligent que lui. Je comprends qu'il faut que je me calme et que j'arrête de réagir impulsivement.

Cicatrices - Tome 2Where stories live. Discover now