Chapitre 2.

1.6K 99 4
                                    

- Cible direction Sud, je répète, cible direction Sud

Oops! Questa immagine non segue le nostre linee guida sui contenuti. Per continuare la pubblicazione, provare a rimuoverlo o caricare un altro.

- Cible direction Sud, je répète, cible direction Sud. Homme entièrement vêtu de noir de la tête aux pieds et transportant une sacoche remplie de projectiles et d'explosifs. Terminé.

Je tourne la tête dans la direction indiquée et aperçois immédiatement la cible. Je pointe mon fusil de précision TAC-338 et évalue la distance à seulement six-cent mètres. Je place mon doigt sur la gâchette, souffle un bout coup puis je tire. L'homme tombe au sol, la balle ayant traversé sa cage thoracique. J'attends quelques minutes, l'arme toujours braquée sur lui, pour être certain qu'il soit mort. Quand j'entends l'Amiral me dire que je l'ai abattu, je me détends légèrement.

Et un de moins.

Je redescends du petit immeuble où je me suis réfugié durant des heures interminables et je grimpe dans un de nos véhicules blindés pour rejoindre notre camp. Étant assis juste à côté d'une ouverture aussi grande qu'une balle de tennis, mon regard se perd sur cette ville bombardée où débris, sable, bâtiments détruits et corps ensanglantés s'y trouvent.

Pourtant habitué à tout ça, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine terreur au fond de moi.

La peur que tout recommence...

" - Alors ?

- Je ne vous dirai rien. Crevez en enfer, je crache d'une voix haineuse.

Je n'ai pas le temps de prendre ma respiration que le tissu m'étouffe à nouveau et l'eau empire la situation. De l'eau s'infiltre dans mes poumons et j'ai l'impression de me noyer une nouvelle fois. Pourtant, les poumons se trouvent plus haut que la bouche, signe que la noyade est impossible quand nous avons affaire à des personnes dites compétentes. Pourtant ce n'est pas le mot qui définit le mieux ces connards.

La torture ne dure qu'une dizaine de secondes alors que j'ai l'impression qu'elle dure des heures. À chaque fois je refuse de dire un mot et ils recommencent, sans cesse. Je continue de lutter même si à certain moment j'ai l'impression de me retrouver à l'article de la mort.

...

Mon corps est comme marqué au fer rouge. Je souffre constamment. J'ai une dizaine de blessures plus ou moins profondes. Des entailles superficielles, des entailles qui vont être graver sur ma peau tout le long de ma vie désormais. Notamment deux, une sur mon flanc et l'autre sur mon torse. J'ai souffert le martyre. Ils entaillaient ma peau à l'aide d'un couteau de cuisine plutôt aiguisé et non désinfecter. J'ai encore les traces de sang sur mon corps, signifiant la cruauté de l'acte.

Le fait d'être en isolement, dans une cellule où l'obscurité est totale, une privation sensorielle qui me donne l'impression d'avoir perdu un sens puis les mises en scènes plus terrifiantes les unes que les autres. Combien de fois ils m'ont fait croire que j'allais mourir uniquement pour me faire parler. Le pire c'est que j'y crois à chaque fois. Ils vont toujours jusqu'au bout de leur idée. C'est-à-dire qu'ils me torturent sans aucune pitié puis au moment où les coups risquent d'être fatal, ils arrêtent tout. Et ça tous les jours, tous les jours, tous les jours.

Cicatrices - Tome 2Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora