Chapitre 11 : Camus.

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Son visage se fissure, ce qui confirme mes dires.

-J'n'aime pas ... Commence-t-il un peu timide et mal à l'aise.

-Quoi donc ? Ma voix se veut la plus douce possible afin de ne pas le brusquer.

-Le fait ... Qu'un inconnu paye pour moi me met mal à l'aise.

-En quoi ? Si la personne a assez de moyen et qu'il veut te faire plaisir, pourquoi cela te mettrais t-il dans cet état ?

Un léger rictus vient s'afficher à son visage alors qu'il détourne les yeux.

-J'ai toujours ... toujours étais seul. M'annonce t-il la voix fragile mais le visage sérieux.

Il se mord subtilement la lèvre inférieur et continu un peu hésitant.

-J'ai du apprendre à survivre dans un monde assez cruel où un enfant doit savoir reconnaître un ennemi d'un allié.

-Et que s'est-il passé pour que tu doives surmonter ça ?

-... J'étais l'enfant le plus heureux du monde, certe mes parents était dans la classe moyenne, mais il n'empêche qu'il me donnait tout l'amour dont j'avais besoin. Nous étions quatre, moi, mon jeune frère, ... Il prend une grande respiration comme si ses deux dernier mots lui avait arraché le coeur. Mon père et ma mère. Termine t-il d'une traite avant de reprendre une grande inspiration le visage triste.

Je me lève lentement, attiré par un sentiment qui guide mes pas vers lui.

Je prend son menton pour qu'il me regarde et je me met à sa hauteur afin d'avoir toute son attention. Une fois encore, ses yeux m'hypnotisent. Cette ambre brille de mille lumières et je m'avance encore un peu pour mieux les contempler tandis que mon pouce chasse une larme qui trace un chemin humide sur sa joue au teint pâle. Je reprend mes esprits de mon observation alors que nos souffles se mélangent lentement au rythme de nos respirations.

-Ne t'oblige pas à me parler d'événement qui te blesse autant. Quant tu sera prêt, je serais là pour t'écouter. Je prend la même voix que quelques instants plus tôt, douce et conciliante.

Il me sourit, lentement, et ce simple geste ranime totalement la lumière de ses yeux.

-Merci. Dit-il tout bas alors que ses joues rougit.

-Bien. Après ce simple mot, le monde disparaît autour de moi, seul lui devient le centre de mon attention, toute mes barrières s'effondrent en sa présence.

Mon coeur tambourine à mes tempes dans un rythme désordonné tandis que mon souffle caresse son visage. Je me rend vite compte de notre proximité qui aide à influencer mon self contrôle et je sais en mon for intérieur que si je l'embrasse maintenant je ne pourrai pas m'arrêter.

C'est pourquoi je me recule lentement avec regret afin de pouvoir m'extraire de l'influence qu'il a sur moi, puis je repars, le corps sous tension, et m'assois sur ma chaise en face de lui.

-Veux-tu que je commande en premier ? Mes épaules sont crispés et ma hampe à demi ériger.

Pour me calmer, j'utilise une technique de respiration qui a pour effet de ralentir mon coeur encore troublé et essayer de me détendre.

Il me fait signe de la main et je sectionne quelques aliments que je souhaite avoir dans mon plat afin de pouvoir composer une salade. Je commande aussi une bouteille alcoolisée qui se marie bien avec mon déjeuner.

-à toi. Sélectionne d'abord une entrée, puis un plat et enfin un dessert qui te plaît.

-Mais toi, tu n'as pris qu'un plat.

-Je n'aime pas prendre d'entrée, toutefois, je choisirais un dessert plus tard.

-Et comment je peux faire la différence entre chaque plat.

J'appuis sur une icône qui fait défiler sur notre droite plusieurs noms qui signifie chaque étape de notre repas avec en plus les boissons, l'apéritif ou encore les boissons chaudes et un petit plaisir à emporter.

-Prends ce que tu veux.

Et il commence a commander avec beaucoup de soin, choisissant les plats qui ont l'air de lui faire envie.

-Voilà. M'annonce t-il quelques minutes plus tard se réinstallant sur sa chaise .

-Pas de dessert ?

Il me sourit en me regardant et m'informe avec une voix posé.

-Je commanderai avec toi.

-D'accord.

Je lui rend son sourire, ma poitrine se réchauffe, et je valide nos choix.

-Cameron m'a raconté l'attaque qu'il a subit avec Omphraque, en additionnant celle dont j'ai été témoin dans le parc, ça fait deux âmes damnés retourné en Enfer, je veux savoir, ... , si on retournent sur Terre maintenant, serons-nous en sécurité ? Ou devrons-nous craindre d'être attaqué à tout moment ?

Je dois reconnaître que sa question est réfléchi et pertinente, cependant, je cherche tout de même les mots pour ne pas qu'il pense être emprisonné dans cette dimension.

-C'est vrai qu'il reste des âmes damnés sur Terre, et étant un ami proche de Cameron, tu es bien sûr en danger, mais ni Omphraque, ni moi d'ailleurs te laisserons retourner seul sur Terre sans protection adéquate.

-Es-ce que Cameron est en danger parce qu'il est le zyngaë d'Omphraque ?

-Oui. Dis-je en toute sincérité.

-Pourquoi ?

-Il est le patron dans cette dimension, bien qu'il ne s'incorpore pas dans les histoires politiques et juridiques à part pour certaine exception bien sûr, il est tout de même celui qui protège ses habitants et fait en sorte que les âmes restent dans les sous sols. Pour eux, c'est l'ennemi à abattre, comme vous le dites de par chez vous.

-Je vois. Et en faisant du mal à Cameron, c'est comme s'il torturait Omphraque.

-Tout à fait.

Une lumière scintille m'apprenant que nos plats viennent d'être terminé.

-ça y est, le repas arrive. Dis-je, alors que le téléporteur c'est activer. Enlève tes bras de sur la table. Puis, l'instant d'après, alors qu'il m'obéit, les plats se matérialisent sur celle-ci l'un après l'autre.

-à tes faims. Lui dis-je gentiment.

Il me sourit et me répond par la même politesse, je l'observe regarder sa nourriture avant d'en prendre une bouchée, cherchant à découvrir si son palais l'accepte. Je continu mon observation alors que son visage change, d'inquiet à pensif, et terminant par le plaisir. Puis, il reprends à nouveau une bouché continuant à se régaler. Quant à moi, maintenant rassuré, je m'attelle à la tâche de vider mon assiette.

Nous mangeons en silence, coupé par nos respirations, je lui jette souvent des regards par-ci par-là, inconsciemment, tandis que je termine mon repas. Une fois nos assiettes finis, nous recommençons le même processus que pour nos plats afin de commander nos dessert. Ainsi fait, ils nous restent du temps avant que ces délices arrivent.

Noire Plume : Camus - Tome 2 (terminé)Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz