Chapitre 2 : Bryan.

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Me réveillant dans ce lit moelleux et confortable, c'est lui que je vois en premier, il est assis, dans un fauteuil à côté de moi, concentré dans sa lecture, il ne voit pas que je le regarde, grâce à cela, je peux le détailler. Celui-ci est baraqué comme un garde du corps avec ses grandes épaules carrés, sa peau est blanche avec les cheveux longs, brun, tiré en arrière. Ses yeux sont d'un bleu renversant, presque blanc. Cette vision de lui, ainsi, m'allume une flamme qui me réchauffe et ne veut pas s'éteindre.

Un sourire se dessine sur son visage, et ses yeux rencontrent les miens, pendant ce laps de temps, ni l'un, ni l'autre ne bougeons, à l'encontre de ses yeux pétillants. Un frisson me parcourt, venant de mon torse puis se répandant dans tout mon corps.

–Tu as fini ton observation ? Sa voix est douce et à la fois rauque.

Face à ses paroles, je rougis et détourne le visage, remarquant un peu tard que je n'étais pas dans mon studio. La pièce est sobre et impersonnelle, entièrement dominé par le marron et le blanc, avec un grand lit à deux places, même plus, vu sa grandeur, un bureau en face ainsi qu'une commode à ma gauche et une glace accrochée au mur, au papier blanc et bande noire. Je remarque à ma droite derrière cet homme, une grande télévision accrochée au mur entre deux fenêtres avec en face de lui une table basse en bois et en verre, et deux fauteuils en cuir marron.

–Où est-ce que je suis, et qui êtes-vous ? Lui demandai-je avec une assurance que j'ai loin d'avoir.
–Je me nomme Camus, et ici, nous sommes chez moi.
–D'accord, mais où est située votre maison ?
–Dans la Cité de l'Enfer. Me répond-il calmement.
–Quoi ? C'est une boîte de nuit ?
–Non. Il se met à rire, tout en refermant son livre avant de le ranger. Nous sommes ici, dans une autre dimension, appelée l'Enfer.
–C'est ... C'est une blague, n'est-ce pas ? Dis-je, la peur au ventre.
–Non. M'avoit-il tout aussi calmement, me regardant toujours droit dans les yeux.

Face à sa franchise et loin de vouloir le croire, je me précipite vers la fenêtre à l'opposé de lui, juste à côté du bureau pour regarder le paysage, et y découvre un ciel rouge rempli de boules oranges en guise de soleil. Je retrouve aussi en celui-ci d'étranges créatures volantes à deux paires d'ailes comme des dragons, ainsi que des îles flottantes suspendues dans cette mer rougeâtre, comme les planètes, dans l'univers. La maison est sur une colline où on discerne des habitations à l'orée de la butte.

Je recule lentement de la vitre, le cœur au bord des yeux, la gorge sèche et tremblant de tous mes membres. Deux bras forts et protecteurs viennent m'entourer. Sans le comprendre, mon corps se détend, se sentant en sécurité dans cet étau réconfortant.

–Comment ... suis-je mort ? Je déglutit difficilement après ma question qui me tord les boyaux.
–Oh ! Tu n'es pas mort, même si tu n'es pas passé loin, nous t'avons sauvé, ou plutôt, Omphraque t'a soigné, tu n'as maintenant qu'une légère cicatrice.

Je me relate les derniers souvenirs, que j'avais avant de me réveiller, et me souviens, de cet homme, à la peau foncée, âgé, avec un couteau en main. Je place ma main sous mon tee-shirt, imbibé de sang constatant que je n'ai pas de trace de blessure. Je m'écarte de lui, tout en me retournant, les yeux dans le vide, essayant de me rappeler le plus d'événement possible.

–Qu'y a-t-il ?
–Cam.. Cameron, comment va-t-il ? L'interrorai-je avec une peur grandissante dans mon ventre.
–Ne t'inquiète pas, il va bien, en ce moment, il est avec Omphraque. Avec un grand soupir, je me dirige vers le lit pour m'asseoir.
–Qui ?
–Son amant. Un flottement subsiste quelques temps avant que je me décide à lui poser cette question.

–Peux-tu tout m'expliquer en détail, s'il te plaît. Dis-je tout en le regardant dans les yeux.

–Tout d'abord, va prendre une douche, tu en as grandement besoin.Je l'écoute et fais ce qu'il dit, il me montre la salle de bain, et je le suis. Celle-ci est adjacente à sa chambre, qui se dévoile par une porte qui se situe à côté du bureau.

Cette salle de bain est au moins trois fois plus grande que mon studio. À gauche de la porte se situe une grande douche à l'italienne, les pierres collées au sol sont ovales et de différente couleur bleue. En face de moi se trouve un bassin rempli d'eau claire qui se reflète sur les glaces murales. Et à droite contre le mur, un grand meuble blanc ainsi que deux lavabos avec des détecteurs pour l'eau, le savon et le séchoir. Je regarde le plafond me demandant par où vient la lumière, et découvre un toit complètement vitré, nous donnant une vue sur cette lumière presque naturelle, ainsi que sur les anges qui traverse le ciel.

–Ne t'inquiète pas, personne ne peut te voir de l'extérieur.Je regarde stupéfait cette salle high-tech et sobre gorgée de bleu et de blanc.

–Ouah ! Murmuré-je.

Il se retourne et me regarde, il semble remarquer mes grands yeux arrondis, puisqu'un sourire vient à apparaître sur son magnifique visage aux formes carré. Nos yeux se rencontrent, et alors je baisse immédiatement les miens, un peu mal à l'aise.–Bien, tu peux aller dans le bassin prendre un bon bain, mais avant tu dois prendre une douche pour t'habituer à la température et enlever le sang collé à ta peau.

–D'accord.Je regarde mes pieds et remarques que j'ai encore mes chaussures, je me déchausse rapidement pour ne pas salir le magnifique carrelage aux couleurs beige. Pied nu, je m'habitue peu à peu au froid du carrelage, tout en écoutant ses explications sur le fonctionnement du bassin. Il se baisse près du bord et tapote sur une plaque rectangulaire et noire qui peu de temps après, s'allume, affichant les degrés de la pièce et de l'eau.

–Voilà, ce cadre te donne la possibilité d'injecter du savon dans le bassin pour faire de la mousse.Je regarde attentivement ses gestes comme hypnotisé par ses différents mouvements.

Après ses explications sur le fonctionnement de la douche ainsi que du bassin, il sort une grande serviette de bain bleu foncé, et je me demande en mon for intérieur, si ce n'est pas sa couleur préférée. Puis, il part de la salle de bain pour prendre une chemise noire ainsi qu'un short, qui je pense, m'iront trop grand.Les vêtements posés, il rejoint la chambre, tout en fermant la porte coulissante derrière lui. Je regarde dans le vague, et reste un moment immobile et pantelant, mes yeux fixés sur l'endroit où se situait Camus un peu plus tôt.Revenant au moment présent avec difficulté, j'enlève mes vêtements ensanglantés avec une laconie habituelle, et me dirige vers une des glaces murales sur le mur de gauche, pour observer la blessure maintenant refermée sur mon ventre. Je n'aime habituellement pas me regarder dans une glace, car celle-ci me renvoie l'image d'un jeune homme au regard fatigué et au corps affamé.Je me détourne de mon reflet essayant tant bien que mal de rester fort, face à cette situation assez complexe et inhabituelle.

Je respire un bon coup, expirant un souffle bruyant et libérateur.

Je vais sous la douche me décrassant du sang qui me colle à la peau et ainsi, me préparer à aller dans le bassin. Je remercie le ciel, pour cette eau chaude qui coule sur l'ensemble de mon corps et qui me procure un semblant de bien-être depuis ce qui me paraît une éternité. L'eau qui parsème mon anatomie, se hâte à effacer toute trace d'une quelconque altercation mortelle qu'il est eu. Je touche le tableau vertical et tactile de la douche, qui a pour conséquence d'arrêter instantanément ce liquide transparent de coulé.

Par la suite, je me dirige vers cette grande étendue d'eau tiède, descendant les longues marches en bois une à une. Je me dirige vers le banc tout aussi en bois qui entoure le bassin et qui se situe sous l'eau, m'y asseyant, je me retourne vers la plaque tactile et appui sur le bouton que m'a montré Camus un peu plus tôt. Celui-ci à l'image de trois bulles transparentes dessinée dessus.

De la mousse commence à apparaître blanchissant en quelques minutes le bassin. Je me retrouve comme une enfant face à un grand jeu rien que pour moi. L'air sent ainsi les fleurs de lys et de rose, créant une atmosphère rafraîchissante et libératrice.L'eau, au niveau du haut de mon torse, sort du mur derrière moi, me procurant des massages bienvenus. Je me détends, repensant au souvenir de mon agression, à l'effet que me fait cet homme mystérieux et à la fois tendre avec moi. Quand j'y pense, cela me fait un drôle de contraste avec sa posture presque militaire, son visage carré et tout aussi magnifique.

Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans cette salle de bain, peut être le temps de réaliser et de me préparer aux nouvelles informations qu'il me divulguera dans un futur proche.Je sors du bassin, toujours mousseux et me dirige vers la douche pour me rinçais complètement le corps. Je me sens allégé, propre et complètement vidé, après cette longue baignade. Je me sèche avec la serviette et me dirige vers le radiateur collé au mur pour récupérer les vêtements et étendre la serviette maintenant mouillée. Je m'habille avec une chemise noire, mon caleçon et un short, qui comme je le pensais me vont trop grand. Puis observe des volets qui assombrit peu à peu la pièce.

Noire Plume : Camus - Tome 2 (terminé)Where stories live. Discover now