Noire Plume : Camus - Tome 2 (terminé)

Chapitre 21 : Bryan

Nous traversons la porte et la première chose que je vois est un aquarium en colonne faisant près de trois étages, contenant divers poissons et autres animaux aquatiques de plus ou moins petite taille. Leurs couleurs sont magnifiques et certains en possèdent plusieurs nous offrant un régal pour les yeux. Leurs mouvements sont gracieux, se mouvant avec fluidité.

Nous le contournons et une grande vue sur près d'une dizaine de devantures de magasins tous attrayants les uns que les autres s'offrent à moi.

- Par où commencer ? Dis-je à haute voix sans le vouloir.

- Chaque magasin à son style de vêtement. Il me regarde attentivement, de haut en bas, me jaugeant avec insistance avant de se décider. Je pense savoir par où commencer.

Main dans la main, nous avançons dans ses couloirs de tentation avant de nous arrêter devant un en particulier.

J'avoue que ce premier magasin possède pas mal de vêtements qui me correspondent, j'en choisis quelques-uns, les essaye, et fait le choix d'en garder plusieurs qui peuvent me rendre service pour les prochains jours. Bien sûr, j'observe et apprends les différentes normes de prix pour chaque habit choisi. Pour l'instant, je suis assez fier de moi, mais Camus insiste pour que j'en essaye d'autres afin de pouvoir remplir une armoire, ce qui me met mal à l'aise.

- Ce n'est pas nécessaire, cela me suffit.

- Tu auras aussi besoin de chaussures, de manteaux...

- D'accord, d'accord. Mais pas besoin d'en acheter plusieurs, un de chaque me suffit. De plus, quand tout ça sera fini, je pourrai toujours prendre ceux qui seront chez moi.

- Tu n'es vraiment pas un dépensier toi.

- C'est ça quand on doit survivre avec peu de chose.

Il me sourit et passe sa main sur ma joue.

- Il faudra que je mette la bouchée double pour faire changer cette facette de toi.

- Ce sera difficile. Dis-je en appuyant légèrement ma joue sur sa main.

- J'vais quand même essayer. Son pouce me caresse doucement et l'instant d'après, il la retire et tourne la tête devant lui. Bien, allons manger.

Les sacs en mains, il m'invite à le suivre vers un petit restaurant à l'allure familiale.

- Tu sais, je peux en porter, c'est les miens après tout.

- Ce n'est pas avec trois pauvres petits sacs que je vais me faire mal au dos.

Je comprends sa petite pic à mon encontre, je sais qu'il voudrait que je me fasse plaisir sans regarder à la dépense. Mais je suis comme ça, je n'ai pas pour habitude de prendre ce qu'on m'offre sans contrepartie.

Le petit restaurant est très rustique, fait en grande majorité de bois, avec des plantes par-ci par-là dans les coins. Je le trouve très chaleureux. Les tables sont beaucoup plus serrées que dans le précédent restaurant où je suis allé.

Nous passons l'entrée et un serveur vient nous accueillir, plateau sous son bras, nous emmenant vers une table pour deux, dont l'une des places se situe contre le mur. Je m'y installe confortablement et il fait de même avec la chaise face à moi.