Chapitre 4 : Bryan.

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Pourquoi cet homme me fait-il tant d'effet ? Comment lui faire confiance ? Comment ? J'ai peur. Je me sens si vulnérable avec lui, si... si... comment décrire ce sentiment ? J'ai l'impression de pouvoir m'ouvrir à lui, de pouvoir tout lui révéler sans en être inquiété. Et c'est ce sentiment, d'être si facilement blessable qui m'empêche d'avancer. Je sais au fond de moi que je peux m'abandonner à Camus, mais j'ai tellement peur de me tromper, ces derniers temps mon jugement n'as pas été toujours très fiable.

Après l'un des orgasme les plus intense que j'ai connu, je ne sais pas à quoi m'attendre, est-il vraiment gay ? Va-t-il me repousser ?

Son corps musclé et robuste près du mien, ses grandes mains sur mon dos, me resserrant encore plus contre lui, ne voulant pas me laisser partir, répondent à mes questions. Je sens son regard sur moi et malgré ma rougeur naturelle causé par l'effort physique, je me mets à rougir encore plus de la gêne.

–Bryan, regarde-moi. Me demande-t-il de sa voix douce et assurée.

J'ai peur de croiser ses yeux, son regard sur moi, que je crois rempli de pitié, me brisera le cœur à notre échange. Mais je me fourvoie complètement. Ses yeux sont remplis de douceur et d'affection à mon égard. Son visage est doux et m'exprime un sentiment rassurant. Il a l'air inquiet et pour la première fois je sens qu'il est loin de ressentir cette assurance qu'il faisait paraître il y a peu.

Ne comprenant pourquoi, mon for intérieur à cette conviction que c'est moi qui lui fait cet effet.

Étrangement je suis timide, moi qui ne compte pas le nombre de personnes qui ont partagé ma vie, moi qui prends tout à la légère et qui ne manque pas une occasion de faire la fête, là, je ne sais pas quoi faire.

–Veux-tu... qu'on en parle ? Lui demandai-je d'une petite voix, incertain de sa réponse.
–De quoi ?

Je sens dans sa voix une grande incompréhension, et un petit rire s'échappe involontairement de ma bouche.

–De ce qu'on vient de faire ? Et je les rencontre à nouveau. Ces yeux, ces magnifiques, mais non moins incroyables yeux, d'un gris extraordinairement clair. Je retiens mon souffle, je le retiens inconsciemment attendant sa réponse.

Il a l'air gêné, ne sachant que répondre à ma question.

–Ça t'a déplu ?

–Non ! Sa question me prend totalement par surprise. Pas du tout. Dis-je tout en levant ma main pour toucher sa joue. Je ne sais pas d'où me vient l'envie de le faire, mais en observant son visage s'appuyer sur elle, une sensation de plaisir me parcourt le corps.
–Tant mieux. Me répond-il avec un sourire les yeux dans le vague. Il a l'air d'être revenu à lui car l'instant d'après il me prend la main qui était jusqu'alors sur sa joue pour la déposer sur ma jambe, puis se sépare de moi, ce qui a pour conséquence de laisser un vent frais passer entre nous.

Il se dirige par la suite vers sa commode et prend un autre short pour moi et un jean bleu pour lui. Quant à moi, je reste immobile tout en le regardant revenir vers moi et me tendre ce même short noir avec élastique.

–Prends-le, je crains que celui que je t'ai donné par le passé soit mouillé.

Je souris tout comme lui et prend le vêtement qu'il me tend. J'ai l'impression qu'il hésite à faire quelque chose, puis il s'avance vers moi pour me voler un baiser auquel je réponds. Il recule puis commence à déboutonner son pantalon.

Surpris et gêné, je détourne le regard plus pour éviter de recommencer à bander qu'à autre chose.

Je suis propre et me suis changé tout comme lui. Même si mes vêtements me paraissent toujours aussi grands. Nous nous trouvons dans la grande pièce de vie, j'observe les quatre boules lumineuses qui éclaire la grande pièce, celle-ci sont aussi grande que ma main et font paraître une lumière blanche. Je me promène doucement dans la pièce laissant ma main dérivée par-ci, par-là, et observe chaque détail tout en m'apercevant qu'il n'y a pas une once de poussière ou un objet qui n'est pas à sa place.

Quant à lui, il s'attèle à la tâche pour nous préparer un repas. J'espère secrètement qu'ils ont un peu près la même nourriture que nous.

Je continu mon observation, vraiment impressionné et curieux du fonctionnement de cette technologie.

–Ça doit coûter cher en électricité ici. Dis-je à haute voix, dans un constat.

Il relève la tête et se met à rire.

–Ce n'est pas de l'électricité qui alimente nos objets ménagers, mais une source d'énergie qui parcourt toute notre dimension. Elle est éternelle et se nourrit des âmes damnées qui se situent dans les sous-sols de l'Enfer.

–Une source d'énergie ? Intéressant.

–Pourquoi cela t'intéresse-t-il ? Me questionne-t-il alors qu'il met son plat dans le four.

–Je ne sais pas, depuis toujours la technologie me fascine.

Il m'observe d'un doux regard, tout en acquiesçant de la tête à ma réponse.

–Tu fais quoi dans la vie ? Je me tourne vers lui surpris pas sa question si soudaine, toutefois, je lui réponds en toute sincérité.

–Je suis étudiant et travaille principalement sur la technologie terrienne, comme l'électricité, par exemple.

Il me sourit, puis ressort le plat maintenant cuit, ce qui m'étonne, au vu du temps qu'il a passé dedans.

–Déjà ?

–Oui. Me répond-il simplement.Il se dirige vers la table en bois pour l'y déposer, ainsi que des assiettes et couverts, eau et verres. Puis il m'invite à le rejoindre.

Noire Plume : Camus - Tome 2 (terminé)Where stories live. Discover now