Noire Plume : Camus - Tome 2 (terminé)

Chapitre 35 : Bryan.

Ce matin, Camus est parti tôt, avant ça, il m'a emmené chez Cameron avec l'intention d'être sûr que je sois dans un environnement sécurisé. Cameron était toujours endormi et c'est Omphraque qui nous a accueillis. Ils ont discuté deux à trois minutes avant que Camus ne m'embrasse et parte.

Cette séparation m'a rendu nostalgique. Je sais qu'il ne part que pour un certain temps restreint, mais être séparé de l'homme à qui on vient à peine de se confier est pour le moins difficile. Nous restons un petit moment dans l'appartement et après être tous bien préparés, sommes partis en direction de la maison de Patrick. Cameron est nerveux, il appréhende cette journée qui vient à peine de commencer. Une fois arrivé, nous sommes parfaitement accueillis et avons était informé de l'arrivé plus que redouté par mon ami, de la famille de Marianne.

La mère de la défunte, Alize, sa grande sœur, Vanessa, ainsi que ses deux fils John et Laurent, âgé de 11 et 8 ans sont arrivé les premiers, tous vêtus de noir, signe d'un deuil récent. Cameron reste en retrait pendant les salutations jusqu'à ce qu'Alize s'avance vers mon ami et le prend dans ses bras avec force, les larmes aux bords des yeux, lui murmurant des mots doux. Bien qu'elle soit de petite taille, avec des cheveux blancs coupé court, il n'empêche qu'elle à un fort tempérament qui se reflète dans sa manière de soutenir sa famille face à cette dure épreuve.

Vanessa, a elle aussi entouré de ses bras le corps tremblant de tristesse de mon frère d'armes. Celle-ci est une version plus âgée de Marianne sans les tatouages ressemblant à une parfaite femme de maison, et mère de famille respectable. Elle s'enquiert de l'éducation de ses fils seuls depuis le décès de son mari dû à une maladie, elle le fait d'une main de maître.

On a tous commencé à parler de Marianne, des souvenirs passés parfois embarrassants qui nous ont fait sourire et parfois rire. Cela nous a fait du bien, je participe par moment à la conversation autour de la table, buvant un petit verre d'alcool au liquide jaunâtre en même temps. Je pense parfois à ce que fait Camus, mais mon attention est vite attirée par les nouvelles histoires qui refont surface.

Omphraque reste tout du long aux côtés de Cameron, le prenant sur ces genoux tandis qu'il s'est lui-même assis sur l'une des confortables chaises. Il ne parle pas, mais serre avec chaleur de ses bras le corps de Cameron qui se laisse être dorloté.

Patrick sourit et caresse parfois celui qu'il considère comme son fils d'un geste paternel. C'est un simple mouvement, pourtant, au vu du regard de mon ami, cela compte beaucoup. J'espère en mon for intérieur que cela enlève un peu de poids des épaules plus qu'épuiser de celui qui est toujours resté à mes côtés.

Alize a apporté avec elle un grand sac de nourriture. Des légumes et des pâtes, assez pour nourrir tout un régiment. La matinée étant vite passée, c'est aux abords de midi qu'elle se met immédiatement à la cuisine et commence à préparer un délicieux repas qui a l'odeur, nous met l'eau à la bouche.

Alors que la nourriture est presque terminée, ce sont quelques amis du couple ainsi que la mère de Patrick qui arrive. Alize ayant fait suffisamment de nourriture pour tout le monde, nous avons pu manger tous ensemble et discuter jusque tard l'après-midi.

Au alentour de 17 h, Patrick, les larmes aux yeux, se retourne vers nous, son téléphone à la main, bouleversé. Tout le monde cesse immédiatement ce qu'il fait pour regarder le propriétaire des lieux, surpris. Je le vois jeté des coups d'œil à Omphraque tandis qu'il nous annonce avec un large sourire le réveil de sa tendre fille. Nous avons tous crié de joie, nous sommes enlacés, et avons ri en claquant des mains, excités comme jamais.

Pendant tout le trajet, mon ami est surexcité, laissant ses larmes de soulagement s'échapper sans les retenir ou les dissimiler. Je suis heureux de le voir si enjoué. Arrivé près de la chambre, l'infirmier en chef est surpris de voir autant de monde se réunir près d'une seule personne. Il met immédiatement son ola et instaure des visites de quatre à cinq personnes maximum, et ceux seulement pour les membres de la famille.