Chapitre 7 : Camus.

104 7 0
                                    

Je suis content de le voir revigoré ainsi, et souriant au côté de son ami, même si cela me fait une pointe au cœur sachant que ce n'est pas moi qui lui insuffle ce bonheur.

Il est là, dans ma salle à manger-cuisine, en train de parler à Omphraque et Cameron. Je n'y prête pas plus attention que ça, plus occupé à regarder Bryan, et son sourire, son rire cristallin au son si merveilleux à mes oreilles que j'espère qu'un jour, c'est pour moi qu'il sourira et grâce à moi qu'il rira.

Ils restent près d'une demi-heure auprès de nous avant de s'excuser et de partir par le même moyen d'où ils sont arrivés. Et à l'instant même où le téléporteur s'éteint, j'entends Bryan souffler un grand coup avant de se rasseoir sur la même chaise que l'instant d'avant.

–Vas-tu mieux ? Ma question le sort de ses songes.
–Oui, je suis heureux qu'il aille bien.
–T'a-t-il donné les réponses que tu souhaitais avoir ?
–Oui, en effet.
–Alors qu'est-ce qui te chagrine ?

Il a l'air d'avoir pris un coup alors qu'il me regarde droit dans les yeux, l'air interrogateur. Je hausse les sourcils en réponse attendant qu'il veuille bien me répondre. Il gonfle de nouveau ses poumons et me réponds calmement.

–J'espère juste que ça va aller pour lui.
–Ne t'inquiète pas pour cela, Omphraque va tout faire pour qu'il aille bien.
–En es-tu sûr ?
–Oui, il ne laissera personne lui faire de mal.

Je le vois hocher la tête et je regarde pensivement par la baie vitrée, les pensées ailleurs.

–Veux-tu aller te rendormir ?
–Non, ça va aller, merci.

Puis il me rejoint vers la baie vitrée contemplant le magnifique paysage.

–Veux-tu aller te promener ? Il y a de magnifiques endroits ici, je pourrais te les faire découvrir.
–C'est vrai ? Me demande-t-il en tournant sa tête vers moi, je la hoche est un grand sourire se dessine alors sur son visage.
–Viens. Lui dis-je alors que je me dirige vers la porte.
–Dois-je prendre un manteau ? Mes sourcils sont froncés suite à sa question.
–Non, nous sommes le jour de la semaine ou il y a une température ambiante.
–Pourquoi ? Chaques jours de la semaine ont une température différente ? Me questionne-t-il tandis qu'il me rejoint.
–En effet, cela nous permet de contrôler les récoltes et de pouvoir avoir assez de nourriture pour tout le monde.
–Alors, vous n'avez jamais de neige ou de canicule ?
–Non, nous évitons une trop hausse de température, car certaines espèces n'en survivent pas. Quant à la neige, on ne l'a fait apparaître que quand tous nos champs ont été récoltés. Ça amuse les enfants et donne un magnifique paysage.
–Je comprends.

Nous sortons et je verrouille ma porte tout de suite après.

Maintenant dehors, je respire un grand coup me délectant de l'odeur environnante, elle est saturée de senteur de fleur et d'arôme d'arbre divers et variés. Puis je commence à marcher avec Bryan à mes côtés. Nous passons devant peu de maisons aux forme et couleur différentes, causés par le besoin de ces habitants de rester au calme.

–C'est assez tranquille ici. Murmure-t-il comme s'il ne voulait pas briser les bruits de la nature.
–En effet, c'est l'une des raisons pour laquelle je me suis installé ici.

Je le vois observer le paysage avec un visage paisible alors que nous continuons de marcher tranquillement.

C'est ensemble que nous le faisons, en silence pendant quelques dizaines de minutes maintenant jusqu'à arriver vers un pont de pierre qui relie les deux îlots entre eux. Je commence à marcher dessus et m'arrête soudainement en voyant qu'il ne me suit pas. Je me retourne et le vois peu sûr de lui quant à la solidité et à la sûreté du pont.

–Ne t'inquiète pas, il est robuste. Dis-je le rejoignant.
–Oui, mais on ne distingue même pas le fond. Me répond-il alors qu'il regarde le niveau en dessous.
–Ne t'en préoccupe pas, si tu tombes je te rattraperais.
–Et comment ... Tu as des ailes ? Me demande-t-il alors qu'il jette un coup d'œil derrière moi.
–Oui... C'est ce qui caractérise un ange, mais tu ne les verras pas. Elles sont incrustées sous ma peau dans mon dos.
–ça doit faire mal.
–Quand on est jeune oui, mais sinon ça passe assez vite, et puis on en guérit très rapidement. Allez, viens.

Je lui prends délicatement sa main douce aux doigts fins. Puis le détail, lui, ses yeux, sa bouche et un frisson me parcourt tout le corps. Son regard est timide et je peux entre apercevoir pendant quelques instants une pointe de fragilité.

En réponse, je lui fait un faible sourire ainsi qu'un signe de la tête afin qu'il m'enjoigne de le suivre, toutefois je ne le lâche pas pour autant.

Main dans la main, nous traversons ce pont de pierre au couleur de divers ton de gris.

L'îlot que nous rejoignons est situé un peu plus haut que le nôtre, et aussi plus loin de la capital.

La bàs, il y a un endroit qui j'espère pourra l'aider à penser à autre chose. C'est un paysage particulier que les anges affectionnent beaucoup.

En effet, un vent fort et naturel circule dans le ciel créé par les différents îlots et leurs emplacements, il forme des routes qui peuvent faire plusieurs kilomètres. Ceux-ci sont souvent utilisés pour former les jeunes anges.

Mais pour l'instant, mon pouce caresse timidement sa main tandis que nous continuons de marcher dans un silence apaisant. Nous pouvons voir de chaque côté, des immenses champs avec quelques personnes qui discutent ça et là.

-Qu'est-ce que c'est ? M'interroge Bryan en regardant à sa droite un engin volant et automatique passer au dessus des champs tout en s'arrêtant quelques fois pour asperger de lumière certaines plante.

-Ce sont des engins qui analysent chacune des plantes et soignent ceux qui en on besoin pour qu'elles s'épanouissent. Ainsi, nous ne souffrons pas de famine.

-Votre technologie est vraiment impressionnante.

-En effet, comparé à la vôtre, elle est très développé.

Il tourne aussitôt ses yeux vers moi et je lui répond avec un sourire avant de reprendre notre route.

Noire Plume : Camus - Tome 2 (terminé)حيث تعيش القصص. اكتشف الآن