Chapitre 29 : Camus

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Son colocataire ne m'aime pas. Il ne faut pas être un devin pour le comprendre. Je vois bien l'attachement qu'il y a entre lui et mon aimé. Donc je ne me formalise pas de cet état de fait, pensant que tout ira pour le mieux ainsi. L'avenir nous le dira. En attendant, je ne vais rien dire et attendre de voir la suite des événements.


Nous avons rangé la chambre, et bien sûr, nettoyé aussi. Cela nous a pris un petit bout de temps qui s'est fini avec nous deux, installer sur le lit à discuter gentiment.


— Si je résume bien, vous êtes fort, agile, rapide, presque immortel et très résistant, sans compter une régénérescence accrue. Oh, et vous avez le pouvoir de ramener des âmes damnées en Enfer, par un portail que vous créer. Et aussi... dit-il après un temps de réflexion. Vous avez de superbes belles ailes, j'ai rien oublié ?


Il est couché sur le côté, un bras maintenant sa tête face à la porte. Quant à moi, je me suis installé sur le dos, jambes croisées, bras derrière la tête, regardant les yeux dans les yeux Bryan qui me questionne, et inversement d'ailleurs.


— En gros, c'est ça. Mais nous ne convoquons pas la porte de l'Enfer, nous ne pouvons juste qu'extraire l'âme du corps posséder, après cela, la porte s'ouvre et le capture pour l'emmenai en son sein.

— Comment sait-elle quand apparaître ?

— Nous marquons l'âme en quelque sorte. Quand un ange, un alsien ou autre arrive à toucher une âme qui n'est pas à sa place, celle-ci ressent un appel à se rendre à l'endroit où il est destiné. C'est ainsi fait depuis du plus loin que je m'en souvienne. Enfin, j'ai toujours pensé que c'était comme cela que ça se produisait.

— Je vois.


Un silence reprend son rôle, nous laissant dans nos songes. J'ai du mal à aborder le sujet de Cameron, ainsi que de sa famille, mais je n'ai pas le choix, je veux du plus profond de moi, connaître son état d'esprit.


— Comment vas-tu après l'histoire de Marianne, posséder, ainsi que de Patrick et ton ami ? Ma voix est calme, d'un ton apaisant. Et,... dis-moi la vérité, s'il te plaît, je le saurais si tu mens. rajoutai-je, voulant qu'il ne cache aucun sentiment à mon égard, quelles soient négatif ou positif.


Il fronce les sourcils à cette dernière remarque.


— J'imagine que tu as peur que je fasse une bêtise.

— Non, lui répondis-je franchement. J'ai juste peur que tu gardes tout en toi, que tu te mettes trop de pression et d'inquiétude sur tes frêles épaules.

— Tu sais, j'ai vécu pire, Cameron est le plus à plaindre dans cette histoire, je ne suis pas la personne principalement touchée.

— Oui. Mais tu es très lié à ton ami, tu le considères comme un frère. Je l'ai tout de suite compris. Alors, le voir dans un état aussi démuni ne peut qu'engendrer que des inquiétudes et de la tristesse. Voilà pourquoi je veux à ce point connaître ton état.

— Je n'ai pas l'habitude de m'étendre sur mes problèmes.

— Je sais, mais tu devras t'y habituer, je suis très protecteur, surtout avec les personnes envers qui j'ai des sentiments.


Il rougit à cette annonce, baissant instinctivement la tête. Il se mord la lèvre inférieure et je n'ai qu'une envie, la mordre à mon tour.

Noire Plume : Camus - Tome 2 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant