Chapitre 27 : Camus

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À la demande d'Omphraque, je mets tout en ordre afin que des interrogations pouvant mettre en lumière notre existence ne fusent pas.

J'ai effacé puis remodelé l'histoire pour qu'elle corresponde à notre version des faits. Les mémoires ont été modifiées, les multiples caméras ont été piratées puis changées afin qu'on ne puisse distingué les yeux blancs de la femme, jadis nommé Marianne.

Ces multiples tâches terminées, je retourne au côté de mon patron. Celui-ci est appuyé contre le mur, face à la porte où Louise prend du repos. Ces yeux sont dans le vague, son torse se soulève et s'abaisse lentement, je sens qu'il réfléchit, qu'il est dans son monde et que ma présence n'a pas encore été détectée.

Je m'adosse à mon tour contre le mur, à ces côtés. Je sais que Bryan est dans la chambre, ce qui me rassure. Pour l'instant, je reste à ma place, attendant que mon ami parle ou que mon aimé me rejoigne.

— Il discute. dis simplement l'Alsien.

— Qu'a-t-il pensé de tes explications ?

— J'ai utilisé mes pouvoirs pour lui faire un peu visiter l'Enfer. J'imagine que ça a fini par le convaincre.

— Et ? dis-je attendant avec impatience la suite.

— Il a besoin d'un peu de temps, je compte lui rendre visite plus tard, seul à seul. Cela sera pour le mieux, de plus, il faut que je m'assure de guérir Louise le bon moment.

— Quelque chose me dit que tu as déjà commencé.

— En effet, son subconscient la maintient dans une illusion familière, heureuse. Il faut que je l'aide à trouver le chemin approprié.

— Bien.

— Et toi alors, ta relation, elle évolue comment ?

— Veux-tu vraiment qu'on parle de cela, maintenant ?

— Faute d'autre conversation intéressante.

— Dit plutôt que tu veux penser à autre chose, cela sera plus crédible.

— D'accord, dit-il avec un faible rictus. Je veux penser à autre chose.

— Je ne sais pas où on en est vraiment. Je ne sais pas comment fonctionnent correctement les couples, tu sais.

— C'est vrai que vous n'êtes pas du genre à vous épanché sur le sujet, vous êtes plutôt discret, d'ordinaire.

— Effectivement. Ma race reste très, pudique, pour tout ce qui concerne les couples.

— J'avais remarqué.

— Pour l'instant on s'entend bien, on cohabite à merveille, mais malgré tous, je ne connais pas encore sa position en ce qui concerne notre avenir, ou s'il en souhaite un avec moi. Il reste, silencieux à ce sujet, comme s'il a peur de s'ouvrir à moi.

— J'imagine qu'il lui faut un peu de temps, cela va venir. Sinon, ce sera à toi de le provoquer.

Ces paroles tourbillonnent en moi, je ne veux pas le perdre, surtout pas, mais comment découvrir se qu'il ressent au plus profond de lui.

— Peut-être ne sait-il pas quel peuvent être tes propres sentiments envers lui.

Je fronce les sourcils face à la signification de cette phrase.

— Crois-tu que je doive lui spécifier ? Je crois pourtant le lui avoir montré plus d'une fois.

— Des gestes affectueux ne peuvent remplacer une confession venant du cœur. Il faut que tu signifies clairement ce que tu ressens pour lui, ou il croira que tu te forces à cause du lien des âmes sœurs.

Noire Plume : Camus - Tome 2 (terminé)Where stories live. Discover now