LES PRINCES D'ASGARD

LES PRINCES D'ASGARD Chap 18 : A chacun le choix de sa route

Tout se bousculait dans la tête du jeune homme profondément marqué par le mépris et le dégoût affiché de son aîné lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit. Ce dernier frémit et se redressa. Une seule personne prenait le droit de rentrer sans frapper, sauf qu'à ce moment précis, il ne voulait voir personne, vraiment personne. Maladroitement et toujours en proie à ses émotions, Loki se redressa en chancelant et se retourna.

Son regard croisa le regard inquiet de sa mère qui fit rapidement les quelques pas qui la séparaient de son enfant. Ses mains se posèrent sur ses joues baignées de larmes et elle le regarda tristement.

- Mon tout petit.

Loki prit ses mains pour les arracher à son visage répliquant durement.

- Je ne suis plus un enfant !

La reine baissa les mains qu'elle noua devant elle en le regardant trembler sans qu'il ne s'en rende compte.

- Tu vieilliras, mais tu seras toujours mon petit garçon Loki.

- Celui que ses cauchemars rendent faible ?

- Celui que les épreuves rendent fort ! Répliqua sa mère.

- Apparemment pas assez pour être considéré comme un futur roi.

- Loki, que ton frère soit l'héritier est un droit qu'il a acquis par son aînesse, mais cela ne justifie pas les mots qu'il t'a dit.

Le jeune homme baissa la tête, murmurant doucement.

- Je... Je n'ai pas envie de parler, mère. Est-ce que tu peux me laisser maintenant ?

Frigga encaissa une onde de douleur qui manqua la faire défaillir et elle leva de nouveau doucement la main pour la porter sur sa joue.

- Tu ne veux pas que je reste ?

- Non, s'il te plaît. J'ai besoin d'être seul.

La reine hocha la tête. Elle aurait aimé qu'il dise le contraire, qu'il lui dise de rester. Elle voulait rester, car une image terrible était en train de la hanter : celle de son fils à genoux dans une flaque de son sang provenant de ses poignets qu'il s'était ouvert. Il était jeune, si jeune à ce moment-là, mais le désespoir qu'elle venait de ressentir était encore plus grand qu'à cet instant. Elle aurait voulu rester pour le prendre dans ses bras, pour le bercer et l'apaiser. Toutefois, elle le sentait si fragile, alors, ce n'était pas le moment de le contrarier. Elle se pencha et le serra doucement dans ses bras.

- Surtout n'oublie pas que je serai toujours là mon grand garçon.

Loki lui rendit son étreinte et Frigga lui déposa un baiser sur la joue avant de sortir de la pièce, le laissant à nouveau seul.

Les jambes du jeune prince le trahirent de nouveau et il tomba assis sur le bord de son lit. Comme il se sentait mal et épuisé d'un coup.

La porte venait à peine de se refermer, qu'elle s'ouvrit de nouveau. Loki frémit et murmura sans relever les yeux.

- Maman, je viens de te dire que je préfère rester seul.

- Je ne suis pas ta mère, lui répondit une voix grave.

Loki redressa brusquement la tête en sursautant, s'écroulant presque de son lit en découvrant la haute silhouette de son père. Comme un ressort, il bondit sur ses pieds en vacillant, son visage perdant le peu de couleur qui lui restait.

- Père !

Odin encaissa un coup de poignard en plein cœur devant la panique et la peur qu'il ressentit dans l'attitude de son fils. Il voulait bien admettre qu'ils n'étaient pas très bons pour se parler, mais le voir à ce point terrifié le toucha profondément.