le skate pt. 2

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Il se sépare de moi et son regard ne quitte pas le miens.

« Cami... Je ne peux pas arrêter d'avoir de sentiment en30 secondes mais je te promets d'essayer de les oublier et de ne pas m'interférer dans ta relation avec Lune. Même si je suis jaloux de lui, envieux tout ce que tu veux, je pense vraiment qu'il t'apporte du bien. Je ne t'ai jamais vu aussi bien et ouvert. Tu ne m'aurais jamais réconforté comme ça avant... donc heu... Ouais voilà... »

« Merci beaucoup » je suis tellement reconnaissant pour ce que fait Aden. « J'ai une question. »

« Ouais ? »

« Est-ce que c'est pour cette raison que tu détestais Chloé ? »

« Ha » il rigole « En partie oui mais sinon c'est surtout parce qu'elle était trop conne et qu'en plus elle te trompait. »

« QUOI ?? » je suis choqué, moi qui ne l'ai jamais trompé, enfin si une fois avec Lune, mais ce n'était qu'un bisou. Un beau bisou mais un bisou.

« Ouais, elle couchait avec d'autre gars, cette pute. Mais tu le sais non ?»

« Et tu ne m'as rien dit !? »

« Bah je pensais que tu savais, elle m'a dit que tu étais ok avec ça mais que c'était un sujet à éviter. »

« Mec, tu t'es fait avoir par Chloé, qui est le plus con de vous deux ? » je rigole et lui aussi.

« Hé !! Je t'interdis de dire ça, elle est conne mais ment bien ! » dit-il en rigolant. Je le regarde, surtout ses vêtements. Il porte un pantalon beige droit avec une t-shirt noir assorti à sa casquette et pour fini la tenue, des converses comme des garçons noires. Moi, je porte un jeans bleu clair avec un t-shirt violet de la marque "vetement" trouvé en fripe. Nous sommes habillés comme lorsque nous faisons du skate et pourtant, cela fait des mois que je n'en ai pas touché un. Trop de mauvais souvenir peuvent remonter et j'ai peur de prendre le risque. Mais pas aujourd'hui. Je me lève.

« Prends ton skate, on va en faire un peu. » son visage s'illumine d'un coup et un sourire énorme couronner le tout.

« Sérieux ?! » je souris.

« Ouais ! on passe chez moi prendre le mien, et on y va ? »

« Oh mon dieu mais oui !! putain mais ça fait des années que j'attends de pouvoir refaire du skate avec toi Cami !! » il me saute dans les bras, et étonnement, ça ne me dérange pas. Lune m'aide vraiment à m'ouvrir et il le fait sans le savoir.

« J'ai tout perdu, ça fait 3 ans que je n'en ai pas touché un, donc va falloir être patient... » je me sens mal, j'ai laissé ma passion tombée pour un homme qui n'allais de toute manière jamais être satisfait de moi, j'aurais dû continuer à faire ce que je m'aimais.

« Hé mec » sa main se pose sur mon épaule. « Ce n'est pas grave, on ne perd jamais, c'est comme le vélo, allez vient, on va chez toi. »

Et on va chez moi.

***

Nous sommes à la rampe, là où nous allions étant petit et là ou j'ai vu les yeux de Lune pour la première fois. Il n'y a pas qu'une rampe, il y a de tout, un vrai skate parc quoi. C'est la seule chose bien dans ce village. Il doit être 17h, la lumière est dorée et on peut déjà voir que les jours se raccourcie un tout petit peu. Nous sommes en fin aout, la température est juste parfaite. Je n'ai pas honte de mes bras, c'est comme ça, je suis comme ça maintenant, avec mes cicatrices e Aden a pris l'habitude de les voir, ça ne le choque plus, Lune un peu encore, ça lui fait de la peine. Il sait d'ailleurs que je suis avec Aden, je lui expliquerais ce soir ce qu'il s'est passé, il ne sait pas encore pour la déclaration et tout ça, mais il sait que je suis allé le voir. Il voudra que je lui raconte je le sais et je ne veux jamais lui mentir.

« Bon mec, t'es prêt ? » me dis Aden tout content. Il sautille sur place avec son skate dans la main. Je lui fais un oui de la tête mais pour être honnête, je stresse complètement. Si je n'arrive plus rien à faire, même pas tenir dessus, comment je vais faire, je serais ridicule dans ce qui était avant mon propre élément. Je fixe mon skate dans ma main et je n'ose rie faire. J'ai pourtant dit que j'étais prêt.

« Cami ? » je lève la tête et je remarque les larmes ont commencé à couler, je n comprends pas d'où, de frustration peut-être ? Je les essuie instantanément avec ma main libre et serre le poing de colère.

« Hé Cami... ce n'est pas grave si tu ne veux pas en faire ou si tu ne te sens toujours pas prêt, ok ? » dit-il doucement. il est gentil mais je veux y arriver, alors je prends une grande inspiration, je ne pense pas à mon père et ses menaces, et je ne pense qu'a des choses positives. C'est moi qui ai proposé d'aller en faire, alors je dois y arriver. Je souffle et commence à courir doucement en trainant le skate derrière moi et fini par le lâcher pour qu'il roule à côté de moi, je monte dessus au moment où il touche le sol. Je positionne mieux mes pieds et comme l'a dit Aden, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie jamais. Je tourne, et tente quelques figures que je maitrisais à la perfection il y a 3 ans de cela. Et pour mon plus grand plaisir, j'y arrive après quelques essaye. Aden est près de moi, et pendant 3 heures non-stop nous n'avons fait que rigoler, s'entrainer et se donner des challenges débiles. Toutes les sensations que me donne le skate m'ont tellement manqué, j'ai l'impression d'être complet et je me sens bien. Je suis heureux et je me dis que je vais enfin pouvoir recommencer à skater avec mes potes.

D'un coup, je me sens éjecter de mon skate et tombe par terre, la tête la première. Mes mains doivent sûrement être ouverte et une douleur aigue se ressent dans ma tête. Je me retourne pour voir mon un petit caillou sur le sol et mon skate sur le côté.

« Cami ! » Aden se rapproche à toute vitesse de moi et s'accroupie à côté. J'ai la main sur mon front pour apaiser la douleur, j'ai vraiment mal. Je grogne de douleur. Aden me demande de retirer ma main pour qu'il puisse voir ce que je fais. Je sors le téléphone de ma poche pour voir si il est cassé pendant que Aden examine ma blessure et quand je le mets devant moi, je vois ma main. Elle est complètement rouge. Je sens du sang me couler le long de la tempe. Je me suis ouvert l'arcade, il va le voir, il va me taper, je n'avais pas le droit de faire du skate, je lui ai désobéis. Je vais devoir inventer un mensonge pour ne pas qu'il sache mais s'il découvre que je lui ai menti se sera pire.

Mes mains sont devant moi, en sang, et je ne fais que les fixés pendant que dans ma tête, je chercher désespérément un moyen pour qu'il ne me fasse pas de mal. Je tremble de partout, je n'arrive plus à respirer et je le vois, là-bas à l'entrée du parc. Ses manches relevés et sa bague tournée. Il s'avance vers moi je tente de reculer le maximum mais Aden me rattrape.

« Cami, il y a des escaliers, tu vas tomber. »

« Lâche moi, il est là, il est là, il va me faire du mal aide moi, AIDE-MOI, IL VA ME FAITE MAL, IL VA ME TAPER, IL EST LA !!!!! » il est de plus en plus proche de moi et une flaque de sang m'entoure. Il n'est plus qu'à quelques mètres de moi et je le vois, avec sa chemise trempée, couverte de sang aussi. Je le vois joué avec sa bague. Il s'arrête juste devant moi et je me mets en boule pour ne pas qu'il ne me fasse trop mal. Il m'attrape le bras et je sens sa peau me brûler. Je n'entends plus rien à voit sa vois me hurler dessus. Je pleure fort et la scène d'il y a 3 ans se passe en boucle dans ma tête. Je me bouche les oreilles pour essayer de couvrir la voix de mon père qui m'insulte et je ferme fort les yeux pour ne pas la voix devant moi.

Je sens des mains retirer les mienne de mes oreilles mais je résiste. Ces mêmes mains se posent sur mes joues et j'arriverais à les reconnaitre en 1000. Je laisse mes oreilles ouvertes mes garde mes yeux fermés.

« Cami, ouvre les yeux s'il te plait » sa voix... mon corps réagit et j'ouvre les yeux. Je le vois devant moi, en t-shirt, sans son bonnet. Je me rapproche de lui et me colle complètement contre son corps. Je pleure comme un bébé dans les bras de sa maman. « Je suis là, tout va bien, il ne va rien te faire je suis là... » il caresse doucement mes cheveux et comme d'habitude, nous balance de gauche à droite. Je tourne mon visage vers le siens baissé vers moi et le regarde dans les yeux. Je n'ai même pas besoin de parler pour qu'il comprenne ce que je veux. Il baisse son visage et colle nos lèvres ensemble.

Toutes mes peurs s'en vont en un instant et ses mes tremblements cesser et mes muscles se détendre.

C'est un baiser doux, juste nos lèvres qui se rencontre, tout ce dont j'avais besoin.  

3 taffes et un sourire [terminé]Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu