3 taffes et un sourire [terminé]

ma haine

Comment j'ai pu faire ça ? je me suis abaissé à son niveau pathétique. J'ai brisé toute mes règles et tous mes principes. Aden a peut-être raison, non, il a sûrement raison. Je suis pathétique, un garçon de 17 ans qui se mutile parce qu'il a des hallucinations, qui crie sur tout le monde, qui se comporte mal avec ses amis et qui est un gros hypocrite avec sa copine.

J'ai levé la main sur ma petite sœur. Qu'est ce qui m'a pris ? je ne l'ai jamais tapé, violenter ou même secoué, c'est à peine si je lui criais dessus. C'est vrai qu'elle n'a pas de papa, elle ne la presque pas connu, mais ce n'est en rien de sa faute, tout est de la mienne.

Je vais m'asseoir sur un banc, le même que toute a l'heure.  J'ai dû rester un moment debout à me repasser la scène en boucle et à regretter à chaque fois un peu plus. Il fait nuit. Il n'y a aucune lumière autour de moi si ce n'est la lune et même s'il y avait très peu de monde avant, là, il n'y en a plus du tout. Je sors une cigarette et la cale entre mes lèvres. Je saisi mon briquet et essaye de l'allumer. Je me lève pour aller au bord de l'eau car étonnement il y a moins de vent. Je fais tourner la roulette encore et encore, rien que des petites étincelles. Putain ne me dites pas qu'il ne fonctionne plus. Non mais c'est une blague.

« Merde !! journée de merde ! famille de merde !!! VIE DE MERDE PUTAIN !!!! » je hurle à pleins poumons. Qui est-ce que je peux déranger, il n'y a personne autour de moi. Je suis seul. Seul dans ma tête, dans l'enfer que je me suis créer moi-même. Enfermé dans une boite noire ou je ne vois plus que le sombre.

« Ça t'amuse hein ? » je lève la tête au ciel et continue « ça t'amuse de me voir souffrir n'est-ce pas ? je ne sais même pourquoi je regarde les étoiles en te parlant, tu dois être dans le pire des enfers, du même style que celui où tu m'as gentiment abandonné après l'avoir créé ! espèce de sadique égoïste !! tu as réussi à gâcher mon enfance, ça ne te suffisait pas ?! tu devais aussi me pourrir le reste de ma vie ?? JE TE HAIS CONNARD !!! JE TE HAIS TELLEMENT !!! » je balance mon briquet dans l'eau de toute mes forces, comme si ça allait changer quelque chose.

« Je te déteste mais de tout mon être. T'es content maintenant, tu as eu ce que tu voulais. »  Je m'accroupi sur le sol, en boule, je dois être ridicule à voir. Une alarme d'ambulance et des pleures se font entendre. Non non non s'il vous plait, pas maintenant. Le bruit de l'eau de lac me donne l'impression qu'un robinet coule et je la sens s'infiltrer dans mes chaussures. Les cris sont de plus en plus fort. Je me bouche les oreilles mais le son est tout aussi puissant. Il me fait mal à la tête. Je n'ai pas de cigarettes, pas mon carnet, pas de rasoirs, rien. Je vais devoir attendre que tout cela s'en aille. Je sens un liquide chaud sur mes mains. Ne regarde pas Cami, ne regarde surtout pas. Je sais très bien ce que c'est. Il se fait de plus en plus chaud jusqu'à me brûler la peau. Ça me pique, me fait mal, me fait peur. Je cours vers l'eau pour les plongés dedans pour atténuer la douleur des brulures. Quand j'arrive au niveau de l'eau, je le vois, là flottant, du rouge partout autour de lui. Un hurlement strident raisonne dans ma tête. Je ferme les yeux très forts et appuie mes mains contre mes oreilles le plus puisement possible. Stop stop.

« STOP ! » n'ouvre pas les yeux, bouche-toi les oreilles, respire et concentre-toi sur quelque chose.

Tu me dégoutes ! comment tu peux faire ça ? t'es dégueulasse ! tu me répugnes...

Je sens une main se posé sur mon épaule. Je sursaute, et me retourne brusquement.  Mes yeux sont encore fermés. Je les ouvre doucement et le vois devant moi.

Je sens sa main sur mon épaule, elle ne fait aucune pression, elle est juste là. Elle aussi légère qu'un cil. Son visage est en face de moi. Il fait trop sombre pour que je puisse discerner ses traits.  Le noir de ses vêtements mais surtout sa capuche sur sa tête n'arrange rien. Il me regarde. Je le sens, je sens ses yeux sur moi.