un enfant

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Il lève les yeux vers moi, je peux voir de la peur dans son regard. je hais voir la peur dans le regard des autres. Il pense que je vais me moquer de lui, rire de son prénom, le taper, je le vois dans ses yeux. Je suis peut-être, même sûrement

« Comme la lune ? »

« je n'en sais rien » il n'ose pas me regardé. Pourquoi il stress autant pour un prénom ?

« C'est quoi ce prénom ? » il soupire et une expression triste sur son visage prend forme. Il regarde ses pieds et ses mains se croisent et je crois qu'il va pleurer.

« Non non mais c'est quoi comme origines ? » dis-je paniqué. Ses yeux se lève vers moi il sourit avec toute ses dents pas parfaitement droites mais d'un blanc parfait, comme la moitié de ses cils. Je me demande si c'est naturel d'ailleurs.

« Ça n'en a pas. Ma mère m'a appelé comme ça. »

« Pourquoi ? »

« Pourquoi tu t'appelles Cami ? »

« C'était le prénom de ma grand-mère »

« Ho d'accord. Bah je pense qu'il y a une raison mais je ne sais pas laquelle ! » il sourit, il sourit tellement, ce qui lui donne un visage assez enfantin. »

« Tu pensais que j'allais me moquer ? »

« Heu oui... ce n'est pas super banale comme prénom, j'ai l'habitude que les gens se moquent de moi à l'entente de mon prénom. » je ne sais pas pourquoi mais ça me fait de la peine, moi qui n'ai d'habitude jamais d'empathie.

« Je ne suis pas les gens. » il me fait un sourire amusé et moi, j'en fais un timide.

« Ho que non ! si tout le monde était comme toi, nous serions à notre 5eme guerre mondiale. » il éclate de rire. Je le regarde, choqué par ce qu'il vient de dire. Quand il voit ma tête, il se stoppe d'un coup et baisse les yeux d'un coup.

« Si tout le monde était comme toi, le soleil serait en dépression sévère. » dis-je avec un sourire.

« Ca veut dire quoi ça ? »

« Tu te couvres chaque parcelle de ta peau, t'es allergique au soleil ? » d'un coup, un mélange de peur et de colère a pris place sur son visage d'enfant. Il se lève et prononce méchamment :

« Ça te regarde ? je ne t'ai pas demandé qui tu hais autant ou pourquoi tu fais des crises d'angoisse toutes les deux heures ? non, alors mêle toi de ce qui te regarde ? » je ne sais pas comment réagirai, je le regarde droit dans les yeux et ne dit rien, halluciné par sa réaction beaucoup trop excessif pour une simple blague. En un battement cils, il se calme et semble terrifié.

« Oh non je ne voulais pas m'énerver désolé ! je suis désolé, ne crois pas que je me moque de tes crises, je n'oserais jamais, je suis désolé vraiment. » il serre ses main entre elle fort et je le vois tremblé un peu. Il semble terrifié, comme si j'allais le taper. Je me lève à mon tour, pose ma main sur son épaule. Je suis surpris par la finesse de ses os sous mes doigts malgré le tissu épais de son pull, je pourrais le casser en serrant un peu fort. Je le sens se tendre comme un i et se lever les yeux vers moi. je suis vraiment plus grand que lui. Ma prise se serre un tout petit peu, j'ai l'impression que rien qu'avec cette action je vais laisser une marque.

« Ne t'emporte pas comme ça, ce n'est pas moi qui vais te faire une remarque. » j'essaie de prendre un air gentil, mais la seule personne avec qui j'arrive à faire ça est ma petite sœur et elle a 5 ans, je ne pense pas qu'il aimerait que je lui parle comme si il avait cet âge, comme personne d'ailleurs.

« Non mais je ne voulais pas m'énervé, encore moins toi, je suis vraiment désolé. » sa voix commence à trembler et cette fois, il pleure vraiment.

« Non, ne pleure pas, ce n'est pas une bonne raison de pleurer. » dis-je doucement. Il a l'ai tellement fragile et le fait d'avoir son épaule fine comme du papier, ne fait que renforcé cette image dans ma tête. Attendez, qu'est-ce que je viens de dire ? je suis doux avec quelqu'un qui pleure ? putain mais qu'est-ce qui m'arrive.

« T'as raison, désolé, je suis faible... tu dois me prendre pour une mauviette. » il fait un rire gêné en s'essuyant avec le revers de sa manche.

NE PLEURES PAS ! CE SONT LES FAIBLES QUI PLEURE

Je ne réponds pas.

« Désolé, je ne vais pas te déranger plus longtemps, ça fait déjà une heure que je te fais chier »

« Tu ne me fais pas chier » pourquoi je dis ça, c'est sorti tout seul. « Enfin ouais bref tchao. »

« Bye Cami » il me fait un sourire timide avec un mouvement de main et s'en va en marchant vite sous la pluie que n'arrête pas de tomber.

Ce garçon est vraiment bizarre. Il est passé du gars super timide qui se comporte comme un fantôme, au gars super confiant pour être celui apeuré que je me moque de lui, puis celui colérique et enfin de retour sur le timide, mais pas tout à fait le même.

Avec ses yeux qui se plisse quand il rigole, ses tâches de rousseur son sourire et sa peau blanche, on dirait vraiment un enfant plus innocent que la neige immaculée.

3 taffes et un sourire [terminé]Where stories live. Discover now