mes crises

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Je me lève, encore légèrement tremblant. J'ai fait une crise, encore. Aden m'amène vers le banc le plus proche et m'aide à m'asseoir. Toujours la même chose, une simple action, une simple phrase ou un simple mot déclenche un ouragan.

Je ne pleure plus mais les larmes coulent encore. Je respire calmement, fixe un point dans le vide et continue de frotter mes mains sur mes cuisses. Aden me les attrape doucement et les garde dans les siennes. Je me défais vite de sa prise et les lie entre-elles.

« Ça va ? » si je vais bien ? je n'en sais foutre rien. Si "bien aller" est d'avoir pour seule envie de sauter d'un pont ou de s'arracher les yeux pour ne plus avoir d'hallucination, dans ce cas je vais même plus que bien. Je ne réponds pas à sa question stupide. Deux crises en moins d'une semaine, à ce rythme, je ne pourrais pas tenir l'année. Je ne vais pas tenir l'année. « Cami ? Ça va ? » j'ai l'impression qu'il est le responsable de cette crise. Je sais que ce n'est pas de sa faute, mais s'il ne m'avait pas pris les poignets pour voir mes cicatrices, pour me faire une de ses leçons morales à la con qu'il me fait à la moindre occasion.

« Pourquoi tu as fait ça ? » je lui demande d'une voix faible et qui, selon les personnes, pourrait sembler pleine de détresse.

« Je suis- » je ne laisse même pas continuer que je reprends la parole.

« Pourquoi tu as fait ça putain ? tu sais ce que je ressens pendant les cries ? ce que je vois ? ce que j'entends et sens ?? TU SAIS ?!? » il secoue frénétiquement la tête de gauche à droite comme un enfant que l'on gronde. « J'ai envie de mourir, de me jeter sous un pont, de me taper la tête contre un mur et de m'arracher les yeux avec une fourchette rouillée parce que peu importe la douleur, elle sera toujours plus faible que celle que je ressens pendant ce genre de moment. » Je me lève. « Je vois du sang coulé, partout, je le sens, chaud sur ma peau, lourd et impossible à enlever. Je vois son alliance, sa putain d'alliance, qui reflète la lumière de la salle de bain. J'entends l'eau couler, déborder, et je la sens mouiller mes chaussettes. J'entends ma mère hurler, pleurer, les ambulances sonner, et ma petite sœur pleurer. Tu penses que vivre ça une fois n'est pas assez ?! TU PENSES QUE ME PRENDRE LES POIGNETS DE LA MÊME MANIÈRE QU'IL LE FAISAIT EST UNE BONNE SOLUTION ???!! » je le regarde, la haine dans mes yeux pourrait se couper au couteau tellement elle est dense et mes poings sont prêts à le cogner. Il pleure.

« PUTAIN MAIS ARRETEZ TOUS DE PLEURER POUR RIEN !!! VOUS AVEZ AUCUNE RAISON DE PLEURER !!! » je lève la main en l'air et il ferme les yeux et rentre sa tête dans les épaules.

« je s-suis désolé Cami. J-je n'pas pensé, je voulais te faire un bisou magique comme quand on était petit, je ne voulais pas je te jure, jamais je ne te ferais du mal intentionnellement. Je voulais juste faire comme quand nous étions petits, je te promets, te voir souffrir est la pire des choses sur terre, crois-moi ! » il ouvre les yeux et j'y vois de la peur. Je connais ce regard. Cette terreur a l'intérieur, cette angoisse de se faire taper. Il est limite en boule sur le sol. Je ne connais que trop bien cette position. Il ne doit pas me regarder comme ça, jamais. « Je te jure Cami, je voulais juste faire comme quand on était gosse. »

Comme lorsque nous étions petits ? Sans aucun problème ou juste finir un niveau de jeu vidéo était nos soucis. Je baisse mais mains, et tente un sourire, qui, malgré moi est crispé. Je n'aime pas trop me bagarrer avec Aden, mais surtout le voir comme ça ne me plait pas du tout.

« Viens. » je le prends dans mes bras, je sais qu'il a besoin de se faire consoler. Il ne pleure pas souvent alors en être la raison n'est vraiment pas un sentiment agréable.

C'est assez paradoxale ou ridicule, à choix. Je suis celui qui vient de partir en couille et c'est lui qui est entrain de trembler dans mes bras.

Je le recule vite de moi, n'étant pas alaise de l'avoir trop longtemps en contact et il ne dit rien, déjà assez reconnaissant que je le pardonne aussi facilement et que en plus de ca il ait le droit à un contact physique de ma part.

« Je vais aller chercher Charlotte à la maison et je comptai l'emmener au bord du lac pour manger une glace, viens avec nous » il me souris.

3 taffes et un sourire [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant