Mes nuits

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talking slow- Dylan Jordan


Je marche d'un pas lent en direction de chez moi. Je ne veux pas rentrer, je ne le veux jamais.

Je voudrais être de bonne humeur, j'ai passé une bonne journée pourtant.

J'ai fait un 17 en math et je voudrais pouvoir courir à la maison lui annoncer, qu'il me fécilite avec une tape dans le dos, comme le font les autres pères.

Je voudrais avoir peur de rentrer parce que j'ai fumé ma première cigarette avec Aden, et que même après m'avoir vidé un déodorant entier dessus, je sens encore. Je voudrais avoir peur de me faire réprimander pour ça, pas me faire taper pour beaucoup moins.

Mais je n'ai pas le choix.

J'entre chez moi doucement, silencieusement pour ne pas le brusquer, je ne veux pas le déranger, mais plus je lui dis tôt, moins il a d'occasion

J'arrive devant sa chambre, maman ne doit pas encore être à la maison mais papa oui.

- Papa...? Papa j'ai une bonne nouvelle...

J'entends des gémissements venant de l'autre côté. Je ne pensais pas que ma mère rentrait si tôt, ça me met très mal alaise de les surprendre en plein acte.

Ma poche vibre :

Mummy

I'm gonna be late, don't wait for me for dinner

Love u (je vais être en retard, ne m'attendez pas pour le dîner)

Je ne comprends pas. Si ma mère est encore au travail, c'est qui qui baise avec mon père. Un sentiment de colère prend par de moi. Pense à la fourche, pense à la fourche d'Aden. Sois la colère, sois le laisser aller.

J'entre dans la chambre et la vue que j'ai devant me dégoûte. Non pas de voir mon père à poil, mais de le voir en train de recevoir une fellation pas une salope et être en train de kiffer.

Quand il me voit, il pousse la fille en face lui et remet son pantalon à une vitesse incroyable.

- Pour qui te prends tu pour entrer sans toquer !! Viens la !! » il ose me crier dessus et me faire un reproche alors que c'est lui qui vient de détruire notre famille. Je voudrais partir en courant mais je suis cloué au sol. Mon père s'avance vers moi, le bras tendu pour m'attraper à la gorge. A l'instant où sa main touche ma peau, je le vois tombé dans de l'eau. La femme a disparu et mon père aussi. Tout est noir autour de moi. Je suis dans une baignoire avec de l'eau qui coule. Je ne peux pas bouger, un de mes bras pend hors de la baignoire et l'autre est dans l'eau. Une lumière s'allume et je remarque que je ne suis pas dans de l'eau dans mais du sang. Il est lourd, visqueux et chaud. Ça me donne envie de vomir.

Le liquide est au niveau de mon cou, il ne cesse de monter, il arrive à ma bouche, je serre mes lèvres entre elles si fort que ça me fait mal. Mais ma bouche s'ouvre pour hurler en voyant mes poignets.

Je me lève en sursaut, transpirant dans mon lit. Je n'arrive plus à respirer. Mes mains, comme tout mon corps, tremblent. J'ai mal au ventre à force d'hyper ventiler. Je ne me contrôle plus il faut que je me calme. Mes pensées vont dans tous les sens, des images que je ne veux pas voir flashent dans mon cerveau, toute conscience, tout rationalisme, ne fait plus partie de mon corps.

Vite une cigarette. Je me lève, tombe et rampe jusqu'à ma veste. Mon paquet il est où ?? IL EST OÙ BODEL !!!

Je le trouve dans une de mes poche interne et l'ouvre. IL EST VIDE !!! PUTAIN DE CHLOÉ DE MERDE !!!! JE LA HAIS !

Je suis en colère maintenant, mes émotions sont incontrôlables, j'ai besoin de me calmer. J'ai peur et mal. Je pleure comme un bébé.

- Maman !!MAMAN AIDE MOI !!! j'ai peur maman...

Je me lève pour aller la chercher dans sa chambre. Quand j'y entre, elle est vide, le lit est fait, on dirait une chambre d'hôtel. Je vais voir dans sa salle de bain. Du sang, il y a du sang partout. Je ne sais pas si je rêve encore ou pas ? Je me pince de toute mes forces mais la douleur n'est pas assez forte. Je n'en peux plus, je dois me réveiller.

Un rasoir, je le prends, le jette par terre de toute mes forces affaiblies, pour que les lames se détachent. J'en prends une sur le sol et trace une ligne horizontale sur l'entier de mon avant-bras. La douleur monte au cerveau au ralenti mais est tout de même présente. Je me sens déjà plus calme, mais ce n'est pas assez. J'en trace une deuxième et une troisième. Mon bras tombe et je me sens calme. Je recommence à pleurer. À grosse goutes. Je me roule en boule et tache mes vêtements de sang. Je ferme les yeux très fort afin de ne pas voir mon sang pour ne pas repartir pour un tour. Je suis fatigué.

Je me lève, vais faire un bandage et désinfecter mes coupures. J'essaye de ne pas regarder.

J'ai besoin d'une cigarette, je veux pouvoir sourire. Juste trois taffes et un sourire. Juste ça dans ma vie me suffirais. Je n'en peux plus 

3 taffes et un sourire [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant