sur le chemin

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Il est 8h, il faut partir, nous faisons bien évidement ensemble. J'ai remis les habits de la veille, c'est-à-dire un pantalon vers en velours côtelé et une chemise blanche très fine rentré aux hanches et des Reebok blanche. Lune marche à côté de moi, il porte une chemise blanche avec par-dessus un gros pull Nike bleu qui couvre ne laisse dépasser que le col blanc et le bout des manches de sa première couche. Un pantalon en tissus beige. C'est très beau comme il est habillé. Il n'a pas chaud je le sais, à voir son visage apaisé, je dirais qu'il est juste bien. Nous sommes côte à côte et sans savoir pourquoi, je mets mon bras autours de ses épaules, laissant pendre ma main au niveau de son cœur. Il tourne son regard vers moi, mais je ne le regarde pas, je continue à fixer droit devant moi et agis comme si je n'avais rien fait. Je l'entends rire doucement et prendre ma main qui pendait dans la sienne et enlacer nos doigts. Mon cœur accélère un peu et un sentiment que j'aime prend part de mon corps. Nous continuons d'avancer et une question me vient à l'esprit.

« Lune ? » il fait un "hm" et me regarde droit dans les yeux. « Tu es né quand ? »

« Pourquoi tu veux savoir ? »

« Bah je ne veux pas le louper. » je lui fais un sourire sincère.

« Le 25 septembre » dit-il avec de la joie dans la voix. Mon sourire se décompose d'un cou. Sa date est si proche de celle que mon père a rendu spéciale. Le jour de sa mort. Le jour où il m'a enfermé. Ce moi que je hais par-dessus tout, où je reste chez moi pour éviter tout contact avec les autres, où la moindre vision de sang me replonge dans ce souvenir. Où toute mes peurs sont comme multiplier par 10 à la minute ou nous entrons dans en septembre. Je sens Lune lâcher ma main et se détacher de mon bras pour bien se mettre en face de moi. Il pose sa main sur ma joue et me la caresse doucement. Je ferme les yeux et pose ma main par-dessus la sienne. « Quelque chose ne va pas ? » il me demande doucement. J'ouvre les yeux et je regarde droit dans les siens, ils sont si beau, j'en suis obsédé. Je retire sa main de mon visage et enroule mes bras autour de ses épaules.

« Si si, tout va bien... je suis juste un peu fatigué. » il essaye de se reculer pour me regarder dans les yeux, pour déterminer si je mens ou pas, mais je ne le laisse pas.

"Cami- »

« S'il te plait... » je prononce tout bas. Je l'entends soupirer et me serrer à la taille. Je l'enlace encore plus fort avec cette petite peur de le casser. Rien que de sentir ses mains s'accrocher à ma chemise font mon cœur aller plus vite. Dire que je n'ai pas de sentiment pour Lune serait un mensonge. Je le sens me serrer plus fort contre lui à son tour, il sait que je lui mens mais il sait aussi qu'insister n'arrangera rien, tout au contraire.

Je ne sais pas pourquoi je ne lui dis pas la vérité. Surement parce que Lune n'a pas beaucoup d'ami dans ce bled paumé de France. Tous ses amis sont à Londres.  Et qu'il va donc vouloir le fêter avec moi mais je ne vais pas en capable. Pas que ce m'embête de le fêter avec lui, mais surtout parce que j'ai peur de craquer, si proche deladate. Mais ce sont ses 18 ans, je vais faire le plus gros effort de ma vie.

Il se sépare de moi, vient se mettre à côté de moi et me prend la main.

« Tu sais qu'on se dit tout, pas vrai ? » je baisse les yeux vers lui, et tente de lui sourire.

« Oui. » je me sens mal alors je change vite de sujet. « Je me demandais Lune, tu vis tout seul ? »

« Non, je vis avec ma mère, mais elle avait un congrès en chine qui durait 3 semaines, elle rentre la semaine prochaine. On a déménagé ici en France il y a un an et demi pour le travail de mon père mais il ne vit plus avec nous. »

« Ha merde. »

« Non t'inquiètes. En vrai je ne m'entends pas très bien avec mon père, il n'a jamais accepté mon homosexualité. Quand j'ai fait mon coming out, ma mère m'a soutenue, mon père m'a insulté et mis une claque. C'était la seule fois il a levé la main sur moi. » je regarde le sol. Il en a de la chance de s'être pris qu'une seule claque. « Et ma mère l'a jeté dehors disant que personne ne touchait à son fils. C'est d'ailleurs pour ça que ma mère à accepter de suivre mon père en France, pour me faire recommencer à zéro, pour oublier ce qu'il s'est passé à Londres. » je hoche la tête, si je vois ce Thomas, je fais un nœud avec sa bite et le lui enfonce dans le cul. « Je présenterais ma mère, elle sera là à mon anniversaire, toi aussi hein ? » je le regarde dans les yeux mais ne dis rien, je serai là ? « Cami, j'ai vraiment envie que tu sois là, j'ai envie de te présenter à ma mère. »  Je ne veux pas aller. Mais je veux encore moins faire de la peine à Lune.

« Bien sûr que je serais là, mais je n'ai pas d'idée de cadeau. »

« Tu as un mois pour réfléchir » il vient se mettre sur la pointe des pieds et m'embrasser. Je n'ai pas honte du tout d'embrasser un garçon aux milieux de la rue, si quelqu'un a un problème, qu'il vienne me le dire, et il verra. Le baiser s'arrête et Lune me regarde avec quelque chose dans les que j'avais déjà vu une fois mais en plus faible, là il brille fort. « Je n'arrive pas que le plus beau garçon de lycée s'intéresse à moi. » je rigole doucement et enroule mes bras autour de sa taille.

« Alors déjà je ne suis pas le plus beau du lycée, et de deux, je fais plus que m'intéresser à toi, on sort ensemble. » un énorme sourire apparait sur son visage, et il hoche vivement la tête, faisant bouger son bonnet noir.

« Pourquoi tu l'as mis ? » il baisse les yeux.

« J'ai peur que si je ne le mette pas, Zac et sa clique me fasse chier. » je le lui retire et le mets dans mon sac.

« Ils ne te feront rien, aller faut qu'on coure, on est en retard à force de jouer les amoureux au milieu de la rue. » il éclate de rire et commence à courir, faisant bouger ses cheveux blancs au rythme de ses pas et au souffle du vent. Il est beau.

Je ne joue pas aux amoureux.

Je le suis.

3 taffes et un sourire [terminé]Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu