ma maman

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Je suis troublé. J'étais en plein commencement de grosse angoisse, celle qui finisse mal, et maintenant que je me suis retracé cette conversation, je me rends compte qu'elle était spéciale. Tout d'abord, sa main. C'est la deuxième fois qu'il fait ça et les deux fois que l'effet était le même : me sortir de ma propre tête. Mais cette fois, il l'a gardé longtemps, je la sentais, glacée sur ma joue. Et quand il l'a retiré, j'ai senti un manque à l'instant même où je n'avais plus contact avec sa peau, j'ai eu pour la première fois en 1 ans e demi, besoin d'un contact humain parce que oui, quand il me touchait, je me sentais apaisé. Alors j'ai fait ce qui m'est passé par l'esprit je l'ai prise pour la remettre à la place voulue. Je ne me comprends pas moi-même.

Et ensuite, il y a eu la conversation. Elle était plus ou moins calme t posé, je dirais même agréable. J'ai l'impression de m'être amusé. Sois par ses réactions ou par son humour pas incroyable.

Et ses yeux, je dois encore savoir si c'est naturel. Je pense l'avoir assez dit mais ce gars est un mystère.

***

Je suis rentré chez moi, ma mère dormait sur le canapé a moitié dans son vomi. J'ai dû nettoyez, ça ne me fait plus aucun effet depuis le temps. Cha dort dans sa chambre, il est déjà 22 heures. Je n'en peux plus de voir ma maman comme ça. Alors oui nettoyer le vomi, ne me dégoute plus je suis immunisé, mais la voir, inconsciente dans son vomis, des suçons sales dans son cou, ses cheveux gras et emmêlés et ses bras, couvert de petits trous rouge/violet enflé. Je sais qu'elle se drogue depuis la mort de mon père. Ça nous a tous énormément affecté sur le coup et encore aujourd'hui, aucun de nous n'arrive à faire son deuil, sauf charlotte mais elle était trop petite quand c'est arrivé, elle ne le connaissait même pas. Nous avons chacun de notre côté essayé de trouver un "remède", une manière de facilité la tâche, ou juste de ne plus ressentir cette douleur perpétuelle. Moi, je ne l'ai pas trouvé, j'ai des petites choses comme la cigarette ou la mutilation qui transforme ma douleur mentale en douleur physique, m'aidant à mettre un "diagnostic" sur ma peine, je sais qu'elle provient de mes bras. Elle, ça a été l'alcool et la drogue.

Au début ce n'était que l'alcool, pour noyer son chagrin, pour se sentir bien le temps de quelques heures. Puis les heures sont devenues des minutes, son corps s'étant habitué à ses liquides. La vodka de mauvaise qualité ne suffisait plus, alors elle commencé la beuh. Pouvoir être dans les vapes un petit moment mais l'effet ne lui était pas assez fort, alors elle commencé à prendre de la drogue dure. Elle a d'abord essayé la coc. Je le sais parce que, lorsque je rentrais des courts, il avait des restes de railles, des sachets vides ou elle affalé dans le canapé le nez blanc et les yeux rouge. Et je ne sais pour quelle raison, elle a fini par prendre de l'héroïne. Je l'ai découvert une nuit où j'étais sorti avec Aden et je l'avais trouvé sur le sol, un garrot au bras, l'aiguille encore planté dans son bras, je n'avais pas appelé la police, l'ambulance ou rien, j'avais peur qu'on nous l'enlève, même si elle est violente avec ma sœur, qu'elle ne s'occupe plus du tout de nous, que je suis responsable de tout, facture, assurance, manger, courses etc., ça reste ma mère, je ne peux pas l'abandonné.

Je suis accroupi en face d'elle, elle porte ses habits de travail. Une chemise bleue et une jupe noire serrée qui lui arrive aux genoux. Elle garde son travail parce qu'elle baise avec le patron, je les ai entendus une fois. Sa blouse est ouverte et sa poitrine nue est exposé. Je la reboutonne délicatement. Je sens les larmes me monter aux yeux, je suis fatigué de vivre tout ça, mais je ne peux pas abandonner charlotte, elle ne peut pas resté seule avec cette dame qui la déteste. Je la regarde, mes larmes coulent, le silence dans cette pièce est assourdissant. Je hais le bruit du silence.

Elle a les lèvres gercées, les joue creuses, les sourcils vilains, le visage vulgairement maquillé, les yeux gonflé et les clavicules qui ressortent. Elle ne se nourrit presque plus. Elle est laide, repoussante, négligé. Quand je repense à elle d'il y a 2 ans. Elle était magnifique. J'entends ses talons claque sur le carrelage de la cuisine, la vaisselle faire du bruit. Je me revois entrer dans la salle ou provenait tout ce bruit, je la revois là devant moi, belle comme le jour, sur ses escarpins, à mettre ses boucles d'oreilles, le visage frai, doux, un sourire, le même que celui que je ne fais plus. Je la sens encore me faire un bisou très léger pour ne pas me mettre du rouge à lèvre sur la joue et me faire mal. Je sens encore son regard doux et désolé sur moi, me caresser doucement ma joue enflée et ma lèvre ouverte par les coups de mon père. Et pour finir, je l'entends encore me dire "bonne journée, mon chéri, ne fais pas de bêtise, je t'aime ! » avec bisous volant que je faisais semblant d'attraper et de manger, ce qui la faisait rire. Rire que je n'ai pas entendu depuis 1 ans et demi.

Mes larmes coulent, ce temps me manque tant. Je la regarde et je me dis que si au début, c'était pour noyer son chagrin, maintenant c'est parce qu'elle n'est plus ma mère, elle est juste une toxico qui vient dormir le soir ici. 

3 taffes et un sourire [terminé]Where stories live. Discover now