son briquet

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Il me regarde et semble être en débats avec lui-même. Faut-il se confier à moi ? il prend une grande inspiration et dit d'une petite voix.

« C'était il y a 2 ans, j'habitais encore à Londres. J'avais 15 ans et c'était ma première année de hightschool (lycée) et je venais de changer d'établissement. A cette époque, j'avais pleins d'amis, j'étais hyper sociale, j'étais le gars au cheveux blanc que tout le monde aimait bien. Je me cachais ma peau des gens mais mes yeux et mes cheveux attiraient, donc je m'en sentais fière. Je ne savais pas encore pour mon homosexualité. J'ai toujours eu cette impression de ne pas être attiré par les filles, avant, je pensais juste que c'était parce que j'étais trop jeune et qu'au final à part les traits du visage, avant l'âge de 13-14 ans, il n'y a pas vraiment de différence entre fille et garçon. Et quand je suis arrivé au lycée, les filles étaient développées, poitrines, fesses, hanches, tu vois ce que je veux dire »

je souffle de nez, je vois très bien.

« Et je pensais que ça me plaisait tu vois ? les minishorts, les jupes trop courtes, je pensais que ça allait m'excité comme la plupart des autres garçons, mais non, ça ne me faisait aucun effet. Mais j'ai quand même essayé, je suis sorti et j'ai couché avec une fille. C'était vraiment la fille parfaite, belle, douce gentille mais avec un côté sauvage. Elle m'aimait, je le savais, elle me trouvait beau. Alors je me suis dit que je devais voir comment ça faisait, alors nous avons couché ensemble. J'ai détesté, vraiment, c'est à peine si j'ai réussi à bander. Je n'aimais pas forcément l'embrasser, mais ça allait encore, un bisou est un bisous. Mais la toucher, j'avais l'impression de le faire sans que ma conscience participe. Ses seins, sa chatte, putain mais tout me dégoutait »

Je rigole doucement, amusé par sa tête de dégout.

« Donc je l'ai quitté, je lui ai dit la vérité et elle m'a giflée en me disant des insultes sur, bah... moi. Elle a dit que j'étais moche, un connard, des trucs du style. Les remarques sur mon physique m'ont fait de la peine, mais je me suis dit que c'est parce que je venais de la quitter en disant que ça me dégoûtait de coucher avec elle donc ça ce comprenait. Alors au début, je pensais que c'était juste elle, mais c'était impossible, elle était parfaite. J'en ai déduit que c'était moi le "problème". J'ai d'abord cru que j'étais asexuel, j'en étais persuadé à vrai dire. Et un jour, j'ai rencontré un garçon, il s'appelait Thomas. Il venait d'Ecosse, il était arrivé au milieu de l'année scolaire, son père avait eu une promotion à Londres alors il avait déménagé là-bas. Il était tellement ouvert, tout le monde l'a tout de suite aimé. Le gars drôle, gentil, amical, beau. Il faisait jalouser les garçons et craquer les filles, et moi au passage. Ça a été un coup de foudre. Il avait 1 ans de plus que nous tous et avait redoublé. Il fumait à la sortie des courts et avait toujours ce fameux briquet que je trouvais si bien. Nous sommes vite devenus ami, même plus. Nous avions une relation bizarre. Depuis petit, je porte des manches longues, je me couvre le maximum. Tout d'abord parce que je suis frileux, j'ai tout le temps froid, tu as pu le remarquer je pense » je fais ou de la tête en lui prenant les mains pour les réchauffer. C'est vrai qu'elles sont froides. J'enlace nos doigts.

« Mais aussi parce que... Parce que je voulais me cacher. Cacher ma peau des gens. »

« Elle a quoi ta peau pour qu'elle te dégoûte autant ? » il commence à pleurer, je l'entends dans sa voix, je le vois aussi

« Je ne veux pas en parler maintenant, sais juste que ma peau me dégoute. Du coup j'avais une relation plus qu'amical ave lui, je le sentais. Nous nous tournions autour, nous étions tactiles, quand nous allions l'un chez l'autre, tout ce que l'on faisait c'était de se faire des papouilles et ce genre de trucs. Et un jour, nos caresses sont allées plus loin, nous nous sommes embrassés. Je n'ai jamais ressenti quelque chose comme ça. Tout mon corps se sentait comme emporté. Et le bisou c'est transformer en baiser fiévreux. Les mains ont commencé à se faire baladeuses et les choses se sont vite accélérées. Je lui ai fait des gâteries, je l'ai sucé, branler, je lui ai donné ma première fois, je me suis donné à lui. Et lui en échange, il m'a baisé comme une pute, avec presque aucune préparation, avec pour seul lubrifiant, de la bave sur sa capote. Mais je n'ai rien dit, parce que je l'aimais, je pensais que c'était comme ça que les choses se faisait. »

il pleure fort, des sanglots bloquent parfois ses mots et je me rapproche de lui pour lui montrer que, que quoi exactement ? que moi je ne suis pas comme ça ?

« Quand il avait fini de me prendre sans aucune douceur, il s'est fumé une cigarette dans mon lit, s'est levé, il s'est rhabillé sans rien dire, et est parti. J'e n'ai pas pu marcher pendant des jours, la douleur dans mon dos était beaucoup trop intense. Et quand je suis revenu à l'école, mon premier reflex était d'aller le voir, et quand je l'ai vu, fumé sa clope, je me suis approché de lui et j'ai essayé de l'embrasser. Je pensais que nous étions un couple, étant donné ce que nous avions fait, mais il m'a poussé, tellement fort que je suis tombé sur le sol, je lui ai demandé ce qu'il n'allait pas et tu sais ce qu'il m'a dit Cam ? » je fais non de la tête en serrant fort ses mains.

« "tu me dégoutes. Tes cheveux me répugnent, tes yeux me repoussent, ta peau me donne envie de vomir, tu ferais mieux de ne jamais te montrer à personne espèce de monstre. " toute la cour rigolait, se moquait de moi, il m'avait déchiré mon t-shirt pour exposé mon torse à tout le monde. Il m'a regardé dans les yeux, et m'a jeté son briquet à la gueule et a dit " tiens, personne ne te sourira, tu es sale" et il est parti. Ce briquet est tout ce qu'il me reste de lui et je ne sais même pas pourquoi je le garde, dès que je le regarde, ça me rappelle à quel point je suis immonde » un sanglot sort de sa bouche « depuis, je ne me montre plus, j'ai couché avec d'autre garçons, toujours dans un noir complet ou je gardais mon t-shirt. Il a raison, je suis un monstre. » je m'empresse de mettre mes mains sur ses joues.

« Lune, tu es magnifique, ne doutes jamais de ça »

« TU N'EN SAIS RIEN CAMI ! TU NE M'AS JAMAIS VU NU ! SI TU ME VOYAIS, TU SERAIS DEGOUTE COMME TOUS LES AUTRES ! » il se lève et s'en va.

« Lune attend ! » trop tard, il a disparu dans l'obscurité de la lune. Je regarde le ciel, un nuage couvre l'astre blanc. Il fait sombre et je pense qu'il va pleuvoir.

3 taffes et un sourire [terminé]Kde žijí příběhy. Začni objevovat