Chapitre 18, partie 2

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La lueur argentée de la lune pare la pierre de reflets chatoyants alors que Justine la soulève devant son visage. Il y a des mots gravés dessus, dans un langage qu'elle ne comprend pas comme une incantation qui n'attend que d'être prononcée.

— Ce pendentif appartient à notre famille depuis la nuit des temps. Ma mère me l'a légué, sa mère avant elle et ainsi de suite. Isolda l'a offert à ta plus ancienne ancêtre, Adelaïde. Il est à toi désormais. On dit que son enchantement se réveillera lorsque l'héritière possédera la totalité de son pouvoir, et qu'il l'aidera dans sa quête.

— C'est moi l'héritière... ? murmure Justine, en une question purement rhétorique. J'ai vu Elisabeth le porter il y a des années. Elle voulait tuer un vampire avec l'aide de ce collier.... C'est ce que je dois faire ? Tuer des vampires ?

Mais la sorcière connait déjà la réponse Ses rêves lui ont soufflé à tant de reprise.

Elle se relève, s'éloignant du corps meurtri de la vieille femme., le collier toujours dans la main, l'observant comme s'il allait brutalement se réveiller.

Elle doit écouter son cœur et attendre... Mais si elle n'en avait pas envie ? Si elle refusait la charge qui lui incombe ? Si elle disait tout simplement non à tous ceux qui attendent qu'elle fasse quelque chose ? Elle n'est pas le sauveur de l'humanité. Et si, parfois, la jeune femme donnait une pièce à un sans-abris, c'était plus pour se donner bonne conscience que pour une quelconque preuve d'altruisme. Les vampires existent depuis toujours alors pourquoi devrait-elle réparer leur naissance ? Isolda a fait des erreurs et ce n'était pas à elle d'essayer de remettre le monde en ordre. Elle n'en avait pas la puissance. Elle n'en avait pas l'envie.

— Et si je refuse ? Vous ne pouvez pas vivre avec les vampires ? Je sais que vous allez me parler d'un équilibre des choses ou je ne sais quoi qui existe toujours dans les romans de Fantasy. Mais je n'ai aucune envie d'en être l'héroïne. Le monde se porte très bien et il n'a pas besoin de moi. Les vampires font leur vie dans leurs coins et nous laissent tranquilles.

Le silence lui répond. Un silence bien trop douloureux.

Justine aimerait des réponses, se retrouver enfin, comprendre. Elle ne demandait rien, juste de continuer à vivre sa vie comme autrefois. Elle n'avait peut-être pas le métier dont tout le monde rêve mais elle s'y plaisait. Elle aimait les longues nuits blanches, elle aimait s'occuper de Jane, rassurer le corps tremblant de sa meilleure amie qui se blottissait contre elle. Elle aimait ses nuits folles en compagnie d'hommes dont elle aurait oublié le nom au petit jour.

Elle n'a pas besoin de leur monde.

Elle ne veut pas avoir besoin de leurs fabulations.

— Tu as parfaitement le droit de refuser, Justine. Mais s'il doit en être ainsi, tu dois le faire en toute connaissance de cause.


La jeune femme se retourne, soutenant le regard de Catherine. Durant une seconde, la colère empli ses yeux. Le droit de dire non ? Comme si elle avait le choix. Ils ne l'avaient pas amené ici pour qu'elle puisse partir en leur disant que finalement, elle n'était plus très chaude pour sauver leur miche.

— Le monde est menacé chaque jour par les erreurs humaines, par les catastrophes climatiques, par les politiques corrompues et je ne sais encore quelle autre folie humaine. Mais la menace que représente les vampires va bien au-delà de ça. Plus ils seront nombreux, moins nous aurons de chance de voir l'humanité perdurer dans le temps... moins nous aurons de chance de voir la vie continuer son cours.

Elle marque une pause, cherchant ses mots.

— Isolda n'a jamais vraiment périt tu sais. Elle vit tout autour de nous. Ne la sens-tu pas ? La magie virevolte dans le vent, luie dans les rayons du soleil, satisfait l'air que tu respires. Isolda est la base de tout, elle a créé notre monde... et elle se meurt, Justine. Avant elle il n'y avait que le néant, après elle il n'y aura que les ténèbres.

— Les vampires ont besoin des humains pour survivre. Isolda ne les aurait pas créés s'ils n'étaient que des monstres.

— Les vampires étaient ses enfants avant d'être des monstres. Elle les a créés pour les sauver, elle les a créés par amour... comme elle a créé les loups pour sauver ce qui reste d'elle : Les sorcières. Les vampires sont nos ennemis, ne l'oublie jamais. Comme tu ne dois pas oublier que tous les loups ne sont pas tes alliés. Le mal ronge quiconque le frôle du bout des doigts, quelle que soit son espèce.

Les mots de Catherine étaient plein d'une vérité que Justine refusait d'entendre. Où étaient les gentils de cette histoire ? Ceux qui la prendrait sous leurs ailes et l'aiderait ?

Le pouce de la jeune femme glisse sur la pierre du pendentif alors que ses yeux quittent ceux de sa grand-mère. Cette chaine n'avait pas sauvé Elizabeth de la mort. Isolda n'avait sauvé aucun de ces ancêtres.

— Il y a quelques années, un vampire s'est attaqué à ma meilleure amie et moi lorsque nous étions dans la rue. Il avait faim et s'est jeté sur Jane qu'il a mordu à pleine dent. Ma magie l'a réduit en cendre. Qu'est-ce que ce médaillon apporte de plus ? Isolda ne nous a pas rendu assez puissante pour lutter contre les vampires ?

— Ce médaillon est un mystère pour moi aussi mon enfant, je suis navrée. Tout ce que je sais, c'est qu'il t'aidera.

Le regard de Justine se pose sur Catherine, pleins de questions et de douleurs. Ses sourcils se froncent, non pas de colères mais de peines.

— Pourquoi je ne sais rien de la magie ? Où était ma mère ? Où étais-tu ? Vous m'avez abandonnée... Vous m'avez laissé toute seule...

Les yeux de la vieille femme se remplissent aussitôt de larmes et Justine baisse les yeux. Elle ne voulait pas la blesser. Juste exprimer toute la douleur qui la consume avec violence.

Le silence répond aux questions de Justine. Un silence qui se fait de plus en plus épais à chaque seconde qui suivent le tic-tac bruyant d'une horloge.

— Si tu as été seule pendant toutes ces années c'est uniquement de ma faute. Ne le reproche pas à Catherine, et encore moins à ta mère. répond une voix masculine qu'elle ne connaît que trop bien.

Elijah.

Violet comme les ombresOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz