[CHAPITRE 14] L'elfe libre.

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―Tu nous as fait une sacré peur, lâcha Harry après quelques secondes de silence. On a vraiment cru que tu...

Il n'acheva pas sa phrase et Hermione le vit avaler difficilement sa salive, comme si prononcer ces mots qu'ils avaient tous les trois en tête lui était inconcevable. Elle sentit sa poitrine se serrer et des larmes brouillèrent sa vue.

―Je suis désolée, souffla-t-elle en reniflant.

―De quoi ? s'étonna Ron en se tournant vers eux. Tu n'as pas à t'excuser pour ce que cette folle furieuse t'a fait ! J'aurais aimé pouvoir... 

―Lui arracher les yeux et lui couper la langue ? compléta Harry.

―Pire ! grogna le rouquin. Dommage que cette sale fouine de Malefoy m'ait empêché de le faire ! 

―Malefoy ? répéta Hermione en écarquillant des yeux. 

―Ouais, Malefoy, répéta Ron. Ce petit con a profité de l'occasion pour attraper sa mère et transplaner avec nous. 

―Ils ont réussi à se sauver ?! s'exclama-t-elle. 

―C'est ce que je viens de dire, oui, grimaça le rouquin. 

Hermione sentit un poids énorme se retirer de ses épaules et elle se redressa, prenant une inspiration si profonde qu'elle lui donna l'impression de respirer correctement pour la première fois depuis longtemps. Elle avait réussi... en dépit de tout, elle avait tenu sa promesse. Elle avait réussi à sauver Drago et sa mère. Elle y était parvenue ! 

―Il voulait attendre ton réveil, mais Bill a contacté l'Ordre pour qu'ils viennent les chercher immédiatement, sa mère et lui, précisa Harry alors qu'Hermione se mettait à pleurer sans retenue. Il nous a demandé de te remercier et de te dire que c'était lui qui t'en devait une, maintenant.

La jeune femme sourit à travers ses larmes et accepta le mouchoir que lui tendit le rouquin. 

―J'espère que c'était pas une promesse en l'air, marmonna Ron. 

Ils ne dirent rien de plus, se contenant de savourer la présence des autres. Depuis combien de temps n'avaient-ils pas ressenti un tel soulagement ? Un tel apaisement. En cet instant, ils pouvaient enfin se permettre de mettre la peur, l'angoisse et la terreur de côté. Ils pouvaient envisager un avenir plus serein, même s'il faudrait tôt ou tard repartir à la chasse aux Horcruxes. Ils pouvaient reprendre des forces, se reposer sereinement, sans craindre de se faire attraper à chaque instant de la journée. Ils pouvaient oublier la faim, l'attente et le silence. Ce silence qui entourait la tente et qui était devenu leur lot quotidien. Il leur était possible de mettre de côté leur quête, les sombres secrets qu'ils découvraient, les actions difficiles à réaliser. Ils pouvaient oublier tant de choses ! Tant de choses qu'ils étaient les seuls à avoir en mémoire et qui les hanteraient probablement pour le restant de leur vie. 

―Il faudrait... il... je voudrais l'enterrer, souffla Harry au bout de plusieurs minutes. Dobby. Je voudrais... un dernier hommage. 

―Oui, acquiesça Hermione, c'est une bonne idée.

―Nous venons avec toi, approuva Ron à son tour. 

Ils rejoignirent les Weasley dans la petite cuisine et Harry fit part de son souhait à tous les autres. Bill proposa de lui prêter sa baguette, mais le garçon déclina la proposition, précisant qu'il voulait le faire de façon moldu. 

―Comme tu voudras, soupira l'aîné des Weasley. Un peu plus au Nord, il y a une crête de sable. Elle est à la limite du champ de protection, mais c'est un bel endroit. 

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Where stories live. Discover now