[CHAPITRE 2] Loin de toi, loin de moi...

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―Et ton Vif d'Or ? s'enquit-elle. Quand Scrimgeour te l'a donné, j'ai cru qu'il se passerait quelque chose, puisqu'ils ont une mémoire tactile, mais il ne s'est rien produit.

―Tu crois que le professeur Dumbledore nous a donné tout ça pour rien ? souffla Harry.

―Non, assura-t-elle. Non, il n'aurait pas fait ça. Je pense qu'il nous faudra peut-être un peu de temps pour comprendre ses raisons.

―J'espère que tu as raison, soupira le garçon. Je n'ai pas envie de rester enfermé ici trop longtemps.

Hermione ne répondit pas, et le suivit du regard alors qu'il quittait la pièce. Le soleil, qui filtrait difficilement à travers les fenêtres crasseuses de la pièce, plongeait le Square Grimmaurd dans une ambiance étonnante. Ni reposante ni inquiétante, mais quelque chose entre les deux. La jeune femme éprouvait un sentiment des plus étranges depuis qu'ils avaient trouvé refuge ici, près de dix jours auparavant. Ils avaient quitté le mariage avec tant de précipitation qu'ils n'avaient pas eu le temps de s'accorder sur la destination.

Harry avait alors proposé qu'ils aillent dans l'ancienne demeure de son parrain, complètement abandonnée depuis que l'Ordre avait élu ses quartiers ailleurs, et après avoir fait le tour de la demeure pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls, ils y avaient élus domicile, avec l'espoir qu'ils trouveraient rapidement le premier Horcruxe. Mais les indices étaient minces et hormis un faux collier et un mot d'un certain R.A.B., ils ne possédaient rien de plus.

Le temps défilait alors avec une lenteur infinie, et ils se relayaient chaque jour pour sortir, en apprendre plus sur les dégâts causés par les Mangemorts qui ne prenaient plus la peine de se cacher. Le Ministère était tombé, Scrimgeour était mort et Voldemort avait raflé le pouvoir. Pius Tickness, Mangemort avéré, avait été placé à la tête du pays et des lois dictatoriales se mettaient en place un peu plus chaque jour. Le monde des sorciers était doucement en train de sombrer dans la folie et ne pouvoir rien faire rendait Hermione complètement dingue.

Avec un soupir, elle se leva et s'engouffra dans l'escalier qui l'amena aux étages supérieures. Le silence y était plus saisissant et elle s'empressa de s'enfermer dans la salle de bain du dernier étage, celle que ses amis avaient partagé durant leur séjour ici, l'été précédent leur cinquième année. La pièce, assez grande pour contenir une baignoire et un lavabo en marbre, était plongée dans la pénombre. Aucune fenêtre ne permettait à la lumière naturelle d'y pénétrer, arrachant un frisson à la jeune femme, à la vue de cet endroit si sinistre.

Si différent de la toute petite salle de bains du Terrier. Devant laquelle les enfants Weasley se disputaient chaque matin pour savoir lequel d'entre eux aurait le privilège d'y avoir accès en premier.

Un sourire nostalgique au coin des lèvres, Hermione se déshabilla et se glissa dans la baignoire. L'eau chaude mit quelques secondes à s'écouler du pommeau mais elle poussa un profond soupir d'aise lorsque les premières gouttes brûlantes tombèrent sur sa peau nue. La douche était un avantage qu'elle craignait de perdre à chaque instant. Se doutant qu'ils n'auraient pas tout le temps la chance de profiter d'un endroit aussi fournis que le Square Grimmaurd, elle avait emprunté la tente de voyage de Mr Weasley, dont la précarité n'était plus à faire. Elle se remémorait ces quelques jours passés lors de la Coupe du Monde de Quidditch, à vivre à si nombreux dans un espace aussi réduit...

―Hermione ?

La jeune femme releva la tête et fixa la porte close de la salle de bains de derrière laquelle s'éleva la voix de Ron.

―Oui ? répondit-elle en coupant le jet d'eau.

―On a trouvé quelque chose, tu devrais venir voir, cria le rouquin.

LA LOUTRE ET LE RENARD [terminée]Where stories live. Discover now